Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? | |
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+10Tatiana Fauvette misshoneychurch Vavyala Cassandre Ysabelle Rosalind Fée clochette esperluette Uly 14 participants | |
Auteur | Message |
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Uly Ready for a strike!
Nombre de messages : 968 Date d'inscription : 19/04/2016
| Sujet: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Lun 9 Nov 2020 - 14:13 | |
| Suite à la lecture de cet article de Slate au titre provocateur La fermeture des librairies est-elle un problème de bourges ? mais aux questions intéressantes je me suis "auto-enquêtée" Combien de librairies dans ma ville ? 3 indépendantes dont une grande et une FNAC (Pas mal pour une ville moyenne et au passé industriel ) Y vais-je régulièrement/souvent ? Pratiquement jamais Pour quelles raisons ? Il faut aller en centre-ville Je n'aime pas particulièrement flâner en librairie. Est-ce que j'achète des livres ?Non, plus Pourquoi ? J'ai une bibliothèque importante, héritière de mes années d'études. Cela donne un aspect très cosy à mon intérieur mais comme je relis rarement mes livres ils prennent gentiment la poussière et leurs couvertures de belles couleurs délavées Au contraire j'aimerais faire du vide mais très étrangement le livre est un objet qui se recycle difficilement De ce fait dépenser 25 euros pour un livre qui ne sera pas relu et peut-être même abandonné en cours de lecture pour finir sur une étagère me paraît être du gaspillage Alors quels sont mes moyens d'accès à la lecture ?L'emprunt en médiathèques (2 abonnements ) et la lecture numérique, d'autant plus indispensable quand on veut lire des nouveautés en VO Suis-je une grande lectrice ?Non, pas plus de 10/12 livres /an et le confinement n'y a rien changé L'article se termine sur les propos du maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Nantes Olivier Ertzscheid - Citation :
La bataille des livres, la bataille du jogging, la bataille des restaurants aussi, sont des batailles bourgeoises, écrit le chercheur. L'essentiel des batailles médiatiques des confinements sont l'écho d'une société bourgeoise qui se regarde courant, se restaurant et lisant. Qui se fantasme aussi beaucoup en train de courir et de lire. Les légions de joggers qui s'étaient levées lors du premier confinement n'ont rien à envier aux légions de lecteurs qui se lèvent actuellement. Elles sont pour une large part suspectes autant qu'insincères et traduisent surtout le besoin d'appartenance à une conscience de classe. Pour être reconnu bourgeois parmi les miens, je dois me dire courant, je dois me dire lisant. Notre désir de voir les librairies ouvertes est aussi le désir du spectacle de notre plaisir bourgeois.
Et vous, vous reconnaissez-vous dans cet article ?
Dernière édition par Uly le Lun 9 Nov 2020 - 16:50, édité 3 fois |
| | | esperluette Magnolia-White Ampersand
Nombre de messages : 9312 Date d'inscription : 11/07/2009
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Lun 9 Nov 2020 - 14:26 | |
| Merci pour l'article Uly. Intéressant mais je ne suis pas d'accord avec tout. - Uly a écrit:
- Au contraire j'aimerais faire du vide mais très étrangement le livre est un objet qui se recycle difficilement
Qu'entends-tu par "le livre se recycle difficilement" ? Je pense que le soutien actuel aux librairies ne relève pas seulement d'un réflexe bourgeois du type "j'ai besoin absolument d'acheter des livres". Il y a peut-être de ça chez certains, mais pour beaucoup c'est surtout une volonté de soutenir ce petit commerce (comme d'autres), déjà bien fragilisé en temps normal par un certain géant de la vente en ligne qui ne paie aucun impôt en France. Edit : quand je dis que je ne suis pas d'accord avec tout, je ne parle bien sûr pas des constats factuels et des chiffres, mais d'une partie des conclusions comme celle que tu cites. |
| | | Uly Ready for a strike!
Nombre de messages : 968 Date d'inscription : 19/04/2016
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Lun 9 Nov 2020 - 14:39 | |
| - esperluette a écrit:
Qu'entends-tu par "le livre se recycle difficilement" ?
Donner des livres se révèle aussi difficile que les revendre surtout quand ils ne sont pas en langue française. J'ai essayé la revente en brocante=transporter de lourdes caisses pour au final quelques euros récupérés. La revente sur internet = les fdp sont dissuasifs pour les acheteurs et le vendeur passe du temps à préparer l'envoi. J'ai donné à des associations caritatives (notamment Emmaüs ) qui finissent par en avoir marre d'être considérées comme des filières de recyclage et qui ne savent plus où stocker. Ma médiathèque ayant mis à disposition une boîte à livres j'y ai déposé beaucoup d'ouvrages en excellent état mais j'ai eu comme l'impression qu'une petite économie parallèle s'était mise en place autour de cette boîte. Des "guetteurs" signalant à des bouquinistes les dépôts intéressants... Je sais qu'il existe des associations qui récupèrent des livres pour des pays moins favorisés que la France mais elles se trouvent souvent sur Paris. Rien chez moi Oui ce sont les constats factuels qui sont intéressants et qui remettent en perspective le débat actuel. Cela n'enlève rien au fait que ce soit dramatique pour les commerçants impactés.
