Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
| | Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). | |
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+3Juliette2a ludi33 serendipity 7 participants | |
Auteur | Message |
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Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11791 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Jeu 5 Nov 2020 - 8:55 | |
| Voilà, à mon tour j'ai terminé On s'y fera. Première rencontre avec moi avec cette auteure. Je suis sortie de cette lecture avec de la colère contre ces sociétés oppressives de la liberté de l'individu ; j'avais eu ce même sentiment après la lecture de Compartiment Dames de Mira Naïr et Les vies de papier de Alameddine, un peu plus tôt cette année. Le livre illustre particulièrement le fait que certaines femmes sont souvent des gardiennes farouches d'une société conservatrice et patriarcale ; c'est le cas ici, avec les personnages de la mère Mah-Monir et de Shirine, qui tournent le dos à l'héroïne dès qu'elle montre une vélléité de sortir sa vie du chemin tracé. J'avoue que j'ai eu du mal au début à entrer dans l'histoire, le récit se déroule par à-coups, et les personnages sont nombreux. J'ai trouvé également que le choix de la traduction de conserver les formules de politessse (khan, khanoum, ...) contribuait à garder le lecteur béotien à distance. Le style de l'auteure m'a déconcertée, et je comprends mieux pourquoi après avoir lu l'article, merci serendipity . Le personnage de la mère est un classique des romans "orientaux", probablement parce que les veuves profitent de leur relative liberté et du respect acquis par l'âge pour se venger des humiliations que ces sociétés réservent aux jeunes femmes mariées, au service de leur belle famille et de leur belle-mère en particulier : elle est tyrannique, jalouse, de mauvaise foi, et sans aucune empathie. Ce n'est que vers la fin du roman qu'on entrevoit pourquoi Arezou subit et accepte sa situation de fait de chef de famille, sans en avoir le moindre des attributs positifs auprès de sa mère : considération et respect. Sa fille Ayeh, elle, se cale sur l'attitude de son père et de sa grand-mère, on ne peut pas lui en vouloir entièrement, c'est une attitude classique d'enfant de divorcé ; bien que comme l'a dit serendipity, le personnage de Tamineh lui fait contrepoint, comme un écho positif de ce qu'elle pourrait être. Les autres personnages ne sont pas très dessinés, même Sohrab qui joue un rôle important, n'est là que pour illustrer les conflits intérieurs d'Arezou. La fin m'a énervée, bien qu'elle soit parfaitement logique avec le reste du livre. |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12323 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Jeu 5 Nov 2020 - 10:21 | |
| - Petit Faucon a écrit:
J'ai trouvé également que le choix de la traduction de conserver les formules de politessse (khan, khanoum, ...) contribuait à garder le lecteur béotien à distance. Le style de l'auteure m'a déconcertée, et je comprends mieux pourquoi après avoir lu l'article, merci serendipity (...) La fin m'a énervée, bien qu'elle soit parfaitement logique avec le reste du livre. La tâche du traducteur (Christophe Balaÿ) n'a pas dû être aisée en effet, d'autant qu'il fallait traduire certains mésusages de la langue par Naïm ou Ayeh je serais intéressée de savoir comment le traducteur a travaillé en lien avec les éditions Zulma pour ces choix de traduction (comme le choix de certains commentaires en notes en fin d'ouvrage qui me paraissaient dispensables pour le grand public et de nature à satisfaire une infime catégorie de lecteurs). Quant à la fin, comment l'as-tu interprétée Petit Faucon ? (je suppose que tu as compris la même chose que moi -cf. mon développement sous balise anti-spoiler). J'ai consulté plusieurs avis sur des blogs et il semble que tout le monde ne l'a pas appréhendée de la même manière Merci pour ton avis Petit Faucon, même si je regrette que cette lecture t'ait énervée, ce n'était malheureusement pas le moment |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11791 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Jeu 5 Nov 2020 - 10:39 | |
| Merci serendipity pour ton commentaire Enervée n'est pas le mot, enfin je suis en colère mais je crois que c'est un état général Voici ce que j'ai pensé de la fin : - Spoiler:
Elle annonce à Sohrab qu'elle ne veut pas se marier ... au moins pour l'instant. Elle ne veut pas vivre en supportant l'hostilité générale autour d'elle de tous les êtres qu'elle aime : Mah-Monir, Ayeh, Shirine ; comme tu l'as dit, Nosrat sera sera toujours de son côté, mais cela ne suffit pas.
