Le Maître des Illusions, et autres titres de Donna Tartt

Dix ans que j'attend qu'elle se décide à enfin publié un nouveau livre! J'ai tellement aimé Le maître des illusions et Le petit copain, hâte de me mettre à cette lecture!

Mince, je viens de découvrir ce sujet !  
J'avais adoré son premier opus, un coup de foudre total et immédiat  ! Son deuxième livre avait été une cruelle déception pour moi , j'avais eu du mal à le finir ... Et voilà qu'un nouveau livre sort , sacré nouvelle (elle n'est pas très prolifique la dame   ), je vais me précipiter !

@ TimesNewRoman, lizl et Nephtis : l'émission La grande librairie de jeudi dernier le 09/01/14 était consacrée en partie à Donna Tartt ; elle y intervient la dernière (les 10 dernières minutes environ)

si vous voulez voir l'émission en replay, c'est ici jusqu'à ce soir je pense : http://www.france5.fr/emissions/la-grande-librairie
En ce qui me concerne je ne connaissais pas cette écrivaine, mais sa présentation m'a donné envie de lire son Chardonneret  

Merci beaucoup, Petit Faucon; c'était très intéressant!   

Ravie que tu y aies trouvé un intérêt.
A la suite de cette émission, j'ai lu tout ce que vous avez écrit sur Le maître des illusions en particulier, et ça m'a vraiment donné envie de mieux connaître cette auteure.

Nephtis, oui moi aussi j'ai adoré son premier, et moins le 2e, hâte de découvrir celui-ci aussi !!!!   

Joie des planchers qui grincent...

http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/fddd8146-c66f-11e3-8068-8a45b152d32b/De_Jane_Austen_à_Donna_Tartt

@ TimesNewRoman : je pense que l'article que tu as posté n 'est accessible qu'aux seuls abonnés ....

J'ai terminé le Chardonneret, mon premier livre de cette écrivaine que je ne connaissais que de nom.

On ne peut pas dire que j'ai aimé, pour diverses raisons, mais c'est un bon livre, bien écrit, avec une histoire qui vous reste en tête bien après l'avoir lu.

Il s'agit de Théo, 13 ans, qui est victime d'un attentat au musée à New York, au cours duquel sa mère meurt, et qui assiste aux derniers instants d'un vieil homme. Cet attentat a lieu dans la salle où était exposé le Chardonneret, tableau de Carel Fabritius de 1654, peintre hollandais éleve de Rembrandt mort lui-même lors de l'explosion de la poudrerie de Delft avec presque toute son oeuvre.
Tout le livre nous raconte donc comment Théo va essayer de se sortir du désespoir qui l'a atteint, et comment le tableau va représenter pour lui une raison de s'accrocher à la vie, et comment il va essayer de vaincre la terrible solitude qui s'est abattue sur lui après la mort de sa mère.
Il va rencontrer Boris, Hobie et Pippa qui lui tendront la main, et il va tenter de se sortir de la drogue qui l'aide à supporter son état de stress post traumatique et son angoisse existentielle.

Les 15 dernières pages sont particulièrement réussies, à mon sens.

Personnellement je n'ai pas aimé l'état second du aux drogues dans lequel Théo traverse la moitié du livre, et le coté vraiment sombre de ses aventures.
Mais ça reste très maitrisé, très bien amené, et je comprends le succès du livre.

Bonsoir,
Je viens de finir Le Maître des Illusions... Bon je vais sans doute spoiler pas mal donc pour ceux qui aiment le suspens désolée
La colle a eu du mal à prendre durant les premières pages, j'avoue, j'ai failli laisser carrément tomber...
Le narrateur au début me paraissait profondément inintéressant par son incertitude et sa difficulté à se trouver... il a choisi sa fac à cause de la photo de la brochure, c'est vous dire!
et puis le cadre mpffffff j'ai cru voir un double de Bella dans Twilight mais au masculin... Le garçon qui fuit le soleil pour s'installer dans une contrée boisée et glaçante et qui se met à idolâtrer un groupe par désir de percer le mystère...parce que sa vie est tellement insipide euh mais ça me rappelle quelque chose  
(alors je sais bien qui des deux auteures a écrit la première et je ne vais pas vous faire l'affront de comparer la qualité mais bon, on va dire que présentement, ça commençait mal... parce que: autant Twilight m'a émue au début et que j'ai vite accroché,  je m'en suis voulue parce que quand j'ai voulu arrêter j'en étais déjà à la fin et que depuis j'en ai la nausée   ) mais ceci est un autre sujet!

Je suis donc allée faire un tour du côté des critiques sur le net, (au passage j'ai eu le plaisir de vous trouver,  ) , je voulais être sure de ne pas lâcher le morceau trop vite. Et voyant le flot de critiques positives, et puis aussi parce que j'ai envie de lire The Goldfinch, je me suis dit autant goûter à l'auteur par le livre qui bénéficie de l'unanimité (parce que The Little Friend, comment dire?   )
J'ai donc continué...

