Hamaguchi Ryusuke - Drive my car et autres films

je voudrais présenter un cinéaste japonais dont on parle beaucoup en ce moment, mais qui n'est pas un inconnu depuis ses débuts très vite remarqués (j'ai pioché dans Wikipedia pour ce qui est de la chronologie)



Hamaguchi Ryusuke l’intelligence intuitive du cœur.
Ryūsuke Hamaguchi nait le 16 décembre 1978 dans la préfecture de Kanagawa. Pendant ses études à la faculté de lettres de l'Université de Tokyo, il participe au club cinéma3 et réalise un premier long métrage tourné en 8 mm; Like nothing happens (何食わぬ顔, Nani kuwanu kao?, 2003) dont il existe deux versions.
Synopsis
A la mort d’un jeune homme, son frère et quelques amis vont s’efforcer de terminer le film qu’il avait commencé.

Après avoir obtenu son diplôme, il travaille pendant trois ans comme assistant à la réalisation de films et de programmes de télévision puis entre à l'Université des arts de Tokyo en 2006, Kiyoshi Kurosawa est l'un de ses professeurs. En 2008, Passion, son film de fin d'études est présenté en compétition lors de la 9e édition du Tokyo Filmex6,7 et dans la section « meilleur nouveau réalisateur » du festival international du film de Saint-Sébastien.
Synopsis :
Un jeune couple annonce son mariage lors d’un dîner entre amis. Les réactions de chacun vont révéler des failles sentimentales jusque-là inexprimées au sein du groupe.


De 2011 à 2013, il coréalise avec KÔ Sakaï une trilogie documentaire, composée de The Sound of Waves (なみのおと, Nami no oto?, 2011),

Voices from the Waves : Kesennuma (なみのこえ 気仙沼, Nami no koe : Kesenuma?, 2013) et Voices from the Waves : Shinchimachi (なみのこえ 新地町, Nami no koe : Shinchimachi?, 2013),

dans laquelle il donne la paroles à des survivants et des témoins du tsunami qui a fait suite au séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku.
(j'aimerais vraiment trouver ces documentaires, mais ça paraît tout à fait impossible ! !)

Son film Senses (ハッピーアワー, Happī Awā?, 2015) aussi connu sous le titre Happy Hour, d'une durée de 5 heures et 17 minutes et tourné à Kobe. Le film est tourné avec des acteurs non professionnels alors que Ryūsuke Hamaguchi est artiste résident au Design and Creative Center Kobe . Le film obtient de nombreux prix internationaux dont le prix d'interprétation féminine attribué conjointement à Sachie Tanaka, Hazuki Kikuchi, Maiko Mihara et Rira Kawamura au festival international du film de Locarno, la Montgolfière d'argent et le prix du public au Festival des trois continents 2015.
Synopsis :
A Kobe, quatre femmes sont devenues amies au fil des années et se retrouvent régulièrement. L'une d'entre elles, Jun, est confrontée au divorce et doit composer avec les réactions de son entourage. Mais les autres amies ne sont pas non plus heureuses dans leur vie professionnelle ou privée et la situation de Jun entre alors en résonance avec chacune d'elles. Chacune doit alors trouver un chemin plus proche de son ressenti, de ses émotions, de ses sens.

En 2018, Asako I & II (寝ても覚めても, Netemo sametemo), basé sur un roman de Tomoka Shibasaki, est présenté en compétition au festival de Cannes.
Synopsis :
La jeune Asako, étudiante à Osaka, est éperdument éprise de Baku, un jeune homme très beau mais fantasque et imprévisible. Un jour, ce dernier disparaît, laissant Asako désespérée. Fuyant Osaka, la jeune femme part s'installer à Tokyo. Deux ans plus tard, Asako tombe par hasard sur un jeune homme qui ressemble trait pour trait à Baku...

(j'ai particulièrement aimé ce film, avec la problématique du double, de l'amour de l'objet ou de son image...)



