Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne | |
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+4Elianor Ju serendipity Annwvyn 8 participants | Auteur | Message |
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Annwvyn Subtle scent of rain
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| Sujet: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Dim 1 Oct 2017 - 19:08 | |
| CARLO GOLDONI (1707-1793) « Ma foi, il n’est pas de chose qui mérite moins que l’on se dispute pour elle. C’est une femme qui vous oppose, qui vous bouleverse ? Une femme ! Que ne faut-il pas entendre ? Il n’y a certes pas de danger que je me querelle jamais avec quelqu'un à propos d’une femme ! Moi, Messieurs, je n’ai jamais aimé les femmes, je ne les ai jamais estimées et je soutiens hautement que la femme est pour l’homme une insupportable infirmité. » ( La Locandiera) Comme promis, je viens ouvrir un topic au dramaturge italien Carlo Goldoni. Je ne vais pas m’étendre sur sa biographie, en particulier parce que je ne la connais pas bien. Je vous invite donc à jeter un œil sur la page wikipédia de l’auteur . Pour faire un résumé, et à vue de nez, je rappellerai seulement ici que Goldoni a inventé la comédie italienne moderne. Les comédies italiennes étaient dominées par le genre de la commedia dell'arte. Goldoni n'a pas complètement tourné la page de ce genre, et certaines de ses pièces y font écho (personnages grotesques, comique de situation appuyé...). Mais il a progressivement apporté une profondeur à ses histoires : un regard critique et moqueur sur la société de son époque, et un réalisme de certains personnages (social, ses personnages sont des personnes issues du peuple et de la bourgeoisie ; mais aussi psychologique). J’aime beaucoup cet auteur, dont l’écriture rappelle Marivaux qui est à peu près son contemporain. Mais on pourra aussi le comparer à Feydeau pour le comique de situation, voire à Tchekhov pour ses pièces chorales qui tirent vers la mélancolie. Jusque-là, j’ai vu cinq de ses pièces. Certaines m’ont semblé plus gaies et divertissantes ( Une des dernières soirées de Carnaval, Les Jumeaux Vénitiens, Les Rustres), d’autres plus graves ( La Trilogie de la Villégiature), d’autres encore sont un savant mélange de tendresse et d’acidité ( La Locandiera). En somme, il existe plusieurs Goldoni. Cet auteur est prolifique, et toutes ses pièces ne se ressemblent pas. Le curseur varie beaucoup entre l'humour et l'attendrissement d'une part, et l'amertume, le cynisme et la résignation d'autre part. Cela dépend des pièces, mais sans doute aussi des mises en scène. Et pourtant, toujours on retrouve ce rayon de soleil italien, et cette humanité des personnages. Un petit quelque chose de chaleureux que je n'identifie pas chez Marivaux En spoiler, la liste (interminable) de ses œuvres. - Wikipédia:
Tragédies Amalasunta, 1733 (brûlée par Goldoni après la première) Rosmonda, 1734 Griselda, 1734 Enrico re di Sicilia, 1736 Gli amori de Alessandro Magno, 1759 Enea nel Lazio, 1760 Nerone, 1760 Artemisia (jamais représentée)
Tragi-comédies Belisario, 1734 Rinaldo di Montalbano, 1736 Giustino, 1734-1740 La sposa persiana (L'Épouse persane), 1753 (en vers) Ircana in Julfa (Ircana à Jaffa), 1755 Ircana in Ispaan (Ircana à Ispahan), 1756 La peruviana (La Péruvienne), 1754 La bella selvaggia (La Belle Sauvage), 1758 La dalmatina (La Dalmatienne), 1758 Gli amori di Alessandro Magno (Les Amours d'Alexandre le Grand), 1759 Artemisia (Artémise) Enea nel Lazio (Énée au Latium), 1760 Zoroastro (Zoroastre) La bella giorgiana (La Belle Géorgienne)
Comédies Don Giovanni Tenorio o sia il dissoluto (Don Juan Tenorio ou le Dissolu) La pupilla (La Pupille), 1734 L'uomo di mondo (L'Homme du monde), 1738 Il prodigo (Le Prodigue), 1739 Il Momolo cortesan (Momolo courtisan), 1739 (partiellement improvisée) Il mercante fallito o sia la bancarotta (Le Failli ou la Banqueroute), 1741 La donna di garbo (La Brave Femme), 1743 Il servitore di due padroni (ou Arlecchino servitore di due padroni ; Arlequin serviteur de deux maîtres), 1745 (pour le canevas, entièrement rédigée en 1753) Il frappatore (Le Trompeur), 1745 I due gemelli veneziani (Les Deux Jumeaux vénitiens), 1745 L'uomo prudente (L'Homme prudent) La vedova scaltra (La Veuve rusée), 1748 L'avvocato veneziano (L'Avocat vénitien), 1748 La putta onorata (L'Honnête Fille), 1749 La buona moglie (La Bonne Épouse), 1749 Il cavaliere e la dama (Le Chevalier et la Dame), 1749 Il padre di famiglia (Le Père de famille), 1750 La Famiglia dell'antiquario ossia La Suocera e la nuora (La Famille de l'antiquaire), 1750 L'erede fortunata (L'Héritière fortunée), 1750 Le femmine puntigliose (Les Femmes pointilleuses), 1750-1751 La bottega del caffè (Le Café), 1750-1751 Il bugiardo (Le Menteur), 1750-1751 L'adulatore (Le Flatteur), 1750 Il poeta fanatico (Le Poète fanatique), 1750 La Pamela (Pamela (17??) Il cavaliere di buon gusto (Le Gentilhomme de bon goût), 1750 Il giocatore (Le Joueur), 1751 Il vero amico (L'Ami véritable), 1751 La finta ammalata (La Fausse Malade), 1751 La dama prudente (La Dame prudente), 1751 L'incognita (L'Inconnue), 1751 L'avventuriere onorato (L'Honnête Aventurier), 1751 I pettegolezzi delle donne (Les Cancans), 1750-1751 Il Moliere (Molière), 1751 La castalda (L'Administratrice), 1751 L'amante militare (L'Amant militaire), 1751 Il tutore (Le Tuteur), 1752 La moglie saggia (Une sage épouse), 1752 Il feudatario (Le Feudataire), 1752 Le donne gelose (Les Femmes jalouses), 1752 La serva amorosa (La Servante amoureuse), 1752 I puntigli domestici (Les Tracas domestiques), 1752 La figlia obbediente (La Fille obéissante), 1752 I mercanti (Les Marchands), 1753 La locandiera, 1753 Le donne curiose (Les Femmes curieuses), 1753 Il contrattempo o sia il chiacchierone imprudente (Le Contretemps ou le Bavardage imprudent), 1753 La donna vendicativa (La Femme vindicative), 1753 Il geloso avaro (L'Avare jaloux), 1753 La donna di testa debole o sia la vedova infatuata (La Femme fantasque), 1753 La cameriera brillante (La Brillante soubrette), 1754 Il filosofo inglese (Le Philosophe anglais), 1754 Il vecchio bizzarro (Le Vieil Original), 1754 Il festino (Le Banquet), 1754 L'impostore (L'Imposteur) La madre amorosa (La Mère amoureuse), 1754 Terenzio (Térence), 1754 Torquato Tasso (Le Tasse), 1755 Il cavaliere giocondo (Le Joyeux Gentilhomme), 1755 Le massere (Les Cuisinières), 1755 I malcontenti (Les Mécontents), 1755 La buona famiglia (La Bonne Famille), 1755 Le donne de casa soa (Les Femmes de chez lui), 1755 La vedova spiritosa (La Veuve spirituelle), 1755 La donna stravagante (La Femme fantasque), 1756 Il campiello (Le Carrefour), 1756 L'avaro (L'Avare), 1756 L'amante di sé medesimo (L'Amoureux de lui-même), 1756 Il medico olandese (Le Médecin hollandais), 1756 En ligne [archive] La donna sola (La Femme seule), 1757 Il cavaliere di spirito o sia la donna di testa debole (Le Gentilhomme d'esprit ou la Faible d'esprit), 1757 Il padre per amore (Le Père par amour), 1757 Lo spirito di contraddizione (L'Esprit de contradiction), 1758 Il ricco insidiato (Le Riche convoité), 1758 Le morbinose, 1758 Le donne di buon umore (Les Femmes de bonne humeur), 1758 L'apatista o sia l'indifferente (L'Apathique ou l'Indifférent), 1758 La donna bizzarra (La Femme bizarre), 1758 La sposa sagace (L'Épouse sagace), 1758 La donna di governo (Les Femmes de gouvernement), 1758 La donna forte (La Forte Femme) La scuola di ballo (L'École de danse) Gl'innamorati (Les Amants), 1759 Un curioso accidente (Un curieux accident), 1759 Pamela maritata (Pamela mariée), 1760 L'impresario delle Smirne (L'Impresario de Smyrne), 1760 La guerra (La Guerre civile), 1760 Un curioso accidente (Un curieux accident), 1760 I rusteghi (Les Rustres), 1760 La donna di maneggio (La Femme de ménage), 1760 La burla retrocessa nel contraccambio (La Plaisanterie retournée), 1760 La casa nova (Le Nouvel Appartement), 1761 La buona madre (La Bonne Mère), 1761 La villeggiatura (La Villégiature) trilogie, 1761 : Le smanie per la villeggiatura (La Manie de la villégiature) Le avventure della villeggiatura (Les Aventures de la villégiature) Il ritorno dalla villeggiatura (Le Retour de la villégiature) Lo scozzese (L'Écossais), 1761 L'amore paterno o sia la serva riconoscente (L'Amour paternel ou la Suivante reconnaissante), 1761 Il buon compatriotto (Le Bon Compatriote) Sior Todero brontolon o sia il vecchio fastidioso (Théodore le Grincheux), 1762 Le baruffe chiozzotte (Barouf à Chioggia), 1762 Una delle ultime sere di carnevale (Une des dernières soirées de carnaval), 1762 L'osteria della posta (L'Auberge de la poste), 1762 Il matrimonio per concorso (Le Mariage sur concours) Les Amours d'Arlequin et de Camille, Paris, 1763 La Jalousie d'Arlequin, Paris, 1763 L'Inquiétude de Camille, Paris, 1763 Gli amori di Zelinda e Lindoro (Les Amours de Zélinde et de Lindor), 1764 La gelosia di Lindoro (La Jalousie de Lindor), 1763-1764 L'inquietudini di Zelinda (Les Inquiétudes de Zelinda) Gli amanti timidi o sia l'imbroglio dei due ritratti (Les Amants timides ou l'Affaire des deux portraits), 1765 Il ventaglio (L'Éventail), 1765 Chi la fa l'aspetta o sia i chiassetti del carneval, 1765 Il genio buono e il genio cattivo (Le Bon Génie et le Mauvais Génie), 1768 Le Bourru bienfaisant, Paris, 1771 L'Avare fastueux, Paris, 1776
Opéras Amalasunta, 1732 Gustavo, vers 1738 Oronte re de' Sciti, 1740 Statira, vers 1740