Dernière édition par Uly le Lun 9 Nov 2020 - 14:48, édité 6 fois |
| | | esperluette Magnolia-White Ampersand
Nombre de messages : 9312 Date d'inscription : 11/07/2009
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Lun 9 Nov 2020 - 14:42 | |
| Je suis d'accord en ce qui concerne la revente, ce n'est pas très intéressant même financièrement. Par contre, je n'ai jamais eu de difficultés pour donner mes livres. Mais c'est vrai qu'avant d'être sur Paris, je vivais près (enfin, à une demi-heure de voiture) du plus grand centre Emmaüs français, ils ne devaient donc pas avoir de problème de place pour stocker contrairement à ceux que tu as peut-être fréquentés. |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26779 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Lun 9 Nov 2020 - 15:31 | |
| OUI j'aime ma librairie ! Combien de librairies dans ma ville : 1 librairie pour 8400 habitants Y vais-je régulièrement/souvent ? avant le confinement j'adorais y aller. Je pouvais y rester tout un après midi, et puis c'était un lieu de rencontre très intéressant, Maintenant, la librairie a mis un service en ligne c'est vraiment pratique, un clic chez elle, un clic chez moi, et nous pouvons passer chercher la commande. Est-ce que j'achète des livres ? constamment... la lecture, c'est bien meilleur qu'une pâtisserie PourquoiJ'ai énormément de livres, n'entasse les héritages de la famille avec des auteurs oubliés avec des titres incroyables et ceux que j'achète depuis que j'ai eu de l'argent de poche... je ne peux pas m'en empêcher, si la quatrième de couverture me tente. Pas question de m'en séparer ni de les prêter- oui, je suis comme ça. j'ai eu prêté, les livres ne me sont jamais revenus. Je relis régulièrement mes livres, depuis toujours, à chaque âge mon interprétation s'approfondie, s'améliore. Je vais paraître très "bourgeoise" d'après Olivier Ertzscheid, mais je déteste emprunter des livres en bibliothèque, ils n'ont pas "le parfum" des livres qui sont chez moi lorsque je tourne les pages Je lis beaucoup, alors si je vois dans la bibliothèque municipale un livre qui pourrait me plaire... Je le commande à ma libraire. Je n'ai pas de tablette pour lire, mais un ordinateur avec des découvertes étonnantes du côté de wikisource qui offre des possibilités immenses de lecture. Et vous, vous reconnaissez-vous dans cet article ? - Olivier Ertzscheid, a écrit:
- Notre désir de voir les librairies ouvertes est aussi le désir du spectacle de notre plaisir bourgeois.
Il est intelligent, mais cela n'empêche pas d'écrire des bêtises. Il provoque ! namého je considère une libraire comme l'antre du plaisir. Tous les plaisirs, qu'ils soient intellectuels ou coupables avec les romans à l'eau de rose (le mcdo de la lecture) - sans oublier les livres pour enfants. Certains sont absolument étonnants. Alors OUI j'aime ma librairie, mais en ce moment je l'aime de loin. |
| | | Uly Ready for a strike!
Nombre de messages : 968 Date d'inscription : 19/04/2016
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Lun 9 Nov 2020 - 16:45 | |
| Fée Clochette tu as toute légitimité pour réclamer l'ouverture des librairies ! |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26779 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Lun 9 Nov 2020 - 17:00 | |
| oui, j'ai toute légitimité, sachant que d'après le chercheur je suis une horrible bourgeoise qui s'ignorait alors heureusement qu'internet existe, sinon nous serions vraiment des bourgeois sinistrés je comprends fort bien que l'on puisse lire sur tablette, c'est très facile, léger à emporter dans les voyages. Mais j'aime férocement le papier et son odeur ce que mon cher frère ne comprend d'ailleurs pas. Il est moderne m'a-t-il dit plusieurs fois - par contre, je le retrouvais chez moi à fouiller les livres, et dire, " ah tiens tu as encore cette vieillerie, débarrasse t'en ", et paff, il s'asseyait et lisait. La prochaine fois, je lui dirai que lire un livre papier acheté en librairie, c'est d'un bourgeois |
| | | Uly Ready for a strike!
Nombre de messages : 968 Date d'inscription : 19/04/2016
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Lun 9 Nov 2020 - 20:31 | |
| Le terme bourgeois est en effet un peu "étrange". J'imagine qu'on peut le comprendre comme faisant référence à une personne disposant de revenus suffisants pour pouvoir acheter régulièrement des livres car pour certains le livre reste un "luxe". Et pour beaucoup de lecteurs ce ne sont pas les librairies qui, comme l'écrit Le Monde - Citation :
- ...jouent un rôle que nul autre ne peut tenir dans l'animation de notre tissu social et de notre vie locale, pour la transmission de la culture et du savoir et le soutien à la création littéraire. Elles sont en outre un des plus efficaces remparts contre l'ignorance et l'intolérance.»
mais plutôt les médiathèques or elles aussi sont fermées.. Même les villages ont souvent une petite bibliothèque municipale dont la fermeture est difficile à accepter. Une de mes proches me disait combien elle se trouvait "fort dépourvue une fois le confinement venu" , confinée en plein milieu d'une saga . En effet grande lectrice elle emprunte mais n'achète pas. Et puis les médiathèques sont des lieux de vie intergénerationels. Dans ma médiathèque les collégiens s'y retrouvent le samedi après-midi pour faire leurs devoirs et dans la salle de lecture, dans un silence religieux, il y a beaucoup de gens âgés en train de lire la presse. Alors oui, c'est terrible pour les librairies, entre autres petits commerces, mais il est faux de dire que l'accès à la lecture ne dépend que d'elles. |
| | | Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17039 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Lun 9 Nov 2020 - 20:57 | |
| Merci Uly pour le partage de l'article. Il me laisse perplexe et me paraît très provocateur. J'ai d'ailleurs eu du mal à lire jusqu'au bout car la surabondance de chiffres de sondages a tendance à vite m'énerver. Je réponds vite fait à ton sondage personnel pour te dire que non, je ne me reconnais pas dans cet article. Ma librairie, je l'aime et la fréquente régulièrement, mais pas cette année, car il faut que je prenne le tram pour m'y rendre, et je ne prends pas le risque. Elle me manque. Mais je la soutiens en lui commandant des livres De même que ma médiathèque. Là j'ai la démarche inverse de celle de Fée clochette, j'emprunte en priorité en médiathèque (et en numérique), et les livres qui me plaisent particulièrement je les achète, car le contact du papier est un plaisir incomparable |
