Pride & Prejudice (juste le livre)

Je me suis plongée dans la relecture de ce merveilleux roman, et je dois avouer que comme beaucoup, je suis a nouveau sous le charme . Plus meme. Chaque replique est savoureuse par sa justesse . je suis encore plus attendrie par le couple Jane-Bingley qu'avant . Et de nombreux details que j'avais omis enrichissent ma lecture ( comme les soeurs Bingley, qui dans ma memoire etaient de vraies pestes, et que je decouvre finalement capables de sympathie).
J'aime beaucoup au debut du roman l'evolution des sentiments de Darcy pour Lizzie , et la maniere dont il se sent rassuré quand elle quitte Netherfield. J'aime le fait qu'il se sente en danger .Cela le rend tellement plus .. fragile .

J'attendais avec impatience les deux declarations ratées de Collins ( hilarante) et de Darcy .

En bref, je suis d'accord avec vous, ce roman est un vrai antidepresseur!

Les soeurs Bingley capables de sympathie ?????
Va falloir que j'aille relire là !!!!

Peteandco est-ce que tu veux dire cette sympathie fugace de leur part, de trouver Jane Bennet gentille tant qu'elles ne soupçonnent pas leur frère d'être tombée amoureux ? parce qu'ensuite, elles se déchaînent les soeurs Bingley

Pour moi, les sœurs Bingley sont tout au plus capable d'une certaine attitude mondaine sociale, qui leur fait parler à Jane avec plus de condescendance que de sympathie( c'est la seule de la société qui trouve grâce à leurs yeux ! ) jusqu'à ce que Caroline, avec l'instinct du chasseur, sente que Lizzie pourrait devenir gênante et que Jane est peut-être bien mignonne mais l'avoir pour belle-sœur, ça jamais !! et là leur vraie nature apparaît tout à fait : snobs, et le cœur plutôt sec !! mais j'avoue que ma dernière relecture date un peu !!

clinchamps a écrit:

Pour moi, les sœurs Bingley sont tout au plus capable d'une certaine attitude mondaine sociale, qui leur fait parler à Jane avec plus de condescendance que de sympathie( c'est la seule de la société qui trouve grâce à leurs yeux ! )

et aussi un brin de curiosité...

Vidka a écrit:

le livre traverse les ages et j'espère qu'il ne sera pas vite oublié parceque ce serait dommage.

On peut dire que pour le moment, rien ne laisse présager un séjour dans les oubliettes. Notre Jane sait séduire encore et toujours un public nombreux et varié. Mais il est vrai que rien n'est jamais vraiment acquis, on peut toujours imaginer une évolution des goûts qui ferait passer ses romans à l'arrière-plan. J'espère bien ne pas connaître une telle époque.

Fée clochette a écrit:

Peteandco est-ce que tu veux dire cette sympathie fugace de leur part, de trouver Jane Bennet gentille tant qu'elles ne soupçonnent pas leur frère d'être tombée amoureux ? parce qu'ensuite, elles se déchaînent les soeurs Bingley

Oui, c'est sur, j'aurais du mettre des guillemets. Leur sympathie est toute relative. Comparée a celle des autres personnages, c'est de la gnognotte, mais dans mon souvenir , elle etaient plus hypocrites avec Jane . Hors a ma grande surprise, il a été souligné plusieurs fois qu'elle eprouvaient une reelle affection pour elle .
Ensuite, il est vrai que des que leur interet est mis en jeu, elles uoblient bien vite leur affection pour elle ( je pense particulierement a leur visite de Londres, ou elles viennent la voir tout en ne cachant pas leur mauvaise volonté).
Ce que je voulais dire c'est que la difference meme de leur comportement entre Jane et Darcy est flagrante . Elles se montre au debut attentionnée avec Jane par sympathie , alors que leur attitude envers Darcy est juste motivée par leur interet ( la perspective d'un bon mariage).

Sur un autre plan, je suis toujours étonnée que Lizzie , son oncle et sa tante aient pu rentrer à Pemberley. Aller se promener dans le parc, soit . Mais visiter le château ! Voilà qui est bien loin de nous...

Pas si loin de nous ! N... souviens toi, tous les sujets des rois de France pouvaient pénétrer dans les châteaux moyennant une épée qui était louée à l'entrée par le concierge et pouvaient visiter et côtoyer les grands de ce monde La République a modifié tout ça. L'Angleterre a toujours pratiquée ce genre de visite... lorsque les maîtres étaient absents (d'ailleurs, Darcy est absent).