Du 5 septembre au 16 novembre 2019 la Maison de la culture du Japon à Paris a présenté « Ryūsuke Hamaguchi, enregistrer l'intime », la première grande rétrospective européenne de l’œuvre du cinéaste, et la plus complète hors du Japon. À cette occasion est sorti le premier livre en langue française à lui être consacré.
Aux côtés de Katsuya Tomita et Kōji Fukada, Ryūsuke Hamaguchi incarne une nouvelle génération de cinéastes japonais.(ils ont oublié mon Kore-eda chéri !   ) Adepte d'un réalisme dépouillé doublé d'un peintre méticuleux du tumulte des sentiments, il s'est imposé comme l'un des réalisateurs japonais les plus importants de ces dernières années.



J’ai adoré, non, ce n’est pas le mot juste, car il implique un effet de fulgurance, et là ce n’est pas le cas, c’est plutôt un sentiment d’être captivée.  C’est ça, un ravissement au sens littéral, qui nous sort de nous même pendant plus de trois heures sans que je m’y sois jamais ennuyée (influence de certains dramas peut-être, quand pendant 16 heures on est happé dans la vie de personnages « ordinaires » )

Le personnage principal Yusuke Fukaku est acteur, metteur en scène et il doit aller à Hiroshima monter « Oncle Vania » de Tchékov. Là on lui dit qu’il doit avoir un chauffeur. C’est une jeune fille, presque invisible par sa discrétion et sa conduite silencieuse.

3 heures pour ça ??? Ah mais non !!
Il y a beaucoup beaucoup plus que ce bout de résumé dans ce film !  Et d’abord il y a Tchékov, dont le texte est présent tout au long du film, épouse au plus près le film, s’entrelace sans cesse avec les réflexions de F. devient même ses propres pensées.
On  dit ce film lent, mais non, il y a des ellipses là où il faut, des raccourcis nécessaires, mais les séquences font sentir une vraie durée, celle de la vie. Il n’y a rien d’anecdotique, pas d’intrigue à dénouement, mais pourtant on a vraiment envie de savoir ce qui se passe dans la tête de F. Il est impossible que sa sérénité ne cache pas des tourbillons souterrains de peur, de colère, de jalousie… Quand, comment cela va-t-il s’ouvrir ? et cela va-t-il s’ouvrir ? C’est à cette libération que nous conduit le film, à travers la mise en scène de « Oncle Vania »
Obligé de reprendre le rôle titre, obligé de dire ce texte qui exprime à voix haute ce à quoi il se refuse, F. va aboutir à un prise de conscience, aidé par celle parallèle de la jeune conductrice.

Le réalisateur nous surprend, la réaction de F. quand il découvre une situation inattendue : on attend la colère, la surprise, mais non c’est l’effacement et le silence. L’attitude de la jeune conductrice : F. complimente sa conduite, elle écoute se lève et tombe à genou… mais un léger mouvement de caméra la montre en fait en train de caresser le chien, et ces quelques secondes sont une rupture d’atmosphère, qui passe de la gravité cérémonieuse à une familiarité pleine de gaité, qu’on n’attendait pas. Ce film nous désarçonne car il n’entre pas dans les schémas attendus d’un scénario de ce genre.
Tout est ordinaire et en même temps hors norme : F. monte une pièce, rien d’étonnant, mais… il choisit des acteurs internationaux jouant chacun dans leur langue, les spectateurs auront un  sur-titrage anglais et japonais…
Voir ces acteurs ne parlant pas la langue du partenaire s’entraîner puis jouer et créer une œuvre parfaite comme un puzzle aux pièces apparemment discordantes est passionnant, intrigant et enthousiasmant par le message d’universalisme de l’art que cela transmet, d’autant plus que la dernière scène est assurée en langue des signes par une actrice muette…  La salve d’applaudissement qui monte d’un public à peine évoqué dans l’ombre donne envie d’en faire autant. J'ai surtout aimé le scènes de lecture de la pièce, où les acteurs signalent la fin de leur réplique par un coup sur la table...
La jeune conductrice