| | | Ysabelle Stardust Reveries
Nombre de messages : 36560 Localisation : Quelque part entre l'orient et l'occident Date d'inscription : 07/05/2010
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Lun 9 Nov 2020 - 21:21 | |
| Uly, c'est un chouette sujet! Merci d'y avoir pensé Combien de librairies dans ma ville ? Difficile de répondre à cette question, car je fréquente non seulement celle de ma ville (Ex Ville pour préciser), que celles aux alentours petites ou grandes. Disons quatre qui sont proches de chez moi, abonnée à la WHS que je fréquente à chaque fois que possible, sans compter (Cutura et Le furet) mais elles ne font peut-être pas partie de notre sujet? Je vais plus rarement à la FNAC maintenant. Y vais-je régulièrement/souvent ? J'y vais souvent Pour quelles raisons ? Je suis une grande acheteuse. La plus part de mes livres viennent d'achats. Viennent ensuite les cadeaux, les échanges dans les Boites à Lire de ma ville que j'alimente et utilise pour piocher ce qui m'intéresse. Est-ce que j'achète des livres ?Je viens de répondre et oui, j'achète beaucoup. Ma PAL va surement me survivre Pourquoi ? Donner, ne représente pas un obstacle. Il y a toujours des preneurs dans mon entourage, Les Boite à Lire, les dons aux associations,... Alors quels sont mes moyens d'accès à la lecture ?[/b
L'achat
[b]Suis-je une grande lectrice ?Non, pas vraiment depuis quelques mois et c'est ce qui me désole. J'achète régulièrement des livres et ma PAL grossit plus qu'elle ne diminue. - Citation :
- La bataille des livres, la bataille du jogging, la bataille des restaurants aussi, sont des batailles bourgeoises, écrit le chercheur. L'essentiel des batailles médiatiques des confinements sont l'écho d'une société bourgeoise qui se regarde courant, se restaurant et lisant. Qui se fantasme aussi beaucoup en train de courir et de lire. Les légions de joggers qui s'étaient levées lors du premier confinement n'ont rien à envier aux légions de lecteurs qui se lèvent actuellement. Elles sont pour une large part suspectes autant qu'insincères et traduisent surtout le besoin d'appartenance à une conscience de classe. Pour être reconnu bourgeois parmi les miens, je dois me dire courant, je dois me dire lisant. Notre désir de voir les librairies ouvertes est aussi le désir du spectacle de notre plaisir bourgeois.
Et vous, vous reconnaissez-vous dans cet article ? Non, je ne me reconnais pas dans cette conclusion! Je lis depuis ma tendre enfance, depuis la Bibliothèque Rose, et les livres ont toujours été mes amis dans ma solitude. Les libraires, les bouquinistes, mes refuges d'enfant solitaire, d'adolescente timide, d'adulte avide de connaissances, de découvertes, ma carte d'accès pour d'autres pays, d'autres cultures,... Non, ce n'est pas un caprice de bourgeoise J'étais issue d'une famille pauvre, à majorité illettrée, mon maigre et rare argent de poche était la fête du livre pour moi! Je soutiens les petites librairies car c'étaient et elles restent mon Pays des merveilles, où je vais quand tout est fermé. Je lis moins, mais j'achète toujours, car les livres sont les meilleurs cadeaux que je m'offre. Et.... J'ai signé la pétition de François Busnel et ses Grande et Petite Librairies |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26779 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Lun 9 Nov 2020 - 21:27 | |
| - Uly a écrit:
- le livre reste un "luxe".
Je trouve que la lecture est une nécessité : le livre c'était et c'est toujours une ouverture vers le savoir, vers le monde, vers la créativité, vers le "magique", par contre j'ai souvent entendu dire cette réflexion par des gens qui fumaient paquet de cigarettes sur paquet de cigarettes. Le paquet étant aux alentours de 10 euros ou plus, et le livre de poche souvent moins de 10 euros, justement créé pour donner l'accessibilité à la culture coûte moins donc moins cher. J'ajoute que la cigarette est vraiment nocive à la santé, l'accès à la lecture saine est un bénéfice pour celle qui lit. Quand au terme "bourgeois", il est employé pour provoquer et faire croire que la culture n'est pas accessible à tous. C'est faux. Le savoir offre une grande liberté à tous, la compréhension, tout ce que nous apprenons aide à mieux comprendre l'humain et le monde. Actuellement, l'acquis par les livres se complète agréablement par tout ce que les nouvelles technologies nous offrent, il est agréable de regarder des DVD, écouter des CD et lire. |
| | | Cassandre Sweet Indian Princess
Nombre de messages : 59852 Age : 62 Localisation : entre deux livres Date d'inscription : 22/08/2009
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Mar 10 Nov 2020 - 7:28 | |
| Merci pour l'ouverture de ce topic, Uly j Combien de librairies dans ma ville ? Environ 28, dont de grandes enseignes : Fnac, Privat (Arthaud), Gibert et Decitre. Y vais-je régulièrement/souvent ? Non, je vais de temps à autre chez Decitre car les vendeurs sont adorables et toujours prêts à vous donner des conseils Pour quelles raisons ? Je n'aime pas aller en centre-ville et j'achète mes livres d'occasion sur Internet notamment chez Momox, ils ont un catalogue impressionnant et cela évite de sortir de chez moi Est-ce que j'achète des livres ?Rarement neufs, j'en prends aussi à la bibliothèque municipale. Et j'en reçois toujours beaucoup pour Noël et mon anniversaire. Pourquoi ? Pour des raisons financières Suis-je une grande lectrice ?Je lis environ un livre par semaine. Et je relis aussi, j'aime me replonger dans des univers que j'ai aimés jadis, j'ai relu dernièrement La mare au diable et Un de Baumugnes Et vous, vous reconnaissez-vous dans cet article ?Pas du tout, je ne lis pas pour qu'on me voie lire Le terme "bourgeois" utilisé désigne les personnes qui ont les moyens de s'acheter des livres mais on en trouve très facilement en bibliothèque est-ce que ce n'est pas une manière de se moquer des gens qui lisent car comme je l'ai entendu au bureau, ce sont les vieux qui lisent Je rajoute une question : Comment recycler ses livres ?C'est difficile car les associations n'en veulent plus. J'ai donné tous mes Jules Verne au Secours Catholique, ils les ont pris en râlant car plus personne ne lit ça et on préfère les Harlequin (je cite). Je leur ai dit que j'y penserais pour la prochaine fois mais blague à part, quand j'entends ce genre de remarque, je me sens très très vieille Je les donne à mes voisins ou amis. Mes parents avaient des collections entières, Balzac, Stendhal, Féval, Dumas je vais les vendre chez Momox quand le confinement sera terminé. |
| | | Uly Ready for a strike!
