Rebecca (le livre)

En effet, Popila, tout cela n'est pas évident à la première lecture où on éprouve un certain malaise, mais pour une autre raison.

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Avec une deuxième lecture, on se rend compte que les choses ne sont pas si simples...

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Bref, ce roman met le lecteur mal-à-l'aise et sait le déstabiliser avec un talent extraordinaire !

Popila tu as raison pour le prénom, en anglais Daphné doit être dur à prononcer...il y a des éléments de la vie privée de Du Maurier dans le livre...
j'ai trouvé un article anglais : How Du Maurier wrote Rebecca- Telegraph daté du 18 avril 2008 ( un petit coup de google vous le trouverez aussi)
- un an après son mariage avec le major Browning Du Maurier découvre qu'il a eu un engagement amoureux avec Jan Ricardo, une jolie brune glamour et sophistiqué, très belle...et elle s'est mise à se comparer à cette femme, voilà d'où vient l'inspiration pour le personnage de Rebecca...qui s'est suicidé en se jettant sous un train pendant la guerre...

et on apprend que l'auteur a toujours été agacé qu'on prenne son livre pour un roman d'amour, elle le définira toujours comme un : " un conte sinistre à propos d'une femme qui épouse un veuf...psychologique et plutôt macabre"....

- l'héroine compare les marques d'affection de Maxime à ceux qu'il aurait pour Jasper, le chien...des caresses sur la tête...et qu'il l'a traite comme une enfant...et p.377 : les rôles se renversent " je le tenais contre moi et le consolais comme j'aurais consolé Jasper si Jasper s'était blessé et était venu se plaindre à moi "......elle compare Maxime à Jasper...j'adore, je me demande si elle fait de l'ironie

Emma D, je ne peux que plussoyer ! Tu mets le doigt sur ce que je n'arrivais pas à exprimer, le problème moral que pose ce roman.

La destruction de Manderlay apporte un soulagement, et en même temps, est terrible : les deux héros n'auraient sans doute pas eu la force de continuer à y vivre, à moins d'y apporter de nombreux changements (en effet, cette maison n'aurait fait que rappeler des souvenirs douloureux aux deux protagonistes ; elle leur a déjà pas mal empoisonné la vie pendant le roman) et en même temps, sa destruction est la preuve de leur échec : à eux deux, ils ne peuvent contrebalancer la personnalité de Rebecca qui a envahi le moindre interstice des murs.

Pour moi, le roman réussit le tour de force de nous faire sympathiser avec des criminels à la petite semaine.

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Archimandre, il me semblait bien que Daphné du Maurier avait connu des problèmes conjugaux : merci pour tous ces renseignements complémentaires ! Je trouve que tout ce que tu avances est très pertinent, et la définition apportée par Daphné du Maurier elle-même à propos de son roman très juste.

Je vois beaucoup de similitudes entre Rebecca et Jane Eyre, mais je crois que Daphné du Maurier a profondément remanié ce matériau initial, sans doute à partir de son histoire personnelle, pour en faire quelque chose de neuf, d'où la réussite de son roman qui n'est pas qu'un simple "copier-coller" de son prédecesseur.

merci de poursuivre l'échange Popila...
Favell décrit bien sa situation : elle n'a pas le choix...ou alors partir sans se retourner :
p.347 : je ne pense pas que votre femme désire être montré du doigt

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p.356 : nous excuserons la jeune épouse,

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Pour sa conscience, elle l'a juste mis en sourdine, mais elle est là, elle dit ce qu'elle pense du geste de Maxime à travers ce que dirait les autres :
p.316 : lorsque Maxime fait la une des journaux : "

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...
p.332 : "

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p.334 :

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p.357 :

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et enfin le rêve de la page 408 sur le chemein du retour, elle comprend ce qui l'attend d'où la suggestion d'aller en Suisse...[

Mais de rien, Archimandre. Personnellement, je me suis toujours demandée si

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Certains critiques l'ont d'ailleurs suggéré.

Il me semble d'ailleurs que même avec sa seconde épouse, il ne se passe pas grand chose.

Concernant Rebecca, l'entourage de Maxime est très hypocrite :

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Popila a écrit:

Personnellement, je me suis toujours demandée si

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Certains critiques l'ont d'ailleurs suggéré.

Il me semble d'ailleurs que même avec sa seconde épouse, il ne se passe pas grand chose.

Pourtant il semble bien différent au cours de son voyage de noces. Je cite la page 89 de mon édition de poche :

Citation :

Car il était plus gai que je n'avais cru, plus tendre que je n'avais rêvé, ardent et juvénile de cent heureuses manières, non le Maxime de notre première rencontre, non l'étranger assis seul à sa table de restaurant, regardant devant lui, enveloppé dans son univers secret. Mon Maxim à moi riait et chantait, jetait des pierres dans l'eau, me tenait par la main, n'avait pas de rides entre les sourcils, ne portait pas de fardeau sur ses épaules. Je le connaissais comme un amant, comme un ami ...

