4ème Partie - (re)lecture P&P et (re)visonnage adaptation 1995

Quelle bonne avocate tu fais, Fée Clochette   

Mais dans le fond nous sommes d'accord.
On va dire que l'histoire est écrite de façon pudique et que l'amour s'y exprime de façon (très) réservée, et que j'en suis un peu déçue.

Petit Faucon a écrit:

l'histoire est écrite de façon pudique et que l'amour s'y exprime de façon (très) réservée

Très ou trop pudique, enfin, c'est l'époque, et encore j'avoue que j'ai vécu dans une famille tout à fait conforme à celle de Jane Austen    quand je vois l'évolution, je suis totalement décoiffée    Je pense que maintenant, c'est pour cela que fleurit des versions hérotisée de PP, SS, Emma, mais là c'est un autre sujet.

Contrairement à toi, j'admire la façon qu'à Jane Austen, de suggérer pudiquement le grand amour. Il y a les mots et les comportements des corps qui ne sont pas à négliger.

Toute la moitié du Livre PP, Lizzy plaisante, parle, rit, taquine, répand des potins avec je te l'accorde un peu plus d'intelligence et de verve que ses consoeurs. La seule raisonnable est Jane qui remet tout en place.
Dans cette même partie, nous avons en face Darcy qui tranche, observe, scrute de ses yeux sombres et admire, totalement muet, il a pour moi une posture de chasseur à l'affût, puis Hunsford le libère, il sait parler ! et il parle de sentiments avec une violence inouie, ce qui provoque la "haine" puis le combat de Lizzy contre toutes ses idées reçues.
C'est à son tour de devenir muette, elle le dit au début du voyage de retour avec Maria toute excitée à l'idée de raconter son séjour chez sa soeur si bien mariée    (il faut lui trouver un pasteur Collins à celle-ci aussi)
Donc ensuite, Lizzy passe son temps à se taire et penser puis à rougir, baisser les yeux, bref elle a tous les symptômes de quelqu'un qui se repplie et qui est passée à côté de l'amour et l'a perdu, mais comme elle ne veut surtout pas que cela se sache, elle fait un peu "son Elinor" de SS, et se met de plus en plus à ressembler à Darcy par son mutisme   . Personne pas même Jane ne va deviner son trouble, elle a acquis une grande maîtrise en voyant agir Darcy, je dirai même que s'ils continuent à se ressembler à ce point, c'est que justement, ces deux là sont faits l'un pour l'autre, mais à ce stade de l'histoire, ce n'est qu'une hypothèse floue.   

MissAcacia a écrit:

Selenh a écrit:

Tatiana a écrit:

Or, elle est décider à ne se marier que par amour.

Oh, parce que c'est vraiment dans le bouquin, ça? Je ne sais pourquoi j'étais persuadée que c'était rajouté dans les adaptations! Preuve que je ne l'ai finalement pas assez relu! Vous pouvez me dire dans quel chapitre, que je me repasse une couche?

Ce n'est pas explicitement dit mais c'est induit par une conversation entre Elizabeth et Charlotte dans le chapitre 6, à propos de Jane et de Bingley, dans laquelle Charlotte dit que Jane devrait encourager Bingley même si elle n'en est pas amoureuse afin de "se l'assurer" et Elizabeth répond qu'ils ne se connaissent pas encore suffisamment. Puis, au chapitre 22, quand Charlotte vient annoncer ses fiançailles, Elizabeth réfléchit au fait que son amie et elle ont des conceptions diamétralement opposées du mariage. Donc, connaissant la façon que Charlotte a d'aborder le mariage, sur laquelle elle s'explique, nous connaissons celle de Lizzie   .

Sans parler de ce dont parle Tatiana lors de la déclaration de Mr Collins. Je ne vois pas d'autre endroit, mais j'ai peut-être oublié quelque chose.

N'y a t-il pas aussi une conversation au début du livre avec Jane, que je ne retrouve pas où elle déclare qu'elle n'aura pas la "chance" de se marier par amour?

