Hayao Miyazaki (manga et emonogatari)

J'ouvre un espace pour discuter de la production littéraire de Hayao Miyazaki afin de lui offrir plus de visibilité.

Outre ses productions cinématographiques (pré-Ghibli et au sein du studio Ghibli), il a été prolifique à l'écrit si on en croit sa page Wikipédia:
- Le Chat botté (1969)
- Le Peuple du désert (1969-1970)
- L'Île au trésor (1972)
- Nausicaä de la Vallée du Vent (1982-1994)
- À ma sœur (1982)
- Le Voyage de Shuna (1983)
- Hikōtei jidai (1989)
- Notes de rêveries de Hayao Miyazaki (1992)
- Le retour de Hans (1994)
- Dîner dans les airs (1994)
- Des tigres couverts de boue (1998-1999)
- Illusions de Westall - Une excursion à Tynemouth (2006)
- Le vent se lève (2009)
- Teppou Samurai (2015)

Pour ma part, je n'avais eu accès qu'à la traduction en français publiée en 7 tomes chez Glénat de Nausicaä de la Vallée du Vent.



Pour celles et ceux qui ont aimé le film d'animation et qui n'auraient pas lu le manga, je le recommande. Il explore plus en profondeur les thèmes qui sont effleurés dans le film.
J'avais notamment beaucoup aimé la partie sur le peuple de la forêt et la relation qui se crée entre Nausicaä et le robot-biologique qui se pense son enfant.

Le voyage de Shuna vient d'être traduit et édité en France, aux éditions Sarbacane.

Citation :

Shuna, prince d’une contrée pauvre, regarde, impuissant, ses sujets souffrir de la faim et se tuer à la tâche. Comment faire pousser les céréales que leur terre, stérile, leur refuse ?

Un beau jour, un voyageur évoque une graine dorée miraculeuse, qui fait onduler les plaines en longues vagues fertiles. Elle proviendrait d’un pays lointain, à l’Ouest, peuplé d’esprits hostiles à l’homme – dont nul n’est jamais revenu.

En dépit des soupirs des anciens et des larmes de son père, Shuna se lance vers cet Eldorado sur son fidèle yakkuru, dans l’espoir d’y trouver de quoi sauver son peuple.

En chemin, il libère une jeune esclave, Thea, et sa petite soeur, retenues prisonnières par des trafiquants d’hommes. Poursuivi par leurs ennemis, Shuna confie les deux filles à son yakkuru, qui file avec elles vers le Nord tandis qu’il continue seul, à pied, vers l’Ouest. Quand il atteint enfin la terre des êtres divins, ce qu’il y voit le changera à jamais.

Thea reverra-t-elle Shuna ? Et le jeune prince au cœur d’or ramènera-t-il la précieuse céréale ?

Une postface (du traducteur vers l'anglais) explique qu'il ne s'agit pas d'un manga, mais plutôt d'un emonogatari, un récit illustré en japonais. En effet, nous avons ici des successions de dessins (magnifiques ), annotés de textes pour dérouler le récit, sans bulle pour les dialogues des personnages comme on peut en voir en manga et BD.

Une note de l'auteur et la postface nous expliquent que le récit du Voyage de Shuna est inspiré d'un conte traditionnel tibétain, Le Prince qui fut changé en chien, racontant l'importation de l'orge, céréale de base du régime alimentaire tibétain, au Tibet.

Le conte tel qu'écrit et illustré par Miyazaki est comme pour beaucoup de ses films une adaptation. Tout en suivant la trame du conte, il vient y greffer son imaginaire et les idées qu'il souhaite porter.  
Pour les amateurs de son œuvre, on a le plaisir de voir disséminées des idées qu'il reprendra dans ses films.    Par exemple:

Spoiler:

L'histoire et son traitement sont plus sombres que dans d'autres de ses œuvres, notamment avec le thème de

Spoiler:

Néanmoins, par sa conclusion, cela reste une œuvre porteuse d'espoir comme ses autres récits.  

Miyazaki aurait aimé adapté ce conte tibétain à l'écran, mais le côté peu vendeur du thème pour des producteurs et les conseils de ses proches l'ont encouragé à se rabattre sur un autre format visuel.
Cela reste une réussite, bien que je regrette qu'il n'ait plus le retranscrire sur grand écran, cela aurait donné une œuvre grandiose. Néanmoins, c'est une lecture que je recommande chaudement!

Merci pour cette présentation alléchante, Vavyala ! J'ai effectivement croisé de nombreux ouvrages de Miyazaki en librairie !
J'avais offert Mon Voisin Totoro à ma soeur mais n'ai pas encore eu l'occasion de le lire

Merci Vavyala !!! C'est une mine d'or que ti m'ouvres là !

Tout n'est malheureusement pas (encore) traduit en français, mais on peut espérer que cela le soit un jour, vu la renommée de l'auteur.
J'aimerais notamment lire Hikōtei jidai (l'ère des hydravions) pour avoir inspiré Porco Rosso, un des films qui fait partie de mes préférés!

Merci pour l'ouverture du topic Vavyala, je ne savais pas que Miyazaki avait écrit tout cela. J'ai vu le Voyage de Shuna en librairie, sans me poser plus de questions que cela Je m'étais d'ailleurs dit que c'était peut-être un livre sur Les contes de Terremer j'avais tout faux

En tout cas merci pour ta présentation, tu m'as donné envie de lire le manga Nausicaä et le voyage de Shuna et de me pencher sur toute la production littéraire de Miyazaki

C'est une belle initiative, Vavyala. Sais-tu s'il y a des traductions en anglais?

Il semblerait que Shuna's Journey ne soit sorti qu'en 2022, donc les anglophones ne semblent pas être beaucoup plus en avance que les francophones pour les traductions des œuvres de Miyazaki.

Après quelques recherches, je n'ai pas trouvé d'autres traductions en anglais que ce que nous avons en VF. Mais si d'autres Lambtoniennes sont plus douées que moi en recherche, nous serions plusieurs preneuses d'infos!

Merci, Vavyala, pour l'ouverture de ce fil, c'est une excellente idée

A part Nausicaä, je n'ai lu aucun de ces livres. Il va falloir y remédier :p

Je viens de me l'offrir !! J'ai jeté un coup d'œil, c'est un régal !

J'ai croisé le Voyage de Shuna aujourd'hui, je l'ai mis sur ma liste au Père Noël !

J'ai lu Le voyage de Shuna (que j'avais offert à ma fille à Noël), et c'est vraiment un ouvrage très beau.

J'ai été très touchée par les aquarelles, qui sont vraiment très belles, elles ont ce côté inachevé qui est bien plus touchant qu'un anime où aucun trait ne dépasse .
L'histoire est assez crépusculaire, beaucoup moins lumineuse que certains films de Miyazaki, mais comme l'a dit Vavyala, elle se termine sur une note optimiste .
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, que j'ai lu le plus lentement que j'ai pu, pour profiter des dessins au maximum.

NB : le nom du traducteur qui a écrit une postface très interéssante : Alex Dudok de Wit, me parlait, et il s'agit en fait du fils du réalisateur de La tortue rouge (film des studios Ghibli que j'avais adoré) : Michael Dudok de Wit

Merci pour ce beau retour ! Je l'emprunterai à ma sœur qui l'a également reçu à Noël