Hermann Hesse (1877-1962)

J'ouvre un topic à ce grand écrivain et poète allemand (puis suisse).

1) Parce qu'il n'avait pas sa chambre sur le forum et que c'est déjà en soi une excellente raison ;
2) Parce que nous ne parlons pas assez des auteurs de langue allemande (et espagnole aussi, je suppose mais là, je laisse la place à quelqu'un de plus motivé que moi ) ;
3) Parce qu'Arte diffuse ce soir un téléfilm adapté d'une de ses nouvelles ainsi qu'un documentaire (à l'occasion du 50è anniversaire de la disparition de l'écrivain);
4) parce que Siddharta prend la poussière dans ma PAL depuis des années et que ce topic me donnera peut-être l'envie de l'en sortir

Quelques éléments très sommaires de présentation
- Prix Nobel de littérature en 1946 :
- Ses oeuvres les plus connues en France sont "Siddharta" (1922) et "Le Loup des Steppes" (1927)
- Il a également publié des nouvelles, des poèmes et des textes plus variés.

Qu'avez-vous lu de Hermann Hesse ? Et que conseillez-vous à celles qui veulent s'y mettre ?

Hé ben moi c'est tout pareil que toi, un écrivain qui m'attire (d'autant plus que je suis inculte en littérature germanique) et Siddartha qui patiente dans ma PAL.

Merci pour l'ouverture du topic.

J'ai aussi un recueil de poèmes en allemand (Die Schönste Gedichte von Hermann Hesse) dans ma PAL, acheté à une époque où j'avais espoir de maintenir mon niveau en allemand, voire même de progresser

Edit : j'ai regardé ce soir le téléfilm "Le Retour" adapté d'une nouvelle de jeunesse de Hermann Hesse (et ce, en dépit de critiques pas très enthousiaste dans mon guide télé). J'ai bien aimé ce téléfilm, dommage que la VO n'ait pas été disponible, j'aurais aimé écouter un peu d'allemand (avec des sous-titre bien sûr mais quand même ...)

Comme vous, j'ai Le loup des steppes qui dort dans ma PAL depuis des années. Lire des auteurs de langue allemande plus souvent fait partie de mes bonnes résolutions permanentes, mais je ne m'y tiens jamais.
Ce topic va peut-être pousser un peu les choses.

misshoneychurch a écrit:

Lire des auteurs de langue allemande plus souvent fait partie de mes bonnes résolutions permanentes, mais je ne m'y tiens jamais

Comme toi, cela fait partie de mes résolutions et pour m'aider à les tenir, je me fixe des objectifs tous les ans (auteurs allemands ou de langue allemande est un objectif 2012 que je peux atteindre de manière sournoise si je fais la lecture de groupe du mois d'août même si c'est tricher ).

Je crains que Hermann Hesse ne figure pas dans mon tableau 2012 cependant en effet, j'ai regardé hier soir le documentaire qui était diffusé en 2è partie de soirée par Arte et les extraits du film "Siddharta" me laissent penser qu'il va continuer à prendre la poussière, ce livre ne m'attire plus du tout

Merci pour ce topic, Serendipity.

Je ne connais de H. Hesse que Le Loup des steppes, et encore quand je dis que je connais, j'avoue ne pas me souvenir du tout du contenu du roman. Je ne sais même plus si j'avais aimé ou non.

J'avais mis Siddartha sur ma liste d'achats il y a bien longtemps, sans être jamais passée à l'acte. On dirait que vous allez me faire faire des économies, pour une fois.

Je découvre ce sujet sur Hermann Hesse, dont j'ai adoré le "Loup des Steppes" quand j'étais jeune.

Beaucoup plus tard j'ai lu le "Jeu des perles de verre" qui est beaucoup plus ardu, mais que j'ai finalement préféré, avec le temps.

Je précise que j'ai lu les 2 en allemand, et der Steppenwolf fait partie des livres que j'ai lu au moins 5 fois, à la fois pour maintenir mon niveau d'allemand ( n'est-ce pas Serendipity ?) et aussi par goût.

J'ai un ressenti un peu mitigé vis-à-vis de H Hesse, qui est sur le papier un monument de la littérature mondiale.
Je dirais peut-être qu'il a mal vieilli, et aussi qu'il est trop intellectuel et pas assez charnel ; ou peut-être trop protestant, ce qui est paradoxal avec le fait qu'il ait beaucoup penché vers le bouddhisme, mais il y a en lui un coté "protestant qui se lâche" ; je ne sais pas si c'est clair.
Par exemple der Steppenwolf ets l'histoire d'un homme qui a la cinquantaine, qui est arrivé au bout de sa vie telle qu'elle est, et qui se trouve acculé à la nécessité de changer ou de se suicider : il choisit de se suicider ; puis il fait une rencontre, une femme, qui amène d'autres rencontres, et il découvre qu'il est passé à côté de la vie. Lorsque j'ai lu ce livre (au lycée) je l'ai trouvé formidable, puis un peu moins à chaque relecture, je ne saurais dire pourquoi.

