Ruth Hogan, "Le Gardien des choses perdues"

J'ouvre un topic à un petit roman au profil bien lambtonien. Sa couverture m'avait attirée à sa sortie, je l'ai offert à ma mère et il a bien entendu atterri sur ma PAL ensuite. La couverture en question :

Spoiler:

Citation :

Parce qu’il a égaré le médaillon que sa fiancée adorée, trop tôt disparue, lui avait confié, rompant ainsi la seule promesse qu’elle lui ait jamais demandé de tenir, Anthony Peardew a passé la moitié de sa vie à collecter les objets trouvés au hasard de ses promenades, dans l’espoir de pouvoir un jour les restituer à leurs propriétaires.

Désormais âgé de soixante-dix-neuf ans, le vieil homme décide de léguer sa demeure victorienne et les “trésors” qu’elle recèle à sa fidèle assistante Laura, qu’il pense être la seule à même d’accomplir la mission qu’il s’est donnée. En exprimant ses dernières volontés, il est loin de se douter de leurs répercussions et de l’heureuse suite de rencontres qu’elles vont provoquer…

Histoire d’amour et de rédemption, Le Gardien des choses perdues célèbre la magie des objets, le sens qu’ils donnent à nos vies et les liens inattendus qui nous unissent aux autres. Un premier roman enchanteur, à l’humour et au charme irrésistiblement british.

Un mot sur l'autrice :

Citation :

Ruth Hogan est née à Bedford, en Angleterre. Lorsque, âgée d'une trentaine d'années, elle est victime d'un accident de la route, elle décide de devenir écrivain. C'est d'un autre coup du sort, un cancer, en 2012, et des nuits blanches provoquées par la cortisone et consacrées à l'écriture, que naîtra son premier roman.

Ce n'est pas un roman inoubliable, mais il a son charme. On se laisse facilement emporter par cette histoire pleine de nostalgie, dans une ambiance ultra british et cosy (les personnages boivent des litres de thé).

En parallèle de l'histoire de Laura, qui navigue entre les objets perdus légués par son ancien employeur, on suit l'histoire de Eunice, une jeune femme embauchée par un éditeur dans les années 1970. Ces chapitres nous font suivre l'histoire d'amitié d'Eunice et de l'éditeur au fil des années. Bien sûr, les deux récits vont se rejoindre.

Il y a des facilités, et des petites choses qui m'ont agacée : des petites remarques un peu réac par moments, un personnage masculin tellement parfait qu'on aimerait lui trouver un défaut pour le rendre plus crédible. L'héroïne en revanche est plus nuancée, assez classique mais elle a un côté soupe au lait qui la démarque un peu des mille autres personnages similaires qu'on a déjà croisés. Une bonne idée de l'autrice est d'avoir intégré le personnage de la jeune voisine trisomique qui va se lier d'amitié avec Laura : Sunshine apporte beaucoup de poésie au récit, par ses remarques décalées et inspirées.

Il y a un humour très anglais que j'aime bien dans ce roman, qui s'ouvre sur la phrase suivante : Charles Bramwell Brockley voyageait seul et sans billet dans le London-Bridge-Brighton de 14h42. On apprend à la ligne suivante que le Charles en question est un tas de cendres dans une boîte à biscuits, oubliée dans un wagon, qu'Anthony va ramasser. Le récit est d'ailleurs émaillé de nouvelles qui imaginent l'histoire de ces objets, c'est plutôt sympa.

En résumé, je dirais que c'est un livre sans surprises et pas révolutionnaire, mais qui remplit bien sa mission de feel good book. On s'y sent bien, et pour peu qu'on ait un tempérament un peu nostalgique, ce livre nous parle forcément.
Évidemment, c'est rempli de coïncidences miraculeuses (et d'un peu de magie, d'ailleurs), mais c'est aussi un aspect réconfortant de ce genre de littérature : j'aimerais parfois que la vie soit aussi peu chaotique que ce genre d'histoires nous le fait croire.

Merci pour ton avis sur ce roman qui a l'air so et feel-good, esperluette !
La couverture me fait de l’œil depuis un moment et je pense me le procurer pour une lecture légère et pas prise de tête (et je pense que ça pourrait intéresser ma mère également ! )

Merci pour cette présentation Esperluette.

Ça donne vraiment envie de découvrir ce livre

Merci pour cette présentation alléchante, Esperluette !! Je ne connaissais pas ce roman, mais je le note pour une lecture feel good

Merci pour la présentation et ton avis esperluette!

esperluette a écrit:

En résumé, je dirais que c'est un livre sans surprises et pas révolutionnaire, mais qui remplit bien sa mission de feel good book. On s'y sent bien, et pour peu qu'on ait un tempérament un peu nostalgique, ce livre nous parle forcément.

Je n'aurais pas mieux dit!

J'étais allée chercher sur Youtube les deux chansons citées dans le roman, que je ne connaissais pas, (The very thought of you, d'Al Bowlly et Someone to watch over me, d'Ella Fitzgerald), elles sont bien choisies par rapport à l'atmosphère du roman!

Merci pour cette présentation esperluette, je le note également  
Si j'ai bien compris ce livre est également validé par Vavyala, cela fait une raison de plus 

serendipity a écrit:

Si j'ai bien compris ce livre est également validé par Vavyala

Tu as bien compris!

Dans les souvenirs qu'il m'en reste, outre certains personnages attachants (notamment le duo Eunice/Bomber ), j'avais bien aimé l'inclusion de textes racontant l'histoire de certains objets avant leur perte (même si certains étaient durs, comme celui du bracelet d'amitié ).
En revanche, l'ajout d'épisodes légèrement surnaturels auraient pu être évités pour moi (la petite touche en plus qui ne me semblait pas nécessaire pour apprécier l'histoire et la faire avancer).

Vavyala a écrit:

Dans les souvenirs qu'il m'en reste, outre certains personnages attachants (notamment le duo Eunice/Bomber   ), j'avais bien aimé l'inclusion de textes racontant l'histoire de certains objets avant leur perte (même si certains étaient durs, comme celui du bracelet d'amitié   ).
En revanche, l'ajout d'épisodes légèrement surnaturels auraient pu être évités pour moi (la petite touche en plus qui ne me semblait pas nécessaire pour apprécier l'histoire et la faire avancer).

Je plussoie à tout.

Les nouvelles autour des objets détonnent d'ailleurs un peu par rapport à l'ambiance générale : toutes ne sont pas aussi dures que celle que tu évoques mais beaucoup évoquent des personnages tristes, amers, voire inquiétants. Et j'ai fini par me demander s'il s'agissait réellement des nouvelles écrites par Anthony

Spoiler:

Comme toi, la touche surnaturelle ne m'a pas semblée essentielle

Spoiler:

J'ai oublié un point dans mon post : la maison décrite fait rêver, surtout avec sa roseraie et son jardin d'hiver, je m'y voyais.

esperluette a écrit:

Les nouvelles autour des objets détonnent d'ailleurs un peu par rapport à l'ambiance générale : toutes ne sont pas aussi dures que celle que tu évoques mais beaucoup évoquent des personnages tristes, amers, voire inquiétants. Et j'ai fini par me demander s'il s'agissait réellement des nouvelles écrites par Anthony

Spoiler:

Comme toi, je me suis demandée un temps si elles étaient d'Anthony!

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esperluette a écrit:

J'ai oublié un point dans mon post : la maison décrite fait rêver, surtout avec sa roseraie et son jardin d'hiver, je m'y voyais.

Ah oui, le jardin d'hiver...