Opéra-bouffe La fondazione di Venezia, 1736 Lugrezia romana in Costantinopoli (Lucrèce romaine à Constantinople), 1737 La contessina (La Jeune Comtesse, musique de Giacomo Maccari), 1743 La favola de' tre gobbi, 1749 L'Arcadia in Brenta (L'Arcadie à Brenta, musique de Galuppi), 1749 Il negligente (Le Négligent), 1749 Il finto principe (Le Faux Prince), 1749 Bertoldo, Bertoldino e Cacasenno, 1749 Arcifanfano re de' matti (Arcifanfano, roi des fous), 1750 Il mondo alla rovescia o sia le donne che comandano (Le Monde à l'envers ou les Femmes qui commandent), 1750 Il paese della cuccagna (Le Pays de cocagne), 1750 La mascherata (La Masquée), 1751 Il conte Caramella, 1751 Le virtuose ridicole (Les Vertueux ridicules), 1752 I portentosi effetti della madre natura (Les Effets de mère nature), 1752 Le pescatrici (Les Pêcheurs), 1752 La calamità de' cuori (La Peine de cœur), 1753 I bagni di Abano (Les Bains d'Abano), 1753 Il filosofo di campagna (Le Philosophe de campagne, musique de Galuppi), 1754 Il festino (Le Festin), 1754 Lo speziale (L'apothicaire) (mis en musique par Vincenzo Pallavicini et Domenico Fischietti, Carnaval 1755, Venise; mis en musique par Joseph Haydn, 28 septembre 1768, Eszterháza) Le nozze (Les Noces), 1755 La buona figliuola (La Bonne Fille, musique de Piccinni), 1757 L'isola disabitata (L'Île inhabitée), 1757 Il mercato di Malmantile (Le Marché de Malmantile, musique de Domenico Fischietti), 1758 La donna di governo (La Femme de gouvernement), 1758 Gli uccellatori, 1759 Buovo d'Antona, 1759 La fiera di Sinigaglia (La Foire de Sinigaglia), 1760 I viaggiatori ridicoli (Les voyageurs ridicules ), 1761 La Vittorina, 1772 Il re alla caccia (Le Roi à la chasse) La Bouillotte I volponi L'astuzia felice (L'Heureuse Astuce) Cantates et sérénades La ninfa saggia (La Nymphe sage) Gli amanti felici (Les Heureux Amants) Le quattro stagioni (Les Quatre Saisons) Il coro delle muse (Le Chœur des Muses) La pace consolata (La Paix consolée) L'amor della patria (L'Amour de la patrie) L'oracolo del Vaticano (L'Oracle du Vatican)
Oratorio Magdalena conversio (La Conversion de Madeleine)
Pièce religieuse L'unione del reale profeta Davide (Le Mariage du prophète royal David)
Poésie Il colosso (Le Colosse), 1725, satire contre les filles de Pavie qui firent expulser l’auteur du Collège Ghislieri Il quaresimale in epilogo, 1725-1726
Intermezzi Il buon padre (Le Bon Père), 1729 La cantatrice, 1729 Il gondoliere veneziano o sia gli sdegni amorosi (Le Gondolier vénitien ou les mépris amoureux), 1733 La pupilla (La Pupille), 1734 La birba, 1734 Il quartiere fortunato, 1734-1744 L'amor fa l'uomo cieco (L'Amour rend aveugle) Il disinganno (La Déception)
J'espère que cette présentation vous aura donné envie de découvrir cet auteur. Par petites touches, je le devine un peu lunatique, avec une joie féroce mais résolument mélancolique. « Enfin, nous sommes arrivés à ce moment tant désiré ! La crainte de ne pas pouvoir y aller nous a beaucoup agités, comme chaque année, d’ailleurs, en cette saison. Bon voyage, donc, à ceux qui partent et bon séjour quand même à ceux qui restent. » ( La Trilogie de la Villégiature) |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Dim 1 Oct 2017 - 19:21 | |
| Merci pour l'ouverture de ce topic J'ai connu un de mes premiers coups de coeur au théâtre avec Goldoni, à l'âge de 17 ans, à l'occasion d'une représentation de "Arlequin serviteur de deux maîtres" je ne me souviens pas de grand chose, à part la standing ovation à la fin et mon enthousiasme total Je me souviens m'être copieusement ennuyée devant "La Trilogie de la Villégiature" un soir sur arte, alors qu'il y avait, je crois, Dominique Blanc au casting Grâce à ton avis posté sur le forum, je suis allée voir "Les Jumeaux Vénitiens", pièce que je ne connaissais pas du tout, au théâtre Hébertot, où j'ai passé un après-midi très agréable |
| | | Annwvyn Subtle scent of rain
Nombre de messages : 8654 Age : 35 Localisation : Paris Date d'inscription : 24/06/2009
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Dim 1 Oct 2017 - 19:33 | |
| Un second post, qui regroupe l'ensemble de nos références à Goldoni qui se trouvaient dans le topic théâtre. Le topic est désormais prêt à entrer en activité, et j'espère que nous aurons de nombreuses occasions de discuter de ce brave Carlo. * La Trilogie de la VillégiatureJe pense qu' Aldae parle ici de la mise en scène de 2013 à la Comédie française par Alain Françon. - Aldae a écrit:
- Je suis allée voir dimanche soir la trilogie de la villégiature de Goldoni et j'ai adoré. L'histoire se passe en Italie, à Livourne et met en scène des personnages appartenant à la bourgeoisie marchande. Elle se découpe en trois pièces :
- la première, la manie de la villégiature, raconte les préparatifs du départ à la campagne. On nous y montre qu'il faut s'y montrer, qu'il faut s'y préparer, et surtout savoir dépenser beaucoup pour paraître riche (quitte à s'endetter). - la seconde, la manie de la villégiature, raconte ce qu'il se passe à la campagne. Les intrigues se développent et on sent déjà certains pièges se refermer sur quelques personnages - la troisième, le retour de la villégiature nous montre les conséquences de ce départ à la villégiature.