Das Glasperlenspiel est lui clairement beaucoup plus intellectuel et beaucoup plus philosophique : je précise qu'il faut quand même s'accrocher un peu. Mais le message du livre est plus brillant, et finalement c'est celui-ci que je retiendrai de H Hesse.

Quant à Siddharta j'ai essayé de le lire, au lycée aussi, mais je n'ai pas réussi ; trop éloigné de moi je pense. Et depuis je n'ai pas retenté, j'ai le sentiment que c'est trop daté (mais là c'est affaire de goût).

Je n'ai lu de Herman Hesse que Demian, il y a très longtemps et un peu par hasard. J'en garde plutôt un bon souvenir mais très éloigné (bref, je ne saurais dire ce que j'ai apprécié ni pourquoi). Je m'étais promis de lire une autre oeuvre mais je ne l'ai jamais fait.

La 4ème de couv':

Citation :

Histoire de la jeunesse d'Émile Sinclair est le roman d'une adolescence, un roman d'initiation, de formation, et l'un des chefs-d'oeuvre du genre.Demian enseigne à Émile Sinclair à ne pas suivre l""exemple de ses parents, à se révolter pour se trouver, à s'exposer à la fois au divin et au démoniaque, à traverser le chaos pour mériter l'accomplissement de sa destinée propre.

Ce que tu dis Miss Acacia me conforte dans mon opinion : je pense que ses idées ont vieilli, et que ce qui était révolutionnaire dans sa pensée après la 1ère guerre mondiale, et qu'il a su capter et mettre en forme dans ses livres, et qui lui a valu le prix Nobel en 1946, tout cela nous parait dépassé maintenant.
De surcroît ce n'est pas un conteur, à proprement parler, et donc on ne peut même pas apprécier ses livres pour leur récit.

J'ai lu Le loup des steppes, ma première incursion dans l'univers de Hesse.

Le roman est agréable à lire et plutôt stimulant intellectuellement. La dénonciation du monde bourgeois et du matérialisme est efficace et donne à s'interroger, d'autant plus que l'auteur n'oublie pas d'ironiser sur les personnes qui s'opposent 'en théorie' à ce mode de vie et à ses valeurs tout en préférant rester confortablement en son sein, par peur, habitude et paresse.
Le livre est parfois brouillon, l'impression qu'il part un peu dans tous les sens (vers la fin en particulier). Les envolées lyriques sont parfois très belles, parfois plus agaçantes.
Mais bilan positif dans l'ensemble ; je pense donc continuer ma découverte de Hesse un jour ou l'autre, au moins avec 1 ou 2 autres romans ou un recueil de nouvelles.

Merci Dulcie, d'avoir réveillé ce topic

J'ai beaucoup aimé ce livre plus jeune, mais je pense qu'il a peut-être vieilli, quand tu parles d'envolées "agaçantes" ...
Avec le recul, je trouve que c'est un livre assez représentatif des années 20, qu'en penses-tu ?

Les travers dénoncés par Hesse paraissent plus ou moins intemporels mais il y a effectivement un côté plus vieilli. Par exemple, quand le narrateur fustige le jazz, le cinéma et les postes de radio, on se demande ce qu'écrirait l'auteur de certains de nos loisirs d'aujourd'hui Quand on lit ça, ça paraît bien innocent et du coup légèrement risible. Même en se remettant dans le contexte de l'époque, ça nuit quand même un peu à l'efficacité générale de la démonstration pour nous, lecteurs d'aujourd'hui.

Ensuite je pense que c'est peut-être plus une question d'âge qui fait qu'on est plus agacé à certains moments par le ton du roman ? (en même temps Hesse n'était plus tout jeune lors de la rédaction/publication).
Il y a aussi le fait que le roman est très 'concentré' et finit par tourner un peu sur lui-même, sans compter que le narrateur, même si assez touchant, est loin d'éveiller complètement la sympathie. Il y a indubitablement un côté boursouflé.

Je suis d'accord, il est bien représentatif des années 20, c'est d'ailleurs un aspect qui m'a beaucoup plu. En particulier les descriptions du monde de la nuit, que j'ai pas mal appréciées, l'atmosphère est très bien rendue. On perçoit aussi les interrogations de l'après-guerre et les craintes du futur.

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Sinon j'ai vu que tu parlais positivement du Jeu des perles de verre. Il m'intimide un peu - surtout qu'il est assez épais - néanmoins c'est peut-être celui qui m'attire le plus pour continuer.

C'est un roman philosophique, avec des thèmes actuels (le choix de son propre destin), mais c'est Hesse, ce n'est pas un rigolo ; il n'y a pas vraiment de place pour l'humour ou un ton décalé, et il y a aussi des passages abscons.
Mais étant donné que tu viens de lire Musil avec L'homme sans qualités (que je n'ai pas lu), tu pourras comparer avec le Jeu des perles de verre ; les deux livres paraissent de difficulté comparable.

Merci pour les indications supplémentaires

Oui ce sera intéressant de comparer quand/si je le lis un jour.