Cela m'a énervé car on ne fait pas sa vie avec sa mère ou sa fille : sa fille va vivre sa vie , soit à Paris, soit en se mariant puisque sa grand-mère la pousse en ce sens. Sa mère va mourir un jour car c'est le lot des parents. Et alors dans 10 ans, qu'est-ce qu'elle aura, Arezou : des responsabilités professionnelles où elle est reconnue, et elle sera seule, à attendre de tyranniser les enfants de sa fille, comme l'a fait sa mère ... triste
La toute fin permet cependant de penser que Shirine pourrait aimer et être heureuse à nouveau, ce qui changerait la perspective des choses pour elle, et donc pour Arezou. D'où possible (???) mariage et vie heureuse pour Arezou avec Sohrab ... mais beaucoup de conditionnel dans tout ça.
J'ai lu aussi la nouvelle que tu avais posté, et elle n'est pas guillerette du tout ; donc je suis plutôt pessimiste sur les intentions de l'auteure. |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12323 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Jeu 5 Nov 2020 - 13:29 | |
| Nos avis convergent sur la fin de ce roman Petit Faucon - Spoiler:
Sohrab est peut-être un peu trop parfait pour être vrai
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| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4439 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Jeu 5 Nov 2020 - 16:25 | |
| Merci Petit Faucon pour ton retour! Et je comprends parfaitement ton énervement, on a à nouveau un portrait de femme active malmenée par son entourage social... - serendipity a écrit:
- La tâche du traducteur (Christophe Balaÿ) n'a pas dû être aisée en effet, d'autant qu'il fallait traduire certains mésusages de la langue par Naïm ou Ayeh je serais intéressée de savoir comment le traducteur a travaillé en lien avec les éditions Zulma pour ces choix de traduction (comme le choix de certains commentaires en notes en fin d'ouvrage qui me paraissaient dispensables pour le grand public et de nature à satisfaire une infime catégorie de lecteurs).
Peut-être auras-tu des éléments de réponse de son approche de traducteur dans le podcast de son intervention cette année au festival VO-VF (table-ronde "Nouvelles de Perse et de Chine" avec l'auteur iranien Ghazi Rabihavi)? Malheureusement, ce ne sera qu'indirect car il semblerait qu'il soit déjà venu avec Zoya Pirzad à la librairie LiraGif (organisatrice du festival) en 2012. (Pour petite anecdote, d'après le livret, ce serait cette rencontre qui aurait donnée envie aux libraires de créer un festival donnant la parole aux traducteurs. ) Je fais partie de la minorité de lecteurs qui apprécie la présence des notes du traducteur en fin d'ouvrage. Connaissant peu la culture et l'histoire iranienne, j'ai l'impression de pouvoir avoir des éléments de compréhension supplémentaires. Donc égoïstement, je suis contente que ce choix ait été fait. De mon côté, je n'ai pas eu beaucoup le temps de lire ces derniers jours, je n'en suis qu'à la moitié. Donc j'y retourne! |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12323 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Jeu 5 Nov 2020 - 16:35 | |
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| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4439 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Jeu 5 Nov 2020 - 16:47 | |
| - serendipity a écrit:
- J'ai commencé à écouter le podcast mais je ne crois pas que Christophe Balaÿ ait été présent ce jour-là finalement en tout cas, il n'est pas annoncé lors de la présentation de la table ronde, j'en ai déduit qu'il n'était malheureusement pas venu -et en effet, la rencontre de 2012 devait être intéressante
Ah mince! Dommage qu'il n'ait pas pu être présent! - serendipity a écrit:
- Je suis intéressée par ton avis sur les notes figurant en fin d'ouvrage une fois que tu auras terminé ta lecture car franchement, j'en ai trouvé certaines très dispensables
Ça marche, je te dirai en fin de lecture si mon avis a évolué! De manière plus générale, je pense que la question se pose sur toute traduction. Je suis en train d'écouter le podcast sur "Voyage en Tripodie" et l'éditeur explique que de base, il est contre les notes de bas de page, car elles sortent le lecteur de l'intrigue (même s'il aurait accepté le compromis avec au moins un de ses traducteurs d'en éditer). Selon lui, plus un traducteur est bon, plus on l'oublie en lisant le roman. Donc en effet, la question est loin d'être anodine. Ne pas en faire pour garder l'élan de l'histoire? En mettre pour dresser une partie du cadre qui selon l'avis du traducteur pourrait échapper au lecteur pour saisir les tenants et aboutissants de ce qui est en train de se passer? (J'ai souligné car le lecteur peut légitimement avoir un avis différent du traducteur et trouver que ces notes sont superflues pour saisir l'élan du livre) |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 28452 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Jeu 5 Nov 2020 - 17:57 | |
| Merci pour vos différents retours, les filles ! |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4439 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Sam 7 Nov 2020 - 10:34 | |
| Je l'ai terminé hier soir, il m'a laissé un poids sur le cœur et une colère (et des envies assassines) contre certains des personnages - Spoiler:
Shirine qui lui tourne le dos de façon cruelle pour ensuite se laisser à elle-même une seconde chance avec Esfandyar, Mah-Monir qui depuis la jeunesse de sa fille a été une mère égoïste qui ne pense qu'aux apparences et Ayeh qui suit les traces de sa grand-mère et son père sur ce sentier-là... Elles sanctionnent chacune le choix d'Arezou pour des raisons qui leur sont personnelles et sans tenir compte des besoins d'Arezou alors que pour elles-mêmes elles vont poursuivre leur vie sans Arezou comme explicité par Petit Faucon
Heureusement, il y a des personnages plus lumineux qui permettent de teinter ce ressentiment, comme - Spoiler:
Nosrat, Naïm, Sohrab, Tamineh et sa famille ou même la dernière famille à qui elle fait visiter un appartement,...