Citation :

alors que leur attitude envers Darcy est juste motivée par leur interet ( la perspective d'un bon mariage)

Il me semble que tu te trompe en disant cela, premièrement l'un des deux soeurs est déjà mariée et deuxièmement l'autre cherche à rester dans ses faveurs même après le mariage de celui-ci avec Lizzie.
(Jane Austen ne dit pas lequel des deux meurt le premier,y a-t'il un second mariage? Nous l'ignorons...)

De plus elles ont un comportement assez "gentil" quand elles tentent de prévenir Lizzie du caractère corrompu de Wickham, ça a pourtant du arracher la gorge à Caroline de le faire!
Je pense qu'on agit toujours en pensant faire le bien, ou au moins être dans son bon droit comme dit Sartre (si je ne déforme pas ses paroles) on cherche pas à faire du mal consciemment.

Eh bien je n'ai pas la même interprétation que toi Eleanor, il m'a toujours semblé que Caroline visait assez explicitement Darcy.
Si elle tente de rester en bon termes avec lui après son mariage avec Elizabeth Bennet, je pense bien que c'est pour se garder la porte de Pemberley ouverte et pouvoir se vanter d'y être invitée quand c'est fashionable de ne pas être à Londres (elle n'a pas de domaine à la campagne). Sans compter les jeunes gens eligible qu'elle peut compter y rencontrer dans les soirées et bals qui ne manqueront pas de s'y tenir avec une jeune épouse à distraire et une sœur à caser...
Par l'exposé de cet intérêt bien compris, Jane Austen dévoile bien l'étendue de sa nature calculatrice, à mon sens.
Peut-être a-t-elle un secret espoir d'un deuxième mariage de Darcy en cas de décès d'Elizabeth, mais je n'y crois pas trop, c'est un peu trop hypothétique et hasardeux (aucune garantie même en cas de décès précoce)... ça ne colle pas trop qu'elle ne calcule pas ces risques, d'autant qu'elle commence à dater un peu la mère Caroline. On l'a déjà beaucoup vue, faudrait pas trop qu'elle traîne sur le marché du mariage, malgré sa dot.

Pour ce qui est de Jane, je considère qu'au début les soeurs Bingley cherchent un peu de compagnie pour agrémenter leur séjour à Netherfield. Jane est la seule présentable à leurs yeux (confirmé a posteriori par Darcy). Mais tout ceci reste très superficiel. Evidemment quand Charles tombe amoureux de la belle, ce n'est pas le même tabac... Jane est sacrifiée sans remords et avec assez de cruauté, je trouve.

En même temps, je les comprend un peu, si j'étais à leur place je n'aimerait pas non plus que mon frère ce marie avec un pauvresse, aussi sympathique soit-elle, car ils ne sont pas de la même couche sociale.
Bien sûr à notre époque et de notre point de vue cette soeur paraît imbuvable, mais Lizzie et jane sont franchement idéalistes! Elles veulent se marier par amour (et y arrivent à la fin)mais sans dot et avec des parents comme les leurs c'était plutôt mal parti!
Je pense que Caroline protège sa part de beefteak et si elle apprécie Jane, sa raison reste la plus forte (sauvegarderl'argent et l'honneur familial et si possible essayer de faire un double mariage Bingley-Darcy).
Et puis je pense que Darcy est son homme idéal voilà pourquoi elle continue de lui courir après envers et contre tout.

Eleanor a écrit:

En même temps, je les comprend un peu, si j'étais à leur place je n'aimerait pas non plus que mon frère ce marie avec un pauvresse, aussi sympathique soit-elle, car ils ne sont pas de la même couche sociale.

Il me semble que Caroline rêve d'avoir Georgiana comme belle-soeur, et avoir pour elle-même Darcy.

Mais qui est-elle à part être bien dotée ? sa richesse n'en fait pas une fille de gentleman comme Jane et Elizabeth qui ne sont pas du tout des "pauvresses sympathiques" Longbourn en est le garant. Ne possède de patrimoine que les vieilles familles, et elles sont de vieille famille n'en déplaise à Lady de Bourgh.

Par contre, le rêve de Caroline est d'avoir un domaine, elle est consciente que pour être acceptée dans la high class il faut que son frère achète une terre, sinon ils sont apparemment middle class comme les Gardiners (même s'ils habitent à Londres un quartier plus chic). Nous ne savons pas qui sont leurs parents, mais sans doute faisaient-ils ou étaient-ils issus du "commerce" ou d'une" profession libérale", ce qui n'est une honte que pour les esprits étroits comme Caroline et sa soeur, et elles veulent effacer leurs racines, en méprisant Jane et Elizabeth et certains de leurs collatéraux.