Commentaire donc pour ma part très positif sur cette pièce. L'écriture est piquante, les dialogues savoureux, de nombreux personnages sont tous intéressants et les trois pièces permettent de suffisamment développer les intrigues. J'ai particulièrement aimé l'image que Goldoni donne de cette bourgeoisie. Des personnages qui se moquent de ceux qui travaillent, leur arrogance à croire que tout leur est dû, cette superficialité qui les conduit à devoir assumer des conséquences lourdes de leur actes et finalement des personnages piégées par les apparences, bref de bonnes pièces de théâtre. Concernant cette pièce, j'en ai gardé un souvenir émerveillé de la Comédie française, et j'avais à l'époque écrit une longue critique sur mon blog . J'avais vécu cette pièce (de quatre heures trente tout de même, après coupes !) comme trois épisodes d'une mini-série made by BBC. C'était une délicatesse, douce-amère, et j'avais aussitôt acheté le texte de la pièce. - Annwvyn a écrit:
- Il y a quelque chose de très beau dans la Trilogie de la Villégiature, des personnages merveilleusement croqués, humains, émouvants, et un style infiniment agréable, léger, pur, poétique. Je sais que la pièce n’est déjà plus jouée à la Comédie française. Mais si un jour vous avez l’occasion d’aller voir la mise en scène d’Alain Françon, allez-y les yeux fermés. Je ne le dirai pas assez : la Trilogie de la Villégiature est un chef d’œuvre. Tout simplement magique !
* La LocandieraNous parlons ici de la mise en scène par Marc Paquien en 2013, au théâtre de l'Atelier, avec Dominique Blanc et André Marcon. A noter que cette pièce sera jouée cette saison à la Comédie française (début 2018 donc). J'ai hâte ! - Tatiana a écrit:
- Puisqu'il est question de lui sur ce sujet, j'en profite pour dire un mot de sa partenaire dans L'Allée du Roi, que je suis allée voir hier au théâtre de l'Atelier à Paris dans La Locandiera de Goldoni.
Je ne connaissais Goldoni que de nom, et je savais que c'est un peu le Marivaux italien. La pièce est délicieuse, je me suis régalée. Les répliques font très souvent mouche surtout dites par de grands comédiens. C'est la première fois que je voyais Dominique Blanc sur les planches, dans un rôle comique de surcroît. Elle a été royale comme toujours , d'une grande drôlerie dans ses répliques et ses mouvements. Pièce à voir pour tous les amateurs ! - Petit Faucon a écrit:
- Merci de nous avoir parlé de la Locandiera de Goldoni avec Dominique Blanc, Tatiana !
J'ai lu une très bonne critique de la pièce, qui disait que la pièce reposait entièrement sur l'actrice qui joue la Locandiera, et qu'il s'attendait à voir une jeune femme pulpeuse pour interpréter ce rôle, et que Dominique Blanc s'est métamorphosée en cette jeune femme, totalement crédible dans le rôle. Et Dominique Blanc est une actrice que j'aime beaucoup, elle a une très belle voix, et des yeux magnifiques - Annwvyn a écrit:
- J'en profite aussi pour donner mon avis sur La Locandiera, jouée au théâtre de l'Atelier. J'ai beaucoup aimé , la pièce est une grande bouffée d'oxygène ! Même si on n'est pas plié en deux du début à la fin, je vous la conseille vivement en cas de baisse de moral. Le texte de Goldoni est tout en subtilité, un tout petit peu mélancolique parfois, et la pièce est délicieuse (pour les hommes comme pour les femmes ! ). Vous trouverez par ici l'article plus complet que j'ai écrit.
Dominique Blanc est impressionnante, elle est joyeuse, sympathique, pleine d'enthousiasme et d'énergie. Je ne la connaissais que dans un registre tragique (et encore, c'était juste un vague souvenir de Phèdre, dont j'avais étudié la vidéo en cours de français). André Marcon est très bon lui aussi, et il apporte beaucoup de profondeur à son personnage misogyne, et grognon. Je suis bien contente d'avoir vu André Marcon en chair et en os parce qu'on le retrouvera bientôt dans Guillaume et les garçons à table (le premier film de Guillaume Gallienne) où il jouera le papa de Guillaume.
En revanche, le reste de la troupe m'a moins plu. J'ai trouvé que certains surjouaient un peu. La mise en scène non plus ne m'a pas enthousiasmée, j'ai trouvé qu'à part la jolie robe jaune de Dominique Blanc, l'ensemble était un peu tristounet, terne, et pas vraiment original. - Tatiana a écrit:
- Contente (et pas du tout étonnée) que tu aies aimé, Annwvyn . Je me retrouve parfaitement dans ton ressenti, y compris sur les seconds rôles. J'ai par exemple trouvé que l'acteur jouant Fabrizio (j'espère ne pas me tromper de nom, il s'agit de celui qui est censé épouser Mirandolina) n'est pas très bon.
J'ai entendu certains critiques - ceux du "Masque et la Plume" pour ne pas les nommer - reprocher à Dominique Blanc de ne plus avoir l'âge du rôle et par conséquent de ne pas être assez crédible. Cela m'a franchement surpris, parce que la qualité de son jeu et son enthousiasme rendent son interprétation de la jeune fille qu'est Mirandolina tout à fait remarquable. J'ai été heureuse aussi de la découvrir dans un registre plus enjoué que ses rôles habituels. - Annwvyn a écrit:
- Quant à Dominique Blanc, quelle importance a son âge ? Elle a un jeu enjoué et dynamique, sans fausse naïveté, qui est parfait pour Mirandolina. Et puis, André Marcon non plus n'est pas tout jeune, et faire reposer cette pièce sur deux acteurs d'âge mûr, ça apporte sans doute de la profondeur au propos de Goldoni.
* Les Jumeaux vénitiensC'est en ce moment, au théâtre Hébertot, mis en scène et traduit par Jean-Louis Benoît. - Annwvyn a écrit:
- Oyez lambtoniens, j'ai vu hier une pièce qui devrait vous plaire, en particulier à Tatiana. Il s'agit des Jumeaux vénitiens, de Goldoni, mis en scène au théâtre Hébertot par Jean-Louis Benoît (qui avait mis en scène précédemment Les Rustres à la Comédie française).
