Je voudrais vous présenter
Andrei MAKINE, né en 1957.
(source Wiki)
Il nait en 1957 à Krasnoiarsk, Sibérie ; il apprend très jeune le français grâce à une vieille dame française qui s'occupe de lui. Il fait des études de littérature et écrit une thèse de doctorat sur la littérature française contemporaine.
Il émigre clandestinement en France à l'age de 30 en 1987, et commence à publier des romans.
Grâce au succès du
testament français, prix Goncourt 1995, il obtient la nationalité française.
Il devient académicien en 2016, succédant à
Assia DjebarEn 2011, il révèle qu'il a publié des romans sous le pseudonyme de Gabriel Osmonde. Il justifie l'usage du pseudonyme en déclarant "Rester dans la posture d'un nanti de la littérature ne m'intéressait pas".
Il a un style sobre et net, qui est très agréable à lire.
Il a écrit de nombreux romans :
1990 : La Fille d'un héros de l'Union soviétique
1992 : Confession d'un porte-drapeau déchu
1994 : Au temps du fleuve Amour
1995 : Le Testament français
1998 : Le Crime d'Olga Arbélina
2000 : Requiem pour l'Est
2001 : La Musique d'une vie
2003 : La Terre et le Ciel de Jacques Dorme
2004 : La Femme qui attendait
2006 : Cette France qu'on oublie d'aimer
2006 : L'Amour humain
2007 : Le Monde selon Gabriel
2009 : La Vie d'un homme inconnu
2011 : Le Livre des brèves amours éternelles
2013 : Une femme aimée
2014 : Le Pays du lieutenant Schreiber
2016 : L'Archipel d'une autre vie
2019 : Au-delà des frontières17
Sous le nom de Gabriel Osmonde :
2001 : Le Voyage d'une femme qui n'avait plus peur de vieillir, Albin Michel
2004 : Les 20 000 Femmes de la vie d'un homme, Albin Michel
2006 : L'Œuvre de l'amour, Pygmalion
2011 : Alternaissance, Pygmalion
J'ai lu de lui :
Le testament français - 1995
- Citation :
- Charlotte, une femme d'origine française émigrée en Sibérie avec sa mère entre les deux guerres, raconte à son petit-fils Aliocha le Paris et la France de son enfance, où elle a grandi. Peu à peu, celui-ci s'imprègne de culture française à travers la langue et les récits de sa grand-mère. Cette France devient pour lui une véritable Atlantide, où par exemple au bistro Au ratafia de Neuilly ledit ratafia est servi dans des coquilles d'argent... Cette double sensibilité franco-russe, îlot d'altérité au-dedans de lui, lui pèsera (ses camarades russes perçoivent et sanctionnent cette différence) puis l'enrichira, l'élèvera et le poussera vers la France.
Ce roman d'un Russe francophone n'est pas seulement l'histoire de sa relation avec la France, mais aussi une vaste fresque tragique de la vie des populations à travers les immenses plaines de Sibérie sous l'ère soviétique. Famines, viols, conditions de vie extrêmes, misère, mais aussi chaleur des relations humaines, premières amours, joie et espérance s'entremêlent.
Roman inspiré de sa propre vie, un peu nostalgique (slave ?), une déclaration d'amour à la France
L'archipel d'une autre vie - 2016
- Citation :
- Ce roman est d’abord l’histoire d’une longue traque, d’une chasse à l’homme sans merci sur fond de conflits politiques. Nous sommes en Sibérie, en pleine guerre froide, dans un camp où l’armée soviétique se prépare secrètement à la guerre nucléaire qui lui semble inéluctable. Un prisonnier s’évade. Qui est-il ? Quel est son crime ? Peu importe. Un commando de cinq hommes, soldats perdus à qui l’on intime l’ordre d’obéir sans chercher à comprendre, est lancé à sa poursuite dans l’immensité de la taïga. Ils sont chargés de le ramener mort ou vif, de préférence vif pour qu’on puisse lui infliger publiquement un châtiment exemplaire. Mais rien ne va se passer comme prévu. Le gibier se joue des chasseurs, et c’est alors que tout commence.
Si « L’Archipel d’une autre vie » n’était que cela, un captivant roman d’aventures, un véritable western à la sauce russe, dépaysant au possible et porté par une écriture superbe, ce serait déjà beaucoup. Mais quand on arrive aux deux-tiers du livre, on voit pointer une autre dimension, celle d’une quête spirituelle dont le sens se résume assez bien dans ce passage : « Ce n’était pas les deux fugitifs mais l’humanité elle-même qui s’égarait dans une évasion suicidaire. […] C’est notre vie à nous qui était démente ! Déformée par une haine inusable et la violence devenue un art de vivre, embourbée dans les mensonges pieux et l’obscène vérité des guerres. »
Un très beau livre que je vous recommande