Les prix littéraires

c'est la saison des prix. Goncourt, Inter allié, fémina, Flore, renaudot...

je pensais qu'il serait interessant d'en discuter sur ce forum. Celui qui me plait le moins, c'est le Goncourt. Je le trouve trop élitiste, surtout ces dernières années et je n'arrive jamais à le lire. Le prix femina me tente plus généralement et je lis souvent le prix de flore, qui a pour moi le mérite de faire connaître des auteurs assez jeune et souvent avec un style novateur. Enfin cette années ils ont courronné Amélie Nothomb, preuve qu'il y a des expetions à la règle!

et vous qu'en pensez vous ?

Je me méfie toujours du Prix Goncourt. J'avais essayé de lire Trois jours chez ma mère de Weyergans, je l'ai trouvé indigeste, je n'ai jamais pu le finir. Et pourtant, d'ordinaire, je me force, je déteste laisser un livre en plan.
Je n'ai pas lu celui de cette année, Alabama Song.

Par contre, en général, je découvre des livres merveilleux par le prix Goncourt des lycéens (beaucoup moins élitiste ). J'ai notamment découvert Nancy Huston, qui est devenue l'une de mes romancières préférées (elle avait été récompensée avec Instruments des Ténèbres).
J'avais aussi beaucoup aimé le Goncourt des lycéens 2006, avec Magnus de Sylvie Germain (un des mes auteurs fétiches également).

J'ai eu droit aussi à de jolies découvertes grâce au prix Fémina. Mais disons que je suis souvent beaucoup plus en phase avec le Goncourt des lycéens

le goncourt de cette année me plait assez, j'aime bien F.S & Zelda Fitgerald!... il faut que je me décide à leur ouvrir un topic!

Je ne lis jamais les prix littéraires. Ce n'est pas du tout idéologique. Je ne prends jamais le temps de le faire. Pour la littérature contemporaine, je flâne et je prends ce qui me fait plaisir.

C'est drôle, en deux petites lignes, Damien a su exprimer ma pensée

Et la mienne !

Camille Mc Avoy a écrit:

le goncourt de cette année me plait assez, j'aime bien F.S & Zelda Fitgerald!... il faut que je me décide à leur ouvrir un topic!

J'ai lu Alabama song avant qu'il obtient le prix Goncourt et j'ai beaucoup aimé. Gilles Leroy épouse complètement la personnalité de Zelda - c'est elle la narratrice -, il voit avec les yeux de cette femme, pense avec son coeur. En revanche, il est sans pitié avec l'auteur de Gatsby le Magnifique et de La Fêlure. Il a fait plus que de s'inspirer d'elle dans Tendre est la nuit ; il lui pique sans vergogne ses textes, il vole son journal intime... Zelda a ces mots terribles : « Écrire, je savais et j'ai alimenté tous ses chefs-d'oeuvre, non pas comme muse, non pas comme matière, mais comme nègre involontaire d'un écrivain qui semblait estimer que le contrat de mariage incluait le plagiat de la femme par l'époux. » Un peu plus loin : « (...) La vérité est qu'il s'est servi de mes propres mots, qu'il a pillé mon journal et mes lettres, qu'il a signé de son nom les articles et les nouvelles que seule j'écrivais. La vérité, c'est qu'il m'a volé mon art et persuadée que je n'en avais aucun. » Et Scott à Zelda : « Il me serait égal que tu meures, mais je ne supporterais pas que tu en épouses un autre. »
Et cette conclusion : « Cette folie à deux, ce n'était pas de l'amour.

@ lorelai59. Tu nous conseignes de le lire ? Ce que tu en dis a l'air très intéressant. Je ne connais pas trop la vie de la femme de Fitzgerald.

@ Clinchamps et janebennett. Je suis content d'être votre porte-parole .

Bien sûr je vous conseille de le lire. Sur toutes les bio de Fitzgerald, on presentais Zelda comme une calamité pour son mari. C'est interessant d'avoir un autre point de vue.

Petit remontage de topic pour vous signaler que le Goncourt vient d'être attribué à Michel Houellebecq pour La Carte et le territoire ? J'ai un très mauvais souvenir de cet auteur, et je m'étais jurée de ne jamais le relire, mais j'avoue que son dernier roman m'intrigue beaucoup depuis sa sortie.
http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/11/08/michel-houellebecq-enfin_1437003_3246.html

Sinon, le Renaudot est allé à Virginie Despentes (je ne connais pas du tout ).

