Passion : généalogie

Je suis tombée par hasard sur ce topic lequel, en tant qu'archiviste départementale je ne pouvais ignorer ! (les généalogistes constituent aujourd'hui la majorité des usagers des Archives)
Personnellement, la généalogie, quand elle est une collection de noms et de dates m'ennuie prodigieusement. En revanche, lorsque l'on recherche des tranches de vie, cela devient plus intéressant et pour cela, rien ne vaut la consultation des registres de notaires surtout avant le XIXème, où il y a plus d'anecdotes qu'après (je recommande particulièrement la fin du Moyen Age ou le XVIème siècle à celles qui savent lire les actes pour leur truculence).
En revanche, ne vous laissez pas avoir par ceux qui vous disent (ou vous promettre) remonter au XIIème siècle :

Petit Faucon a écrit:

Il y a des gens qui arrivent à remonter jusque vers 1200

: à part ceux qui sont de familles de noblesse ancienne (et encore...) c'est quasiment impossible : il n'y a que très peu d'actes (le notariat ne se généralise dans le Midi qu'à la fin du XIIIème siècle et plus tard au nord de la France ; les noms de famille ne se figent souvent qu'au XIVème). Les généalogistes professionnels ou non ont des trucs pour faire remonter très haut mais c'est du pipeau. J'ai même eu quelqu'un un jour qui m'a expliqué sérieusement remonter à Ramsès II ce qui m'a laissé quelque peu sceptique (allez savoir pourquoi...)
Perso, je préfère travailler sur la généalogie foncière: je trouve plus rigolo d'écrire l'histoire de la maison de famille dans le Cantal que d'avoir une liste de noms dont pour la plupart je ne connais pas la vie.
La généalogie aujourd'hui peut largement se faire à la maison avec beaucoup d'archives en ligne. Il suffit d'un peu de méthode et beaucoup de patience. Mais si vous voulez remonter au delà du XVIIIème siècle, il faudra vous mettre à la paléographie (quasiment tous les services d'Archives départementales en proposent des cours). C'est un passe temps qui en effet demande beaucoup de temps, ce qui explique le nombre de retraités qui le pratique. Mais c'est un excellent media de dialogue intergénérationnel et les enfants - du moins les miens ! - adorent qu'on leur raconte l'histoire familiale.

Sanglard a écrit:

quelqu'un un jour qui m'a expliqué sérieusement remonter à Ramsès II

Là il était allé voir une cartomancienne

C'est vrai aussi que les transmissions d'héritage par les notaires racontent beaucoup, et en général l'écriture est magnifique et le style particulier propre aux notaires de certaines époques est souvent savoureux ou parfois inintelligible actuellement, la langue a changée, encore que un acte norarié c'est pas toujours agréable à lire.

Non, il n'était pas aller voir une cartomancienne mais plutôt un généalogiste professionnel : ils ont des astuces pour vous faire sauter des générations et vous faire arriver qui à Charlemagne, qui à Ramsès qui à un pape (!)... Comme à partir d'un moment il n'y a plus de sources, tout est possible ... Et c'est plus vendeur que de s'arrêter au milieu du XVIIIème siècle avec une fille mère fille d'ouvriers agricoles...
Pour ce qui est des notaires ce n'est pas tant dans le style qu'ils sont intéressants que dans le contenu : comme tout le monde - du moins dans le Midi, pays de droit écrit - allait chez le notaire pour n'importe quel motif, on trouve tout chez le notaire (comme à la Samaritaine...) : de la location de la vaisselle en argent à son voisin pour le mariage de sa fille (acte du XVème) à la relation de l'arrivée d'un éléphant à Lunel au début du XVIIème siècle ou celle d'un tremblement de terre à Lautrec en 1661. Le plus dôle que j'ai trouvé : un divorce chez des protestants originaires de St Affrique en 1580 : l'épouse, une maîtresse femme manifestement, ne pouvant pas avoir d'enfant avec son deuxième mari, exige un divorce pour pouvoir se remarier et essayer avec un troisisème (manifestement elle n'admet pas que cela peut venir d'elle... ) ; le mari, apparemment épuisé, est prêt à tout et reconnaît tout ce qu'elle veut : et le dit mari reconnaît que c'est de son fait, qu'il est impuissant et frigide[si]... Jamais dans un acte du prude XIXème ou même aujourd'hui nous aurions ce type de détail ! C'est pourquoi la lecture des actes notariés, souvent fastidieuses de prime abord est souvent passionnante, notamment au XVème et XVIème siècles.