Nombre de messages : 968 Date d'inscription : 19/04/2016
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Mar 10 Nov 2020 - 10:32 | |
| Merci pour vos retours qui reflètent bien la diversité de l'accès à la lecture et qui vont finalement dans le sens de l'article même si ce dernier est provocateur, je l'admets Fée Clochette, Esperluette, Ysabelle c'est "jamais sans ma librairie" Rosalind, Cassandre c'est " plutôt bibliothèques et bouquinistes " L'accès aux livres ne passe pas majoritairement par la librairie, loin s'en faut si on regarde les chiffres du nombre de ces magasins sur le territoire français. J'ai d'ailleurs été très surprise par ces chiffres, je pensais qu'il y avait plus de librairies en France. La concentration sur Paris et Lyon, même si elle n'est pas surprenante, est quand même "désolante". Cette constatation est peut-être la raison pour laquelle, Olivier Ertzscheid utilise le terme de bourgeois, dans le sens urbain à l'aise financièrement ? Car oui je maintiens que l'achat de livres neufs est un luxe pour certains, surtout quand on lit beaucoup. Fée Clochette je m'étais mal exprimé : l'achat est un luxe car le livre neuf est cher mais oui l'accès aux livres est une nécessité d'où mon ressenti que le combat devrait plutôt se faire pour la réouverture des bibliothèques sous conditions. Cela dit certaines pratiquent aussi le click and collect. Je ne sais si cela existe " par chez vous" mais dans mon département il y a des bibliobus qui se déplacent dans les zones rurales ou les quartiers excentrés. Cassandre tu fais le même constat que moi pour le "recyclage". Je trouve très triste qu'on ne puisse donner facilement des livres. Dans les villages on pourrait ainsi alimenter de petites bibliothèques mais non, ce n'est souvent pas permis. Et ne parlons pas des livres scolaires...Alors que dans le monde des écoles peinent à s'en procurer. |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Mar 10 Nov 2020 - 12:13 | |
| Comme vous, je ne me reconnais pas dans l'article et la définition de bourgeoise. Du coup, je me reconnais plutôt dans une partie de vos interventions, et je plussoie notamment celles de Fée clochette qui défend mieux que je ne saurais le faire le côté salutaire des livres. En parallèle, je plussoie Uly sur le fait que l'accès à la littérature, c'est aussi et beaucoup les bibliothèques et médiathèques pour ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter autant de livres qu'ils souhaitent en lire, ni de se lancer dans un achat qu'ils regretteraient (livre non relu ou qui ne plairait pas tout compte fait). Je suis une grande acheteuse, mais j'en ai aussi donné un paquet. Lors de mon précédent déménagement, après avoir proposé à ma famille, mes amis et mes collègues les livres dont je me séparais, j'avais pris contact avec la médiathèque de la ville que je quittais et leur ai donné une bonne cinquantaine de livres que ni mon mari ni moi ne comptions relire. Actuellement, si je sais que je ne relirai pas un livre acheté, je le dépose en boite à livres. Je ne connaissais pas l'existence de cette économie parallèle avec ces guetteurs. J'espère que dans la petite ville où j'habite cela n'a pas cours... Pour le questionnaire, voici mes réponses: - Spoiler:
Combien de librairies dans ma ville ? 1 indépendante Y vais-je régulièrement/souvent ? Oui, j'y vais régulièrement, à une fréquence entre 2 et 4 fois par mois, selon la taille de ma PAL Pour quelles raisons ? Cela fait une sortie agréable, pas trop loin de chez moi (à une quinzaine de minutes à pied sur un chemin agréable) et arrivée sur place, j'ai le plaisir de nouvelles découvertes et les échanges avec les libraires! Est-ce que j'achète des livres ?Donc oui! Pourquoi ? Même si je fréquentais assidument la médiathèque de ma ville avant le confinement, qui permet d'essayer des romans sans risque financier si je suis déçue, j'aime relire les romans qui m'auront plu. Donc les avoir sous la main chez moi quand l'envie m'en prend, c'est très pratique! De plus, je n'ai pas le même profil en bibliothèque et librairie. Dans la première, j'ai une liste de romans que je souhaite découvrir et je prends peu de romans sur une impulsion du moment. Dans la seconde, la mise en place des dernières parutions sur des stands facilite les impulsions et mon envie d'aller essayer un nouvel auteur! J'y achète néanmoins les romans lus en bibliothèque qui m'auront donné envie d'être relus. Vous me suivez? Moi, j'avoue que je me perds moi-même parfois dans mes motivations. Alors quels sont mes moyens d'accès à la lecture ?Librairie (et médiathèque communale avant le confinement). Je n'ai utilisé qu'une fois le click and collect pour rendre des livres au déconfinement. Depuis, je n'y suis pas retournée. Aucune raison rationnelle, je pense que le click and collect est bien organisé, mais je ressens un blocage depuis en médiathèque (que je n'ai pas ressenti en retirant en librairie, où je me sentais moins fautive de sortir je pense, je me disais que je soutenais mon commerce en sortant faire mon retrait malgré le confinement alors que j'ai du mal à me justifier de la même façon pour la médiathèque). Suis-je une grande lectrice ?Je ne sais pas, tout est relatif. Mais compulsive, oui. - Citation :
- La bataille des livres, la bataille du jogging, la bataille des restaurants aussi, sont des batailles bourgeoises, écrit le chercheur. L'essentiel des batailles médiatiques des confinements sont l'écho d'une société bourgeoise qui se regarde courant, se restaurant et lisant. Qui se fantasme aussi beaucoup en train de courir et de lire. Les légions de joggers qui s'étaient levées lors du premier confinement n'ont rien à envier aux légions de lecteurs qui se lèvent actuellement. Elles sont pour une large part suspectes autant qu'insincères et traduisent surtout le besoin d'appartenance à une conscience de classe. Pour être reconnu bourgeois parmi les miens, je dois me dire courant, je dois me dire lisant. Notre désir de voir les librairies ouvertes est aussi le désir du spectacle de notre plaisir bourgeois.