Bon alors oui c'est un pavé, ahem! Ce n'est pas que je n'aime pas les pavés mais là j'avais vraiment très envie qu'ils finissent tous au fond du trou tellement ils me mettaient mal à l'aise... brrr, mais en même temps il fallait que je sache comment cela allait finir!!!!!!!

Alors dans le positif , sans être exhaustive, et à chaud parce que je l'ai fini il y a une heure à peine, donc sans doute pas très objectivement parlant:
*la capacité de l'auteure à dépeindre les tourments du groupe au fil des événements et ses déchirures comme le craquèlement du vernis aux yeux de Richard (mais pas pour nous lecteurs je crois, parce que dès le début on le sent qu'il les divinise pour rien, surtout Julian d'ailleurs... qui choisit son auditoire n'est-il pas... je ferais bien Maître de Conférences aux States moi dans ce cas!  
*son inventivité quant aux divers rebondissements, j'aime qu'on me prenne au dépourvu, de ce point de vue là, c'est fait, sans pour autant tomber dans l'exagération
*ce qui m'a plu le plus c'est la façon qu'elle a eu d'amener "l'acte 2" comme une évidence, lentement, trop lentement amenée et on aurait été tenté d'être là, nous lecteurs, à le pousser pour qu'il la boucle enfin!!!!!!! et là c'est mal, c'est très mal  

le négatif :
* c'est ce sentiment qu'a le lecteur d'avoir 90 ans et toute la sagesse du monde quant il voit comment les djeuns se défoncent à longueur de temps et qu'on s'y attend à des destins brisés au rythme qu'ils ont à enchaîner les verres et autres lignes de coke... il faut noter que le narrateur ne boit de l'eau que quand il a la gueule de bois et craint vomir devant ses idôles et sinon ben c'est parce qu'il meurt de chaud ... ahem! et pourtant à la fin lesdits pochtrons   finissent pas si mal hein, mis à part le groupe évidemment
* le caractère malléable de Richard à qui on aurait envie d'envoyer des tartes, poussé par le vent, toujours prêt à obéir à Henry... Alors lui le Henry, c'est le genre de personnage qui me hérisse le poil, et il a bien rendu service à tout le monde à la fin en mettant un terme à tout ça, mais alors le truc c'est que psychologiquement parlant ce n'est pas crédible... alors l'auteure nous fait là une licence poétique à la sauce grecque héroïque, bon... un manipulateur de la sorte ne met pas fin à ses jours,  

Et sinon je partage tous plus ou moins vos avis, mais quand Derinoé compare Henry à Darcy, ahem, comment dire, non là   , je n'arrive pas à voir en quoi désolée, parce que le personnage d'Henry est justement assez peu démangé par le souci d'éthique et d'honneur si cher à Darcy, à manipuler son petit monde qui n'y voit que du feu (ou acquiesce béatement au choix), et s'il prend soin de Richard ce n'est que par calcul car il sait qu'il est proche de Bunny, et qu'il est, par sa normalité et son impassible caractère (qui a dit poltron?   ) , la soupape de sureté qui évitera que Bunny aille tout balancer... la preuve en est selon moi que voyant que Richard essaie de calmer le jeu (alors que ce dernier aurait encore une once de sens critique qu'il aurait hurlé de dégout mais bon passons...)   il a tellement besoin de tout balancer qu'il écrit la fameuse lettre à Julian, seule figure stable faisant office de père (un couard de plus qui se barre et ne verse pas une larme là où le commun aurait balancé des poings sur la g*** ou tout au moins des injures sur tout le monde). Où encore une fois il suffit que les hommes de bien ne fassent rien...

En bref comment tout le monde se raccroche à la branche pourrie, sur fond de beuveries...je crois que le Maître des Illusions du titre c'est la bibine, qui distend toute représentation de l'autre aux yeux des protagonistes...     Qu'en pensez-vous?

Mais pourtant n'allez pas croire que je n'ai pas aimé le livre, hein! En demi-teinte vous dites?
Vais-je lire The Goldfinch maintenant?    
Enfin bon, moi qui l'ai lu sobre, qui ai bien aimé le détail des intrigues psychologiques, j'ai quand même envie de quelque chose de gai, parce que c'est d'un morose ce livre, pfiou et quand je vois le résumé de The Goldfinch... je vais passer mon tour pour cette fois, d'autant que je l'ai en anglais seulement...
Bonne soirée à vous!


(edit... c'était bien long dites-moi )

Estamine a écrit:

je crois que le Maître des Illusions du titre c'est la bibine, qui distend toute représentation de l'autre aux yeux des protagonistes...
Qu'en pensez-vous?

