George Sand

Ysa, voici le topic sur Baudelaire. Je t'invite à y téléporter tes messages, fort intéressants :

https://the-inn-at-lambton.1fr1.net/t8226-un-ete-avec-baudelaire-1821-1867

Je compte y poser la même réflexion, à savoir comment un homme qui a pu écrire de si belles choses a pu écrire aussi des propos aussi ignobles

C'est hélas commun à d'autres auteurs, parfois en bien pire, je ne vous conseille pas de lire les 11000 verges d'Appolinaire, j'ai failli vomir et jeter le livre à la poubelle tellement c'est abominable

Merci Marganne, c'est fait J'espère juste ne pas faire déserter le topic à cause de ça
Fin du HS

J'ai trouvé ce quizz sur Indiana (j'espère que je vous envoie le bon lien, je ne retrouve plus la première page du quizz )
Il n'est pas très difficile, j'ai eu 80% de bonnes réponses

Plus sérieusement, je viens de lire François le Champi. J'ai adoré la langue de Sand dans ce roman, si simple et travaillée à la fois, un régal. L'histoire est belle également, même si la fin m'a surprise, je dois être un peu vieux jeu La Petite Fadette est maintenant sur ma pàl

Merci Léti. Je ne l'ai pas lu celui-ci. Je vais essayer le quizz Indiana

Merci pour le quizz, j'ai été assez mauvaise (11/15) il faut dire que le livre ne m'a pas enthousiasmée ...
Et merci pour ton retour sur François le Champi, que je n'ai jamais lu non plus.
Je te conseille La petite Fadette, que je relis toujours avec grand plaisir

Léti, je lirai ton avis sur La Petite Fadette avec grand plaisir Ce roman est un petit bijou !

Léti a écrit:

Plus sérieusement, je viens de lire François le Champi. J'ai adoré la langue de Sand dans ce roman, si simple et travaillée à la fois, un régal. L'histoire est belle également, même si la fin m'a surprise, je dois être un peu vieux jeu

Pour ma part, bien que j'ai lu François le Champi il y a 30 ans, la fin m'a surprise et un peu choquée, je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler, mais je pense que cela choquerait encore plus aujourd'hui.

Remontage de topic à l'occasion de ma lecture de Histoire de ma vie, dans l'édition du Livre de Poche.

Plus exactement d'une partie de ce monument autobiographique d'abord paru en feuilleton en 1854 dont j'ai appris dans l'introduction qu'il comporte plusieurs tomes. Mon édition, composée des extraits jugés les plus importants entrecoupés de courts résumés des parties manquantes, et de fait a réalisé d'importantes coupures, qui ne gêne en rien la découverte de l'oeuvre.

C'est la toute première oeuvre de la romancière que je lis, en-dehors (je crois) d'une partie de La Petite Fadette il y a bien longtemps. J'ai toujours été bien plus intéressée par sa vie, notamment à Nohant, que par son oeuvre et c'est pourquoi cette autobiographie s'est révélée très intéressante malgré certaines longueurs. Mon édition fait la part belle à son enfance et sa jeunesse, tiraillée entre sa mère, à laquelle elle était très attachée mais qui une fois veuve est retournée vivre à Paris, et sa grand-mère à Nohant qui a obtenu de l'élever.
George Sand n'entend pas se livrer complètement ni présenter son rôle dans des évènements historiques (elle explique qu'il ne s'agit donc pas de Mémoires). Elle devient la propre héroïne d'une histoire où elle prend pas mal de liberté avec la réalité (connue grâce à son abondante correspondance) et reste par exemple extrêmement discrète sur ses nombreuses liaisons. Il est assez longuement question de Chopin (qualifié d'ami) mais Musset est à peine cité. Elle livre aussi ses réflexions sur le mariage et la séparation d'un couple lorsqu'elle aborde l'échec de sa propre union avec Casimir Dudevent.
Les parties "réflexions" sont souvent longues et parfois ennuyeuses : elle passe par exemple bien du temps sur la "crise religieuse" qu'elle a vécue vers 15-16 ans lorsqu'elle était en pension chez des religieuses.

J'ai à présent très envie de me plonger dans son extraordinaire correspondance, du moins dans un recueil parce que je ne me sens pas de lire 40 000 lettres .

Merci Tatiana pour ce commentaire. C'est très tentant! Je mets ça sur ma PAL. Je trouverai bien le temps un jour d'y jeter un œil

Merci pour ton avis, Tatiana Je plussoie Ysa

Merci Tatiana pour cet avis.
Sous l'impulsion de ton message j'ai téléchargé les neuf volumes, et j'ai lu le 1er chapitre du livre premier
J'avoue qu'au début j'ai lu en diagonale les préambules, et je me suis arrêtée quand ça devenait un peu plus intéressant.
je vais continuer, à petite vitesse.