Je ressens cet extrait comme jetant de l'huile sur le feu. J'ai l'impression que chacun fait comme il peut en ce moment et essaie de décompresser (en cas d'anxiété) ou de maintenir sa sérénité mentale (quand ça va globalement bien) à sa façon. Chacun ses loisirs pour cela et demander d'y renoncer pour vivre en ne satisfaisant que ses besoins primaires, ça peut être vite invivable pour certains, quelle que soit la classe sociale. Il n'y a pas que les bourgeois qui font du sport, se promènent en nature ou lisent... Pour la lecture, aux lecteurs maintenant de jouer le jeu en utilisant le click and collect des librairies de leur ville ou en commandant sur internet en livraison à domicile chez des libraires indépendants, plutôt que céder aux sirènes d'Am*z*n. En revanche, j'avoue que voir les photos des rayons de livres bâchés en supermarché, FNAC ou autres, ça me fend le cœur! Pour les gens qui n'ont pas de librairie indépendante près de chez eux, ou pas l'habitude de pousser la porte d'une librairie, ça restait une porte d'accès à la lecture qui s'est fermée! |
| | | Cassandre Sweet Indian Princess
Nombre de messages : 59852 Age : 62 Localisation : entre deux livres Date d'inscription : 22/08/2009
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Mar 10 Nov 2020 - 13:16 | |
| Vavyala je comprends puisque j'achète souvent un livre que j'ai aimé via la médiathèque Pour les dons de livres, c'est vraiment dommage j'en ai donné un peu à ma bibliothèque mais ils n'ont pas beaucoup de place j'ai demandé aux hôpitaux, maisons de retraite, etc. mais les gens ne sont pas intéressés |
| | | Uly Ready for a strike!
Nombre de messages : 968 Date d'inscription : 19/04/2016
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Mar 10 Nov 2020 - 13:56 | |
| Merci pour ton avis détaillé Vavyala. D'après ce que je lis de tes interventions ici où là je crois qu'on peut dire que tu es une grande lectrice Tu as de la chance de pouvoir donner à ta médiathèque. Ce n'est souvent pas possible, peut-être pour des raisons de traçabilité des ouvrages, de règlements divers et variés. Et puis j'imagine que dans les grandes villes les bibliothèques ne pourraient pas gérer ces dons et seraient vite débordées. Je pense que c'est pour cela que la mienne a installé des boites à livre dans le hall, à l'extérieur des portiques d'entrée. Un moyen d'accepter les dépôts/echanges mais sans en être responsable. Cassandre j'ai donné Les gens de Mogador dans une EHPAD. J'espère que cette saga aura fait plaisir à quelques personnes. Cela dit, de tous temps, le livre a été suspecté ( à tort ? Cf Le nom de la rose ... ) de véhiculer les miasmes. Alors en temps de pandémie... |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26779 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Mar 10 Nov 2020 - 14:51 | |
| Pour avoir beaucoup fréquenté une EPHAD, je n'ai pas vu de lecteur(trice) car parmi les personnes de grands âges 88 à 100 ans de nos jours, très peu lisent, très peu sont intéressées par la télévision, très peu regardent des films. Cela les fatigue. Maman lisait sont magasine "Femmes Actuelles" à l'âge de 90 ans, c'est bien tout . Il faut aussi prendre en compte les plus jeunes touchés par la maladie d'Alzeimer, ces personnes ne lisent plus du tout.
Pour intéresser toutes ces personnes, il vaut mieux les occuper collectivement. le jardinage et le bricolage comme peinture, modelage et découpage papier, et raconter des souvenirs du temps de leur jeunesse, ça marche, mais la lecture demande une concentration qui n'est plus possible, c'est un loisir individuel. J'ai une amie qui avait mis en place la lecture à haute voix, fiasco complet, personne n'écoutait.... c'est dur à vivre, mais c'est une réalité.
Quant aux hôpitaux, les gens sont si malades, que lire les fatiguent aussi. Ils liront une fois guéris. Par contre tous ces livres peuvent être donnés au soignants effectivement. |
| | | Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17039 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Mar 10 Nov 2020 - 15:06 | |
| @ Uly j'ai répondu très vite hier soir, sans détailler. Je n'ai pas dû être très claire, et je précise que oui j'adore fréquenter ma librairie, et acheter des livres, souvent pour moi et aussi pour offrir. Mais cette année je n'y suis pas allée |
| | | Cassandre Sweet Indian Princess
Nombre de messages : 59852 Age : 62 Localisation : entre deux livres Date d'inscription : 22/08/2009
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Mar 10 Nov 2020 - 16:00 | |
| Comme tu le dis Fée, les personnes très âgées ne lisent plus, elles n'en ont plus la force Pour les livres prêtés par la bibliothèque, je n'en prends pas en ce moment, de peur qu'ils véhiculent des virus |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26779 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Mer 11 Nov 2020 - 23:31 | |
| - Uly a écrit:
- Fée Clochette je m'étais mal exprimé : l'achat est un luxe car le livre neuf est cher