Quelle excellente soirée j'ai passée ! C'était la première, donc la troupe était encore en rodage sur le dernier tiers, mais c'était déjà un enchantement. Picaresque, piquant voire cynique, romanesque, flamboyant, drôle, touchant... j'ai retrouvé dans cette pièce l'éclat des comédies teintées d'ombres de Goldoni, son écriture enveloppante, chaude, un peu amère. Un excellent divertissement donc, intelligent et prenant, que je recommande très vivement. J'ai acheté le texte de la pièce dès ma sortie de la salle hier (édité ce mois par L'avant scène)... c'est dire.
La mise en scène est très classique, à l'image des pièces de Goldoni que j'ai vues jusque là, les costumes éclatants sous le soleil italien, les décors figurent des façades patinées par le temps (nous sommes à Vérone). En somme, la pièce repose sur le jeu et la direction des acteurs, que j'ai trouvés bon dans l'ensemble. On y retrouve notamment Victoire Bélézy (la Fanny de Daniel Auteuil), mais aussi deux anciens de la Comédie française, Benjamin Jungers et Adrien Gamba-Gontard. Les comédiens ont le ton juste, théâtral et délicat à la fois. Ils impriment un rythme soutenu à la pièce, parfois trop (on crie un peu, on s'agite beaucoup) qu'ils peinent à tenir dans le dernier tiers. Mais avec un peu de chance, ils seront plus réguliers par la suite.
Mais au-delà de tout ça, un comédien porte la pièce à lui seul, et mérite le détour à lui seul ; comédien dont je connaissais à peine le nom, mais qui a déjà été récompensé d'un Molière : Maxime d'Aboville. Il interprète les rôles des deux jumeaux avec virtuosité, Tonino (courageux, arrogant, fin bretteur) et Zanetto (idiot, impulsif, très touchant). Lorsqu'il n'est pas sur scène, un vide se fait sentir, mais lorsqu'il joue, en dépit de sa petite taille et de sa silhouette fluette, il mène la troupe. Une voix particulière, un jeu très nuancé, un drôle de mélange entre arrogance masculine et mépris des frivolités, une grande gaucherie... je l'ai trouvé plutôt vilain au départ, complètement séduisant à la fin. Je suis dévastée de voir toutes les pièces de sa carrière que j'ai manquées ! En somme, c'est un réel coup de foudre pour ce comédien que j'ai ressenti.
Alors, allez y, lambtoniens. Vous n'aimerez peut-être pas tant que moi (je suis particulièrement friande de Goldoni), mais je pense que vous aimerez. Et attention, les apparences sont gaies chez Goldoni, mais l'auteur est toujours assez négatif sur les caractères qu'il dépeint... Vous trouverez par ici une interview intéressante de Maxime d'Aboville (qu'il est sémillant et charismatique ce petit monsieur, j'ai grand hâte de le revoir sur scène J'aime décidément sa voix et son élocution... un peu ampoulée peut-être, mais la langue si littéraire !). Cette interview comprend également un commentaire sur l'auteur, et des images de la pièce, ce que peut-être vous trouverez intéressant. EDIT : merci de ton avis Serendipity. Je crois voir de quelle mise en scène de la Trilogie tu parles. Je n'en ai aperçu que des images. Je me souviens les avoir trouvées bien ternes, en comparaison avec la mise en scène d'Alain Françon et que j'ai vue. Mais je comprends que tu aies pu t'y ennuyer. C'est une pièce plus réfléchie, où il ne se passe pas grand chose... et qui m'a fait penser à Tchekhov (donc évidemment, je m'y suis rassasiée de mélancolie).
Dernière édition par Annwvyn le Dim 1 Oct 2017 - 20:19, édité 1 fois |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Dim 1 Oct 2017 - 19:52 | |
| Le théâtre à la télé, ce n'est pas toujours l'idéal ... en plus, cette pièce est très longue de mémoire. Je l'avais trouvée interminable |
| | | Ju Gone With The Books
Nombre de messages : 12568 Age : 33 Localisation : In the Tardis, with Ten Date d'inscription : 15/05/2010
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 2 Oct 2017 - 9:03 | |
| J'ai vu Les jumeaux vénitiens vendredi soir, suite à l'avis enthousiaste d' Annwvyn, et même si j'ai bien aimé, je n'en suis pas ressortie enthousiasmée. En fait, j'ai trouvé la première scène très sur-jouée, et ça m'a un peu déconcentrée... Après, l'histoire est sympathique, allant de quiproquos en quiproquos, et il y a des passages très drôles ! Donc j'ai passé un bon moment |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 2 Oct 2017 - 9:57 | |
| - Ju a écrit:
- J'ai vu Les jumeaux vénitiens vendredi soir (...) j'ai trouvé la première scène très sur-jouée, et ça m'a un peu déconcentrée...
J'ai également trouvé la première scène surjouée (j'ai eu peur que cela dure ) mais cela ne m'a pas empêchée d'entrer dans la pièce ensuite, c'est surjoué comme peuvent l'être certaines comédies de Molière ou de Beaumarchais Contente que tu aies passé un bon moment Ju . J'attends avec impatience d'entendre l'avis des critiques du Masque et la Plume A le relecture, je note que cette pièce est "mise en scène et traduite par Jean-Louis Benoît". N'avez-vous pas été surprises par certains partis pris de traduction ayant recours à un langage (très familier et un peu trop) moderne pour l'époque ? |
| | | Ju Gone With The Books
Nombre de messages : 12568 Age : 33 Localisation : In the Tardis, with Ten Date d'inscription : 15/05/2010
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 2 Oct 2017 - 10:00 | |
| - serendipity a écrit:
- A le relecture, je note que cette pièce est "mise en scène et traduite par Jean-Louis Benoît". N'avez-vous pas été surprises par certains partis pris de traduction ayant recours à un langage (très familier et un peu trop) moderne pour l'époque ?
