Alice Walker (La couleur pourpre)

Alice Walker, femme de lettres américaine et militante féministe née en 1944, est surtout connue pour son roman La couleur pourpre paru en 1982 et porté à l'écran par Spielberg.

Le livre remporte un franc succès et sera couronné par l'American Book Award et le Pulitzer.


Après avoir vu le film l'an dernier, je viens de dévorer le roman et j'ai beaucoup aimé.

Petit résumé de l'éditeur (Robert Laffont) :

Citation :

Abusée, engrossée deux fois par son beau-père, le cauchemar de Celie, quatorze ans, ne fait que commencer. Elle est vite mariée à Albert, qui cherche une domestique plus qu'une épouse... Dans ce ménage improbable, le mépris du mari va de pair avec les coups. Nettie, sa jeune soeur qui s'est installée avec eux, est chassée par Albert pour avoir refusé ses avances et réussit à partir pour l'Afrique. Ne sachant pas ou joindre sa soeur, Celie commence pourtant une correspondance avec celle-ci, et adresse ses lettres à ce « cher bon Dieu ». Même sans retour de courrier, c'est la seule solution que trouve Célie pour ne pas sombrer dans la folie. Elle se raconte, sans misérabilisme, décrivant le cauchemar de la violence et de l'isolement mais aussi l'espoir qui naîtra de sa rencontre avec la sensuelle Shug Avery, auprès de qui Celie apprivoisera son corps, apprendra l'estime de soi et connaîtra l'amour.

Certes, à la lecture de ce résumé on peut se dire qu'il y a plus joyeux comme bouquin mais je trouve que la force de ce livre c'est justement d'éviter le pathos. De plus le ton est très juste. Ecrire en imitant un parler oral peut être assez casse-gueule mais ici cela passe très bien.
J'avais bien aimé le film, mais sans plus, notamment parce que je l'avais trouvé un peu larmoyant. Au contraire le roman évite les pleurnicheries. Les thèmes sont assez tristes pour ne pas en rajouter. Et je dois même dire qu'on sourit à plusieurs reprises.
C'est une belle histoire qu'Alice Walker nous raconte, à travers Celie, qui est vraiment un personnage magnifique. Toute la galerie de personnages autour est formidable, surtout les femmes, de Shug à Sofia en passant par Nettie. Elles subissent à la fois le mépris des Blancs et la violence des hommes, mais sauront se battre tout au long du livre.

Spoiler:

Un beau livre qui se dévore. La forme épistolaire est bien utilisée ici, on se rapproche un peu du journal intime par ce biais. Seul petit bémol à ce sujet :

Spoiler:

J'ai lu le livre il y a pas mal de temps, mais je crois me souvenir que c'était une sorte de version abrégée donc mon souvenir est plutôt négatif, il faudrait que je lui redonne une chance, cependant je ne suis pas fan du style épistolaire, justement !! En tous cas merci pour cette ouverture, Esperluette qui le met bien en valeur
J'ajoute que j'avais pleuré comme un veau devant ce film, ainsi que ma fille qui m'accompagnait ... À mon avis c'est LE rôle de Woopy Goldberg !!

clinchamps a écrit:

À mon avis c'est LE rôle de Woopy Goldberg !!

même si je n'ai pas adoré le film, elle est formidable dans ce rôle.

Pour le style épistolaire, je ne suis pas toujours fan non plus mais là j'ai bien aimé, justement parce qu'on est plus proche du journal intime et que ça évite des échanges un peu superficiels.