Pour la fin, je l'ai interprétée comme vous Petit Faucon et serendipity. En même temps, je peux comprendre que d'autres lecteurs aient un ressenti différent sur le choix fait, il n'est pas énoncé de manière claire et sans ambiguïté, il y a des ellipses qui donnent l'opportunité de l'interpréter autrement. Je me suis dit qu'au final, le choix qu'elle fait n'est peut-être pas important pour l'autrice, ce qui en ressort à mes yeux, c'est que quel que soit son choix, Arezou en sort perdante - Spoiler:
à cause de son entourage qui ne lui permet pas à ce stade de vivre sans s'ingérer.
Ce roman fait pour moi le pendant au premier que j'ai lu de cette autrice, C'est moi qui éteins les lumières. On a dans les deux cas un état initial où l'héroïne subit inconsciemment une vie non entièrement satisfaisante. Arrive un élément perturbateur qui lui laisse entrevoir qu'elle pourrait avoir une vie meilleure, exiger mieux. Et une fin où les choix de l'héroïne, qu'ils améliorent ou pas sa vie sont conscientisés. Les péripéties permettent à l'héroïne d'accéder à un état plus élevé de conscience. Dans le cas de On s'y fera, - Spoiler:
elle semble faire le choix de renoncer - au moins temporairement - à un mariage, mais ce n'est plus un choix par défaut, qu'elle faisait avant par habitude, il y a eu entre temps une prise de conscience des côtés insatisfaisants de sa vie et un choix conscient cette fois-ci de rester dans cet état, au moins temporairement.
Dans le cas de C'est moi qui éteins les lumières, - Spoiler:
le choix de Clarisse est facilité par le départ des voisins, mais je vois aussi que là où elle tolérait son mari peu lumineux par habitude, elle se rend compte à la fin que sous des dehors ternes, elle a un homme stable et attentionné, bien que maladroit, à ses côtés. Elle est maintenant consciente que bien que son mari ne partage pas son goût du romanesque, ce n'est pas un mari par défaut, mais un mari avec des qualités. Cela me fait penser qu'elle serait une Marianne qui accepte son colonel Brandon.
Pour filer mes comparaisons austéniennes (sachant que Zoyâ Pirzâd est une amatrice de JA), je me dis presque que On s'y fera serait un équivalent de - Spoiler:
Persuasion, lors des premières fiançailles d'Anne et Wentworth, à la différence qu'ici Arezou gagne en conscience, alors qu'à l'époque Anne était encore "inconsciente" et gagnera en conscience dans la suite de ses aventures.
Attention, je ne dis pas que Zoyâ Pirzâd fait du JA, mais plutôt que le côté intemporel des questionnements des femmes se retrouvent parfois dans des œuvres d'autrices d'époques et pays différents. Pirzâd propose quand même de sonder d'autres questions, soit locales (des problèmes typiquement iraniens, la guerre, l'urbanisation de Téhéran), soit plus contemporains (comme le divorce et le remariage, la drogue). Pour revenir sur la traduction, je pense en effet qu'elle n'a pas dû être aisée, avec les jeux de mots et mésusages de la langue de certains personnages... La trame de l'histoire d'Arezou me semble assez universelle (dans des sociétés où la femme n'a pas toute indépendance sociale), donc l'arrière-plan iranien pourrait être explicité moins fréquemment par le traducteur, sans léser son appréciation de l'histoire. En gardant en tête vos remarques, j'ai noté qu'en effet certaines étaient dispensables pour le lecteur lambda. Leur positionnement en fin de tome permet peut-être le compromis de ne pas imposer sur la page-même leur lecture au lecteur qui préfère suivre le côté humain de l'histoire, tout en permettant d'avoir des éléments plus iraniens au lecteur intéressé. Dans mon cas, j'ai regretté à la fin qu'on n'ait pas eu de note expliquant de quel front et conflit l'autrice parlait quand il était question des frères de Tamineh. Donc paradoxalement, il me manquait des notes supplémentaires. Donc, en résumé, je nuancerai mon avis initial qui était assez tranché sur les notes de traduction. J'aurais un avis "de Normande" après vos remarques, de même que celles de l'éditeur du Tripode. |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11791 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Sam 7 Nov 2020 - 13:29 | |
| Ah Vavyala contente de voir que tu as terminé toi aussi le livre sur une saine colère. A la réflexion et en te lisant, j'ai pensé à La princesse de Cleves, qui elle aussi renonce à l'homme qui l'aime. J'ai du mal avec ce choix mais je le comprends. Mais quand même c'est une femme malmenée par la société dans laquelle elle vit. |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4439 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Sam 7 Nov 2020 - 18:34 | |
| - Petit Faucon a écrit:
- Mais quand même c'est une femme malmenée par la société dans laquelle elle vit.