Spoiler:

est aussi amenée à libérer son cœur, dans un paysage gris de neige et de froid.
Et là aussi j’applaudis : c’est le Japon urbain, des tours et des autoroutes que nous montre Hamaguchi. Pas le moindre torii ou cerisier en fleur, pas l’ombre d’une carte postale, le film est profondément ancré dans le Japon urbanisé, image de surpeuplement,  la nature est effacée sous le bitume, absente des images des longues heures de voitures, avec seulement le bruit de la voiture, qui, juste quand il devient insupportable, cesse brutalement dans le profond silence d’un paysage de neige. Et quelle joie qu'il n'y ait pas l'obligation de boucher tous les silences par de la musique !  
On retrouve aussi les thèmes des autres films de Hamaguchi : la conclusion rappelle celle de Asako 1 et 2, dans Senses, on est aussi dans le cadre d’une troupe de théâtre, dans Passion, c’est l’observation minutieuse de couples qui se créent, ou se défont…
Hamaguchi filme comme on écrit des romans, dans la longueurs, ça ne m’étonne pas qu’il ait choisi Tchékov, parce que ses films me font penser  aux grands romans russes du XIXè par sa densité.
Les acteurs sont parfaits, particulièrement Hidetoshi Nishijima que j’avais repéré dans les excellents dramas « Strawberry night » et « Crisis: Special Security Squad », ou le film « la maison de Himilko » et le bizarre et fascinant film de Takeshi Kitano « Dolls ». Son regard d’épagneul triste colle parfaitement au personnage ! Son interprétation colle à la réalité, une maîtrise parfaite de sincérité et d’émotion sous-jacente.
Masaki Okada (le gentil Sekime de Hana Kimi) ainsi que Reika Kirishima (« Norvégien wood » et « strawberry night »)et Toko Miura lui donnent parfaitement la réplique.

A relire la nouvelle de Murakami, on retrouve bien la trame du scénario, mais la différence fondamentale c’est l’inclusion du texte de  Tchékov dans l’histoire qui lui donne une puissance, un écho et une émotion bien plus forte que le texte de Murakami, qui, comme souvent chez lui, reste très distancié et froid. A la fin du film j’avais le sentiment d’avoir vécu avec les personnages, pas après la lecture de la nouvelle !

Clinchamps, une présentation brillante et très captivante! J'aime beaucoup les descriptions que tu donnes à la fois de la personne et de ses œuvres. Comment résister? J'espère pouvoir découvrir rapidement, au moins un des films que tu cites. Je pense spontanément à Senses et Drive my car.

Merci Ysabelle ! Je te conseille quand même de commencer soit par Passion, soit par Asako 1et 2 d'une durée plus habituelle!

Une belle présentation très enthousiaste d'un réalisateur que je ne connais que de nom 

Merci pour cette présentation Clinchamps !
J'ai acheté un coffret de ses dvd l'année dernière et ai vu Asako I&II, Senses et Passion.
Il faudrait que je retrouve mes avis, j'avais bien aimé !

Je suis intéressée par son nouveau film, je le verrai à sa sortie en dvd (c'est compliqué d'aller au cinéma en ce moment pour moi donc pour 3h de film, n'en parlons pas^^)

Edit : à priori je n'avais pas posté d'avis à l'époque

Je les ai vus aussi, et moi aussi je croyais avoir posté des avis, mais je ne les retrouve pas, donc mes avis sont restés dans ma tête, comme aurait dit Ekat !

J'ai vu Senses, Asako, Passion et Drive my car.

J'ai retrouvé mon avis sur Senses :

Citation :

J'ai aussi vu Senses (1&2), présenté comme une série diffusé au cinéma. On y suit 4 amies dont l'amitié va être mise à mal par les révélations de l'une d'entre elles. L'histoire se déroule sur 5 épisodes, chacun nommé selon un sens, et sort en 3 "parties" sur 3 semaines. J'ai donc vu le début et j'ai beaucoup aimé. Si le début et un peu long à démarrer, le film se veut une plongée dans l'intimité de ses femmes et on finit par se laisser happer par l'histoire. J'ai hâte de voir la suite.