Ah, ah, Rosalinde conteste ! Eh bien, soit, je m'incline devant cette citation. Par contre, je n'ai pas mon édition sous la main, mais il me semble qu'une fois arrivés à Manderlay, il en va tout autrement : est-ce mon imagination, ou le film de Hitchcock ? mais il me semble bien que le couple dort dans des lits jumeaux.

il me semble a moi aussi ( et ma lecture date de moins de deux mois ) , j'avoue que ca m'avait etonnée a moi aussi ...

Popila a écrit:

mais il me semble bien que le couple dort dans des lits jumeaux.

Ce qui est extrêmement courant hors de France et ne signifie rien hormis le fait que culturellement, nous n'avons pas tous la même notion du confort.

Archimandre, j'ai effacé deux de tes messages. Je te prie de relire soigneusement les règles, merci d'avance.

je reviens à la charge....
je suis tombée sur la version originale, en anglais... et bien mde Mopès, la traductrice a coupé ça et là beaucoup de passages....
- le père de la narratrice est mort d'une pneumonie un certain hiver et sa mère est morte de chagrin 5 semaines après....

Bonjour,
je suis nouvelle sur ce forum. J'ai lu Rebecca environ une fois par an depuis mon adolescence, ce livre fait partie de ceux dont je ne me lasse pas, comme certains romans de mary Webb d'ailleurs.

Je suis à la recherche de la version française de l'adaptation faite par la BBC en 1979, avec joanna david et jeremy Brett et dans laquelle Daniel Gall faisait la voix française de Maxim de Winter.

Quelqu'un peut l'aider ?
Merci.

Véronique
(de Namur, Belgique)

- dans la version avec Brett, elle est assise en face de quelqu'un et raconte son histoire, mais qu'est devenu Maxime ?...la version ne reprend rien du chapitre 2 où Maxime est triste, dépressif, fume beaucoup et essaye de lui cacher qu'il se souvient...
et on ne sent pas le luxe de la demeure, on n'a pas du tout l'impression qu'ils habitent un musée...et ça sent les années 70...ils portent des habits des années 70...et Joanna David a 31 ans lors du tournage, mais des yeux expressifs....

- dans l'épilogue de la version de 1997, ils ont pris la fin de Jane Eyre : Maxime va sauver Danvers des flammes et fait une chute, qui le rend handicapé et brûlé...elle retrouve son métier de dame de compagnie...

- à propos du prénom, elle en a un, seul le lecteur ne le connait pas...pour l'identification, mais elle dit page 43 : "bien qu'il m'eut dès le premier jour appelé par le mien "

- dans Notebook and memories(l'auteur raconte en détail comment elle a écrit le roman), première version de l'épilogue : en revenant de chez Baker, ils voient les flammes, Maxime accélère, et la voiture tombe dans le fossé en essayant d'éviter une voiture qui arrivait en face...Maxime est grièvement blessé, et elle est défigurée...ils finissent leurs jours dans un hotel et manderlay devient un country club...

Clélie, j'ai effacé ton message du 29 septembre en réponse à Véronique Cornette, message que je n'avais pas vu auparavant.

Attention à bien respecter les règles du forum.

ah ! ah ! sur scrib.com si vous tapez rebecca de du maurier
ou wattpad : vous avez le texte original sans les coupures de la traduction française et c'est même plus triste : car on comprend qu'elle fini comme elle a commencé : dame de compagnie de voyage de Maxime....
_ ce que j'aime et plus que le livre lui même ce sont les différentes interprétations...
- la majorité était à 21 ans et non 18

Bonsoir

Je vous ai tous lu avec plaisir et attention

Rebecca! L'un des premiers romans de l'après Dumas et autres J Verne qui me soit tombé dans les mains...et puis Hitchcock bien sûr, souvenir magnifique!

Cela ne fait que quelques mois que j'ai découvert avec délice la version de 1979.
Avec délice car elle reste très fidèle à la version française que je possède, avec délice parce que, comme vous l avez très intelligemment dit, les interprètes sont superbes et avec délice enfin car encore une fois JBrett est parfait, très beau, étonnant et juste.

Je pense aussi que la sanction tombe par la destruction de Manderley. Max est puni d'un crime de sang et Rebecca gagne irrémédiablement, elle lui a gâché la vie quoiqu'il ait pu faire pour contrecarrer cette personnalité destructrice. Sa punition est la plus subtile qui puisse exister.