Quand à Darcy, l'homme idéal cela reste à prouver.

Pour Caroline oui, elle demande peu : être riche et en vue.

Et pour toi Eleanor, quelles qualités lui vois-tu à part sa richesse à Darcy ?

En épousant Darcy, Caroline riche, épouse d'un gentleman très riche... pour l'amour bof, elle est une fille prosaïque, elle n'envie juste que la situation de première ligne que lui procurera Darcy. Or celui-ci s'en rend bien compte, et il peut avoir pour meilleur ami Bingley connu à l'université, amusant, léger et malléable, ce n'est pas pour autant qu'il se laisse captiver par les soeurs qu'il est obligé de subir.

Eleanor a écrit:

En même temps, je les comprend un peu, si j'étais à leur place je n'aimerait pas non plus que mon frère ce marie avec un pauvresse, aussi sympathique soit-elle.

Oui, c'est parfaitement compréhensible, je n'ai pas dit le contraire mais la façon dont Caroline jette Jane (la lettre bien cruelle, les lettres perdues et les deux visites) montrent bien, pour moi, qu'il n'y avait aucun sentiment amical. Elle aurait un peu adouci le coup (qu'elle aurait tout de même porté) si Jane avait un minimum compté pour elle.
Pour la couche sociale, je rejoins l'analyse de Fée Clochette, Jane est la fille d'un gentleman, pas Caroline. A l'époque ça compte.

Ce que vous dites me permet de comprendre la hargne de Caroline. c'est parce qu'elle n'est pas ''bien née'' qu'elle attache autant d'importance au paraître. Elle se sent en fait inférieure.
ça me confirme que la méchanceté en général vient de problèmes personnels, de manques de confiance en soi (même si elle paraît si sure d'elle) et de la jalousie.

Citation :

Et pour toi Eleanor, quelles qualités lui vois-tu à part sa richesse à Darcy ?

Laisse moi réfléchir...le fait qu'il soi beau, instruit, qu'il ait une classe inimitable, une répartie d'enfer et qu'il aime les livres...Est-ce assez? Pour moi ça l'est!

Je dois dire que je n'avais pas du tout compris que les parents des Bingley étaient des "nobody", bien sûr ça change la donne!
Même si je comprend que Caroline n'ai pas le moindre envie de se retrouver à son point de départ (absente de la haute société) à cause d'une alliance peu souhaitable (et qui en plus ferait rentrer Mrs Bennet dans la famille, moi aussi j'aurai lutté de toutes mes forces pou éviter cela!). Et cela alors qu'elle attendait un mariage des lus prometteurs entre son frère et Miss Darcy.

Fée Clochette,
Je n'arrive pas à trouver le passage selon lequel nous pourrions être amenés à penser que Caroline (et donc sa sœur et son frère) n'appartient pas à la noblesse.

Je n'ai trouvé qu'un passage :

Citation :

"They were of a respectable family in the North of England; a circumstance more deeply impressed on their memories than that their brother's fortune and their own had been acquired by trade."

En l'occurrence, toutes les interprétations du mot "respectable" sont possibles ici. On peut partir du principe que la fonction commerciale était une prérogative de la bourgeoisie, mais il y a des contre-exemples.
Je fais confiance à ta (et vos) sciences P&Pienne pour me sortir un petit passage que j'aurai relu trop vite.

@ MD je n'ai pas relu P&P depuis un bout de temps, mais au moment où Jane séjourne à Londres, il me semble qu'il y a une allusion aux origines commerçantes des Bingley...

Et aussi au tout début du roman quand Lizzie et Jane parlent des sœurs Bingley, il me semble qu'il y a une allusion au fait que la fortune des Bingley s'est faite sur le tard, et que les parents sont des commerçants. Ils sont peut-être plus riches que les Bennet mais ils n'ont pas de titre de noblesse et ça, Caroline en est consciente et jalouse autant Lizzie et Jane Bennet.

Dans mon édition anglaise Penguin readers avec la photo du film de 2005, il y a tout un tas de petites notes sur la fortune de Darcy, les différences sociales et de richesse entre les Bennet et les Bingley ou encore la famille Lucas, mais aussi sur les livres de bonne conduite de l'époque Fordyce's sermon, les danses, la conduite à avoir dans un bal (entre autres que Darcy n'est pas très bien comporté comme il faut lors du 1er bal, ça ne se faisait pas de refuser de danser...) J'adore cette édition et pas seulement parce qu'il y a une belle photo en couverture mais aussi pour toutes ces informations!