Citation :

De mon coté, j'ai vu Senses 3 et 4, que j'ai vraiment beaucoup aimé, on est maintenant bien dans l'histoire et j'ai hâte de découvrir la suite

Citation :

J'ai vu Senses 5 samedi, je peux donc venir donner mon avis sur cette mini série cinématographique.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire qui suit 4 femmes dont l'amitié va être ébranlée par la décision de l'une d'entre elles. Le début est un brin longuet, mais on prend le temps de connaitre chacune d'entre elles. Les évènements racontés sont assez anodins, mais captivent. On s'attache aux personnages, tant aux amies, qu'à leur entourage. Quant à la fin, elle nous rattrape trop vite, tant on aurait aimé continuer à suivre les protagonistes, et ce d'autant plus qu'on nous laisse avec beaucoup de questions en suspens... Un vrai coup de cœur

Et celui sur Passion

Citation :

Je suis allée voir Passion de Ryusuke Hamaguchi, réalisateur de Senses et d'Asabo I&II, que j'ai énormément aimé.

Il s'agit d'un film de 2008 réalisé dans le cadre d'un travail de fin d'étude du réalisateur. Le film n'est donc pas exempt de défauts et met un peu de temps à démarrer, pourtant, difficile de le lâcher. Les personnages sont attachants et nous dévoilent leurs failles les uns après les autres. Il n'y a pas vraiment d'action dans le film, juste des personnages qui échangent, déclarent leur amour (ou leur haine) aux autres, notamment à travers un jeu de la vérité qui ne se finit pas vraiment comme prévu, mais surtout cherchent sa place dans le groupe d'amis.

Un film à découvrir.

Pour Drive my car, vu il y a quelques jours. C'est un film à l'histoire anodine, mais qui laisse une empreinte durable en nous. Je n'ai pas grand chose à rajouter à l'avis de Clinchamps, très complet et qui reflète parfaitement mes sentiments vis-à-vis de ce film. J'ai passé un excellent moment.

Merci de ton retour ludi !! Si tu as l'occasion de voir Asako 1 et 2, je te le conseille vraiment !!
Je suis heureuse que tu aies partagé mon ressenti sur ce film que j'ai vraiment profondément aimé !

Je l'ai vu, c'est juste que je n'ai visiblement pas posté mon avis à l'époque...

Je l'avais beaucoup aimé, j'avais aimé cette histoire de double. Je l'ai même en DVD

ludi33 a écrit:

Je l'ai vu, c'est juste que je n'ai visiblement pas posté mon avis à l'époque...

Je l'avais beaucoup aimé, j'avais aimé cette histoire de double. Je l'ai même en DVD

Merci pour cette très belle présentation, Clinchamps ! De ce réalisateur, j'ai seulement vu Drive my Car dont je partage mon (court) avis :

Citation :

Drive my car : un film japonais de 3h par le réalisateur de Senses et Asako. Si la première partie ne m’a pas plu, j’ai ensuite apprécié le film malgré son rythme lent. Les trois personnages principaux sont intéressants, par leur complexité mais aussi par leurs faiblesses. La notion de deuil est omniprésente et permet d’aboutir à une fin ouverte mais pleine d’espoir.

Je viens seulement de découvrir ce topic, je croyais que Clinchamps n'avait pas écrit d'avis détaillé sur Drive my car. Je reposte donc ici mon avis, qui était tout seul perdu dans le topic de Murakami.

Annwvyn a écrit:

Je reviens du cinéma et de voir Drive my car, adapté de Murakami, réalisé par Hamaguchi Ryusuke, avec notamment Nishijima Hidetoshi.

Je ne pense pas que le film mérite le déluge de critiques dithyrambiques dont il a fait l'objet. Personnellement, je l'ai beaucoup aimé. J'ai très clairement ressenti beaucoup d'enthousiasme à plusieurs moments. Mais je trouve qu'il y a tout de même de vrais défauts, à commencer par la longueur (3 heures !) qui ne semblait pas nécessaire, mais aussi les scènes de théâtre (que je n'ai trouvées ni bien mises en scène, ni bien filmées, ni bien jouées), et quelques scènes de la fin qui me la font trouver un peu gauche ou "too much".