Michel Houellebecq ? En ce qui me concerne, c'est berk, berk, berk, je ne trouve rien de mieux pour exprimer ma pensée. Je garde un très mauvais souvenir des Particules élementaires, je ne lirai plus d'oeuvres de cet auteur

D'une manière générale, je ne lis jamais les prix littéraires, je n'aime pas tellement les auteurs contemporains

J'ai beaucoup aimé Les particules élémentaires, que je trouvais furieusement intelligent mais ensuite j'ai lu Plateforme, que j'ai trouvé tout autant intelligent mais pas original du tout, parce que la superficie du roman (c'est à dire le sexe avec une fille qui n'a plus le corps ferme de ses vingts ans) était la même que dans les Particules.

Je n'ai donc pas lu ses autres romans parce que j'avais peur qu'il se repose trop sur ses lauriers. Cela dit, comme Miss Honey Church, celui là m'intrigue parce qu'il semble être un peu différent. Enfin j'espère qu'il l'est.

Pour Virginie Despentes, j'ai lu Baise moi il y a des années lumières mais l'auteur m'intéresse assez.

Enfin pour moi, l'essentiel c'est que Patrick Lapeyre ait reçu le fmina. Je n'ai lu qu'un seul de ses livres ( L'homme soeur) mais j'ai adoré, il a une plume incroyable de sobriété. Pour un peu je dirais que Lapeyre, y en a pas deux! Il a déjà eu l'inter allié, mais n'est pas aussi connu que les deux autres. Je le recommande vivement mais je ne sais pas s'il plairait vraiment aux lambtoniens.

J'étais justement en train de lire Les particules élémentaires, je crois que j'ai porté bonheur à Michel Houellebecq, non ? En tout cas ça me donne envie de lire le roman primé, si on y trouve les mêmes qualités littéraires que dans celui que je viens de finir !

Je ne connais pas du tout Patrick Lapeyre Camille, en fait le nom à coucher dehors de son livre m'avait plutôt fait partir en courant.

Bonnie, pas de doute, tu es mieux qu'un trèfle à quatre feuilles

Je pensais que le "miracle" Au revoir là-haut (miracle que je lise et apprécie un prix Goncourt ) se reproduirait avec Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu et bien non...
Je n'ai pu le terminer ( j'ai  "survolé" la fin ) mais finalement je n'aurais même pas du le commencer puisque  tout le sujet est résumé par le titre...

Pour expliquer son roman l'auteur écrit ceci :

Citation :

... un roman, ça s’écrit toujours à la croisée des blessures. Ici, j’en verrais trois, disons les miennes. D’abord, l’adolescence. J’ai été cet enfant qui finit, qui rêve de sortir avec la plus belle fille du bahut, et veut sa part du gâteau. Et puis la plus belle fille ne veut rien savoir, le monde reste insaisissable, le temps passe et c’est encore le pire. Il y aura des étés, des flirts, les poils qui poussent, la voix qui mue. Ce sera le plus beau de la vie, et le plus cruel aussi. Dans une histoire, j’essaierai de mettre des mots là-dessus, la cicatrice à partir de quoi tout commence. L’autre plaie, ce serait celle du social et des distances. Quand j’étais petit, on m’a raconté un mensonge, que le monde s’offrait à moi tel quel, équitable, transparent, quand on veut on peut. Mais un jour, peut-être grâce aux livres, le voile s’est déchiré et j’ai commencé à comprendre. Cette leçon des écarts, des legs et des signes distinctifs, cette vérité des places et des hiérarchies, ce sera mon carburant. Enfin, il y a ce départ. Je suis né dans un monde que j’ai voulu fuir à tout prix. Le monde des fêtes foraines et du Picon, de Johnny Hallyday et des pavillons, le monde des gagne-petit, des hommes crevés au turbin et des amoureuses fanées à vingt-cinq ans. Ce monde, je n’en serai plus jamais vraiment, j’ai réussi mon coup. Et pourtant, je ne peux parler que de lui. Alors j’ai écrit ce roman, parce que je suis cet orphelin volontaire. »

Tout est dit !