Oui et tes commentaires précédents ont mis en lumière que dans ces sociétés patriarcales, la pression n'était pas forcément du fait des hommes, mais aussi (voire parfois plus) des femmes plus âgées, gardiennes de la tradition... Malgré ma colère et le poids que je ressens, je ne regrette pas ma lecture. Il m'est utile parfois de ne pas oublier au milieu de ma vie "facile" et de mes lectures plus ou moins légères, que la vie n'est pas toujours tendre... Et j'ai retrouvé ce qui fait, selon mes goûts, le charme de l'écriture de Pirzâd, à savoir son soin à décrire le quotidien et la psychologie des personnages. J'en garderai aussi de bons souvenirs de plats iraniens appétissants, de belles architectures et beaux jardins... |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12323 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Sam 7 Nov 2020 - 19:14 | |
| C'est drôle de voir les réactions que cette fin suscite. Pour ma part, j'ai plus été attristée - Spoiler:
avec le sentiment d'un certain gâchis .. mais c'est certainement lié au fait que j'avais du mal à croire à la "perfection" de Sorab. Je m'attendais toujours à ce qu'Arezou découvre quelque chose de nettement moins idéal sur lui
Je te rejoins Vavyala sur le fait qu'une note explicative sur la guerre (Iran/Irak d'après ce que j'ai lu sur un blog) aurait été appréciée. Les notes en fin d'ouvrage cela m'a frustrée : interrompre ma lecture, aller en fin d'ouvrage pour découvrir une note qui m'explique une confusion entre l'arabe et le persan, franchement J'ai également apprécié cette plongée dans l'Iran contemporain (plongée qui reste prudente -j'ai regretté l'ellipse autour de la police des moeurs, on sent que l'autrice veut en parler mais qu'elle ne peut pas se permettre une critique ouverte, alors elle laisse deviner à sa lectrice). |
| | | esperluette Magnolia-White Ampersand
Nombre de messages : 9312 Date d'inscription : 11/07/2009
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Sam 7 Nov 2020 - 21:02 | |
| Je ne lis pas vos avis pour ne pas me spoiler, mais je patauge dans ma lecture. Le livre n'est même pas fautif (disons qu'il m'intéresse sans me passionner), c'est juste que j'ai beaucoup de mal à lire depuis quelques mois. |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4439 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Dim 8 Nov 2020 - 14:50 | |
| - serendipity a écrit:
- C'est drôle de voir les réactions que cette fin suscite. Pour ma part, j'ai plus été attristée
- Spoiler:
avec le sentiment d'un certain gâchis .. mais c'est certainement lié au fait que j'avais du mal à croire à la "perfection" de Sorab. Je m'attendais toujours à ce qu'Arezou découvre quelque chose de nettement moins idéal sur lui
Oui, je partage avec toi - Spoiler:
le sentiment d'un gros gâchis... D'où la sensation d'oppression sur le cœur... Et même si Sohrab ne se serait pas avéré aussi parfait au quotidien, il n'en serait pas moins resté un homme, suffisamment fréquentable pour pouvoir offrir quelques jours, semaines, mois ou années heureuses à Arezou. Mais oui, c'est marrant les différences de réaction que ça suscite, ça ne touche pas les mêmes cordes sensibles selon nos personnalités ou vécus. En effet, je ressens deux émotions à cette histoire, tristesse et colère, mais la seconde prend le pas dans ce cas-là. - serendipity a écrit:
- Je te rejoins Vavyala sur le fait qu'une note explicative sur la guerre (Iran/Irak d'après ce que j'ai lu sur un blog) aurait été appréciée.
Ah merci pour les infos sur la guerre en question. Je suis nulle en histoire... - serendipity a écrit:
- Les notes en fin d'ouvrage cela m'a frustrée : interrompre ma lecture, aller en fin d'ouvrage pour découvrir une note qui m'explique une confusion entre l'arabe et le persan, franchement
Haha, je comprends! - serendipity a écrit:
- J'ai également apprécié cette plongée dans l'Iran contemporain (plongée qui reste prudente -j'ai regretté l'ellipse autour de la police des moeurs, on sent que l'autrice veut en parler mais qu'elle ne peut pas se permettre une critique ouverte, alors elle laisse deviner à sa lectrice).
