La femme de trente ans

Je viens de terminer La femme de trente ans et je suis très contente d'avoir apprécié ma lecture ... trente ans après l'avoir lu une première fois ; je craignais d'être déçue, mais il n'en a rien été.

C'est une très belle étude de femme, et du couple, et de ce qui sépare un homme et une femme, et aussi des passions amoureuses, à tout âge.

Dans les bémols, il y a la construction hachée en six parties assez peu liées entre elles, et le dernier paragraphe de chaque partie qui fait penser à une dissertation qu'on bâcle à 2 heures du matin pour la rendre à son prof / son éditeur.

Je me souvenais bien de l'histoire, mais j'ai palpité quand même aux différents événements en espérant un dénouement différent.
J'ai aimé aussi la peinture des relations mère-enfants, qui est assez fine je trouve.

La dernière partie m'a fait penser au père Goriot (mais en mère Goriot), et maintenant que j'ai lu environ la moitié de l'oeuvre de Balzac je lui trouve des constantes et des interrogations récurrentes : la vie mesquine des salons / comment se réaliser quand on est jeune / l'amour est la grande affaire d'une vie / la puissance des bas-fonds (ou des prolétaires) par rapport à l'aristocratie "fin de race" ...

Et enfin je rajoute ce lien que j'ai trouvé intéressant

Merci pour ton avis, Petit Faucon ! Il faudra que je le lise !

J'ai terminé "La femme de trente ans" et même si je suis contente d'avoir lu ce roman, je suis un peu déçue

Petit Faucon a écrit:

Dans les bémols, il y a la construction hachée en six parties assez peu liées entre elles, et le dernier paragraphe de chaque partie qui fait penser à une dissertation qu'on bâcle à 2 heures du matin pour la rendre à son prof / son éditeur.

J'avais souhaité découvrir ce livre sans préjugé et j'avais donc évité de lire le prologue. Du coup, la structure très disparate du récit m'a décontenancée et mon intérêt a été très variable selon les parties

Spoiler:

Un autre bémol a été pour moi le manque de cohérence dans la psychologie des personnages (c'est d'autant plus étonnant que Balzac a retravaillé son texte pour lui donner plus d'unité, mais bon, lui-même n'en était pas satisfait   ).

Spoiler:

J'ai aimé la partie qui fait intervenir l'auteur/narrateur et j'ai été d'autant plus troublée a posteriori quand j'ai lu que cette partie avait des ressorts autobiographiques

Spoiler:

Pour résumer, je ne regrette absolument pas cette lecture, j'y ai notamment trouvé des éléments intéressants sur le statut de la femme au XIXè siècle (merci pour le lien Petit Faucon   ) et la première partie m'a donné envie de relire "Une vie" de Maupassant qui m'a beaucoup plus touchée sur le même thème

J'espère que Majeanne passera également nous donner son avis sur cette lecture  

Prochains rendez-vous avec Balzac (mais pas tout de suite) "La rabouilleuse" (je suis vraiment intriguée par son succès outre-manche   ), "La maison du chat qui pelote" (dont j'ai lu le plus grand bien ici) "La cousine Bette"

Merci pour ton avis, Serendipity

En lisant tes commentaires Serendipity je me rends compte que je n'ai plus le moindre souvenir de ce roman et de ce qui s'y passe, alors que je l'avais adoré... c'est bien dommage.

Je serais donc bien incapable de rebondir sur tes impressions... (pourquoi faut-il que les souvenirs de lectures s'estompent aussi vite ?) mais le livre doit être en effet révélateur de la condition féminine à l'époque.

Au sujet de l'un de tes prochains rendez-vous balzaciens, si tu as envie de compagnie pour La cousine Bette, fais-moi signe, cela fait bien longtemps qu'il dort dans ma bibliothèque .

Merci serendipity pour ton compte-rendu.

C'est vrai que le livre souffre vraiment du manque d'unité et de cohérence entre les personnages.

Cela dit, le fait que le général soit une

Spoiler:

un homme peut manquer de délicatesse et être un bon père, au sens du XIXe siècle aussi ; il aime Julie, à sa façon grossière et brutale, mais ça ne l'empêche pas d'aimer aussi ses enfants ; d'ailleurs si la vieille marquise de Listomère avait eu le temps de parler à son neveu, elle lui aurait certainement donné quelques conseils en matière de sexualité conjugale qui aurait sans doute permis au couple Julie-général d'être plus heureux ; au lieu de quoi, ils sont restés physiquement étrangers l'un à l'autre.
Ensuite il est devenu pair de France, ce qui fait que ça lui donne certainement de quoi avoir un réseau à l'étranger ; et puis à cette époque, faire fortune c'est exploiter une ferme de canne à sucre ou de café avec des esclaves, c'est donc assez normal de s'enrichir rapidement
Pour moi, le fait d'être un imbécile, ça veut plutôt dire qu'il n'a pas de culture ni de conversation, qu'il n'a pas d'esprit, à mon sens c'est plus en référence au XVIIIe ; c'est un rustre, mais ça n'en fait pas forcément un crétin stupide.
Je pense que c'est le sens de ce que le père de Julie lui dit lors du défilé : "cet homme ne connait que les plaisirs du corps qu'il consomme comme un soldat, et sorti de ça, il n'a rien à dire".
Je pense qu'à cette époque et dans ce milieu, les différences hommes-femmes sont bien plus importantes que dans des milieux plus modestes ou que de nos jours ; la femme doit être décorative, faire et s'occuper des enfants, et rehausser le prestige de son mari.

Après tout ça, je suis d'accord que la partie avec Hélène dans le bateau vient comme un cheveu sur la soupe et qu'elle est complètement improbable à nos yeux du XXIe siècle, en tous cas elle est traitée comme un roman photo ou un roman gothique de 2e zone.

Mais il se dégage quand même de cet ensemble dont la construction est boiteuse une grande force et l'ébauche d'un très bon livre.

Merci pour vos réponses  . Contente de constater que tu n'as pas été déçue par ta relecture Petit Faucon

S'agissant du marquis-général, je suis globalement d'accord avec toi Petit Faucon mais j'avoue que j'ai eu l'impression qu'il s'agissait d'un tout autre personnage au fur et à mesure de ma lecture (et à plusieurs reprises, je n'ai pas trouvé ses réactions très cohérentes

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Petit Faucon a écrit:

c'est un rustre, mais ça n'en fait pas forcément un crétin stupide.

Je suis moins indulgente que toi car

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Je crois me souvenir qu'à un moment la marquise commente son imbécilité sur ce point

S'agissant de l'épisode d'Hélène sur le bateau, je serais curieuse de voir à quel auteur il serait attribué si l'on procédait à un test auprès de lecteurs qui ne connaitraient pas son origine   certainement pas à Balzac, qu'en pensez-vous ?  

@ Tatiana : j'ai mis "La Cousine Bette" dans ma PAL virtuelle justement parce que tu en avais parlé et que cela m'avait donné envie mais je pense que cette lecture sera pour plus tard. Je vais en rester là avec Balzac pour cette année -par réalisme car ma PAL est déjà bien fournie pour les mois à venir   (et l'année prochaine, je passe à Zola et j'espère bien proposer quelques lectures en duo ou en trio à cette occasion ).