 j'aime bien l'idée de Ramses, surtout chez nous  

ton anecdote m'en rappelle une autre, trouvée dans des archives par ma tante lorsqu'elle consultait pour la famille de son mari.

Un haut dignitaire de la vallée du Grésivaudan était connu pour pratiquer le droit de cuissage sur les filles de son fief qui allaient se marier...  puis il venait à la noce donnait une dot. Le pauvre marié même si sa fiancée avait fait Pâques avant Rameau avec un autre était muselé à défaut d'être content, de l'argent s'est bon à prendre surtout lorsqu'on est un pauvre paysan.

Puis, s'il naissait un petitou, le couple allait voir le curé du village qui allait voir le Seigneur le curé l'obligeait à demander pardon à Dieu   à accepter d'être le parrain, et subvenir aux besoins de sa ou son filleul un temps. Ensuite, offrir un cadeau.   le tout avec signature du curé, des parents et du sire en question sur le registre de la paroisse avec témoins aussi.

Subvenir aux besoins, c'était fournir une sorte de layette, et pour cadeau, il ne se foulait pas le bonhomme avec la forte mortalité infantile de l'époque (fin XIXe), il offrait son image peinte sur une planche de sapin et l'offrait.

C'est ainsi que se terminait l'histoire.  Ma tante rigolait en recopiant le récit et l'a lut à toute la famille.

Un jour,  j'avais vers mes 30  ans, un de mes cousins s'était caché dans une cave à vin il avait fait une bêtise. Derrière un tonneau, il sort une planche pleine de crasse et toiles d'araignée. Son butin en main, il sort, le montre à son voisin, qui lui dit :

- Tiens tu as trouvé le parrain du village et se met à rire et dit, suis moi.

- J'ai le même, il l'accompagne dans son étable, prend le tableau, et oui, c'est bien lui le sacripant et il ne mérite que de voir le cul de nos vaches quand ce n'est pas le nôtre, comme chez Jeandron qui l'affiche dans sa cabane au fond du jardin.    

Et de lui raconter comment il avait engrossé une de ses arrières tantes, jolie et pinpante, alors qu'il devenait barbon, on a la postérité que l'on mérite   tant dans la légende vivante que sur le parchemin.

Fée Clochette, si ces histoires t'intéressent, il faut les chercher dans les archives judicaires (série B) pour les déclarations de grossesse ou les procès contre les séducteurs ou en série G, archives de l'officialité (même chose mais c'est la justice ecclésiastique) : ce sont essentiellement des archives du XVIIIème, donc assez faciles à lire

Merci

Pas de quoi

Merci d'avoir remonté ce topic, j'arrive un peu après la bataille .

Fée clochette, merci d'avoir parlé de tes recherches, et aussi du document écrit sur la famille de ton mari.

En fait, depuis mon premier post sur ce sujet si passionnant  mais si prenant de la généalogie, c'est ce que je cherche à faire : tenter  de rendre vivante l'époque où ont vécu ces personnes dont les mémoires ne se souviennent plus, et essayer de raconter la vie de ces époques, les coutumes, les enfants, etc ... en gros, rendre vivants des personnages morts, et permettre aux enfants de réapproprier leur passé, même si c'est tronqué voire faussé ...