Si en effet, il y a certaines phrases un peu trop moderne Ca a d'ailleurs fait rire le public à plusieurs reprises |
| | | Annwvyn Subtle scent of rain
Nombre de messages : 8654 Age : 35 Localisation : Paris Date d'inscription : 24/06/2009
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 2 Oct 2017 - 12:06 | |
| Tu peux jeter un oeil à l'interview que j'ai postée, Serendipity, la question de la traduction y est posée à Maxime d'Aboville. En gros, il y explique que Goldoni avait écrit noir sur blanc qu'il souhaitait que ses pièces vivent. Il reconnaissait lui-même qu'il était plus un auteur de récits et de situations, qu'un lettré attaché aux mots utilisés. C'est dans l'optique de rendre un texte parlant pour le public d'aujourd'hui que la pièce a été retraduite, et en phase avec les convictions de l'auteur. Personnellement, j'avais aussi été surprise... mais agréablement. J'ai trouvé le vocabulaire délicieusement moderne. Merci Ju pour ton retour. |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 2 Oct 2017 - 12:55 | |
| Merci, je n'ai pas encore eu le temps de lire cette interview mais je comptais bien le faire Comme le souligne Ju, ces points de traductions ont effectivement amusé le public, mais j'ai un peu de mal à "concilier" un décor classique et un texte qui l'est moins (malheureusement je n'ai pas d'exemple précis pour étayer mon propos ) - serendipity a écrit:
- J'ai connu un de mes premiers coups de coeur (...) à l'occasion d'une représentation de "Arlequin serviteur de deux maîtres" je ne me souviens pas de grand chose, à part la standing ovation à la fin et mon enthousiasme total
Je reviens sur mon premier message pour préciser que la mise en scène était de Jean-Louis Thamin et que c'était juste génial (mais ça je l'ai déjà dit ) |
| | | Elianor Eclectic spirit
Nombre de messages : 5719 Localisation : Ici ou là-bas, un livre dans les mains... Date d'inscription : 28/05/2011
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 2 Oct 2017 - 19:45 | |
| Merci pour l'ouverture du topic ! J'ai vu, il y a quelques années, la pièce Zelinda et Lindoro d'après Goldoni avec la mise en scène de Jean-Claude Berutti. J'avais beaucoup aimé que ce soit l'histoire ou les partis-pris scénographiques que j'avais trouvés originaux à l'époque |
| | | Tatiana A view from the past
Nombre de messages : 14359 Age : 39 Localisation : Quelque part dans l'Angleterre du XIXe... Date d'inscription : 26/02/2010
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Jeu 5 Oct 2017 - 20:50 | |
| Merci Annwvyn pour cette ouverture de topic très riche . Mazette quelle oeuvre j'ignorais que Goldoni avait été si prolifique. Dommage que (comme souvent) on n'ait retenu que quelques pièces. Je connais très peu ses pièces avec une seule expérience à ce jour, La Locondiera avec Dominique Blanc. Que j'avais beaucoup aimée, notamment la finesse avec laquelle les sentiments et émotions des personnages sont dépeints, et le regard critique du dramaturge sur son époque. J'espère avoir l'occasion de voir Les Jumeaux vénitiens cette année, vos retours sont décidément plus que tentants . _________________ |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Mar 10 Oct 2017 - 14:28 | |
| Annwvyn, je ne t'ai pas remerciée d'avoir fait cette présentation de Goldoni et d'avoir repris tous les commentaires que nous avons postés sur ses pièces. Au théâtre j'ai vu et beaucoup aimé La locandiera avec Dominique Blanc et ANdré Marcon, qui m'avait enchantée. Et j'ai lu Arlequin serviteur de deux maîtres, il y a longtemps ; je n'en ai qu'un souvenir agréable mais très imprécis. |
| | | esperluette Magnolia-White Ampersand
Nombre de messages : 9312 Date d'inscription : 11/07/2009
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Jeu 7 Déc 2017 - 10:25 | |
| J'ai été voir la pièce récemment sur les conseils d' Annwvyn, et j'ai bien aimé sans avoir de coup de coeur non plus. C'était une chouette découverte de l'oeuvre de Goldoni. Je me retrouve assez dans l'avis de Ju : - Ju a écrit:
- J'ai vu Les jumeaux vénitiens vendredi soir, suite à l'avis enthousiaste d'Annwvyn, et même si j'ai bien aimé, je n'en suis pas ressortie enthousiasmée.
En fait, j'ai trouvé la première scène très sur-jouée, et ça m'a un peu déconcentrée... Après, l'histoire est sympathique, allant de quiproquos en quiproquos, et il y a des passages très drôles ! Donc j'ai passé un bon moment J'avais lu ici que la première scène était surjouée, sinon je pense que j'aurais eu un peu peur que toute la pièce soit du même acabit. J'ai trouvé le "casting" inégal d'ailleurs. - Annwvyn a écrit:
- Tu peux jeter un oeil à l'interview que j'ai postée, Serendipity, la question de la traduction y est posée à Maxime d'Aboville. En gros, il y explique que Goldoni avait écrit noir sur blanc qu'il souhaitait que ses pièces vivent. Il reconnaissait lui-même qu'il était plus un auteur de récits et de situations, qu'un lettré attaché aux mots utilisés. C'est dans l'optique de rendre un texte parlant pour le public d'aujourd'hui que la pièce a été retraduite, et en phase avec les convictions de l'auteur. Personnellement, j'avais aussi été surprise... mais agréablement. J'ai trouvé le vocabulaire délicieusement moderne.