J'en pense que tu es passée à côté de quelque chose...

Ci-après un extrait de La Grande Librairie de mai 2016, où Yann Queffélec évoque Le Maître des Illusions avec beaucoup d'enthousiasme (au contraire semble-t-il de Pierre Lemaitre (!) - cela ne s'invente pas).
Je confesse cela dit ne pas partager certains raccourcis de François Busnel (pour lequel le narrateur est écrivain) et de Yann Queffélec, quant à ce qui fait la force (et le charme) de ce roman, notamment (dixit) des considérations sur la femme - ? -, sur les adolescents - ? - et une confrontation "géniale" dans le texte entre l'argot du lycée - ? - et le grec ancien...
La sempiternelle invitation, enfin, à lire ce roman en vacances me fait doucement sourire, le livre ouvrant des horizons de réflexion quelque peu plus vastes que ceux de la serviette éponge imbibée de whodonit, et abandonnant le lecteur, en toute fin d'ouvrage, dans des affres de mélancolie.

J'ai lu Le maître des illusions, et que dire ? Tout ça pour ça ?

J'ai énormément aimé les 400 premières pages, une première partie très prenante (les cours de grec sont passionnants, ça m'a donné envie de me mettre à cette langue), avec un suspense allant crescendo.

Puis, après l'enterrement, l'intrigue retombe comme un soufflet, j'ai trouvé que ça tournait à vide... J'ai trouvé les 300 dernières pages interminables, j'ai reposé plusieurs fois le livre, agacée, ne le reprenant que parce que je pensais que la fin serait étonnante, sinon, à quoi non cette 2ème partie ? Mais pas de rebondissement ultime, il ne se passe rien jusqu'à la fin...

Alors je suis peut-être passée à côté d'un chef d’œuvre, je suis peut-être passée à côté du roman, mais mon impression est d'avoir bouffé du vide...

J'ai adoré ce livre, mais tu n'es pas la première à avoir eu ce ressenti. Si on n'accroche pas à l'ambiance de ce genre de livres ou si on se décroche en cours, c'est la cata assurée.

J'ai décroché en effet Je remarque que j'ai décidément beaucoup de mal avec la littérature contemporaine, quelle soit anglo-saxonne ou francophone

Comme je n'aime pas rester sur un échec, je tenterai prochainement Le chardonneret 

Marganne a écrit:

J'ai décroché en effet Je remarque que j'ai décidément beaucoup de mal avec la littérature contemporaine, quelle soit anglo-saxonne ou francophone

Comme je n'aime pas rester sur un échec, je tenterai prochainement Le chardonneret 

J'ai essayé plusieurs doit de lire Le Chardonneret (en VO) mais j'ai lâché assez vite devant le pavé. Je viens cependant de regarder le film que j'ai trouvé plutôt captivant et bien interprété. Maintenant, je ne sais pas s'il est fidèle car je n'ai pas de base de comparaison. L'intrigue est assez bien menée, un vrai thriller psy (comme l'auteur sait bien faire), cependant, la fin me laisse un peu sur ma faim avec un petit côté film de gangsters qui conclue les choses un peu trop vite. Mais bon, des personnages attachants même si bien perchés quand même !

Vous me faites penser que j'avais envie de lire Le chardonneret depuis que j'ai vu (et aimé) le film! Je le note quelque part cette fois-ci!

J'ai juste fini de lire Le Maître des illusions, et j'ai beaucoup aimé. Je ne peux pas dire que j'ai adoré, je ne peux pas dire non plus que c'est un chef d'œuvre, mais indéniablement c'est un roman avec une atmosphère spéciale, très maitrisé, soigné et précis sur les mots choisis, les faits rapportés et l'ordre dans lequel il le sont, c'est presque scientifique. J'ai lu (pour moi ) à un bon rythme, sans frénésie, mais sans baisse d'intérêt.

Avant toute chose, je viens de parcourir les avis sur ce topic, et il faut savoir qu'il y a un ensemble de spoilers ! A ne surtout pas lire avant le roman, parce que ce sont quand même 780 pages où il ne se passe pas grand chose, et je trouverais ça dommage de ne même plus avoir la surprise du peu qu'il se passe. Je vais essayer d'être vigilante en donnant mon avis.

Résumé (emprunté à Babelio) a écrit:

En décrochant une bourse à l'université de Hampden, dans le Vermont, Richard Papen ne laisse pas grand chose derrière lui : la Californie, qui lui déplaît ; son adolescence, faite de souvenirs incolores ; et ses parents, avec qui il ne s'entend pas. Hampden est une porte de sortie inespérée, l'opportunité de vivre une nouvelle vie. Passées quelques semaines, il est bientôt attiré par un professeur atypique, Julian Morrow, esthète capricieux qui enseigne les lettres classiques à cinq étudiants apparemment très liés. Contre l'avis de ses professeurs, il tente de s'introduire dans le groupe de ces jeunes gens marginaux sur qui courent les plus folles rumeurs. Et il est loin d'imaginer ce que lui coûtera sa curiosité.