En ce qui concerne le moment où elle tombe amoureuse parce que pour moi, il y a un moment, c'est au bal. Sa vexation cache son intérêt pour Darcy.

En ce qui concerne votre discussion sur le père de Lizzie, je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de lire l'essai qui a été posté dans le deuxième topic car il aborde la figure paternelle. Comme quelqu'un la souligné plus haut, Mr Bennet  est un père absent et Darcy représente le père qu'elle n'a pas eu. C'est intéressant comme approche. D'autant plus que Lizzie, dans la fin de cette quatrième partie de lecture, est lucide face aux faiblesses de son père et même l'affection ne peut le cacher.
Je trouve que Jane Austen est plus indulgente avec les figures féminines. Lydia, par exemple, semble épargner. Elle passe pour une gentille idiote qu'il faut canaliser.

Sinon, cela fait une semaine que j'ai fini ma lecture et je viens de trouver l'occasion de lire vos commentaire. Finalement, j'ai 15 jours de retard. La cinquième partie n'est pas très longue, je devrais vous rattraper.

Une partie intéressante avec la fameuse lettre qui met tout en lumière.
Mr Darcy se justifie, se met à nu pour se justifier auprès de Lizzie. Chose qu'il n'aurait peut-être pas été capable de faire si Lizzie lui avait fait le reproche avant le bal de Netherfield.
Cette lettre montre que Mr. Darcy est prêt à se remettre en question mais ouvre l'esprit de Lizzie qui se rend compte qu'elle a été naîve et pleine de préjugés.
Lorsque Lizzie évoque le cas Wickham auprès de Jane, j'aime beaucoup le fait qu'elle ait décidé de rester discrète sans attendre l'opinion de sa soeur. Cela montre qu'elle a un comportement plus réfléchi, qu'elle préfère désormais être discrète sur sa façon de penser (elle qui ne s'était pas gênée de dire à Meryton ce qu'elle pensait de Mr. Darcy).

Concernant le départ de Lydia pour Brighton, j'avoue ne toujours pas comprendre l'argument de Mr Bennet : "Elle ne se calmera pas tant qu'elle ne se sera pas ridiculisée en public". Elle se ridiculise pourtant comme on le sait toute et cela ne la change pas pour autant, bien au contraire.

Ensuite, le départ en voyage qui dirige Lizzie sur Pemberley (comme c'est commode que Mr. Gardiner ait dû changer leurs plans ^^). Quand elle découvre Pemberley, je me suis également posée la question : Lizzie change t'elle de sentiments uniquement parce qu'elle a vu le domaine ? Mais après réflexion, je pense qu'en voyant Pemberley, elle comprend l'attitude de Mr. Darcy. Un homme si riche, si demandé doit se protéger pour ne pas se laisser attendrir par des gens malhonnêtes qui ne pensent qu'à ses 10 000 £ annuelles. Mais, elle commence à admettre ses sentiments lorsque Mrs. Reynolds lui dépeint le VRAI caractère de son maître. Certes, il reste arrogant, hautain et plein d'orgueil mais Elizabeth comprend qu'il s'agît également d'une personne juste envers sa famille, ses semblables et son personnel, que la justice lui tient à cœur et qu'il pense toujours agir pour de bonnes raisons.
A parti de là, dans sa tête, il y a plus qu'un bel homme possédant un beau domaine : elle y voit quelqu'un d'humain avec ses qualités et ses défauts.

Merci pour ton avis Angé.
Je pense que Mr Bennet espère que Lydia prendra un bon vieux râteau à Brighton, ce qui serait le seul moyen à ses yeux de lui remettre les idées en place (sans coûter aucun effort à son père, by the way...). Il escompte que parmi de nombreuses jeunes filles plus intéressantes, plus jolies ou plus fortunées, elle sera moins recherchée qu'à Meryton où l'offre plus réduite la met en avant.