Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy | |
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clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72656 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Dim 9 Nov 2008 - 21:38 | |
| Bon j'y vais, si ça ne colle pas je le déplacerai ! - Citation :
- Le valet de chambre tira les rideaux, sortant Darcy d'un sommeil d'autant plus profond qu'il avait peu duré : jusqu'aux premières lueurs de l'aube il avait tourné et retourné dans son souvenir les instants passés à Longbourn, y cherchant un signe, un geste , un regard qui lui aurait permis d'espérer.
À peine arrivés à Netherfield, Charles s'était précipité chez les Benett, et si Mrs Bennett avait déployé pour lui toutes ses grâces et son amabilité, il n'en avait pas été de même pour lui, l'accueil ayant été des plus froid et à peine poli. Il n'en avait cure, il cherchait seulement le regard d'Elizabeth, mais celle-ci, à peine les salutations d'usage échangées, s'était réfugiée dans son ouvrage, n'en levant à peine les yeux. L'accueil de Jane envers Bingley avait été souriant et rès aimable, mais cette jeune fille n'était pas du genre à manifester quoi que ce soit de plus que les convenances le permettaient, il le savait maintenant, et il voyait ce qui lui avait échappé auparavant : le rose des joue, la lumière du regard qui annonçaient que Charles allait être un heureux homme. Et bien sûr quelques jours plus tard il avait fait la demande qui, elle, avait été reçue avec tout le succès espéré ! Darcy avait félicité et encouragé son ami dans son projet, persuadé qu'il était maintenant que Jane et lui était parfaitement assortis, mais il n'avait pu endurer plus longtemps le supplice de devoir rencontrer Elizabeth sans retrouver chez elle l'amorce de sympathie qui l'avait fait rêver depuis Pemberley. Il la sentait toujours tendue, gênée, et il savait bien pourquoi : cette maudite Lydia et sa folle aventure était là, entre eux, car il avait vu les larmes, il avait été le témoins directe et involontaire de la honte ressentie par la jeune fille. C'est le cœur lourd qu'il avait annoncé à Bingley qu'il repartait à Londres, au moins pour quelques semaines. "Ne vous découragez pas si vite, Darcy, vous ne l'avez rencontrée que trois fois, toujours avec du monde entre vous, d'autres occasions se présenteront ! - Certainement, mais, je ne pourrai plus longtemps continuer à faire assez bonne figure dans votre société, et je ne veux en rien ternir votre bonheur. Je reviendrai, mais pour l'instant, j'ai besoin de m'éloigner un peu, et puis je dois aussi régler certaines affaires à Londres." Il s'était endormi à l'aube, épuisé, et le matin ne lui ramenait ni espoir, ni joie. Une heure plus tard, il prenait son petit déjeuner quand le majordome lui annonça que lady de Bourgh demandait à le voir. "À cette heure !! Que se passe-t-il ? J'espère que ce n'est pas la santé d'Anne ! Je vais la recevoir au salon." Dès qu'il vit sa tante, Darcy comprit qu'il n'était sûrement pas question de la santé d'Anne : sa tante arpentait le salon en tous sens, le visage plutôt crispé par la colère que par l'inquiétude. Il se rasséréna aussitôt et s'apréta à subir une de ces mercuriales dont lady Catherine avait le secret. Allons ! Qu'avait-il encore fait ? "Asseyez-vous, lady Catherine, je vous en prie et dites-moi... - Il s'agit bien de m'asseoir, l'interrompit-elle sans ménagement, je ne pourrai tenir en place que je n'ai tiré cette affaire au clair ! - Mais de quoi s'agit-il ? - D'un bruit scandaleux, inoui, qui m'est parvenu aux oreilles, une rumeur plutôt dont je ne puis croire qu'elle ait une once de fondement ! Darcy commença à dresser l'oreille : se pourrait-il ... mais comment ? Lady Catherine ne lui laissa pas le temps de réfléchir longtemps. "- Vous ne devinerez jamais d'où je viens d'arriver hier ? Non, bien sûr ! je viens de Longbourn, de chez cette famille Benett, dont j'ai eu la bonté d'accueillir l'une des jeunes filles à Rosings." Darcy profita du fait que la dame reprenait souffle pour interjeter : "- mais grand Dieu, qu'alliez vous faire là-bas ? - Je voulais à tout prix rencontrer miss Elizabeth Benett pour lui demander raison de cette rumeur selon laquelle vous alliez l'épouser ! Frappé au cœur, Darcy resta coi, et tomba plutôt qu'il ne s'assit sur un fauteuil qui heureusement se trouvait juste à ses côtés. Sans rien voir et continuant à naviguer toutes voiles dehors