Je me suis fixée comme but les 4 branches des 4 grands-parents de mon mari, et en gros ma période couvre les années 1780-1920
J'ai réussi à écrire un petit topo sur une des 4 branches, avec liste des noms et des enfants bien sûr, mais aussi présentation des villes d'origine avec photos et cartes postales d'époques, copie d'affiches, ... et copie de dossier de naturalisation. C'ets un gros travail, et je pense que j'ai besoin d'au moins 2 autres années pour venir à bout du travail ; d'autant que la généalogie fonctionne par immersion (en ce qui me concerne, en tous cas), c'est-à-dire que je ne peux en faire 2 heures de temps en temps, il me faut du temps pour m'immerger et du temps d'immersion pour pouvoir synthétiser ...

Sanglar34, merci de ton point de vue de professionnelle sur les mines que constituent les archives départementales et nationales, et je comprends parfaitement ce que tu dis sur l'histoire des lieux ; d'ailleurs de nombreux écrivains ont été inspiré par l'idée de raconter un lieu à travers les bouleversements de l'histoire.

Enfin, je voulais parler d'une émission que vous avez peut-être vue, et qui m'a vivement intéressée : il s'agit de Retour aux sources sur F2, et qui suivait l'acteur François Berléand sur les traces de ses grands-parents paternels jamais connus, jusqu'à Odessa et Chisinau en Moldavie ; on voyait les recherches aux archives nationales pour les dossiers de naturalisation, et la recherche de photos, de témoignages, de lieux, j'ai trouvé que c'était très intéressant et émouvant.

Petit Faucon a écrit:

Je me suis fixée comme but les 4 branches des 4 grands-parents de mon mari,

bon courage et à bientôt.

Merci Fée Clochette

 Bravo à toutes celles qui entreprennent ces longues recherches !  
 C'est un magnifique cadeau à offrir aux jeunes générations.
Je me souviens d'avoir vu l'émission évoquée par Petit Faucon, mais l'invitée était alors Clémentine Célarié.
Elle était effectivement très touchante et prenante, mêlant la petite histoire à la grande.

Que vos recherches soient fructueuses !

Je fais remonter ce topic pour vous faire partager un blog passionnant que j'ai récemment découvert , qui démontre que la généalogie est une activité pour toutes les générations et qu'elle s'empare non seulement des technologies modernes mais aussi des réseaux sociaux

Attention, sa lecture va vous faire retomber dans la pratique addictive de la généalogie j'y ai trouvé tout un tas d'idées et j'ai découvert que je n'étais pas la seule à avoir entrepris la démarche d'un projet consacré à mes ancêtres pendant la Grande Guerre

Quel topic intéressant, bonne idée

J'ai commencé mon arbre généalogique il y a une vingtaine d'années. A l'époque, les documents n'étaient pas numérisés, il fallait aller consulter les registres papiers dans les communes et les archives départementales, ce n'était pas très pratique, quand comme moi on a une famille éclatée sur tout le territoire national.

Je me suis remise à l'ouvrage il y a deux ou trois ans, aujourd'hui avec Internet c'est beaucoup plus facile de remonter les siècles.

Toutefois comme je suis incapable de n'y consacrer qu'une heure ou deux à chaque fois, je n'y travaille pas souvent, car sinon j'y passe le week-end

J'essaye de retrouver chaque ancêtre, ce qui double la recherche (et donc le travail) à chaque génération.

J'envisage à l'avenir de suivre en ligne des cours de paléographie, pour apprendre à lire les écritures anciennes (XVème au XVIIIème siècles), jrai trouvé quelques sites et des vidéos sur Youtube très intéressantes

Je suis pour l'essentiel remontée à la révolution. Avant la création de l'état civil, c'est plus compliqué, il faut chercher dans les registres paroissiaux, et les écritures sont difficilement lisibles, d'où l'intérêt des cours de paléographie  

J'ai des origines ardéchoise, charentaise et périgourdine. Mes ancêtres étaient pour la plupart cultivateurs (sur les terres des autres, aucun propriétaire terrien, que des gagne-petits).

Un de mes oncles a travaillé de con côté, en axant ses recherches sur les militaires de la famille (les morts à la guerre).

