Summer / Eté

Je viens de terminer Eté, un roman court que je recommande à ceux/celles qui ont apprécié Ethan Frome.
Loin de l'aristocratie new yorkaise, nous sommes en Nouvelle Angleterre et nous suivons l'été de Charity, qui se morfond dans un morne petit village, mais ça ne va pas durer. Durant cette courte période, sa vie va complètement basculer.
Je l'ai trouvé intense, sensuel. Les collines et les montagnes de la Nouvelle Angleterre sont à la fois un cadre somptueux et presque un personnage tant leur présence est forte.
Certains le trouveront peut-être un peu exagéré ou trop intimiste mais je pense qu'il vaut néanmoins de s'y arrêter, à l'ombre d'un sapin pour échapper à la chaleur de cet été étouffant (celui de Charity, pas le notre... du moins jusqu'ici).

Merci du conseil , j'ai énormément aimé Ethan Frome et je ne savais par trop vers quel livre me diriger pour continuer à lire Edith Warthon.

J'ai acheté Eté, je posterai mon avis dès qu'il sera lu! Et j'ai voté pour Edith Warthon à la lecture de groupe !

Je ne t'avais pas encore répondu Nougatine, mais cela m'intéresse beaucoup d'avoir ton avis sur Eté quand tu l'auras lu ^^confrontation de points de vue^^

MissAcacia, je suis assez d'accord avec tout ce que tu as dit sur Eté. C'est vraiment un univers particulier, celui de la campagne de la Nouvelle-Angleterre, campagne perdue où les jeunes gens s'ennuient ferme. J'ai beaucoup aimé le personnage de Charity, pleine de force de caractère et j'ai beaucoup aimé le fait qu'elle se lance à corps perdu dans son bonheur même si au fond d'elle, elle doute que cela ne dure.
Sur la quatrième de couverture de mon exemplaire, il est écrit que ce roman a fait scandale a sa sortie et a été comparé à Mme Bovary. Je n'approuve pas tout à fait la comparaison, mais quelque part la fin des deux personnages peut sembler similaire, et surtout la liberté de Charity et l'étroitesse du milieu qui l'entoure ressemble à ce que vit Emma Bovary.

Donc comme toi c'est un roman que je conseille vivement, tout comme Ethan Frome!

J'ai enfin fini Eté et après un début laborieux, je peux dire que j'ai aimé Je n'avais pas du tout l'esprit pour lire ce roman (fait comme son titre l'indique pour une période estivale) et j'ai galéré au début mais finalement je l'ai dévoré ces deux derniers jours, surtout qu'il est plutot court.

On suit donc Charity, une jeune fille recueillie enfant par Mr Royall, un avocat. Ils vivent à North Dormer, petite ville morne où il ne se passe rien jusqu'à la venue de Lucien Harney.

Le style d'Edith Wharton m'a beaucoup plue, il est très frais et limpide.

Spoiler:

L'histoire, qui serait plus banale à notre époque, gagne en interêt tout au long du livre jusqu'à son dénouement.

Spoiler:

Cela me donne envie de continuer ma découverte d'Edith Wharton, dont à peu près tous les romans m'interessent

J'ai lu "Eté" avec grand plaisir, et j'en ai trouvé la lecture beaucoup plus facile que celle du "Temps de l'innocence". Le style est fluide, le décor est planté très vite, et on n'a pas besoin de se prendre la tête pour s'y retrouver entre des dizaines de personnages ! Il ne se passe strictement rien à North Donner et la vie de Charity suinte l'ennui. Notre héroïne va naturellement s'amouracher du premier jeune homme qui va franchir le seuil de la bibliothèque poussiéreuse où elle "travaille".

Au début Charity n'est pas vraiment sympathique, j'ai trouvé qu'elle cultivait son ennui et se plaignait un peu trop. Les premiers mots qu'elle prononcent sont :

Citation :

Comme j'ai horreur de tout !

Et elle ne porte strictement aucun intérêt à son travail, pourtant il y a pire que travailler dans une bibliothèque ! Elle se montre assez injuste envers Mr Royall qui l'a recueillie quand elle était bébé, et semble n'aimer rien ni personne.

Mais petit à petit je me suis attachée à elle, avec son caractère indépendant et passionné, son aspiration au bonheur et ses agissements parfois bien maladroits.

J'ai été surprise par la relative liberté qu'elle connait, lui permettant de partir retrouver son amoureux sous de faux prétextes, comme aller à une fête champêtre dans un autre village par exemple, que personne ne vérifie.

Mr Royall qui au départ est présenté par Charity comme un vieillard lubrique se révèle être un homme cultivé et humain, bien que capable de perdre le contrôle de lui même quand il s'enivre.

Lucius Haney est un homme faible et irrésolu qui balance entre deux femmes. Lui m'a fait penser à Newland Archer...

Tout le roman exsude la sensualité, l'amour physique entre Charity et Lucius, sans être décrit est omniprésent, et je crois que le livre a fait scandale à l'époque !

D'autre part Edith Wharton nous offre de charmantes descriptions de la nature, et le roman mérite bien son titre, on ressent la chaleur estivale tout au long des pages.

Enfin j'aime beaucoup l'illustration de la première de couverture : la "femme à l'ombrelle" de John Singer Sargent. C'est d'ailleurs ce qui m'a fait choisir ce livre, parmi d'autres d'Edith Wharton !

Spoiler:

Merci pour ces commentaires, Nathy's et Rosalinde! Grâce à vous, un autre roman de Wharton va prendre un bonne place dans ma PAL.

Rosalinde, je comprends pourquoi tu as craqué pour celui-ci. J'adore Sargent, je trouve moi aussi cette couverture magnifique.

cat47 a écrit:

Merci pour ces commentaires, Nathy's et Rosalinde! Grâce à vous, un autre roman de Wharton va prendre un bonne place dans ma PAL.