Ce n'est pas le roman le plus détendant du monde, mais ce n'est pas non plus un thriller anxiogène avec un suspense à couper le souffle. C'est plutôt un entre-deux, un roman qui tient du thriller psychologique et du récit "tranches de vie" sur un campus américain. J'ai été impressionnée par la précision de Donna Tartt dans la manière dont elle décrit les portraits et les parcours psychologiques de ses personnages , pendant la durée de l'histoire (à peu près six mois). Je dirais même que c'est le principal intérêt de ce roman, voire en fait son sujet. Il y a quelque chose de l'ordre de l'expérimentation dans le récit de Donna Tartt ("et si j'avais six personnages avec telle et telle caractéristique, et qu'on regardait ensuite comment ça se passe ?"). Il me semble que tout tourne autour des six protagonistes : qui sont-ils, quelle est la nature de leur relation ensemble, quelle est la nature de leur relation chacun vis à vis d'un autre membre du groupe ?

A partir de là, j'ai trouvé l'auteure très habile. Elle raconte une histoire qui fourmille de détails, dont on ne sait pas s'ils seront tous pertinents. Elle distille des points d'alerte psychologiques sur les uns et les autres, au milieu de faits très concrets (j'ai fumé ceci, j'ai bu ceci, je me suis réveillé à telle heure...) et c'est au lecteur de relever ce qui est un indice, ce qui sera déterminant, et ce que ça lui apprend des personnages. Les personnages créés par Donna Tartt m'ont paru très crédibles, avec une évolution logique, et finalement à part les dernières pages, on devine à peu près comment ça va se passer. Ce roman correspond un peu à l'idée que je me ferais d'un cas pratique adressé à un étudiant psychologue.

Au-delà de tout l'aspect psychologie des personnages, qui m'a vraiment impressionnée , et plus concrètement, j'ai aimé ce roman pour plein de raisons : la description du campus, dans le nord américain, glacial en hiver (c'est l'Etat du Vermont) ; le portrait de la jeunesse américaine (des années 80-90 ?) qui boit (des litres et des litres) et se drogue du soir au matin mais qui reste géniale (soit en grec ancien comme nos héros, soit en arts plastiques, soit en diverses autres choses improbables) ; le portrait d'une société (la famille de Bunny notamment, qui se rangerait parmi les "nouveaux riches", la famille de Francis, celle du narrateur...). L'ambiance est marquante, le cadre physique est posé de manière pratique (on voit les bâtiments, les saisons et le temps qui passe), mais c'est assez pour nous faire ressentir l'atmosphère du lieu.

Et puis il y a les personnages, tous très humains avec leurs névroses et en même temps inhumains à des degrés divers. J'avoue ne pas avoir ressenti trop d'attachement pour eux. Henry m'a semblé glacé et inquiétant (et je connais trois personnes dans la vraie vie qui m'ont fait penser à lui), Julian est évidemment superficiel derrière sa grâce (je l'ai senti directement), et Charles et Camilla (joli duo de prénoms pour des jumeaux ) sont si réservés, qu'on ne peut que s'interroger sur la vérité de qui ils sont... Le héros, Richard, ressemble à mon avis à la majeure partie des lecteurs/humains, il se laisse porter, mais pas seulement, il est curieux des autres, mais pas assez pour creuser "en force" qui ils sont vraiment, il juge parfois vite, il est parfois trop tolérant, il a quelques principes mais qui ne guident pas spécialement ses actions. Tous les protagonistes sont assez snobs, mais ils sont aussi tous en quête de construction. Le meurtre de Bunny (odieux jeune homme à mes yeux, repoussant ), annoncé dès le prologue, est un pavé dans la mare : il était nécessaire pour eux de lancer ce pavé, mais il est aussi impossible de penser que le pavé ne fera pas d'éclaboussures.

Je reprocherais tout de même à ce livre la longueur de sa deuxième partie, ça n'en finit pas de finir. J'ai trouvé la première partie plus intéressante, avec plus d'enjeux, la seconde partie conduit le lecteur à ce qui doit arriver, mais on y va tranquillement, avec peut-être un peu trop de détours et de précautions. Malgré tout, c'est peut-être ce qui fait que j'ai été un peu touchée par les dernières pages, franchement désabusées sur la vie en général.

Voilà donc une lecture satisfaisante.   Assez déprimante, voire triste, quand même. Parce que si les personnages semblent tenir la route dans le "réel", ils ne sont ni les plus sains, ni les plus aimables du monde, ni les plus heureux. A l'occasion, je lirai peut-être Le Chardonneret, mais le thème m'a l'air un petit peu dur quand même.