Mon père et plusieurs cousins sont très intéressés par mes recherches, et me demandent régulièrement où j'en suis, sans se rendre compte du travail que cela demande  

Intéressant témoignage Marganne, merci

Marganne a écrit:

Toutefois comme je suis incapable de n'y consacrer qu'une heure ou deux à chaque fois, je n'y travaille pas souvent, car sinon j'y passe le week-end

Je cherche encore la formule magique qui permettrait de faire de la généalogie plus régulièrement mais moins longtemps. J'ai le même problème que toi, alors du coup, je délaisse la généalogie pendant des mois, voire parfois des années et quand je retombe dedans, je vis généalogie toute la journée (même au boulot, je pense à ça) et j'y passerais quasiment la nuit

Pour éviter la dispersion et les recherches sans fin, je pense essayer de me fixer un objectif et de m'en tenir là (actuellement je travaille à approfondir ma connaissance d'un de mes arrières-grands-pères et je m'efforce de ne pas sortir de ce cadre, quitte à noter sur une feuille toutes les autres pistes que j'aimerais explorer)

serendipity a écrit:

Je cherche encore la formule magique qui permettrait de faire de la généalogie plus régulièrement mais moins longtemps. J'ai le même problème que toi, alors du coup, je délaisse la généalogie pendant des mois, voire parfois des années et quand je retombe dedans, je vis généalogie toute la journée (même au boulot, je pense à ça) et j'y passerais quasiment la nuit

Tout pareil

Quand je travaille sur ma généalogie, je suis si concentrée que je ne vois pas les heures passer. Du coup, j'y travaille par vagues, parfois un WE entier, puis plus rien pendant des mois, d'où le fait que j'y sois depuis plus de 20 ans

C'est en ce qui me concerne une vraie chasse au trésor.  Et quand je trouve enfin un ancêtre que je cherchais ardemment, c'est un grand "Yes !!! "

serendipity a écrit:

Je cherche encore la formule magique qui permettrait de faire de la généalogie plus régulièrement mais moins longtemps.

Je crois que ce n'est pas possible !

De mon côté, une partie de mon arbre généalogique a été commencé par mon arrière grand-père et continué par un grand oncle. Ils ont pu remonter jusqu'en 1761, année à laquelle il va sans doute être dur d'aller plus loin (une histoire de fille-mère et d'enfant abandonné). Mais j'ai dans le projet d'essayer de continuer quand même, au moins explorer sérieusement toutes les pistes qui s'ouvrent à moi, si j'arrive à me bloquer assez de temps pour ça, parce que je sais d'expérience que c'est très long  

Bonjour

Je fais également des recherches généalogiques entre la Provence , la Drôme , L'italie , l'Auvergne et Lan.
J'essaie une fois par an ,lorsqaue je reviens en France d'aller aux archives des Alpes de Haute Provence.
J'ai découvert que les Archives d'Antwerpen ( Anvers) avaient mis en ligne des archives au sujet des étrangers ayant séjourné dans la ville
Certains dossiers sont en français , d'autres en néerlandais et bon nombre de dossiers après 1920 comportent une photo
Il suffit d'entrer un nom ou un lieu dans zoekterm

https://felixarchief.antwerpen.be/detailtoegang/100/2962?page=1&pageSize=25&filters=W3sic2VhcmNoVHlwZVRleHQiOiJjb250YWlucyIsInNlYXJjaFR5cGVEYXRlIjoibWF0Y2giLCJmaWVsZElkIjoiMCIsInpvZWt0ZXJtIjoibWFub3NxdWUifV0%3D

Merci d'avoir fait remonter ce topic Deborah    

deborah a écrit:

J'essaie une fois par an, lorsque je reviens en France d'aller aux archives des Alpes de Haute Provence.

La mise en ligne des archives départementales m'a changé la vie, je peux faire de nombreuses démarches de mon canapé, et avancer grandement parfois en l'espace d'une soirée sur plusieurs départements à la fois
Mais j'ai cru comprendre, à la lecture de la Revue Française de Généalogie, que les démarches avançaient de manière inégale selon les départements. C'est peut-être le cas des Alpes de Haute Provence ?