Très intéressant, je ne suis pas sûre que beaucoup d'auteurs ait cette démarche ! J'ai trouvé que cette modernisation passait très bien. |
| | | tandaradei Préceptrice
Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 18/03/2007
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Mar 27 Mar 2018 - 21:09 | |
| Moi aussi j'ai vu Les Jumeaux Vénitiens au Théâtre Hébertot et l'année d'avant Les Amoureux au Théâtre Déjazet. J'ai préféré la mise en scène de la première pièce car celle de la seconde était beaucoup trop moderne! J'ai hâte de découvrir La Locandiera au mois de juin à la Comédie française. Mais je regrette énormément la fermeture de la Comédie Italienne de Paris qui jouait les pièces de Goldoni comme personne. J'ai adoré leur version d' Arlequin valet de deux maîtres. Le jeu des acteurs était vraiment dans les règles de la Commedia dell'Arte. C'est vraiment dommage. Sur ce qui reste du site vous pouvez vous rendre compte de ce qu'étaient les décors. http://www.comedie-italienne.fr/ |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Mar 3 Avr 2018 - 15:52 | |
| - tandaradei a écrit:
- je regrette énormément la fermeture de la Comédie Italienne de Paris qui jouait les pièces de Goldoni comme personne.
Ah mince alors, je l'ignorais je m'étais toujours dit que j'irais voir une pièce là-bas un jour comme quoi il ne faut pas procrastiner |
| | | Ju Gone With The Books
Nombre de messages : 12568 Age : 33 Localisation : In the Tardis, with Ten Date d'inscription : 15/05/2010
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 26 Nov 2018 - 12:03 | |
| - Annwvyn a écrit:
- * La Locandiera
Nous parlons ici de la mise en scène par Marc Paquien en 2013, au théâtre de l'Atelier, avec Dominique Blanc et André Marcon. A noter que cette pièce sera jouée cette saison à la Comédie française (début 2018 donc). J'ai hâte !
J'ai été voir samedi La Locandiera à la Comédie Française (je devais aller voir la pièce la saison dernière mais elle avait finalement été reportée en raison des grêves). J'ai beaucoup aimé cette pièce, la mise en scène et le jeu des comédiens. Je ne connaissais pas cette pièce mais l'histoire est intéressante, avec un personnage féminin assez moderne (même si elle se fait rattraper par son époque sur la fin). Les comédiens sont excellents : Florence Viala est très bien en Mirandolina, Michel Vuillermoz et Hervé Pierre sont à mourir de rire dans les personnages du Comte et du Marquis. Laurent Stocker est plus en retrait dans le rôle du valet, mais très bien aussi. Et j'ai beaucoup aimé la prestation de Stéphane Varupenne en Chevalier (en fait ils sont tous bien ). Les décors sont très beaux, et le thème musical, assez discret, est bienvenu pour souligner certains passages. Bref, une réussite de mon point de vue, et je vais voir si je ne peux pas trouver quelques places pour y envoyer ma famille d'ici la fin (en février je crois) |
| | | Tatiana A view from the past
Nombre de messages : 14359 Age : 39 Localisation : Quelque part dans l'Angleterre du XIXe... Date d'inscription : 26/02/2010
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 26 Nov 2018 - 12:34 | |
| Merci pour ton retour Ju qui me donne l'eau à la bouche . J'ai miraculeusement réussi à avoir des places pour fin janvier (je n'y croyais pas trop mais me suis précipitée en voyant qu'il restait encore quelques places sur internet) et me réjouis beaucoup de découvrir cette pièce interprétée par la troupe du Français après avoir vu la version avec Dominique Blanc et André Marcon, que j'avais beaucoup aimée il y a quelques années. _________________ |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 26 Nov 2018 - 14:04 | |
| Oui c'est une très bonne pièce, plus profonde qu'il n'y parait à première vue ... J'ai lu une excellente critique de cette mise en scène il y a peu, et je suis certaine que Florence Viala est pétillante en Locandiera |
| | | Annwvyn Subtle scent of rain
Nombre de messages : 8654 Age : 35 Localisation : Paris Date d'inscription : 24/06/2009
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Mar 27 Nov 2018 - 14:03 | |
| Je vais essayer de me procurer des places... J'adore le travail du metteur en scène Alain Françon, et j'adore Goldoni en particulier La Locandiera (comme Tatiana, j'avais beaucoup aimé la mise en scène avec Dominique Blanc). Merci Ju pour ton retour ! |
| | | Ju Gone With The Books
Nombre de messages : 12568 Age : 33 Localisation : In the Tardis, with Ten Date d'inscription : 15/05/2010
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Mar 27 Nov 2018 - 14:33 | |
| Depuis mon post, j'ai regardé pour trouver des places pour mes grands-parents et j'ai abandonné, il ne reste que très peu de dates, et majoritairement des places catégorie C éparpillées. Annwvyn, si tu te dépêches, tu devrais pouvoir en trouver pour toi, mais pour mes grands parents c'est mort (les places restantes en catégorie C sont assez loin de la scène et souvent espacées donc pas top comme cadeau ) |
| | | Tatiana A view from the past
Nombre de messages : 14359 Age : 39 Localisation : Quelque part dans l'Angleterre du XIXe... Date d'inscription : 26/02/2010
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 28 Jan 2019 - 13:17 | |
| J’ai aussi vu cette Locandiera et ai passé un très bon moment. Les premières minutes m’ont fait prendre conscience du peu de souvenirs que je garde du spectacle avec Dominique Blanc et André Marcon. En particulier du dénouement - Spoiler:
bien moins heureux que dans mes souvenirs : j'étais persuadée qu'un happy-end entre l'héroïne et le chevalier clôturait la pièce .