J'ai très bien compris que si tu achètes un livre de 27 ou 30 euros, c'est cher, mais tu peux contourner le problème, les livres de poches existent et sont à la portée de bien des bourses. Adolescente, je fréquentais souvent les soldeurs de livres neufs, et j'ai ainsi découvert des livres "chers" d'expositions sur l'art, la musique, la cuisine que les musées de France ne vendaient plus car ils renouvelaient la collection, donc j'achetais pour presque rien des livres superbes au soldeur de livres neufs, et si par hasard tu avais envie d'une collection quelconque, tu le signalais et en général le soldeur trouvait ou ne trouvait pas la collection. Le livre a toujours fait parti de l'éphémère, et heureusement que les soldeurs empêchent beaucoup de livres de partir vers l'extermination. Il y a aussi les bouquinistes des marchés. Tu achètes tes légumes, ton pain, et tu regardes ce que propose le bouquiniste et pour quelques euros tu possèdes un livre intéressant. Dernièrement, non, l'an dernier avant le 1er confinement ... une dame est arrivée avec une collection impeccable des oeuvres de Musset ! j'ai sauté sur l'occasion, (ma fille m'avait chipé les miens), elle les donnait au bouquiniste, qui me les a tarifé 5 euros. Donc on peut si l'on veut vraiment lire acheter des livres moins chers. Mais bien évidemment, ce ne sera pas le dernier prix littéraire Médicis ou Goncourt. Cependant, je pense vraiment qu'éviter de lire, donc ne pas acheter un livre n'est pas toujours par manque d'argent, mais un choix de vie car nous définissons toujours nos priorités. Aller en bibliothèque c'est bien, contre une cotisation minime tu as accès à un choix varié. Cependant, actuellement, je suis contre l'ouverture, car si le livre ne peux pas te donner le virus, les gens qui fréquentent la bibliothèque eux, peuvent être porteur et te contaminer, en ce moment, chez nous c'est la catastrophe. . |
| | | Cassandre Sweet Indian Princess
Nombre de messages : 59852 Age : 62 Localisation : entre deux livres Date d'inscription : 22/08/2009
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Jeu 12 Nov 2020 - 7:04 | |
| Je crois comme toi, Fée que l'achat d'un livre est quasi pulsionnel pour une personne qui aime lire pour les autres, ils ne lisent pas, donc n'y pensent même pas car lire ne fait pas partie de leur vie ce n'est pas une question d'argent C'est vraiment bien, ces bouquinistes de marché il n'y en a pas au marché où je vais |
| | | misshoneychurch Poppy dream by the Arno
Nombre de messages : 6062 Date d'inscription : 01/09/2006
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Jeu 12 Nov 2020 - 11:18 | |
| Vous avez raison, ce n'est pas qu'un manque d'argent (entre les poches, les bons plans et les médiathèques), mais surtout de priorité, et c'est bien en cela que la lecture est une pratique bourgeoise. Pour ma part, je suis assez d'accord avec ces articles, et particulièrement Olivier Ertzscheid. C'est une réalité que le footing et la lecture sont des activités surtout pratiquées par les classes aisées et/ou ayant un certain niveau d'études, même si elles ne coûtent pas forcément très cher. Ertzscheid a aussi raison de pointer le fait que l'on n'entend pas grand monde dire que dans les besoins essentiels primaires, il y a le fait d'avoir un toit au-dessus de la tête , ni s'élever contre le fait que les personnels d'entretien des lieux culturels n'ont pas forcément envie d'être mis en danger pour satisfaire des besoins qui n'en sont que pour une partie de la population. Je lis, je travaille à ma façon dans le monde du livre, donc cet élan en faveur des librairies m'a semblé formidable dans un premier temps. Puis, j'ai réalisé qu'on parlait de librairies et pas de médiathèques, ce qui montre qu'il y a un lobby derrière cette revendication, et surtout que mes besoins ne sont pas ceux de tout le monde. Je suis terrifiée par les conséquences de la crise actuelle sur le secteur culturel. Je suis convaincue que c'est ce qui nous permet de ne pas être des êtres qui se contentent de manger, dormir et travailler. Sauf que, nous ne sommes pas si nombreux à bénéficier des équipements culturels en fin de compte. Je dois aussi reconnaître que je connais des gens qui ne lisent pas du tout et dont les réflexions sont plus poussées que les miennes. A croire qu'on peut se cultiver de plein de manières différentes, et dans ce cas ma manière n'est pas plus importante que celle des autres. Je trouve Ertzscheid assez mesuré pour ma part. Il parle de bourgeois au sens sociologique du terme, à la Bourdieu, ce n'est pas du mépris. D'ailleurs, il en fait partie. Si je regarde mes pratiques : je lis, je cours, je vais au restaurant, je voyage beaucoup, je fais mes cours à la Biocoop, chez le boucher, le fromager, à Picard. J'ai fait de longues études. Donc oui, je suis bourgeoise. Enfin, il ne fait pas que critiquer les bourgeois. Il nous rappelle que notre réalité n'est pas celle de tout le monde, loin de là, mais s'en prend aussi au gouvernement pour expliquer ce comportement. Il dit clairement que naviguer à vue, négliger les avis qu'on a pourtant demandés et casser le système de santé, cela amène chacun à se battre pour ses propres besoins, qu'ils soient essentiels au sens physiologique ou non. Sur ce, mes réponses au questionnaire : - Spoiler:
Combien de librairies dans ma ville ?Une, et deux autres dans la ville d'à côté, à dix minutes à pied. Y vais-je régulièrement/souvent ?Oui, très souvent. Pour quelles raisons ?J'adore flâner en librairie, mon métier m'y "oblige", j'offre beaucoup de livres. Est-ce que j'achète des livres ?Oui, des dizaines par an. Pour moi, mon fils, pour offrir. Pourquoi ?J'ai une vision assez précise de ce qui me plaît, donc c'est rare que j'achète un livre qui ne me plaît pas. J'ai beaucoup de lecteurs autour de moi. J'essaie de soutenir ces lieux fragiles économiquement. Alors quels sont mes moyens d'accès à la lecture ?Il y a une grande médiathèque dans ma ville, mais je la fréquente peu. J'y emprunte surtout des bandes-dessinées ou des livres dont je ne suis pas sûre qu'ils me plairaient. J'ai un abonnement pour des livres audio, j'en lis beaucoup de cette manière. J'ai aussi une liseuse qui me sert à lire certains livres que je ne suis pas certaine de vouloir acheter. Suis-je une grande lectrice ? Oui, je lis entre 50 et 100 livres par an.