à travers le salon, contournant les meubles, déplaçant les bibelots et le remettant n'importe où lady Catherine continua : "- Oui, cela m'est revenu aux oreilles, peu vous importe comment, mais bien sûr je ne pouvais laisser cette personne continuer à répandre ce mensonge. Je suis donc allée la trouver, afin qu'elle me donne un démenti, mais j'ai eu beau la pousser dans ses derniers retranchements, je n'ai pu obtenir d'elle aucune réponse nette, car avec un esprit démoniaque, elle retournait toutes mes questions contre moi ! "Oh oui !" se dit Darcy, "comme je peux bien l'imaginer !" et il eut un élan de tendre fierté en pensant "combien elle a de l'esprit, de la fierté, de l'intelligence ! comme je l'aime" mais lady Catherine, épuisée, finit par se jeter sur un sofa, et s'éventant de la main ajouta : "- je n'ai jamis pu savoir d'où venait cette rumeur, j'ai eu beau lui affirmer que vous étiez promis à Anne depuis toujours, qu'elle n'était pas digne de vous (Darcy frémit d'horreur !! Encore ce coup pour elle) elle me faisait front avec une insolence incroyable. Quand je lui ai enfin posé la question nette : êtes-vous fiancée à mon neveu ?", alors, là ! elle s'est tue un instant puis a répondu"non",bien entendu ! "- Ma tante, dit aussitôt Darcy, vous savez qu'entre Anne et moi il y a une véritable affection mais que je ne l'épouserai pas, elle ne m'aime pas, moi non plus, et j'ai souvent tenté de vous en persuader, il serait temps que vous abandonniez cette rêverie ridicule. Quant à miss Benett... - Miss Benett !! miss Benett !! savez-vous jusqu'où elle a poussé l'outrecuidance ? Je lui ai demandé sa promesse de n'être jamais votre fiancée, elle a refusé !! Elle a déclaré que je n'avais aucun droit à me mêler de ses affaires, qu'elle ne me ferait jamais une telle promesse, même quand je lui ai rappelé que cela vous rabaisserait à être le beau-frère ... Darcy s'était dressé d'un bond. Il était pâle jusqu'au lèvres, ses yeux (noirs, bien sûr !!)lançaient des éclairs, et c'est d'une voix cinglante qu'il interrompit sa tante: "Il suffit, ma tante, il suffit ! Vous avez honteusement bafoué cette jeune fille que vous ne connaissez pas, vous l'avez humiliée et mon cœur saigne pour elle des blessures que vous lui avez infligées. Elle vous a refusé sa promesse de ne jamais m'épouser ? Ce sont les seules paroles de vous que je veux retenir de cet entretien, car vous venez d'offenser gravement la jeune fille que j'aime, et seul l'espoir que me donnent vos paroles me permet pour l'instant de garder envers vous une attitude digne de vous et de moi. Sachez, continua-t-il, devant lady Catherine, médusée, bouche bée et les yeux agrandis d'horreur, sachez que je lui ai demandé de m'épouser, qu'elle m'a refusé mais que ce que vous m'avez dit me redonne espoir. Sachez que maintenant je vais peut-être pouvoir la revoir et lui redemander sa main, et si j'ai le grand bonheur qu'elle m'accepte, j'entends, ma tante, j'entends bien qu'il lui soit fait constamment montre de respect et d'urbanité. Sur ce, je vous quitte, ma tante, je ne doute pas que vous retrouviez votre chemin jusqu'à votre voiture" Et Darcy, laissant là lady de Bourgh changée en statue de sel, se précipita hors du salon pour demander ses chevaux. Déjà dans l'escalier, il se ravisa. Non, il avait ses affaires urgentes à voir d'abord, mais dès qu'il le pourrait, il irait la revoir ! L'espoir envahissait son cœur, lui donnait des ailes. Il toucha le collier, dans la poche de son gilet, et sourit. Ah ! j'en avais trop envie ! pardon si c'est prématuré !! |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26781 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Dim 9 Nov 2008 - 23:36 | |
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| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26781 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Jeu 13 Nov 2008 - 10:06 | |
| et comme, je suis une indéniable rêveuse, je continue : - Citation :
- A Longbourn la demande de Mr Bingley avait retenti comme un coup de tonnerre. Leurs voisins trouvaient qu’ils étaient chanceux, sur cinq filles, deux de mariées, quelle joie, pour les parents. Mais lorsque Mr Darcy demanda l’autorisation de courtiser Elizabeth, la petite communauté en fut toute ébranlée. La perception qu’il avait de Monsieur Darcy était donc fausse et tout ce qui comptait dans Meryton l’accueillit à bras un peu trop ouverts, mais heureusement Lizzy veillait.