J'ai aussi apprécié découvrir une autre époque iranienne. Sur les commentaires sur internet, ils parlent des années 2010. Mais vu qu'on en est encore à une époque où entre se connecter sur internet ou utiliser le téléphone fixe, il fallait choisir, mon mari (qui s'y connait mieux que moi en informatique) me disait que ça datait des années 90, ce qui pourrait coller à l'après-guerre Iran-Irak (terminée le 20 août 1988 selon Wikipédia). - esperluette a écrit:
- Je ne lis pas vos avis pour ne pas me spoiler, mais je patauge dans ma lecture. Le livre n'est même pas fautif (disons qu'il m'intéresse sans me passionner), c'est juste que j'ai beaucoup de mal à lire depuis quelques mois.
Bon courage esperluette J'espère de tout cœur que ce qui te tracasse ou te pèse sur le cœur et t'empêche de pouvoir goûter les plaisirs de la lecture se dissipera et se résoudra vite. Je prendrai plaisir à lire ton commentaire, mais aucune pression, prends autant de temps pour lire et commenter que tu en as besoin! |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11791 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Lun 9 Nov 2020 - 15:01 | |
| Merci pour vos commentaires, esperluette, Vavyala et serendipity.
Je voulais dire que les notes en fin de livre ne me dérangent pas, bien que par goût je préfère les avoir en bas de page, pour ne pas couper la lecture, et ne pas avoir un 2e marque-page pour les notes.
Je voulais rebondir sur le personnage de Sohrab ; en fait l'écriture de l'auteure (sans discours direct ou indirect) fait que nous sommes "caméra à l'épaule" derrière Arezou, et que l'ensemble des personnages du livre n'a pas d'existence propre en dehors de leurs interactions avec Arezou. Ce qui fait que Sohrab, par exemple, n'a pas vraiment de consistance ; il n'est que ce que Arezou en pense ou en dit. Mais c'est le cas pour les autres personnages, je trouve.
Que pensez-vous de l'analogie avec La Princesse de Clèves ? |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12323 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Lun 9 Nov 2020 - 15:33 | |
| - Petit Faucon a écrit:
- Que pensez-vous de l'analogie avec La Princesse de Clèves ?
Malheureusement je n'ai aucun souvenir de ce livre, je ne peux donc pas me prononcer |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11791 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Lun 9 Nov 2020 - 15:39 | |
| Ah ! moi je l'aime beaucoup et en plus ma fille l'a au programme du bac cette année , donc on en a un peu discuté en début d'année ... |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4439 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Lun 9 Nov 2020 - 21:32 | |
| - Petit Faucon a écrit:
- Je voulais rebondir sur le personnage de Sohrab ; en fait l'écriture de l'auteure (sans discours direct ou indirect) fait que nous sommes "caméra à l'épaule" derrière Arezou, et que l'ensemble des personnages du livre n'a pas d'existence propre en dehors de leurs interactions avec Arezou.
Ce qui fait que Sohrab, par exemple, n'a pas vraiment de consistance ; il n'est que ce que Arezou en pense ou en dit. Mais c'est le cas pour les autres personnages, je trouve. Merci pour la remarque! Je n'y avais pas fait attention, mais en effet, on suit l'histoire par Arezou. - Petit Faucon a écrit:
- Que pensez-vous de l'analogie avec La Princesse de Clèves ?