Je ne me sens pas spécialement visée par la conclusion disant que l'on aime se dire lisant, mais au pire ça me fait sourire. Beaucoup d'auteurs lambtoniens s'amusent de leurs semblables en sous-entendant les mêmes choses. Un peu d'autodérision ne fait pas de mal, surtout en ce moment. |
| | | Fauvette Bluebird on a White Cliff
Nombre de messages : 5816 Age : 36 Localisation : Paris Date d'inscription : 29/04/2009
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Jeu 12 Nov 2020 - 12:35 | |
| Merci Uly pour ce sujet qui a lancé une discussion intéressante Si l'article est effectivement légèrement provocateur , je le trouve pour ma part assez pertinent et bien sourcé, et j'avoue qu'il fait écho à certaines questions que je me pose depuis l'annonce du reconfinement. Je suis en effet assez mitigée sur la "polémique" relative à réouverture des librairies en cette période : comme esperluette et misshoneychurch, je pense que pour beaucoup d’entre nous il s'agit moins d'une opportunité de montrer que l'on Lit avec une majuscule que d'un espoir de sauver ces petits commerces si chers à nos yeux, mais d'un autre côté je comprends aussi qu'en ces temps très compliqués on ne puisse pas forcément faire d'exception pour les activités non vitales* (et force est de constater que jusqu'à preuve du contraire, un roman aussi bien écrit soit-il ne nourrit pas son homme - ni sa femme - d'un point de vue bassement nutritionnel ) * inutile de dire que les dernières mesures en vigueur me paraissent parfois très confuses au-delà même du sujet des librairies mais ce n'est pas le sujet du débat Et je te rejoins Uly sur la difficulté d'accéder à la lecture et à la culture en général dans certaines régions/villes (notamment défavorisées), ce qui est déjà très bien expliqué dans l'article avec chiffres officiels à l'appui Occasion ou non, poche ou grand format, emprunt ou achat, c'est compliqué de lire (et d'avoir les "réflexes" lecture comme les epub ou les commandes en ligne) qu'on on n'a tout simplement pas (voire jamais eu, ou très difficilement) accès à des œuvres littéraires dans son quartier ou même son département Pour répondre aux questions de ton 1er post : Combien de librairies dans ma ville ?J'ai la chance d'habiter à Paris donc j'ai accès à énormément de librairies en temps normal. Même confinée, il y en a 3 à proximité immédiate de chez moi, dont une qui est une "référence" parisienne depuis plusieurs années. En revanche c'est déjà plus compliqué d'accéder à une librairie dans la ville d'où je viens, j'en fréquente principalement 4 mais elles sont toutes au centre-ville et inaccessibles pour les habitant.es des quartiers périphériques en ce moment (et même en temps normal, cela nécessite au moins 1h30 de trajet aller/retour pour aller y flâner). Y vais-je régulièrement/souvent ?Une à deux fois par mois je dirais (mais je me restreins volontairement histoire de ne pas me ruiner ). Pour quelles raisons ?Je préfère posséder des livres que les emprunter (d'autant plus que la seule médiathèque/bibliothèque de mon quartier est plutôt orientée enfants/jeunesse), quitte à revendre ou donner ensuite ceux que j'ai moins aimés (je n'ai pour ma part pas trop de souci pour revendre mes livres, surtout les versions poches VF). J'aime parcourir les rayons, découvrir des livres mis en avant qui ne m'auraient pas attiré le regard autrement, lire les fiches conseils des libraires... Est-ce que j'achète des livres ?Oui, systématiquement Pourquoi ?J'ai une PàL immense mais j'ai toujours peur de ne pas avoir à portée de main LE type de roman que je souhaite lire à un moment donné (c'est la même chose quand je voyage, je prends toujours au moins 3 livres différents pour être sûre d'en avoir un qui me plaira ) donc j'anticipe et je suis incapable de résister à un résumé/feuilletage qui m'intéresse J'ai cependant remarqué pendant le 1er confinement (quand les librairies étaient fermées et ne pratiquaient pas encore le retrait en magasin) que, en cas de force majeure, je me contentais très bien des livres non lus (voire déjà lus pour certains que j'ai relus avec enthousiasme) déjà présents sur mes étagères Alors quels sont mes moyens d'accès à la lecture ?Principalement les librairies donc, et en 2e fournisseur mes proches et ami.es avec qui j'échange livres et autres ouvrages avec plaisir (sans parler des romans sortis des étagères familiales chez mes parents et grands-parents quand j'étais petite/ado). Comme dit plus haut, j'emprunte rarement en biblio/médiathèque (même si je suis abonnée à celles de ma ville mais je lis très mal sous "pression" temporelle donc j'ai assez vite abandonné l'espoir de lire ce que j'empruntais dans les temps) J'a(va)i(s) accès à une boîte à livres au bureau mais à part quelques rares bonnes surprises, j'avoue ne pas y trouver mon compte en termes d'ouvrages intéressants Je lis également un peu en ligne et sur liseuse mais je n'ai jamais trop réussi à m'y habituer (même si j'en vois tout à fait les nombreux avantages) et je préfère les livres papier. Et j'empruntais moi aussi beaucoup de livres au bibliobus de ma ville étant gamine, mais il ne passait (devant l'école) qu'une fois toutes les 2 semaines si je me souviens bien. Suis-je une grande lectrice ?J'aimerais répondre oui (et je suis sans doute un peu au-dessus de la moyenne nationale) mes beaucoup moins qu'avant depuis plusieurs années à cause du boulot/fatigue/déplacements personnels et professionnels et cela me désole _________________ Dessin de Jaimie Withbraid |
| | | Tatiana A view from the past
Nombre de messages : 14359 Age : 39 Localisation : Quelque part dans l'Angleterre du XIXe... Date d'inscription : 26/02/2010
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Jeu 12 Nov 2020 - 18:21 | |