Quand je me suis remise à la généalogie l'année dernière (avec des pauses prolongées et une grosse reprise cet été), j'ai pu constater à quel point les sources consultables en ligne sont nombreuses et j'ai pu explorer de nouvelles sources, comme les recensements de population qui nous donnent de nombreuses informations sur les familles. Du coup, je me suis mise sur un nouveau projet qui consiste à retracer la vie de la fratrie d'une de mes ancêtres dont les parents ont eu 11 enfants au XIXè siècle. C'est passionnant L'histoire de France appliquée à l'histoire familiale

J'ajoute deux nouvelles ressources que j'ai pu utiliser et apprécier ces derniers mois :

- la revue française de généalogie (trouvée à la médiathèque). Cette revue a fait sa mue, la plaquette est plus moderne et elle offre de nombreux articles thématiques très intéressants

- le site d'entraide généalogique Le Fil d'Ariane (100% gratuit), qui permet d'être mis en relation avec des bénévoles qui peuvent se déplacer pour votre compte aux archives pour effectuer certaines recherches ciblées.

N'hésitez pas à partager ici vos bons plans et ressources moins connus que les gros sites comme Geneanet ou Filae

Pour moi l'un des départements les plus en avance sur les autres est le département des Hautes-Alpes.
Tu peux consulter des jusqu'en 1917) , tu y trouve les registres de notaires , cartes de combattants , registres d'écrou ( Prisons) etc...
Ces archives possèdent aussi un service de numérisation à la demande .
Certains départements sont encore à la traîne ( Gers , Gard etc)
Perso j'ai pu remonter jusqu'au début du XVIeme siècle grâce à un bouquin sur la l'acquisition de la notabilité dans une ville de Provence .
Pour le moment je fais quelques recherches en Italie - Un peu galère , je pars de Marsala mais je dois faire tous les bleds de la Sicile pour trouver mes ancêtres

Merci deborah et serendipity, pour ces informations sur vos recherches !

Ce qui est bien avec la généalogie, c'est qu'on n'a jamais fait le tour du sujet ... il y a toujours des nouvelles branches à explorer, des liens à faire avec la grande histoire, c'est une passion qui prend du temps, mais avec laquelle on fait toujours des découvertes

J'ai oublié de mentionner que suite à la lecture d'un dossier consacré à nos ancêtres dans la presse (Revue française de généalogie), j'ai eu l'occasion d'utiliser la bibliothèque en ligne de ma ville natale, qui propose un accès à la presse régionale. Cela n'a pas été intuitif du premier coup, mais cela m'a permis de faire quelques trouvailles (parfois très surprenantes ) dans la presse locale du 19è siècle

C'est vraiment un loisir passionnant et qui nous permet de nous découvrir également

j'ai récemment passé une soirée très contrariée après avoir découvert une injustice commise à l'encontre de mon arrière-grand-père j'ai eu du mal à comprendre pourquoi je prenais tellement à coeur des faits qui datent de plus de 100 ans

Et bien cette anecdote que tu racontes ne m'étonne pas du tout, serendipity !
Cette connaissance que nous donne la généalogie nous apporte une proximité avec nos ancêtres.

Par exemple, en ce moment, je me demande ce qui a poussé un arrière-grand-père à émigrer au Venezuela à près de 50 ans, avec l'un de ses fils  : dettes ? malversation et désir de fuir la justice ? désir de recommencer sa vie sur une terre nouvelle avec des bonnes perspectives ? je n'arrive pas à savoir le fin mot de ce départ ...

Petit Faucon a écrit:

Par exemple, en ce moment, je me demande ce qui a poussé un arrière-grand-père à émigrer au Venezuela à près de 50 ans, avec l'un de ses fils  : dettes ? malversation et désir de fuir la justice ? désir de recommencer sa vie sur une terre nouvelle avec des bonnes perspectives ? je n'arrive pas à savoir le fin mot de ce départ ...