Chic Petit Faucon, je suis ravie d'avoir contribué à te motiver .
Chapeau, te voilà parée pour une lecture intégrale .
Les pages introductives sont un peu longues, mais une fois qu'on rentre dans le vif du sujet de son histoire familiale et de ses premières années le récit décolle.

Bonne lecture, je suivrai tes impressions avec grand plaisir .

Tatiana, je n'avais pas vu que L'histoire de ma vie que tu as lu est en fait une compilation d'extraits ; je comprends pourquoi tu es si enthousiaste, tu n'en as eu que le meilleur ; ma lecture à moi m'avait semblé plutôt laborieuse, et c'est pourquoi je l'ai lâchée en cours de route ce qui m'arrive quand même assez rarement ; je pense la reprendre sous peu, mais j'ai trouvé ce que j'ai lu plutôt inégal d'intérêt.

Cela dit, je suis venue pour parler de Consuelo, publié en 1843.
C'est l'histoire d'une jeune femme, Consuelo, sur une dizaine d'années, entre Venise, Vienne et la Bohème. Le livre se déroule au XVIIIe siècle, vers 1740-1750. On y rencontre des personnages historiques : Marie-Thérèse d'Autriche et son fils Joseph II, le compositeur napolitain Porpora maître de Consuelo, le futur compositeur Joseph Haydn.
Le livre est divisé en 3 parties :
Quand le livre commence, Consuelo est une jeune orpheline tzigane qui vit à Venise et prend des cours de musique et de chant à l'école gratuite ; on la trouve laide, mais son maître Porpora sait que sa voix divine et son âme pure lui permettent de faire ressentir des émotions inédites dans les chants sacrés. Elle vit avec un jeune homme à qui elle est fiancée, Anzoleto, qui chante aussi mais qui n'est pas comme Consuelo attirée par l'étude ; à l'adolescence, Consuelo se laisse convaincre par Anzoleto de se faire engager comme chanteurs au théatre San Samuele de Venise. Porpora est scandalisé qu'elle galvaude ainsi sa voix dans des oeuvres profanes et vulgaires, et qu'elle se trouve mêlée à des intrigues amoureuses entre cantatrices et mécènes ; Anzoleto  fréquente une des cantatrices, et blessée de cette trahison, Consuelo décide de partir vivre loin.
Porpora lui fait une lettre de recommandation pour une famille de Bohème près de Prague, qui vit dans les forêts montagneuses ; elle y devient la professeure de musique d'une jeune fille, dans la famille Rudolstadt. Très vite elle est attirée par Albert, le fils de la famille, qui semble porter en lui le souvenir vivant de cinq siècles de guerres de religion entre catholiques et hussites, et des massacres commis parmi ces ancêtres, et qui a une sensibilité exacerbée à la musique (il joue du violon) et au chant. La santé d'Albert est très fragile, et il appelle Consuelo "consolation". Cette partie est assez "gothique", avec vieux château, passages secrets et grottes, citernes qui se vident et se remplissent, végétation luxuriante et inquiétante, présence de l'eau amie ou ennemie ; j'ai beaucoup pensé dans cette partie-là à Gaston Leroux et à son Fantôme de l'Opéra et à La reine du sabbat, il a du s'inspirer du roman. Albert lui propose de l'épouser, mais Consuelo ne se voit pas renoncer à sa vocation de chanter, et elle n'est pas certaine non plus de l'aimer assez pour l'épouser.
Elle part à Vienne à pied, lors d'un périple plein de charme dans lequel elle rencontre Joseph Haydn âgé de 18 ans, et où elle retrouve son maître Porpora. Elle met à profit cette période pour tenter d'y voir plus clair dans son coeur et dans sa vie, et chante à l'opéra de Vienne.

J'ai beaucoup aimé ce livre, qui a parfois des longueurs, mais dont l'héroïne est très attachante, et si elle a les qualités requises dans un roman de cette époque (chasteté, droiture, désinteresseement, ...) est aussi une personne qui mène sa vie comme elle l'entend et qui n'a besoin de personne pour décider de ce qu'elle va faire ou ne pas faire. La musique est très présente dans le livre, et le rôle que tiennent les cantatrices dans la société est très intéressant ; les discussions de Consuelo avec Porpora, avec Joseph Haydn, et avec l'abbé sont très intéressantes ; Sand s'est inspirée de son amie Pauline Viardot, et de son amour pour la musique.