| Merci d'avoir partagé cet article intéressant. Concernant les mesures en vigueur actuellement, je reconnais me désoler de la fermeture des librairies tout en reconnaissant aussi qu'on ne peut pas les considérer comme des commerces strictement essentiels, à moins d'élargir la définition. Les livres sont essentiels à un nombre donné, et donc réduit, de personnes, car nombreux sont ceux qui ne lisent pas/n'aiment pas lire et le vivent très bien . Et de m'inquiéter aussi sur l'avenir du secteur culturel frappé de plein fouet par la crise en cours. Quant à associer lecture et aisance matérielle, je ne pense pas qu'on puisse procéder de manière systématique même si on est effectivement favorisé ou au contraire défavorisé en fonction de son lieu d'habitation. Parmi les grands lecteurs figurent des gens ayant fait des études, qui ont un accès facile aux livres, mais je reste aussi persuadée que les bibliothèques et médiathèques permettent un accès très large et très facile à la lecture dont profite heureusement beaucoup de monde. La bibliothèque municipale que je fréquente (la plus importante d'un réseau fourni) applique deux tarifs d'abonnement en fonction d'un seuil fixé à partir des revenus, ce qui entourage même les familles avec de petits budgets à s'y inscrire. En réponse à ce sympathique questionnaire : Combien de librairies dans ma ville ?J'en connais au moins trois, dont une que je fréquente. Je vais toujours dans la même depuis mes années d'étude, à laquelle je reste fidèle . Y vais-je régulièrement/souvent ?Au moins une fois par mois. Pour quelles raisons ?Pour y flâner, sans forcément des projets d'achats mais pour guetter les sorties, et pour des cadeaux. Est-ce que j'achète des livres ?Plus systématiquement, alors qu'il y a quelques années je ne pouvais pas repartir les mains vides. Est-ce que je deviendrais disciplinée avec l'âge ? Pourquoi ?Pendant longtemps j'ai préféré lire mes propres livres plutôt que d'avoir recours à la bibliothèque. J'allais en médiathèque pour emprunter des DVD. Depuis quelques années j'emprunte plus volontiers des livres en bibliothèque. J'ai par exemple la chance d'avoir une bibliothèque anglophone (privée) avec une belle collection à proximité de chez moi. Alors quels sont mes moyens d'accès à la lecture ?La librairie et les achats en ligne pour les livres en VO avant tout, mais aussi les deux bibliothèques où je suis inscrite. Et, depuis un an environ, j'écoute au moins un livre audio par mois grâce à un abonnement. C'est un support découvert récemment et que j'apprécie ( même si je regrette l'affiliation de la société à laquelle je suis abonnée Audible pour ne pas la nommer). De plus, depuis quelques années les livres que j'achète sont très souvent en anglais et j'ai donc tendance, lorsque je ne peux pas me rendre à Paris où sont situées deux librairies anglophones/avec un rayon fourni de livres en anglais que j'aime beaucoup, à commander régulièrement (une fois par mois en général) des livres en VO en ligne, mais pas chez le géant au nom si connu. Suis-je une grande lectrice ?Oui, et je lis de plus en plus (autour de 50-60 livres par an ces dernières années). _________________ |
| | | Uly Ready for a strike!
Nombre de messages : 968 Date d'inscription : 19/04/2016
| Sujet: Re: J'aime ma librairie : réalité ou fantasme ? Ven 13 Nov 2020 - 12:25 | |
| Merci pour toutes vos analyses toutes très intéressantes et qui témoignent de la diversité de nos rapports à la lecture en général, aux livres "papier" (on se doit de préciser désormais ) et aux moyens d'y accéder (neufs, d'occasion, achats, emprunts ) J'ai été particulièrement intéressée par celle de misshoneychurch que je partage complètement et qui, de mon point de vue, est ce que veut dénoncer l'article de Slate - misshoneychurch a écrit:
Je lis, je travaille à ma façon dans le monde du livre, donc cet élan en faveur des librairies m'a semblé formidable dans un premier temps. Puis, j'ai réalisé qu'on parlait de librairies et pas de médiathèques, ce qui montre qu'il y a un lobby derrière cette revendication, et surtout que mes besoins ne sont pas ceux de tout le monde. Je suis terrifiée par les conséquences de la crise actuelle sur le secteur culturel. Je suis convaincue que c'est ce qui nous permet de ne pas être des êtres qui se contentent de manger, dormir et travailler. Sauf que, nous ne sommes pas si nombreux à bénéficier des équipements culturels en fin de compte. Je dois aussi reconnaître que je connais des gens qui ne lisent pas du tout et dont les réflexions sont plus poussées que les miennes. A croire qu'on peut se cultiver de plein de manières différentes, et dans ce cas ma manière n'est pas plus importante que celle des autres.
Je trouve Ertzscheid assez mesuré pour ma part. Il parle de bourgeois au sens sociologique du terme, à la Bourdieu, ce n'est pas du mépris. D'ailleurs, il en fait partie. Si je regarde mes pratiques : je lis, je cours, je vais au restaurant, je voyage beaucoup, je fais mes cours à la Biocoop, chez le boucher, le fromager, à Picard. J'ai fait de longues études. Donc oui, je suis bourgeoise.
C'est en fait ce que je voulais dire en écrivant que l'achat de livres neufs est un luxe pour beaucoup. De ce fait la demande de réouverture des librairies, relayée par media et "elite intellectuelle" est, à mon sens, une demande de "privilégiés". J'ai lu hier une demande similaire ("A plea for books being classified as essential items " ) dans un grand quotidien Britannique sauf que la demande de réouverture était élargie aux bibliothèques... ce qui de mon point de vue fait une grande différence. Oui, le livre peut être considéré comme un bien essentiel mais à condition qu'une majorité de personnes puissent y accéder ( citadins, ruraux, personnes à l'aise financièrement ou... pas... ) Edit: je n'avais pas vu le lien vers l'article complet de M.Ertzshed : https://www.affordance.info/mon_weblog/2020/11/du-jogging-et-des-livres-les-confinements-de-maslow.htmlJe n'ai pas encore eu le temps de le lire en details mais voici la suite du passage précédemment cité : - Citation :
Entendons-nous. Les classes populaires lisent aussi, elles vont aussi au restaurant et elles courent aussi. Bien sûr. Mais la sociologie des luttes est aussi déterministe que les faits en rendant compte sont têtus. Ces luttes pour la librairie, le jogging et le restaurant sont avant tout des luttes bourgeoises. Les autres mettent des pulls pour ne pas augmenter le chauffage cet hiver et tentent de faire des courses alimentaires (vraiment) essentielles en grandes surfaces à la fin de leur journée de travail non confinée.
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