- Gaelle B. Cavill a écrit:
- Je viens de le finir et même s'il est vrai qu'il est un peu léger, je me suis furieusement retrouvée en Emilie. Elle rêve de romance, de prince charmant et de Darcy mais de son voyage en Angleterre, elle ne retiendra qu'une chose : les fantasmes peuvent nous faire passer à côté d’une réalité bien plus belle encore.
Et oui ! S'il est bien d'avoir des rêves, il ne faut pas non plus perdre la réalité de vue, comme le prouve ce conte africain :
Il y avait un pauvre paysan qui peinait nuit et jour pour nourrir sa pauvre mère. Il n'avait rien au monde qu'elle et le jour où Dieu la rappela à lui, il décida d'aller lui demander les raisons de son malheur. Il avait entendu un vieux sage du village dire que Dieu se trouvait au sommet de la plus haute montagne, dans une grotte et il s'en alla dans cette direction. Son périple fût long et périlleux. En chemin, il rencontra un loup, squelettique et affamé, qui lui demanda :
- Où allez-vous mon bonhomme ?
- Je vais voir Dieu, pour lui demander pourquoi il me couvre de malheurs depuis ma naissance.
- Si vous le voyez, demandez lui aussi s'il vous plaît, pourquoi je na suis jamais rassasié, pourquoi il me faut sans cesse chasser de quoi me nourrir mais sans jamais éprouver aucune satisfaction.
- Je lui demanderai, répondit l'homme.
Il rencontra ensuite, une jeune fille, belle et douce, mais triste et solitaire :
- Où allez-vous mon bonhomme ?
- Je vais voir Dieu, pour lui demander pourquoi il me couvre de malheurs depuis ma naissance.
- Si vous le voyez, demandez lui aussi pourquoi, bien que belle, riche et jeune, je ne suis pas heureuse.
- Je lui demanderai, répondit l'homme.
Il rencontra ensuite un pommier, maigre et décharné :
- Où allez-vous mon bonhomme ?
- Je vais voir Dieu, pour lui demander pourquoi il me couvre de malheurs depuis ma naissance.
- Si vous le voyez, demandez lui aussi s'il vous plaît, pourquoi je ne puis croître beau et droit comme mes frères pommiers, pourquoi je ne porte aucun fruit, et pourquoi je reste petit et chétif.
- Je lui demanderai, répondit l'homme.
L'homme atteignit le haut de la montagne, trouva la grotte et vit Dieu. Il lui demanda les raisons de son malheur et Dieu lui dit "vas, retourne chez toi, je te donne ta chance, tu devra la saisir"
L'homme, tout joyeux posa alors les questions concernant le loup, la jeune fille et le pommier et obtient les réponses. Il volait presque sur le chemin du retour, heureux il chantait que Dieu lui avait donné sa chance et qu'il devait s'en retourner pour la saisir. Il retrouva le pommier :
- As-tu vu Dieu ? T'a-t-il répondu ?
- Oui, il m'a dit que ta croissance était stoppée par un trésor d'or et de pierres précieuses enfoui à tes racines. Déterres-le et tu pourra croître et porter des fruits.
- Déterres le trésor et prends-le lui dit le pommier, tu sera riche et je serai heureux !
- Non, répondit l'homme, je n'ai pas le temps, je dois retourner chez moi le plus vite possible pour saisir ma chance que Dieu m'a donnée !
Il retrouva la jeune fille :
- As-tu vu Dieu ? T'a-t-il répondu ?
- Oui, il m'a dit que la richesse et la beauté ne t'apporteraient pas le bonheur, que tu devais trouver un mari jeune et fort et qu'alors tu serais heureuse.
- Alors épouses-moi, dit la jeune fille, épouses-moi et soyons heureux ensemble !
- Non, répondit l'homme, je n'ai pas le temps, j'ai déjà refusé de déterrer le trésor du pommier, je dois retourner chez moi le plus vite possible pour saisir ma chance que Dieu m'a donnée !
Il retrouva le loup :
- As-tu vu Dieu ? T'a-t-il répondu ?
- Oui, il m'a dit que seule ta stupidité était responsable de ton malheur, que tu devais dévorer un être encore plus stupide que toi et qu'alors tu serais satisfait.
- Alors que puis-je faire ? dit le loup, qu'est-ce qui peut être plus bête qu'un loup ? Toi, tu es un homme, aides-moi et je saurai te prouver ma reconnaissance !
- Non, répondit l'homme, je n'ai pas le temps, j'ai déjà refusé de déterrer le trésor du pommier, d'épouser la jeune fille belle et riche, je dois retourner chez moi le plus vite possible pour saisir ma chance que Dieu m'a donnée !
- Bien, dit le loup, alors je ne vois qui pourrait être plus idiot que toi !
Et il le dévora.
quel imbécile !