Je n'ai pas osé te répondre parce que je ne sais pas si je suis capable de verbaliser ce que je pense, de sorte que ça soit compris tel que je le ressens. Mais comme tu soulèves la question à nouveau, je vais essayer de dépasser mes limitations et de verbaliser mon ressenti. Je vais te faire une réponse de Normande, sous balise spoiler pour ceux qui n'auraient pas lu les deux romans. - Spoiler:
Le point commun que je verrais entre ces deux histoires, ce serait l'attirance d'une femme pour un homme, attirance à laquelle elle ne s'autorise pas à donner suite en raison de ses valeurs morales (peut-être en partie issues des valeurs sociales). En revanche, je vois une différence dans le type d'amour qui est abordé. Et c'est là qu'on touche à mes ressentis et que je crains de mal m'exprimer... En lisant La Princesse de Clèves, j'ai eu l'impression que les deux héros ressentaient une attirance physique très forte, une passion amoureuse, le côté Eros de l'amour et qu'en soutenant le choix de la princesse de Clèves de ne pas succomber à ce type d'amour, Mme de Lafayette soutenait son héroïne en "instruisant" les lecteurs que l'amour, ce n'est pas cela ou disons que ça ne se limite pas à cela. Ce qui se confirmerait par le final où, conformément aux prémonitions de la Princesse de Clèves (qui me semble verbaliser le point de vue de sa créatrice sur l'amour), la passion du duc de Nemours finit par s'éteindre. Dans le cas de On s'y fera, est-ce par pudeur culturelle ou pour d'autres raisons, mais on constate que Zoyâ Pirzâd ne nous dit pas si Arezou ressent une attraction physique ou sexuelle envers Sohrab (ni même ne fait d'allusion s'ils passent à l'acte pendant le temps qu'ils sortent ensemble). On ne sait pas si Arezou ressent l'amour Eros pour Sohrab. L'autrice nous parle plus d'un autre aspect de l'amour, Philia, qui est un amour plus raisonnable, où l'accent est mis ici sur l'échange, ce qu'ils peuvent s'apporter pour s'écouter, se comprendre, se soutenir. Je ne ressens pas le côté irrésistible et passionnel de La Princesse de Clèves. Peut-être que Mme de Lafayette aurait plus validé le couple Arezou-Sohrab? Je ne sais pas... Là, on va s'écarter du champ littéraire pour aborder mes ressentis personnels. Je pense qu'un couple qui marche ressent un mélange d' Eros et Philia. C'est en cela que je comprends Mme de Lafayette sur le fait que l'amour Eros seul flambe quelques années, mais après que reste-il? En parallèle, l'amour Philia risque de tourner à ce que les jeunes appellent la " friend zone" au bout de quelques années. Donc un peu des deux, ça équilibre le couple (parfois ça flambe, mais ça brûle sur du long terme). Je retrouve cela aussi dans les romans de JA par exemple. Ses héros ne tombent pas passionnément amoureux les uns des autres, il y a de l'attirance certes, mais aussi de la raison et de l'équilibre dans leur choix. Ils ne tombent pas amoureux, ils s'équilibrent par l'amour. Pour Mme de Lafayette ou JA, dans la moralité, l'amour ne me semble pas une chute inéluctable, mais un équilibre voire une élévation profitable à l'association. Donc voilà, je ne sais pas si je suis très claire, mais en résumé, au vu de mes ressentis de lecture mêlés à mes questionnements personnels sur ce que peut être ce truc étrange qu'on appelle l'amour j'ai l'impression que les deux romans n'abordent pas l'aspect amoureux sous le même angle. En revanche, sur l'aspect social/moral, il y a matière à réfléchir.
Voilà pour mon avis, très subjectif, Petit Faucon! N'hésite pas à développer ton ressenti. C'est un sujet très subjectif, donc je suis curieuse de savoir ce qui t'a fait plus particulièrement penser à La Princesse de Clèves. Vu que je n'ai aucune certitude, cela m'enrichira de voir cela sous un autre angle. |
| | | esperluette Magnolia-White Ampersand
Nombre de messages : 9312 Date d'inscription : 11/07/2009
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Mer 11 Nov 2020 - 10:53 | |
| J'ai plus apprécié la deuxième partie du roman, que j'ai moins lue en pointillés, mais ce roman m'a un peu déçue. Le côté décousu de la narration que vous avez évoqué n'aide pas vraiment à se plonger dans le récit, et les ellipses ne m'ont pas toujours paru habiles, alors que dans d'autres textes j'ai été admirative de ce procédé (par exemple dans Brooklyn de Colm Toibin). L'impression de suivre Arezou "caméra à l'épaule", comme le dit Petit Faucon, c'est vraiment ce que j'ai ressenti : comme si j'avais regardé un film d'auteur sur la bourgeoisie de Téhéran, un film d'auteur un peu impersonnel. C'est ce qui fait que j'ai eu du mal à réellement me plonger dans le livre, et que contrairement à vous, je ne le finis ni très triste, ni très en colère. Arezou est sympathique mais trop peu incarnée à mon goût, Sohrab un peu trop parfait (je te rejoins Serendipity). Ayeh et Mah-Monir m'ont saoulée du début à la fin (surtout la grand-mère) et je trouve que Shirine aurait gagnée à être un peu plus nuancée. Les notes en fin d'ouvrage m'ont également énervée (déjà, je les préfère en bas de page). La plupart portait sur des points de détail dont j'aurais pu me passer (alors que quelques explications plus générales sur le contexte m'auraient sûrement été utiles... mais le traducteur n'est pas là non plus pour réparer mon inculture ). Je n'ai pas encore lu vos derniers posts sur La Princesse de Clèves, je le ferai après. Je voulais d'abord poster mes impressions (j'ai fini le livre ce matin). Car en ce qui concerne la fin, je dois bien avouer - Spoiler:
qu'elle ne m'a fait ni chaud ni froid et que je n'ai pas ressenti plus de frustration que cela pour Arezou. Peut-être en partie parce que j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, comme je l'ai dit plus haut. Mais aussi parce que je trouve qu'elle aurait pu aller au bout de sa décision, même si bien sûr, la pression de sa mère et de sa fille et l'hostilité de son amie sont de grands freins. Mais je ne sais pas, je me suis dit qu'elle avait été capable de divorcer tout de même par le passé, que la colère de sa fille et de sa mère auraient bien fini par se tasser. En somme, qu'elle aurait pu. Bref, vous allez me trouver dure mais voilà...