Edit: MD, tu as justement trouvé le passage qui parle de ça. "trade", les Bingley ont fait fortune dans le commerce. voici la petite note à ce sujet "They were very fine ladies": The Bingleys are very wealthy...(Comparaison entre le capital des Bingley avec celui des Bennet) But this money has been made in trade, and the Bingleys are looking to consolidate their fortune and respectability by buying into land" (ils tiennent cette info d'un livre intitulé English Landed Society in the 18th C, Mingay. )

marie21 à dit

Citation :

Dans mon édition anglaise Penguin readers avec la photo du film de 2005, il y a tout un tas de petites notes sur la fortune de Darcy, les différences sociales et de richesse entre les Bennet et les Bingley ou encore la famille Lucas, mais aussi sur les livres de bonne conduite de l'époque Fordyce's sermon, les danses, la conduite à avoir dans un bal (entre autres que Darcy n'est pas très bien comporté comme il faut lors du 1er bal, ça ne se faisait pas de refuser de danser...) J'adore cette édition et pas seulement parce qu'il y a une belle photo en couverture mais aussi pour toutes ces informations! I love you

Elle a l'air géniale ton édition, dans la mienne (une édition qui regroupe Pride and Prejudice, Mansfield Park et Persuasion) il n'y a aucune note de ce genre et pire encore il y a des passages qui manquent. Du coup quand je tournais la page parfois ça coupait au beau milieu de la phrase et une autre commençait à propos de quelque chose de totalement différent...

Merci Fred et Marie tout à fait ça.

J'ajoute MD, que l'on peut être dans les affaires et exercer un commerce (en général internationnal en faisant partie de la Gentry, ce n'est pas un problème pour l'Angleterre par contre, ne fait partie de la Gentry, donc des vieilles familles, saxonne, normande ou à partir du règne des George....I... etc germanique (la plus récente des branches de la gentry) uniquement si l'on possède de la terre. Voir femmes et filles de Gasquell on comprend très bien l'esprit de caste. Si tu ne l'as pas lu cours-y-vite

Merci à vous pour ces précisions.
Relevons quand-même que la Gentry est le second degré de la noblesse Brit et qu'il n'était pas composé exclusivement de nobles.
Le "must" de la crème de la crème reste les pairs titrés (barons, duc, marquis, Vicomte...Etc).

En l'occurrence on sait que les Bingley ont acquis leur fortune par le commerce... et ont depuis tout fait pour oublier ces circonstances dérangeantes. Tout les accuse donc d'être des "parvenus" tentant en plus de parvenir à effectuer un bon mariage.
Il n'en reste pas moins qu'il est écrit qu'ils viennent d'une famille "respectable".

La notion de "respectable" est assez floue en elle-même. Est-ce un moyen de ne pas dire "vieille famille", "lignée"... ou est-ce juste un adjectif que J.A a gentiment offert à cette famille qui ne pouvait pas se targuer d’un autre ?

Wive & Daugthers : ah Gaskell !
Je ne l'ai jamais lu en effet, mais avouez que le titre fait très bouquin de psy pour Frères & Maris paumés.
Je vais lui trouver une place, peut-être

"respectable" ils le sont, s'ils sont riches et que Mr Bingley a fait étudier son fils, c'est que lui-même en avait fait et qu'il appartenait sans doute à la haute-bourgeoisie... plutôt que de la moyenne ou petite c'est qu'il y en a des classes dans cette Angleterre du XIXe un peu pour tous les goûts.

D'autre part, si Darcy a pour meilleur ami Charles Bingley, c'est qu'il est "très" fréquentable, même si les soeurs sont des poseuses épuisantes. Il n'irait pas jusqu'à les épouser, mais les supporter c'est déjà un bon point pour Darcy. D'ailleurs, elles aussi ont apparemment étudiées, puisque Miss Caroline Bingley parle avec abondance sur les qualités que doivent avoir les jeunes filles accomplies : tout un programme !

Jane Austen était aussi d'une famille "respectable" par sa mère elle avait un pied dans l'aristocratie, et je crois que c'est pour cela qu'un de ses frères hérite d'un domaine...

trouve vite une place à W & D

ce n'est pas ce que tu crois

respectable ne veut pas dire grand chose.

la famille du meunier aussi peut être respectable, comme celle du charpentier, tant qu'ils sont honnêtes.

tout à fait, tant qu'il n'y a pas de galérien ni d'assassin dans la dite famille