Thanks too! Je pars de ce pas pour me l'emprunter.

Comme prévu, Summer est maintenant sur ma PAL. Commentaires à prévoir dans... euh... x années?

En attendant, voici un article (en anglais, désolée) très intéressant sur la vie parisienne d'Edith Wharton et sur son engagement pendant la Première Guerre et après.



Sa tombe versaillaise semble être de moins en moins fréquentée. Excursion lambtonienne à prévoir?

Je ne connaissais pas du tout cette partie de la vie d'Edith Wharton. Il faudra que je me fasse une petite excursion à Versailles lors de mon prochain passage à Paris, j'aimerais bien voir sa tombe.

cat47 a écrit:

Comme prévu, Summer est maintenant sur ma PAL. Commentaires à prévoir dans... euh... x années?

Sa tombe versaillaise semble être de moins en moins fréquentée. Excursion lambtonienne à prévoir?

Me too!

Du moment que c'est une excursion lambtonienne.

J'ai commencé les premières pages de ETE et j'aime déjà l'humour, le rythme et le personnage de Charity.

Les grands esprits se rencontrent Darcy : j'ai moi aussi jeté mon dévolu sur un livre d'Edith Wharton à la bibliothèque. J'ai ainsi commencé Vieux New-York
Plus quand je l'aurai fini!

Je l'ai lu et décidément Edith Wharton a ce regard pessimiste et angoissé sur les femmes et sur leurs vies, comme une vision souvent noire des rapports sociaux et personnels, qui permet même de parler de registre tragique dans certains cas comme Chez les Heureux du monde.

Dans Eté, elle balaye en un été, la vie entière d'une femme Charity. Celle-ci passe de l'état d'enfant capricieux fort de sa jeunesse à celui d'une épouse résignée détenue au milieu de nulle part, rejetée par la Montagne, qui représente la figure maternelle. On croirait presque c'est bien la Montagne qui a accouché de Charity tellement, celle-ci a un rapport charnel quasi primitif avec elle.

nathy's a écrit:

L'histoire, qui serait plus banale à notre époque, gagne en interêt tout au long du livre jusqu'à son dénouement.

Spoiler:

Tu ne trouveras pas d'explication. L'une des caractéristiques narratifs d'EW est qu'elle recherche la sobriété des faits et gestes plutôt que l’explication psychologique, elle recherche l’émotion de la simple réalité et adopte le point de vue de Charity.

Dommage, que l'humour présent au début du livre par le biais de Charity s'estompe si rapidement.

Double post pour dire que j'ai lu Eté de Wharton.
Mes impressions sont mitigées, je n'ai pas vraiment accroché à cette histoire. C'est certes bien écrit mais je n'ai pas du tout apprécié les personnages ou même le déroulement de l'intrigue.
Je n'étais peut-être pas dans le bon état d'esprit lors de ma lecture je suppose...

C'est un livre très court, et c'est vrai que les personnages ne sont pas forcément attachants. Mais j'avais bien retrouvé le ton féroce de Wharton sur l'amour et ses désillusions.

Edith Wharton et Ben Stiller, l'association vous parle-t-elle plus qu'à moi? Eh bien il faudra s'y faire. Ben Stiller va en effet passer de la comédie au film d'horreur pour un projet intitulé The Mountain dans lequel on retrouvera les personnages de Summer. Si je comprends bien, l'intrigue sera assez différente de celle imaginée par Wharton mais ça reste à préciser.

Alors là je suis intriguée et vaguement inquiète aussi...

Moi aussi je crains le pire...

Je viens de jeter un oeil à l'article... Summer, gothic novel ??? Manifestement le journaliste ne l'a pas lu. Ils vont sans doute se concentrer sur le passage relativement bref où Charity retourne dans la montagne d'où vient sa mère (ou était-ce son père ? ), c'est le seul endroit du livre où on peut trouver matière à sortir un film d'horreur. La famille de Charity fait peur et la montagne aussi avec ses sombres, sombres forêts et ses sombres, sombres huttes. Mais c'est peanuts dans le roman.

Je m'interroge aussi

Certes la famille d'origine de Charity est un peu glauque, mais c'est un peu maigre pour en faire un film d'horreur
On n'a pas dû lire le même roman.

MissAcacia a écrit:

Je viens de jeter un oeil à l'article... Summer, gothic novel ???

Je me suis faite la même réflexion, j'ai même douté qu'il s'agisse du même livre

J'ai lu pas mal de romans de Wharton, mais pas Summer il me semble (pas sûre à 100 % car je connais les titres en français plutôt, mais là même votre pitch ne me rappelle rien) il va falloir que je me rattrape pour pouvoir juger de tout ça ... pour Ben Stiller je suis sceptique, mais il va peut-être étonner tout le monde ? Il me rappelle parfois Jim Carrey dans la débilité de ses personnages, or ce même Jim Carrey de Ace Ventura peut être super touchant dans d'autres films comme Eternal sunshine of the spotless mind ...

En fait, ce n'est pas vraiment Ben Stiller qui pose problème, comme tu le dis il peut nous surprendre pour le meilleur (et puis j'aime bien Zoolander, j'assume, j'ai beaucoup ri, de même que dans Mary à tout prix). C'est la référence à Eté d'Edith Wharton (on en parle dans les première pages de ce topic) dans lequel on n'arrive pas à voir les ingrédients pour un film d'horreur qui pose question. En tous les cas, ce qui est sûr c'est que ce n'est pas un roman gothique. Et il n'y a aucun mystère dans les origines de Charity, le personnage principal du livre, juste une histoire assez misérable.