Il y a une suite à Consuelo : La comtesse de Rudolstadt, assez longue elle aussi, et qui se déroule à Berlin ; je l'ai commencée, mais comme je lis autre chose en parallèle je n'avance pas vite.

Merci pour ton commentaire très intéressant, Petit Faucon ! Ayant aimé le style de George Sand dans La Mare au diable, j'ajoute Consuelo en haut de ma liste "George Sand" !

Après lecture de la compilation du Livre de Poche je comprends aussi que tu aies été quelque peu découragée par la lecture intégrale de son autobiographie Petit Faucon. Je ne pense pas que j'aurais pu me lancer dans pareille aventure, ou du moins que j'aurais tenu sur la longueur .

Merci pour ton retour sur Consuelo, c'est encourageant. Sa taille me freine un peu, mais la place occupée par la musique et le chant est très tentante.

Merci Petit Faucon, ce livre contient des ingrédients qui me tentent vraiment. S'il est de la même veine que "Les maîtres sonneurs", je suis preneuse. Il y a juste le volume qui me décourage un peu. Quoi qu'il en soit, je me le note et tâcherai de le trouver

Me voici pour la suite de Consuelo : La comtesse de Rudolstadt, écrit en 1843.

Le suspense de la dernière partie de Consuelo est un peu spoilé par le titre de cette suite, car on se doute que Consuelo et la comtesse ne sont qu'une seule et même personne, et donc le final de Consuelo (l'épousera ? l'épousera pas ?) tombe un peu à plat ...

Mais George Sand n'est pas une vendeuse de best-sellers, quoiqu'elle ait été très prolifique en nombre d'oeuvres écrites et publiées.

Avec La comtesse, nous retrouvons Consuelo à Berlin, à la cour de Frédéric II de Prusse, empereur "éclairé" et surtout monarque absolu, qui règne par la terreur et les dénonciations ; Consuelo se retrouve seule au théâtre, car son maître Porpora a été refoulé à la frontière depuis Vienne. Elle se sent plus que jamais privée de sa chère liberté, à chanter tous les soirs devant l'empereur, et à attendre qu'il daigne applaudir ou rester coi. Elle décide de retourner à Vienne, mais ce projet ne convient pas à FrédéricII et elle est emprisonnée à la forteresse de Spandau "pour réfléchir".
Consuelo profite de ce temps pour composer de la musique, et nouer des liens avec le fils présumé débile de ses geôliers, qui parle aux oiseaux. Une organisation secrète qui lutte contre le pouvoir absolu de Frédéric II "les invisibles" la fait évader de Spandau, et la conduit dans un petit manoir où elle est livrée à elle-même, et où on lui explique qu'elle a été choisie pour intégrer cette société des Invisibles, qui est un autre nom des Francs-Maçons ; leur devise est "liberté - fraternité - égalité", et Consuelo y adhère pleinement. Elle est troublée cependant, car elle est tombée amoureuse du chevalier qui l'a faite évader de Spandau, sans avoir jamais vu son visage, et cet amour naissant est le premier qu'elle connait ; elle est d'accord pour franchir les étapes de l'initiation, et pour devenir un relais des idées humanistes des Invisibles.

Ce livre est plus axé sur les idées des francs-maçons, leur combat, la peinture du pouvoir absolu et de ses méfaits ; en somme un livre plus philosophique, mais avec une histoire et des personnages forts, et toujours la belle Consuelo, âme forte et naïve.

Ce double roman m'a plu, je l'ai trouvé novateur et intéressant, l'histoire se lit facilement ; mon bémol est que 2000 pages me semble excessif pour ces 2 livres, mais à la lecture, ça passe très bien !

Merci pour ton retour sur ce deuxième volet, une nouvelle fois très tentant .
J'aimerais tenter le premier roman, peut-être l'année prochaine, pour l'intégrer dans mes bonnes résolutions. Ce sera donc certainement ma porte d'entrée dans l'oeuvre de fiction de la romancière (si tant est qu'on puisse considérer son autobiographie comme purement non fictive, mais c'est un autre sujet ).

Je suis impressionnée par ton rythme de lecture, Petit Faucon ! Merci pour ces impressions positives, qui laissent deviner une histoire passionnante Je ne suis pas sûre d'être assez motivée pour lire les 2000 pages pour l'instant, mais cette lecture m'intéresse beaucoup !

Mauprat de George Sand, écrit en 1837.

C'est un roman d'apprentissage, historique, et même exotique par certains côtés, alors même qu'il se déroule vers 1750 en Berry.