J'ai été assez négative, parce que j'attendais plus de ce roman. J'avais beaucoup aimé 2 recueils de nouvelles de cette autrice, et j'avais sûrement trop d'attentes. Reste que j'ai bien aimé retrouver la petite musique de Zoyâ Pirzâd, ce sens du l'observation et des petites scènes quotidiennes (mais il y avait trop de dialogues sur la nourriture à mon goût ). Je file lire vos discussions sur La Princesse de Clèves, mais je n'aurais sûrement rien à y apporter : j'ai adoré ce classique mais je l'ai lu il y a bien trop longtemps pour en parler. |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4439 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Mer 11 Nov 2020 - 17:34 | |
| Merci beaucoup esperluette pour ton retour! Triste pour toi que les attentes que tu en avais aient été déçues. - esperluette a écrit:
- Ayeh et Mah-Monir m'ont saoulée du début à la fin (surtout la grand-mère)
- esperluette a écrit:
- Les notes en fin d'ouvrage [...] (alors que quelques explications plus générales sur le contexte m'auraient sûrement été utiles... mais le traducteur n'est pas là non plus pour réparer mon inculture ).
Oui, en effet, c'est vrai que le traducteur n'a finalement pas vocation à réparer nos manques de culture. - esperluette a écrit:
- en ce qui concerne la fin, je dois bien avouer
- Spoiler:
qu'elle ne m'a fait ni chaud ni froid et que je n'ai pas ressenti plus de frustration que cela pour Arezou. Peut-être en partie parce que j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, comme je l'ai dit plus haut. Mais aussi parce que je trouve qu'elle aurait pu aller au bout de sa décision, même si bien sûr, la pression de sa mère et de sa fille et l'hostilité de son amie sont de grands freins. Mais je ne sais pas, je me suis dit qu'elle avait été capable de divorcer tout de même par le passé, que la colère de sa fille et de sa mère auraient bien fini par se tasser. En somme, qu'elle aurait pu. Bref, vous allez me trouver dure mais voilà...
Pour la fin, - Spoiler:
je ne te trouve pas particulièrement dure, toute émotion (ou absence d'émotion) est légitime. On n'a pas les mêmes points sensibles, issus de nos vécus personnels, qui font que ce qui va toucher l'un d'une façon, va toucher un autre d'une autre façon et laisser neutre un troisième. Du coup, si la narration n'a pas réussi à te faire attacher à Arezou, cela me semble normal que son choix final ne te touche pas particulièrement.
Comme écrit par serendipity, c'est marrant de lire les réactions différentes à ce final. - esperluette a écrit:
- J'avais beaucoup aimé 2 recueils de nouvelles de cette autrice, et j'avais sûrement trop d'attentes. Reste que j'ai bien aimé retrouver la petite musique de Zoyâ Pirzâd, ce sens du l'observation et des petites scènes quotidiennes (mais il y avait trop de dialogues sur la nourriture à mon goût ).
Je note que tu recommandes ses deux recueils de nouvelles. Ça me donne envie de les découvrir prochainement (en 2021?). C'est rigolo car à l'inverse, j'ai adoré les moments culinaires qui me mettaient l'eau à la bouche et me donnaient faim! |
| | | esperluette Magnolia-White Ampersand
Nombre de messages : 9312 Date d'inscription : 11/07/2009
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Jeu 12 Nov 2020 - 9:58 | |
| Mon avis sonne sûrement plus négatif que je ne le voudrais, mais c'est le problème lorsque je fais traîner une lecture, les aspects négatifs prennent un peu trop le dessus. Cette lecture n'a pas du tout été désagréable, seulement un peu décevante. - Vavyala a écrit:
- Pour la fin,
- Spoiler:
je ne te trouve pas particulièrement dure, toute émotion (ou absence d'émotion) est légitime. On n'a pas les mêmes points sensibles, issus de nos vécus personnels, qui font que ce qui va toucher l'un d'une façon, va toucher un autre d'une autre façon et laisser neutre un troisième. Du coup, si la narration n'a pas réussi à te faire attacher à Arezou, cela me semble normal que son choix final ne te touche pas particulièrement. Tu me rassures. Je me trouvais franchement sévère après avoir lu vos réactions. Je pense effectivement que c'est le peu d'attachement que j'ai ressenti pour les personnages qui a joué (j'ai bien aimé Arezou, mais sans plus). J'en parlais hier avec ma mère qui elle avait beaucoup aimé ce roman et qui n'avait pas été dérangée par le côté décousu ou le manque d'explications psychologiques. - esperluette a écrit:
- Je note que tu recommandes ses deux recueils de nouvelles. Ça me donne envie de les découvrir prochainement (en 2021?).