Ce roman se veut donc la chronique de l'adolescence et du passage à l'âge adulte, dans une région économiquement  sinistrée (la Lorraine ?) qui met en scène ceux de la cité, qui s'opposent aux enfants des classes populaires, eux-mêmes confrontés à ceux des classes aisées. Et tout ce petit monde boit, se drogue, vole, deale, s'ennuie, flirte, couche et au final se reproduit et, c'est le message du livre, lègue à ses enfants son "schéma" de classe sociale.

Et bien...Si encore c'était une étude sociologique basée sur des faits quantifiés on pourrait s'intéresser au sujet mais là on frôle le cliché : les pauvres sont moches et méchants, les moins pauvres guère mieux et les riches sont des oisifs qui se saoulent et se droguent dans de belles villas.
Je ne sais pas si les Lorrains ( ou autres) vont se reconnaître dans ce portrait peu flatteur mais moi qui suis née dans une région guère plus "brillante" j'avoue que cette vision des choses me choque.

On l'a bien compris, seule la fuite permet d'échapper à de tels destins. Même Zola n'était pas aussi pessimiste   Et n'est pas Zola qui veut...

Bref très peu pour moi en tout cas et nouvelle déception en ce qui concerne les critères d'attribution du Goncourt.

J'attends vos avis avec impatience si vous le lisez.

Merci pour ton avis Uly ! J'ai une PAL énorme... mais ce titre est un de ceux qui m'intéressaient dans cette rentrée littéraire, je finirais sans doute par le lire un jour (en espérant qu'il me plaise plus qu'à toi ).

Petite remontée de topic pour évoquer le prix Goncourt du jour décerné à Hervé le Tellier pour un roman assez original qui me fait de l'oeil depuis plusieurs semaines à tel point que je l'avais demandé au père Noël (du coup y a plein d'autres gens qui vont l'avoir cette année )

France Culture a écrit:

Dans ce roman, son huitième, Hervé Le Tellier raconte comment un incident inexplicable survenu au cours d'un vol entre New York et Paris en juin 2021, va bouleverser la vie des passagers de l'avion, persuadés d'atterrir en mars… A bord, des personnages dignes d'une série télévisée : Blake, père de famille et tueur à gages, Slimboy, star nigériane lasse de vivre dans le mensonge, Joanna, avocate ambitieuse, ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel d'un roman dont le titre est également L'Anomalie.

"Chaque individu est confronté à son propre double, expliquait le romancier au micro de La Grande Table sur France Culture. J'avais envie d'avoir beaucoup de personnages. J'avais tous ces personnages à manipuler, chacun relevant d'un genre littéraire différent, dans un roman avec un "S", pour traiter toutes les situations possibles face à cette duplication."


Pour chacun des personnages, Hervé Le Tellier pastiche des genres littéraires différents, comme il avait le loisir de le faire dans l'émission de France Culture Des Papous dans la tête ! La contrainte littéraire devient un terrain d'expérimentation ludique :
"Mon point de départ, expliquait-il il y a quelques jours dans La Salle des Machines, était Si par une nuit d’hiver un voyageur dans lequel Italo Calvino commence une dizaine de romans qu’il abandonne en cours de route, créant une frustration pour le lecteur. Je voulais écrire non pas un roman de genre, mais une série de romans de genre, qui les fusionnerait tous, du policier à l'anticipation en passant par le roman introspectif. Je ne voulais pas frustrer mon lecteur, mais au contraire, lui donner un sentiment de complétude. Un peu comme chez Borges qui est l'un de mes auteurs préférés : tendre à l'exhaustivité, aller au bout de la logique que l'on s'est imposée dans un projet d’écriture. Pour cela, j’avais des fils de couleur pour chaque genre : le fil noir pour Blake, le personnage de roman noir, le rose pour le roman sentimental, le bleu pour le roman d’introspection, le blanc pour Victor Miesel qui allait raconter la fin. Je crois que le scoubidou est une forme assez naturelle pour le romancier !"

Je pense ouvrir un topic à cet auteur à l'occasion car j'ai également dans ma PAL un de ses recueils de nouvelles Assez parlé d'amour

Je ne connais pas cet écrivain (je ne suis pas très ferrée sur les contemporains), mais ta présentation est intéressante, serendipity

Je lirai avec plaisir ta présentation