Il reste que j'ai passé un bon moment. J'ai eu le sentiment d'une longue balade au Japon, et de me laisser bercer par des sensations (les mots japonais si agréables, la luminosité des routes la nuit, quelques morceaux classiques...), comme si le temps de ma vie s'était un instant suspendu.   Le film m'a semblé éminemment japonais, balade dans le pays, mais aussi dans la mentalité japonaise, avec ses personnages incapables de communiquer, incapables surtout d'affronter les conflits et d'exprimer des sentiments et des vides personnels. Je n'ai pas ressenti pour eux d'empathie particulière, mais je me suis laissée dériver, j'ai aimé les échanges de regards entre les personnages, et la place accordée au silence (bien que l'absence récurrente de musique soit quand même à mes yeux un petit signe de "film snob").

Japonais donc, mais avec un joli message plus universel, sur le théâtre comme moyen de retisser des liens. La pièce de théâtre au cœur du film (Oncle Vania de Tchekhov) est jouée par des acteurs dans leurs langues d'origine (Coréen, Mandarin, Japonais et langue des signes coréennes). Ca m'a plu d'entendre toutes ces langues pour porter un texte universel (et d'un auteur que j'apprécie énormément).

Ceci étant, le parallèle avec Tchekhov n'est pas ce qui m'a paru le mieux raconté dans le film. Certes, Tchekhov les aide à poser des mots sur leurs propres vies, mais peut-être n'est ce pas assez subtil ? J'aime infiniment Tchekhov pour sa grâce, la douleur que ses personnages expriment à fleur de peau. Je n'ai pas ressenti avec les personnages de Drive my car la même "décharge émotionnelle" ou la même grâce, alors que je crois que c'était attendu (quand on voit à quel contrôle ils s'étaient respectivement soumis). C'est sans doute pour ça que j'ai été un peu déçue par la fin, comme si elle n'avait pas été à la hauteur du reste.

Mon bilan est positif, ce film m'a apporté une respiration, dans le sens où ses personnages, pourtant repliés sur eux-mêmes, dans de sombres boucles, passent un temps fou très ancrés dans le réel ("je prends la voiture, je conduis, j'écoute un texte, je regarde la route", tout ceci est très sensoriel). Mais j'étais avec d'autres lambtoniennes, qui n'ont pas trouvé ça aussi bien que moi (euphémisme ). Le film a pu être jugé snob et prétentieux, ce que je perçois tout à fait et que j'aurais probablement pensé si le film avait été Français ! Donc j'invite chacun à aller se faire son propre avis...

Je viens de voir Drive my car, que j'avais raté lors de sa sortie l'été dernier. J'ai trouvé le film très beau et comme vous, j'ai aimé voir ces lieux du Japon qu'on voit moins souvent, des villes finalement assez banales et grises à la campagne, belle (la mer et l'île où est logé Fukaku) mais parfois aussi morne voire abandonnée.

Spoiler:

Le rythme du film m'a surprise, pas tant pour le temps que prennent ses scènes (qui est assez agréable), mais dans sa construction.

Spoiler:

Je ne m'attendais pas à une première partie aussi longue, mais elle m'a beaucoup plu. Elle installe bien le personnage principal et nous permet de mieux comprendre les sentiments que peut éprouver Fukaku pendant le reste du film. Pourtant, le scénario est dès le départ assez basique, voire cliché (il y a des scènes qui auraient pu être complètement ratées,

Spoiler:

mais la manière dont Fukaku réagit à la situation est intéressante et intrigue.
Le rapport au théâtre aurait pu aussi être très maladroit ou lourd, et je n'ai pas été convaincue par tout de ce point de vue là, mais il est vrai que le mélange des langues ou encore l'actrice muette ajoutent quelque chose de vraiment intéressant, et j'ai fini par vraiment accrocher à cette petite troupe de théâtre.
Le personnage de la conductrice, qui m'intriguait beaucoup, a finalement été l'endroit du film où je me suis sentie le plus à distance.

Spoiler:

Quant au jeu pour ce personnage, assez mono-expressif mais que je trouvais justement intéressant pour ça au début (et qui donne envie d'en savoir plus sur cette mystérieuse jeune femme), a fini par me lasser.  
Je suis assez d'accord avec toi Annwvyn sur la perception du film (et sur d'autres du même genre), et je n'ai aucun doute que le même film version "français" m'aurait paru beaucoup plus pompeux et prétentieux... Mais je sors cela dit de Drive my car avec un sentiment plutôt positif.  