Cette version se caractérise par une mise en scène dépouillée et efficace (par exemple dans ses changements de décor très limpides) et un texte qui a semble-t-il été modernisé, le travail de la traductrice à qui le spectacle est dédié. Le ton qui se dégage est à la fois drôle et cruel, porté par un premier rôle là encore très moderne. Florence Viala incarne une Mirandolina très énergique, espiègle, mais je crois avoir préféré l’élégance et la subtilité d’une Dominique Blanc (la première vue sur scène). Parmi ses partenaires on retient Stéphane Varupenne, excellent chevalier qui passe du cynisme à la soumission en affichant une colère non dissimulée, et Michel Vuillermoz, hilarant en marquis lâche, pingre et très attaché à son rang face au comte enrichi et bonhomme de Hervé Pierre. J’ai moins aimé Laurent Stocker cette fois, son rôle de domestique-souffre-douleur n’est pas très valorisant. Après deux Locandiera, j’aimerais beaucoup découvrir d’autres de ses pièces, j'espère dans un avenir pas trop lointain. _________________ |
| | | Annwvyn Subtle scent of rain
Nombre de messages : 8654 Age : 35 Localisation : Paris Date d'inscription : 24/06/2009
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 28 Jan 2019 - 14:13 | |
| J'ai vu La Locandiera dimanche, Tatiana. J'espère qu'on n'était pas à la même séance, ça aurait été trop dommage de se louper ! J'ai moi-aussi beaucoup aimé, même si comme toi, bien que j'aie apprécié l'allant et la jeunesse de Florence Viala, je crois avoir préféré Dominique Blanc. Il me semblait qu'elle était plus tendre dans le charme, plus sensible, moins agressive. Ceci dit, le personnage reste attachant et séduisant ! Du côté de ces messieurs, j'ai adoré Stéphane Varupenne, dans un registre élégant après sa nudité et son ridicule de la Nuit des rois , et apprécié Laurent Stocker, peu valorisé, mais assez touchant. Noam Morgentstern était parfait dans son petit rôle aussi. En revanche, j'ai moins aimé Hervé Pierre et Michel Vuillermoz, mais ce sont probablement leurs personnages qui sont agaçants. J'aime bien le travail d'Alain Françon en principe, mais je crois que j'ai été un petit peu déçue hier. J'adore la pièce, et le texte de Goldoni est toujours aussi fin et taquin , donc j'ai passé un excellent moment. Mais je crois que la direction d'acteurs m'a un peu déçue, surtout quand on est habitué à la perfection et à l'esprit de troupe des comédiens français. Il m'a manqué un peu de sensibilité, surtout à la fin. Les deux-tiers de la pièce, comiques avant tout, sont bien menés, mais le dernier tiers est moins maîtrisé et un peu longuet. Je me rappelle avoir été un peu mélancolique à la fin de la mise en scène avec Dominique Blanc et André Marcon, tandis qu'hier, pas vraiment. Côté esthétique en revanche, c'était parfait. On retrouve les teints lumineux et épurés qui accompagnent les mises en scène de Alain Françon (même chose que pour Les trois soeurs, La trilogie de la Villégiature, et Un mois à la campagne). Les costumes également sont classiques, mais très raffinés, en particulier les robes des dames, et c'était un vrai voyage dans l'Italie du 18ème siècle. En somme, je recommande donc cette pièce (puisqu'il n'y a plus de places, reste la possibilité des places de dernière minute au petit bureau) avec laquelle j'ai passé un excellent moment, plein d'espièglerie et d'esprit. Comment ne pas avoir envie de réduire en bouillie le coeur du Chevalier, si misogyne... |
| | | Tatiana A view from the past
Nombre de messages : 14359 Age : 39 Localisation : Quelque part dans l'Angleterre du XIXe... Date d'inscription : 26/02/2010
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Lun 28 Jan 2019 - 20:48 | |
| J'y étais vendredi Annwvyn, ouf, pas d'occasion manquée . Concernant la direction d'acteurs je ne peux comparer comme toi avec d'autres réalisations d'Alain Françon, mais en y repensant il est vrai que la dernière partie est peut-être en deçà du reste. De plus j'ai été un peu décontenancée par la toute fin et la rapidité avec laquelle les comédiens sont venus saluer. C'est toujours très rapide mais là j'ai eu l'impression de ne pas avoir une seconde pour reprendre mes esprits et sortir de la pièce . Du côté des acteurs Stéphane Varupenne est excellent c'est vrai. On aime le détester pour sa misogynie (quel goujat au début) mais je n'ai pu m'empêcher de le plaindre à la fin. Sinon je plussoie sur les costumes, en particulier les ceux des dames (Mirandolina et les deux comédiennes). En fait l'ensemble de la mise en scène est classique - elle respecte le cadre historique - sans jamais tomber dans l'académisme. _________________ |
| | | esperluette Magnolia-White Ampersand
Nombre de messages : 9312 Date d'inscription : 11/07/2009
| Sujet: Re: Carlo Goldoni, l'inventeur de la comédie italienne moderne Mar 29 Jan 2019 - 11:40 | |
| J'ai également vu la pièce, et vous avez à peu près tout dit, donc je vais me contenter de plussoyer vos posts. C'était une découverte de cette pièce pour moi, et j'ai beaucoup aimé, plus que Les Jumeaux vénitiens que j'avais vue l'an dernier. Le texte est vif et très moderne, beau travail de traduction. J'ai comme vous aimé la sobriété et l'élégance du décor et des costumes : c'est sobre, mais on voyage tout de même. Les acteurs sont parfaits, comme toujours, à commencer par Florence Viala. J'ai trouvé Michel Vuillermoz excellent aussi (ce genre de rôle lui va à merveille) et je plussoie sur Noam Morgentstern, tout petit rôle mais qui m'a plusieurs fois fait éclater de rire. Je rejoins ton post Annwvyn pour trouver le dernier tiers un peu en deçà mais je crois que ça tient plus à la pièce qui s'enlise un peu à ce moment qu'à la mise en scène. Et contrairement à toi Tatiana- Spoiler:
J'ai été ravie qu'il n'y ait pas de "happy end" car même si le chevalier me faisait un peu de peine à la fin, je n'aurais pas aimé qu'il épouse Mirandolina. À vrai dire, j'aurais préféré qu'elle reste seule avant de trouver un jeune homme plus à son goût, mais XVIIIe oblige, elle finit par écouter les sages conseils de son papa.
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