C'est l'histoire d'un jeune homme, Bernard Mauprat, issu d'une famille de châtelains violents et pillards, qui par l'éducation et l'amour qu'il porte à sa cousine Edmée, va devenir un homme équilibré et accompli, après de nombreuses péripéties.
Le héros, bien que désireux de s'amender, et de devenir digne de sa bien-aimée, connait des échecs, des doutes, fuit, revient, subit un procès et sa révision, et finit par accéder à l'état supérieur de l'être humain, et devient l'égal de sa femme.

C'est un livre très intéressant à plusieurs titres, l'histoire est plaisante et bien racontée (George Sand est une grande conteuse, et les 400 pages de ce livre passent sans difficulté, mais également sur les vertus de l'éducation à tout âge, d'un point de vue philosophique aussi : l'être humain nait-il bon comme l'affirme Rousseau, ou plutôt ni bon ni mauvais comme le pense Sand, mais a le choix de devenir bon ou mauvais, de s'élever par ses actions comme le fera Bernard. Il y a assez peu de personnages, et l'aspect gothique de certains passages dans le château des Mauprat est dépaysant.

Merci pour ce retour, Petit Faucon ! J'ajoute Mauprat à ma wish-list

Merci pour ton retour de lecture encore une fois très tentant Petit Faucon .
J'avais noté ce titre il y a pas mal de temps sans me souvenir pourquoi - peut-être parce qu'il s'agit d'un roman historique. J'ai bien envie de le découvrir .

Je suis enfin venue à bout de Histoire de ma vie de George Sand, 13 volumes ! écrits entre 1847 et 1855, soit après la rupture avec Chopin et le mariage de Solange avec Clesinger en 1847, et la mort de sa petite-fille Nini en 1855.

Après un départ un peu ardu, car Sand fait commencer son histoire avec ses grands-parents, cette lecture est devenue pour moi de plus en plus fluide, je me suis probablement coulée dans l'esprit de George Sand, et j'ai cheminé à ses côtés.
Ces 1500 pages sont assez variées, il y a bien sûr des épisodes narratifs : la traversée de la Révolution et de la Terreur par sa grand-mère Aurore et son père Maurice, sa petite enfance en Espagne, son enfance à Nohant, ses années de collège au couvent.
Il y a aussi de nombreuses réflexions sur la religion (elle est passée par un épisode mystique intense), sur la paysannerie du Berry, sur l'humanisme, l'éducation (celle qu'elle a reçue de son précepteur Deschartres, celle du couvent, celle qu'elle essaie de donner à ses enfants Maurice et Solange), sur les relations d'amitié., sur le qu'en dira-t-on des villes de province, sur la mise en pratique des idées républicaines.
Enfin, ce livre permet de connaître la personnalité de cette femme, et de devenir proche d'elle.
Il y a des pages très intéressantes dans lesquelles elle fait le constat qu'il lui faut trouver une activité rémunératrice, et elle décrit ses tentatives en peinture, en broderie, avant de se lancer dans l'écriture de romans.
Elle ne parle pas du tout de la genèse de ses livres ; je pense que si elle a été aussi prolifique c'est par nécessité économique, et elle a tenté dans sa vie de mener de front une vie de famille unie, et ses activités littéraires, parfois au détriment de sa santé ; elle vivait l'après-midi et le soir en famille, et se mettait au travail vers minuit, puis se couchait au petit jour jusqu'à midi.
On découvre une personne peu imbue d'elle-même, mais se fiant à son instinct pour mener sa vie, et je l'ai trouvée très attachante.

Pour compléter ma lecture, j'ai parcouru ce site : Les carnets de George Sand, richement illustré et très intéressant sur le domaine de Nohant (je l'ai visité il y a 15 ans et j'ai envie maintenant d'y retourner), et qui contient de nombreux extraits d'Histoire de ma vie.

@ Tatiana : j'ai vu que sa correspondance a été publiée par Georges Lubin dans les années 70, est-ce que tu as déjà repéré des recueils de lettres ?

Merci pour ce partage, Petit Faucon Bravo pour les 1500 pages ! Pas sûre de lire cette autobiographie pour l'instant, mais j'ai pris plaisir à lire ton commentaire

Merci Petit Faucon pour ce commentaire détaillé. Je suis très admirative de ta persévérance. Le tiers de ce contenu m'aurait déjà découragée. 1500 pages, c'est héroïque!
Ce qui m'étonne, c'est qu'elle ne semble pas mentionner les attaques des autres écrivains à son encontre Ce n'était peut-être, pas facile de s'affronter à ces messieurs qui occupaient tout l'espace à l'époque.