De Hamaguchi Ryusuke, j'avais vu Senses (mais il y a très longtemps, dans un festival où le film s'appelait encore Hours et où Hamaguchi était encore un inconnu.. Et le film allait mettre 2 ou 3 ans à trouver un distributeur en France ), que j'avais bien aimé mais sans plus, et qu'il faudrait que je revois un jour car j'étais très jeune, et je suis sûre que ces portraits de femmes me toucheront plus qu'ils ne m'avaient interpellés à 19-20 ans. J'avais également vu Asako I & II à sa sortie et j'avais beaucoup aimé. Et j'ai très envie de voir Passion !

Merci pour ton retour, Tsundoku ! J'ai pensé exactement comme toi pour

Spoiler:

D'ailleurs on est constamment au bord de la chute dans l'ordinaire et le cliché mais Hammaguchi a le talent de ne jamais y tomber et cela donne un ton de véracité dans la quotidienneté que j'aime beaucoup, car le sens profond coule sous cette surface de trivialité.
Je me suis offert le DVD, mais je ne l'ai pas encore revu, et je suis bien contente de l'avoir découvert au cinéma ! Dans mon salon sur un petit écran, je ne suis pas sûre que je m'y serais autant plongée !

Merci pour ce beau retour, Tsundoku ! Drive my Car était une belle expérience de cinéma, même si la première partie m'a moins convaincue que la seconde !
J'ai vu que le nouveau film de Hamaguchi Ryusuke sortait Mercredi ! Tu comptes aller le voir, Clinchamps ?

Si je peux trouver quelqu'un qui me conduise, parce que ce sera en VO donc le soir et je ne conduis plus la nuit ! Autrement, bien sûr que j'irai !

J'ai vu Contes du hasard et autres fantaisies en avant première hier soir et j'ai beaucoup aimé !

La construction du film va à l'encontre de ce qu'à toujours fait Hamaguchi Ryusuke dans ces films précédents. Il réussit ici à proposer trois histoires en 2 heures. Chaque histoire (Magie ?, La Porte ouverte et Encore une fois) fait intervenir le hasard à un moment ou un autre. On a donc trois moyens métrages accolés sans rapport autre que cette intervention du hasard sur la vie des protagonistes.

Je ne vous parlerai pas des histoires parce que sur des formats aussi courts, on tombe rapidement dans le spoiler et franchement, ce serait dommage. Pour les personnages, j'ai trouvé l'attitude de certains un peu malsaine, mais les intrigues tournent finalement vers la mélancolie. Les trois parties sont très différentes et je pourrais difficilement choisir ma préférée et malgré l'absence de lien entre elles, je trouve l'ensemble très cohérent.

Même si Drive my car reste mon film préféré du cinéaste, j'ai beaucoup aimé cet opus.

J'ai aussi vu qu'il avait prévu 7 histoires au total, donc j'ai vraiment hâte de découvrir les autres.

Merci de ton commentaire, ludi, justement je me demandais ce que serait ce film ! Je suis ravie de voir que tu l'as aimé ! J'espère que je pourrai le voir, j'aime tellement ce réalisateur !

J'espère que tu pourras le voir

Ah et bien voilà ! Je ne savais non plus de quoi traitait ce film, donc merci pour ce compte-rendu, Ludi !

J'ai enfin vu Drive my car il y a quelques jours et j'ai globalement bien aimé, même si le film est un peu longuet...
Vu sa durée d'ailleurs, je l'ai regardé en 2 fois et c'est dommage, ça fait perdre la dynamique. J'ai beaucoup aimé la première partie (en fait tout le début avant le générique d'ouverture, qui correspond si je comprends bien au début de la nouvelle), un peu moins la suite. En fait les passages autour des répétitions de la pièce etc .. m'ont moins passionné.
J'étais très contente de revoir l'acteur principal que j'avais beaucoup aimé dans le drama Strawberry nights il y a bien longtemps maintenant
Le reste du casting est très bien aussi.
Bref, je suis bien contente d'avoir enfin vu ce film, même s'il ne me laissera pas un souvenir impérissable