De prénom, Mme de Winter 2 n'en a pas besoin, pour moi. C'est un oiseau tendre et romantique, incongru et maladroit, amoureuse et donc aveugle. Elle est vouée à devenir sa gouvernante, sa dame de compagnie et bientôt sa nurse. Mais ce n est pas grave, elle adorera cela. Du moins c est comme cela que je le vois.
(Elle est l'une des héroïnes d'un des derniers épisodes de Sherlock/Brett. La boite en carton, je crois).

J'ai réussi à me procurer le téléfilm de 79 mais en anglais. Quel moment superbe, vraiment!

Winter, ton avis me rappelle que je dois absolument regarder cette version, que j'ai sur mon disque dur depuis quelques semaines déjà. Je suis impatiente de pouvoir en parler avec vous tous.

Cat, il faut absolument que tu voies cette version ! Je suis certaine que tu sauras apprécier le jeu de Jeremy Brett dans ce rôle et cette histoire que tu affectionnes !

J'ai hâte de pouvoir en discuter avec toi

Clélie, je vais essayer de la voir bientôt. Une chose est sûre, je penserai à toi en la regardant et j'avoue qu'avec une série tirée d'un de mes romans préférés et recommandée chaleureusement par la personne qui m'a fait découvrir JE 1983, je ne pense pas être déçue. Moi aussi j'ai hâte, et pourtant, je l'ai cherchée tellement longtemps que maintenant je suis un peu comme paralysée à l'idée que le plaisir de l'anticipation va bientôt se terminer.

Merci, Cat

Comme je te comprends ! J'étais tout à fait fébrile avant d'entammer le visionnage de cette adaptation

Hey personne pour défendre la version de 1997 avec Charles Dance...qui a lui seul m'a donné envie de lire le livre....ses grands yeux expressifs
je n'arrive pas à supporter la moustache de Brett...il y a une interview où il en veut aux producteurs de la lui avoir imposé pour ressembler à Laurence Olivier....

archimandre a écrit:

Hey personne pour défendre la version de 1997 avec Charles Dance...qui a lui seul m'a donné envie de lire le livre....ses grands yeux expressifs

Nous sommes plusieurs à avoir apprécié cette version. Nous en parlons entre autres aux pages 7 et 8 de ce topic.

Archimandre, la moustache de Brett n'était pas imposée... et surtout pas pour ressembler à Laurence Olivier...
Je pense que c'est plutôt Laurence Olivier qui le lui a reproché sous forme de boutade, "qu'il aurait tout de même pu attendre qu'il soit mort avant d'interpréter le rôle..." (véridique)

Personnellement, Charles Dance est un acteur que j'adore, mais dans cette version de Rebecca, je trouve la différence d'âge beaucoup trop flagrante... elle m'a gênée. Mais c'est une question de point de vue.

Ca y est, j'ai fini Rebecca.

Comme je l'ai dit dans le topic Que lisez-vous ?..., c'est le premier roman de Daphné du Maurier que je découvrais, car jusqu'à maintenant cet écrivain ne m'avait jamais vraiment attiré. Puis j'ai lu les divers topics à son sujet ici, et ça m'a donné envie d'essayer. J'ai évidemment voulu commencer par son titre le plus célèbre, que j'ai trouvé dans un recueil de 4 romans à la bibliothèque.

J'ai bien aimé cette lecture. Le roman n'est pas très long, et pourtant dense, l'écriture est globalement très agréable, souvent poétique, en particulier les belles descriptions de paysages.
Je crois que j'ai mis quelques pages avant de vraiment "rentrer" dans l'histoire, mais ensuite j'ai continué à lire très facilement. La description de la vie quotidienne dans un de ces manoirs anglais est juste, précise, vivante, tel qu'on se l'imagine.
Quelque chose m'a un peu frappée, ce sont les regrets de l'héroïne pour le domaine, alors qu'elle y est quand même malheureuse la plupart du temps qu'elle y habite. Il me semble que ça ne sonne pas très juste, que c'est un retournement assez malhabile, dicté par ce qu'elle sait ensuite.
La plupart des personnages m'ont laissé assez indifférente, y compris l'héroïne et Maxim. Je n'ai pas réussi à vraiment éprouver de la sympathie, de la compassion à leur égard. Par contre, l'héroïne est une conteuse hors-pair. Elle réussit vraiment à nous emmener, nous ramener dans ses souvenirs, dans la vie qu'elle a mené.
Un sentiment de mélancolie imprègne l'ensemble du livre, la fin est très pessimiste (+ un peu trop abrupte ?). Tout le roman est en fait tourné vers le passé, le présent n'existe guère, le couple principal demeure reclus dans ses souvenirs.

Merci Dulcie. Ce livre fait parti de ma PAL. En fait, j'ai hâte de le lire, il m'intrigue.

Moi il ne m'intriguait pas trop, mais j'ai fini par aimer.

As-tu lu d'autre Daphné du Maurier par contre ? (pour ma part, je suis en train de me demander avec lequel je vais continuer).