Margaret Kennedy

Je viens de lire Le Festin addictif et bien tourné (mais je l'ai lu en VF), l'ambiance dans le groupe des personnages évoque les meilleurs Agatha Christie avec un petit quelque chose, mais un cran au dessous, de Rosamond Lehmann et un grain de E. Goudge en ce qui concerne la beauté morale de certains.

Je viens de le lire aussi, et je rejoins celles qui ont trouvé que les pages défilent sans qu'on s'en rende compte . Je pensais prendre mon temps, et finalement j'ai lu une large deuxième moitié en une journée. L'écriture est vive, facile.

Il m'a quand même fallu un moment pour être, non pas captivée, mais concernée par l'histoire. Le tournant est arrivé lors

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Les personnages, très divers, sont très bien croqués avec leurs différents traits de caractère, on a là un microcosme dans la société anglaise cohabitant dans un l'hôtel qui a du mal à tourner. Peu sont sympathiques, il faut le reconnaître, en-dehors de Nancibel. Plusieurs affichent des défauts qui ne font que s'affirmer au cours de l'histoire (Miss Ellis par exemple, dont on peu comprendre le dépit et le désenchantement, mais qui n'a rien pour apparaître sous un jour meilleur), et certains sont clairement très malheureux. Mais j'ai aimé suivre les relations qui se nouent entre eux, parfois improbables

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J'ai été peu intéressée par les passages plus philosophiques, dont l'un en particulier où Mr Siddal s'en donne à coeur joie m'a semblé longuet. Mais globalement c'est une lecture très divertissante et immersive, et je lirai volontiers d'autres romans de cette écrivaine qui a les honneurs des éditeurs actuellement.

Ravie de lire vos retours enthousiastes, les filles !

Je vous rejoins après avoir terminé ma lecture du Festin (The Feast donc, car j'avais opté pour la lecture en VO).

Mon avis rejoint totalement celui de Tatiana, j'ai eu un peu de mal avec la mise en place du roman, que je trouvais parfois longuette, mais j'ai été happée, essentiellement à partir du moment où

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Comme toi Tatiana, le chapitre où les points de vue s'affrontent m'a un peu barbée

Mais je vous rejoins en tous points, c'est une chouette lecture qui mérite totalement d'être adaptée en série. Merci à toutes celles qui ont recommandé ce livre, au premier rang Clinchamps

PS : clinchamps ton post ci-dessus comparant les deux traductions m'a forcément intéressée. Dans tous les cas, je ne voyais pas ce qu'était la soapstone, que ce soit de la stéatite ou de la pierre à savon
Je me suis régalée en VO avec quelques expressions qui sont certainement un peu tombées en désuétude aujourd'hui (quoi que, je ne peux toujours en juger), cela participe de l'ambiance après-guerre

Contente que tu aies également apprécié ta lecture serendipity . Effectivement, on a envie que certains des personnages s'en sortent, d'autres nettement moins.

Spoiler:

je suis très heureuse que vous aimiez cette histoire qui m'a vraiment marquée depuis très très longtemps ! Comme tu le dis Serenditpity ce n'est peut-être pas bien mais quel plaisir de voir le méchants punis ! Et aussi de voir que le Destin (ou Dieu???     ) donne une autre chance à ceux qui "ont encore du bon en eux" !  
Ce que j'aime dans la traduction première c'est le côté "climat après-guerre" que tu as dû forcément trouver dans la VO, c'est un élément important de l'histoire, qu'elle se passe dans les années où l'Angleterre se remettait difficilement des terribles années où elle était la tête de pont de la lutte anti-nazie ! C'est pourquoi je trouve que la nouvelle traduction n'apporte pas grand chose et même affadit un peu.

Pour l'autre livre d'elle que j'ai lu qui s'appelait "solitude en commun" et maintenant "divorce à l'anglaise" je crois c'est pareil, je préfère mon vieux titre bien plus en harmonie avec l'histoire !