De quelle région était originaire cet ancêtre Petit Faucon et à quelle époque est-il parti ? J'ai récemment effectué quelques recherches après avoir découvert que les frères d'une de mes aïeules avaient émigré en Equateur. J'ai constaté qu'au XIXè siècle, les campagnes du sud-ouest étaient la cible des agences d'émigration qui incitaient les gens à partir vers l'Amérique latine, leur vendant du rêve. A tel point que le préfet du Lot s'en est ému et a dû saisir le gouvernement pour essayer d'endiguer le phénomène qui dépeuplait son département. Les agences se rémunéraient sur le nombre de voyageurs qu'elles envoyaient et se souciaient fort peu de savoir si ces candidats à l'exil s'en sortaient ensuite. J'ai lu que nombreux sont ceux qui devenus indigents, ont demandé ensuite à être rapatriés en France.

Tel ne fut pas le destin des deux frères de mon aïeule, qui ne sont jamais rentrés en France.

Je n'imagine pas quelles devaient être alors les conditions de voyage de ces candidats à un eldorado, que ce soit pour le Venezuela ou l'Equateur, ils devaient mettre de longs mois de voyage pour parvenir à destination à l'époque et arriver dans des pays si différents. C'est fascinant

Ah j'ignorais qu'il y avait eu des campagnes de recrutement dans les campagnes pour envoyer des "volontaires" défricher de nouveaux horizons ...
Cet homme est parti vers 1910, de la région d'Oran, avec son fils célibataire de 25 ans ; en Algérie il était commerçant, mais je ne sais pas si ses affaires étaient bonnes ou pas ; mais il avait 8 enfants à nourrir, donc 3 étaient mariés quand il est parti ; il s'est installé près de Caracas ; et c'est tout ce que je sais. Mais je sais aussi qu'il était né au Maroc, et qu'il était venu à Oran avec son frère vers 20-23 ans ; donc il avait peut-être la bougeotte, ou de l'ambition, je ne sais pas.
Comme tu dis, les conditions de voyages à l'époque ça devait être assez épique ...

Petit Faucon a écrit:

Ah j'ignorais qu'il y avait eu des campagnes de recrutement dans les campagnes pour envoyer des "volontaires" défricher de nouveaux horizons ...
Cet homme est parti vers 1910, de la région d'Oran, avec son fils célibataire de 25 ans ; en Algérie il était commerçant, mais je ne sais pas si ses affaires étaient bonnes ou pas ; mais il avait 8 enfants à nourrir, donc 3 étaient mariés quand il est parti ; il s'est installé près de Caracas ; et c'est tout ce que je sais. Mais je sais aussi qu'il était né au Maroc, et qu'il était venu à Oran avec son frère vers 20-23 ans ; donc il avait peut-être la bougeotte, ou de l'ambition, je ne sais pas.
Comme tu dis, les conditions de voyages à l'époque ça devait être assez épique ...

C'est super interessant. Mon compagnon est chilien et est venu en Belgique avec sa famille avant la fin de la dictature de Pinochet. C'est lui qui m'a filé le virus de la généalogie . Il a un ancêtre parti de Bayonne fin 1600 début 1700 . Nous sommes allés à Bayonne et nous avons appris que le père de ce type était orfèvre , responsable de l'orfévrerie de la cathédrale de Bayonne.
A côté de ça , j'aime bien faire des relevés . J'en ai fait quelques uns concernant des actes notariés du 05 mais aussi un relevé des décès des malades de l'asile de Montfavet( 84). Ce fut très triste. Tu as la fratrie qui , à des années différentes , sont décédés là. Puis la femme dont le décès est déclaré le matin à la mairie et le soir son mari meurt , alors qu'il habitait dans les montagnes du 05 , et les plus jeunes de 14/15 sui sont morts là . Ca fout un coup quand même.
Mais je sais que grâce à ces relevés des personnes ont retrouvé l'un de leur ancêtres. Et c'était le but recherché , leur rendre un nom et que leur famille découvrent ce qu'il est advenu du pépé ou de la mémé.
C'est également dans cet asile qu'est morte Camille Claudel.