Les amoureux de Sylvia

Je l'ai fini ce soir et j'ai vraiment beaucoup aimé! Je l'ai lu très rapidement, ce qui m'arrive peu ces derniers temps
Je n'ai pas forcément été gênée par les discours religieux, j'avais eu beaucoup plus de mal avec Nord et Sud.
Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, mais j'ai apprécié de les suivre un petit moment, et l'histoire est assez prenante et bien écrite, même si la fin est bien triste...
Les descriptions m'ont beaucoup plu aussi (je les ai toutes lues, alors qu'en général, je suis plutôt du genre à les sauter )
En tout cas merci MissAcacia de m'avoir donné envie, je pense que je serais passé à côté sinon au vu des avis mitigés de ce topic

Je l'ai fini il y a quelques semaines mais j'ai manqué de temps pour venir en parler
Mes impressions sont mitigées quelque peu.
D'abord, je me suis ennuyée au début en raison des longues et détaillées descriptions J'ai failli le laisser tomber
Le côté historique est intéressant dans la mesure ou j'ignorais beaucoup de choses sur cette période : Les Quakers, le recrutement violent (kidnaping) des marins ...
Je n'ai pas réussi à aimer les personnages. J'ai apprécié l'évolution de Sylvia sans trop m'attacher à elle. J'ai plus été touchée par Hester même si elle avait quelques fois besoin d'être secouée Quant à Philip, je ne sais quoi dire à son sujet. Aveuglé par un amour fou, absolu, il reste un personnage agaçant par son "égoïsme". je mets entre guillemets le terme car le ne sais si je peux le qualifier d’égoïsme ou d'aveuglement ou les deux à la fois.   Surtout quand on voit son comportement avec Hester
Sa droiture légendaire ne l'a pas empêché de garder pour lui l’enlèvement et le message que lui a confié Charley Kinraid. Pire, il s'est même trouvé des excuses et ses tourments n'ont pas duré longtemps
Pourtant, il m'a fait de la peine à la fin
Ce roman est sombre et tragique, pourtant ce n'est pas ce qui m'a dérangée. Ce n'est pas non plus l'aspect religieux dans la mesure où il faut lui rendre justice, il y avait un équilibre. Certains personnages et surtout Sylvia ne s'en embarrassent pas. Il y avait Alice, pour cela
Je reconnais le style, la profondeur et la force de ce roman, les aspects historique et psychologique, la précision et la finesse de ses portraits, mais je l'ai trouvé trop long, inutilement chargé et je me suis ennuyée en dépit des ingrédients qui auraient pu en faire son meilleure roman, peut-être.

Merci pour ton avis, Ysa ! Dommage que tu aies été mitigée, je me souviens avoir beaucoup aimé ce roman. Néanmoins, je partage tes impressions sur les personnages

J'ai terminé ce livre, qui m'a globalement bien plu. Ce n'est pas le plus facile à lire de EG, je l'ai lu en VO et j'ai peiné au début sur les dialogues en dialecte, avant de m'y habituer. Je comprends que tu n'aies pas été très emballée, Ysabelle. Conclusion, il vaut mieux ne pas commencer par ce roman chez EG. Mais j'ai bien accroché à l'histoire, et surtout je me suis demandée jusqu'au bout comment elle allait se terminer.

Spoiler:

Parmi les personnages, Philip est très intéressant, et celui dont la psychologie est décrite avec le plus de finesse. Pendant une grande partie du livre, il n'est guère sympathique, il manque de chaleur, et souffre aussi de la comparaison avec le plus flamboyant Kinraid (dont le charisme diminue grandement au long de l'histoire). Mais il gagne en épaisseur, on vient à plus ou moins comprendre ses gestes et à le prendre en sympathie : c'est lui qui reste le plus fidèle à ses sentiments. Sylvia est restée davantage une énigme. C'est l'héroïne et pourtant elle ne bénéficie pas d'un portrait aussi fin que son cousin. Elle se contient souvent, reste silencieuse, alors qu'on aimerait plus d'expressivité de sa part, comme Philip d'ailleurs. J'ai d'avantage apprécié la généreuse Hester, qui reste néanmoins en retrait.

Le portrait de différentes classes sociales qui cohabitent dans la petite ville côtière est plaisant : d'un côté des fermiers, la famille Robson en particulier, illettrée (quoique j'ai un doute pour Isabella, originaire d'un milieu plus élevé que son mari). Sylvia est même rétive quand Philip se démène pour lui apprendre à lire. De l'autre, Philip, lui, a fait des études et parvient à prendre du galon. Le contexte historique a aussi son intérêt, on apprend beaucoup sur la méthode de recrutement de la Navy à une époque elle avait le plus grand besoin de marins pour combattre la France révolutionnaire.

Spoiler:

Cette lecture me permet d'arriver au bout des principaux romans gaskeliens, en attendant de découvrir Cousin Philis. Je suis impressionnée par le talent d'EG à créer des histoire si diverses, car aucun de ses romans ne se ressemble, et c'est ce qui fait la richesse de son oeuvre   .

(Et, puisque les commentaires ne se limitent à l'édition Fayard, j'en profite pour renommer ce topic.)

Merci pour ce commentaire détaillé et très instructif. Tu as bien souligné la force des autres aspects du roman (Le contexte historique, les classes sociales,...). J'ai plus focalisé sur les personnages et je n'ai pas su les apprécier.
Je te rejoins également sur le portrait de Philip. Il est de loin le personnage le mieux décrit dans ce roman.

Merci pour ce très beau compte-rendu, Tatiana Comme Ysa, je te rejoins sur les points forts et la richesse du récit Je me souviens que les personnages ne m'avaient pas particulièrement marquée et que l'intrigue était profondément triste