Il y a aussi "la nymphe au cœur fidèle", et "l'idiot de la famille" qui lui fait suite que j'ai aussi beaucoup aimés ! Ceux-ci se déroulent dans la période de l'entre-deux-guerres et cela a aussi son importance

Il y a aussi "le chagrin du berger" (Red Sky at Morning en VO) qui m'a fait un peu penser à "Poussière" de R.Lehmann. Elle a également écrit une biographie de Jane Austen, pas traduite en français et certainement introuvable aujourd'hui (1950)


Je ne peux parler de Margaret Kennedy sans penser à ma maman qui l'aimait beaucoup et e l'a fait connaître ! ça ne nous rajeunit pas !

Edit : pour répondre à Tatiana qui postait en même temps que moi je dirais que plus qu'unton moralisateur, j'y vois la satisfaction d'une justice immanente avec une touche d'espoir pour certains qui ont encore le choixde "bientourner" !

Tatiana a écrit:

Effectivement, on a envie que certains des personnages s'en sortent, d'autres nettement moins.

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On sent que Margaret Kennedy se fait plaisir et corrige injustices et inégalités.

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Edit :

clinchamps a écrit:

je suis très heureuse que vous aimiez cette histoire qui m'a vraiment marquée depuis très très longtemps ! Comme tu le dis Serenditpity ce n'est peut-être pas bien mais quel plaisir de voir le méchants punis ! Et aussi de voir que le Destin (ou Dieu???     ) donne une autre chance à ceux qui "ont encore du bon en eux" !  
Ce que j'aime dans la traduction première c'est le côté "climat après-guerre" que tu as dû forcément trouver dans la VO, c'est un élément important de l'histoire, qu'elle se passe dans les années où l'Angleterre se remettait difficilement des terribles années où elle était la tête de pont de la lutte anti-nazie ! C'est pourquoi je trouve que la nouvelle traduction n'apporte pas grand chose et même affadit un peu.

Pour l'autre livre d'elle que j'ai lu qui s'appelait "solitude en commun" et maintenant "divorce à l'anglaise" je crois c'est pareil, je préfère mon vieux titre bien plus en harmonie avec l'histoire !

J'ai noté ce livre dans mes prochaines perspectives de lecture

Anecdote intéressante sur le climat après-guerre : Nancibel fait plusieurs allusions aux ATS. Aujourd'hui quand on recherche ce sigle dans Google, on tombe sur complètement autre chose (j'ai oublié quoi...) et il faut creuser pour avoir des précisions sur l'Auxiliary Territorial Service. Nancibel fait allusion au fait que de nombreuses jeunes femmes aux origines variées s'y sont cotoyées. Je suppose que la traduction française comporte une note de bas de page explicative.

C'est ce que je dis, Serendipity, l'auteure les sauve mais leur donne le choix, ils peuvent décider de bien faire... ou pas ! C'est ce que j'aime bien, rien n'est tracé d'avance, c'est la seconde chance qu'on donne et la liberté de ce qu'on va en faire !

Tout à fait Clinchamps  pour le reste, je t'ai répondu ci-dessus en éditant mon message d'origine

Edit : on trouve sur le web des articles intéressants, expliquant que

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J'ai noté aussi Divorce à l'anglaise pour une prochaine lecture.

Sur le climat d'après-guerre, j'ai bien apprécié le décalage entre le thème des vacances en bord de mer, dans un hôtel où les clients sont rois (en principe), et les difficultés matérielles encore bien présentes au quotidien dans un établissement hôtelier qui n'a rien d'un palace et où le personnel croule sur le travail. Sans oublier les traces indélébiles laissées par le conflit dans les familles.

Sans parler qu'il y a encore des tickets de rationnement !

Je poursuis ma bibliographie de Margaret Kennedy avec Les oracles , dernière réédition en date
J'ai aimé mais sans plus, on est loin du choc littéraire que j'ai ressenti à ma lecture du Festin . Il y a des passages très sympathiques, certains personnages intéressants, mais je n'ai pas été très emballée par l'histoire dans sa globalité.