North and South, juste le livre

Avant de m'inscrire ici, je n'avais jamais entendu parler d'Elizabeth Gaskell. Mais, remarquant un sous-forum dédié, un nombre important de bannière Nord et Sud (ou Richard Armitage ), et le nombre incalculable de messages faisant vivre la partie Nord et Sud, je n'avais que d'autre choix que d'acheter ce livre (ou en l'occurrence, me le faire offrir pour mon anniversaire) et de le lire.

Je n'attendais pas grand chose de ce roman : premièrement, parce que je ne savais pas du tout de quoi il parlait (vous voyez, comme je vous fait une confiance aveugle !), deuxièmement : parce que je n'ai encore jamais vu Richard Armitage à la télévision ou autre part que sur les kits de ce forum. C'est donc une âme pure et innocente qui a ouvert ce roman il n'y pas si longtemps.

Et bien, sachez que je vous remercie (enfin, à moitié, car maintenant je suis très triste de l'avoir fini, il n'y a plus de pages à lire). J'ai vraiment beaucoup beaucoup aimer lire ce livre !
Je crois qu'objectivement, deux points m'ont énervés : le premier fut le coup de foudre de John Thornton. Il était nécessaire (comment découvrir cet homme passionné, sinon ?), et certainement dû au maintien et à la force de caractère de Margaret, mais j'aurais bien aimé un amour plus construit, dû à la découverte de la personne, et non pas si instantanné (mais bon, s'il est foudroyé de cet amour, je m'y résigne, et je savoure ce qui en découle, parce que j'ai beaucoup aimé ce qui en découlait). Et le deuxième point, je l'ai oublié, mais je vous assure qu'il y en avait un qui m'a fait tiqué !

Ensuite, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses que j'ai apprécié.
Je pense qu'Elizabeth Gaskell était en avance sur son temps pour beaucoup de chose, notamment sur les rapports sociaux et le féminisme (qui se développe dans le livre notamment grâce à ces rapports sociaux, je crois). De fait, cela se retrouve dans les personnages (et c'est peut-être beaucoup plus parlant aujourd'hui).

Je ne ferais pas un parallèle entre Margaret et sa cousine Edith, ça serait beaucoup trop facile.
J'ai trouvé le personnage de Margaret très fort. Elle m'agaçait un petit peu, au début, avec son orgueil et sa fierté aristocratique, la faisant dédaigner les commerçants et les industriels (Ô, comme elle a été cruelle avec Mr.Thornton lors de sa demande en mariage. Mais je la pardonne, elle ne voulait certainement pas le blesser, elle est jeune et envolée, elle manque juste de tact). J'ai ensuite appris à aimer sa force de caractère, sa droiture, sa douceur, sa générosité, sa patience, son envie de se faire aimer (de sa mère, notamment) et son oublie de soi quant à il s'agit d'aider et de soutenir les autres (tant de qualité qui me font défaut, tss, tss). Je l'ai d'autant plus appréciée qu'elle a appris à revenir ses jugements, à regretter certains propos et à appris à mieux juger les autres. C'est une véritable évolution qu'elle a subit en venant vivre à Milton, non pas seulement à cause des pertes répétées de ceux qu'elle aimait [d'ailleurs, est-ce vraiment une bonne idée pour Thornton de l'épouser ? J'ai un peu peur du résultat dramatique que cela pourrait avoir], mais par son apprentissage de nouvelles conditions de vies, de ses discussions et de sa connaissance des autres.
Ses jugements ne sont plus aussi arrêté qu'avant, elle ouvre les yeux sur la réalité des choses (par exemple, c'est dangereux d'envoyer Thornton seul face à une foule enragée ). En somme, elle essaye de rester droite et juste, quoiqu'il advienne, tout en subissant un lourd apprentissage.

Toutes ces années passées à Milton (bon sang, deux-trois ans, ça passe vite !) lui ont appris à ne pas dépendre des autres, et à devenir indépendante, même si elle est une femme.

L'autre grand personnage à avoir évolué, c'est Mr. Thornton. Par certains côté (mise à part son point de vue premier sur le patronat, sur les gentlemans et sur la vie des gens du sud), il ressemble beaucoup à Margaret : très droit, sûr de lui, sévère, mais pourtant si fragile et si humain. Ah, les attentions secrètes qu'il porte à Margaret ! Ces discours passionnés ! Moi aussi, j'ai fondu devant le « Personne ne m'aime, personne ne se soucie de moi, sauf vous, maman. » et son amour constant, passionné mais retenu. Cette jalousie tapie, mais ne nuisant pas à sa bien-aimée.
Et quelle évolution dans son personnage aussi ! Heureusement que M.Higgins (vive lui) était là, sa franchise et sa droiture (il y a beaucoup de gens très droit dans ce roman, dis-donc) lui ont permis de voir que tout n'était pas si manichéen, entre patron et employé.
Thornton est un homme, avec toutes les couches et sous-couches que cela implique.

J'ai beaucoup aimer la dimension sociale, ces discours sur patronat, employés et grêve, tout ce côté avant-gardiste, moderne, actuel, mais aussi un peu désuet (le passage où Mr. Thornton s'exclame qu'il est inconcevable de penser à donner des horaires d'ouvertures et de dire aux clients quand est-ce qu'ils pouvaient acheter ). Toute cette toile de fond servait énormément à l'intrigue et à faire évoluer les personnages. Je ne pourrais pas rentrer dans le débat sur Dickens et sur Zola, je ne crois pas les avoir déjà lu (ouuuuuh). Quoiqu'il en soit, j'ai trouvé l'analyse fine, sans que cela soit trop pesant, donc ça m'a beaucoup plus.

Enfin, j'avoue que si j'ai pensé à un roman de Jane Austen, ce n'est pas à P&P mais à Persuasion. Non mais je sais, ils n'ont aucun rapport... Cela dit, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que, si à l'instar d'Anne et de Frederick, Margaret et John se comprenaient d'un regard, tout serait beaucoup plus simple. Car là, tout est incompréhension et, pire encore, ils interprètent terriblement mal les gestes de l'autre (et constamment !). Cela dit, ça ne les empêche pas d'apprendre à se connaître et à savoir ce que vaut l'autre.

J'ai lu la vingtaine de page de ce sujet, et je suis un peu déçue : j'ai cru comprendre que la fin de l'adaptation n'était pas du tout la même que celle du roman (un baiser ? Dans une gare ? Avec Henry Lennox à côté ? ). Mais je ne veux pas qu'elle change ! J'adore la fin du roman ! Je veux voir Margaret blottir sa tête contre le cou de John ! Et je veux le voir la serrer contre lui ! Et et et... zut quoi.
Bon, cela dit, il faut que je me prépare à voir l'adaptation (je suppose que les mouchoirs seront de rigueur, mon petit cœur est trop sensible, il pleure devant un rien) et à devenir une Richard Armitage Maniac.