C'est rigolo car à l'inverse, j'ai adoré les moments culinaires qui me mettaient l'eau à la bouche et me donnaient faim! Oui je garde de très bons souvenirs du Goût âpre des kakis et Comme tous les après-midis. À la réflexion, peut-être ai-je ressenti aussi une certaine distance avec ces récits, mais dans le cadre de nouvelles cela m'avait moins gênée. J'avais été très sensible à la poésie et au sens du détail de l'autrice. Concernant la nourriture, c'est surtout dans certains dialogues à la fin que cela m'a crispée : du style "ton frère est mort au front ? passe-moi le riz pilaf". |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11791 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Jeu 12 Nov 2020 - 15:49 | |
| Je passe rapidement pour vous remercier de vos commentaires, Vavyala, serendipity et esperluette Tout à fait d'accord avec toi Vavyala sur ton analyse du caractère de la princesse de Clèves et de celui de Arezou ; le livre de Pirzad est trop peu descriptif des sentiments de Arezou pour se faire vraiment une idée précise. Je trouvais simplement que renoncer était une décision difficile à comprendre et à interpréter. Je rejoins aussi esperluette sur le fait que le livre est écrit de façon à ne pas susciter l'empathie du lecteur. |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4439 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Jeu 12 Nov 2020 - 16:21 | |
| - esperluette a écrit:
- J'avais été très sensible à la poésie et au sens du détail de l'autrice.
Je crois que c'est ce qui fait que j'accroche à son écriture. Dans ce roman, je garderai un bon souvenir de certains lieux (comme la maison vendue à Sohrab ou celle de la famille de Tamineh, le séjour près de la mer Caspienne), de certains moments (comme ceux où Arezou et Shirine s'installent les pieds sur leurs bureaux et se tournent vers la cour), saisons (comme la description de l'hiver et la neige à Téhéran) ou repas. C'est dans ces petits détails que j'ai pris plaisir à ma lecture. - Petit Faucon a écrit:
- Je trouvais simplement que renoncer était une décision difficile à comprendre et à interpréter.
Oui, c'est vrai que - Spoiler:
dans le cas des deux romans, il y a un renoncement et que choisir de renoncer n'est pas toujours facile à comprendre pour des personnes extérieures comme nous lecteurs. Je crois que je l'avais mieux compris donc accepté pour La Princesse de Clèves, alors que la pilule a du mal à passer ici. Dans ma conception de la vie, une personne ne devrait pas avoir à choisir entre son amour et sa famille. Demander de choisir est horrible. Après, je rejoins vos commentaires précédents. Comme tu écrivais Petit Faucon, c'est peut-être un renoncement temporaire le temps que les esprits se calment, Shirine sera peut-être plus optimiste envers la nature masculine et moins exclusive avec le retour d'Esfandyar, Ayeh va quitter le cocon familial et fonder sa propre vie... Et comme écrit par esperluette, si Arezou a été capable de divorcer pour sortir d'un couple qui ne lui convenait plus, elle arrivera peut-être à "divorcer" de sa mère aussi un jour...
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| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4439 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Mer 10 Fév 2021 - 18:39 | |
| Suite à l'avis positif d' esperluette sur les recueils de nouvelles de Zoyâ Pirzâd, j'ai tenté Comme tous les après-midi. La lecture a été très agréable! J'ai été surprise par la concision des nouvelles, qui tiennent sur 2 à 8 pages (mais assez souvent sur 3-5 pages). On y retrouve la précision d'orfèvre et la poésie de son écriture. Elle parle du quotidien, des petits riens qui font la vie, du temps qui passe, de la filiation,... Certaines sont très émouvantes. 2-3 nouvelles sortent de ce cadre et m'ont un peu déroutée, voire déplu. Mais dans l'ensemble, ça été une lecture que j'ai appréciée! |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
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| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). Mer 10 Fév 2021 - 18:45 | |
| Je n'ai lu que la nouvelle qui donne au recueil son titre et rétrospectivement, je préfère ses romans à ce rapide échantillon de nouvelle.
Qu'as-tu pensé de celle-ci Vavyala ? reflète-t-elle la tonalité du recueil ? |
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| Sujet: Re: Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). | |
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| | | | Zoyâ Pirzâd (Iran, 1952). | |
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