Elizabeth Von Arnim

Lucy qui risque de passer une vie malheureuse, et peut être courte si elle suit l'exemple de Vera, car au moment où elle perd son père ( c'est lourd comme phrase ça) elle succombe aux charmes (???? ) de Wemyss (sans doute par recherche d'une nouvelle figure paternelle). Le personnage de Wemyss est absolument atroce : possessif et égoïste, bref je l'ai trouvé répugnant Et sa gestion de sa bibliothèque doit également être pour quelque chose dans mon aversion pour le personnage

En revanche, j'ai complètement marché avec l'héroïne vis à vis de Wemyss au début, c'est au cours de la lune de miel et surtout après que j'ai compris sa vraie nature. Pauvre Vera
Et pauvre Lucy, c'est horrible ce qui l'attend...

Je n'ai pas du tout aimer wemyss dès le départ, au moment de sa rencontre avec Lucy. La pauvre a perdu son père depuis à peine 3 heures mais lui débarque et 's'approprie" la jeune fille non pas pour la consoler elle mais pour se consoler lui. Et encore pas de la perte de sa femme mais des insinuations concernant son éventuel suicide. Il agit dès le départ non pas par compassion pour elle mais dans un but égoïste. Et je crois que si elle tombe dans le panneau, c'est qu'elle venait de perdre une figure paternelle forte et qu'elle en avait besoin d'une en remplacement d'urgences. J'ai du mal à voir de l'amour que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Mais une sorte de dépendance.

En fait, j'ai cru qu'il était vraiment affecté par la mort de sa femme, ce n'est qu'après coup que j'ai réellement compris qu'il était égoïstement furieux que cette mort le prive de la ville. Et c'est évident qu'il n'y a pas d'amour entre eux, surtout de son côté à lui.

(qui prend toute sa noirceur au fil de la découverte du vrai visage de Wemyss)

J'ai été un peu déroutée par la facilité avec laquelle Lucy se laisse prendre au piège mais je dois bien admettre que c'est finement observé, sa jeunesse et le deuil la rendent vulnérable et le cher Everard sait mener sa barque. Ce monstre d'égoïsme n'a même pas mauvaise conscience, je pense que cela fait sa force, il ne joue pas vraiment un rôle et, de ce fait, est plus difficile à démasquer. Est-ce parce que je me suis retrouvée dans ses doutes? En tout cas j'ai adoré le personnage de Miss Entwhistle, qui sentait bien qu'il y avait anguille sous roche mais se sentait coupable de malveillance en ayant cette idée. La présence de ce tiers est pour beaucoup dans la force du roman, je pense, cela met une certaine distance mais augmente encore le réalisme. C'est un peu la même chose pour les domestiques, qui se soumettent mais n'en pensent pas moins.

Une histoire qui fait froid dans le dos, justement parce qu'on a l'impression qu'elle arrive plus souvent qu'à son tour, même si de nos jours il est plus facile pour les victimes de s'en sortir. Replacé dans un contexte où les femmes avaient moins de chance d'échapper à de tels manipulateurs, ça vaut son pesant de frissons. Le roman est censé être à forte connotation autobiographique. Heureusement pour elle, Elizabeth von Arnim avait de meilleures armes que Lucy (plus de maturité et de courage, ainsi qu'une certaine indépendance financière) pour résister à son époux et se défaire de son emprise.

En revanche, je trouve ce livre encore très actuel. L'impossibilité pour une femme (ou un homme) de quitter quelqu'un qui la (le) maltraite ne s'explique malheureusement pas que de façon matérielle, et je pense que de toute façon ce sont certains milieux sociaux qui sont les plus touchés, et beaucoup de femmes en situation de précarité... Ce livre m'avait vraiment donné froid dans le dos, j'étais complètement tombée dans son jeu, et il m'avait fallu un moment avant de comprendre ce qui se passait. Surtout que j'avais Rebecca de Du Maurier en tête, donc pour moi Wemyss était une victime.

n'a pas été beaucoup plus heureux.

Le deuxième duc a mené une vie assez agitée, ayant même été jugé pour bigamie, car il avait épousée en deuxième noces une Américaine elle-même divorcée et dont le divorce n'avait pas été reconnu en Angleterre. C'est après un second divorce qu'il a épousé Elizabeth von Arnim, celle-ci ne devant pas être aussi innocente qu'une Lucy au sujet des frasques passées de son mari, j'imagine.

Il faut croire que Vera lui avait paru avoir donné une image suffisamment juste et cruelle de son frère. Bon, n'étant pas un saint lui-même, était-il le meilleur juge?

consommation.