Cependant à Pemberley, la joie avait envahie Georgiana, « ainsi, nous allons devenir une vraie famille ». Miss Elizabeth Bennet avait accepté que son frère la courtise. « Elle m’aime », lui disait-il, « elle m’a pardonné ». En fait, il l’avait intéressée dès le premier regard, mais son comportement odieux l’avait tout de suite contrariée.
Georgiana était si follement heureuse, qu’elle se mit à sautiller en riant aux éclats tout en lisant la lettre. « Le collier d’escarboucle lui plait infiniment et ne la quitte plus ». Quel bonheur, mon frère quel bonheur ! « j’ai longtemps imaginé comment lui offrir notre bijou. Je dis notre, car vous avez été la créatrice de cette jolie frivolité. Je voulais la surprendre, bref, que des scenari impossibles ! Après nos confidences, je lui ai simplement demandé d’accepter ce bijou qui accompagnait mon espoir depuis de nombreux mois. Mon dieu ma chère Georgiana, que nous étions émus. Puis, elle s’est mise à me regarder avec des yeux mouillés de joie et s’est retrouvée dans mes bras, Kitty qui nous sert de chaperon, s’est gentiment détournée. Georgiana, je suis déjà le frère le plus heureux du monde, grâce à toi, et bientôt un mari plus que comblé par ma chère Miss Elizabeth. » Elle s’essuya aussi, les joues inondées de pleurs, et continua sa lecture en dansant. « Jusqu’à présent, j’ai constamment lutté pour rester debout, envers et contre tout. Avec elle, je peux me laisser aller parce qu’elle est plus forte que moi. J’ai enfin trouvé l’équilibre et comprend Père lorsqu’il me disait que l’Amour chemine dans la confiance. »
- "Oh papa, pourquoi nous as-tu abandonné si tôt, tout aurait été plus facile pour lui " s’entendit-elle murmurer…
Dora pénétrant dans l’antichambre à ce moment là, resta un peu en retrait et attendit qu’elle se calme.
- Georgiana ? tu me parais bien agitée. Est-ce la lettre qui te met dans cet état ? Mais, tu pleures !
- …. De joie, Dora ! et elle l’entraîna dans une valse endiablée.
- Mon frère, Dora ! mon frère, oh lala, elle tourna encore plus vite et s’effondrèrent toutes deux sur la banquette de la pièce. Houuuu ! qu’est-ce que je suis contente et soulagée. Il a réussi, te rends-tu compte ? il a réussi. Et Monsieur Bingley est enfin fiancé. Quel beau jour, quel beau jour !
- Mr Bingley, fiancé, mais avec qui, et qu’est-ce que ton frère a réussi ? quelles sont ces énigmes ?
- Attends, prévenons Mrs Reynolds, et sortons dans le parc, ici, je ne peux pas !
- Quelles histoires ! Miss Elizabeth Bennet l’a d’abord refusé ! Sais-tu que je la trouve vraiment courageuse. Si un jour je pouvais être aimée aussi absolument. Mais la plupart du temps, dans notre milieu, c’est très rare.
De toute la journée et les jours suivants, Pemberley bruissa de joie. Mrs Reynold connaissant « la jeune fille de l’été » puisqu’elle l’avait accueilli pour la visite, ne tarissait plus d’éloges sur elle. Quant au personnel, avec enthousiasme imaginait, toutes les réceptions qu’il y aurait désormais, avec un Maître enfin joyeux et heureux. Car ces derniers temps, comme le rappelait Cook qui l’avait observé hagard et les pieds dans la rigole du bassin, il n’était plus du tout lui-même !
Pemberley, dans l’euphorie, Cook et Mrs Reynolds firent le tour des caves et des gardes-mangers afin d’être prêtes lorsque la nouvelle maîtresse s’installerait. Car elles en étaient certaines, Miss Elizabeth aimait la campagne et Pemberley. ensuite, je lis la fanfic de Doddy, et et puis la vie, les enfants, les drames, les soucis, je lis aussi Camille et là elle nous entraîne dans la dimension Kitty et vraiment, c'est excellent.... Merci à toutes.
Dernière édition par Fée clochette le Jeu 13 Nov 2008 - 23:21, édité 3 fois |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72656 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| | | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26781 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| | | | Kibiko Manteau de Darcy
Nombre de messages : 62 Localisation : Dans ma modeste chaumière... Date d'inscription : 01/11/2006
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Jeu 13 Nov 2008 - 22:20 | |
| De retour dans la "continuité" : - Citation :
Les Wickhams s'en étaient allés et Longbourn avait retrouvé sa quiétude des plus relatives. La perte de sa fille attrista Mrs Bennet durant plusieurs jours. La brave dame s'était autorisée, comme de coutume, quelques larmes, fort nécessaires et quelques plaintes et vapeurs, tout à fait indispensables, puisque sa chère petite Lydia se voyait exilée à l'autre bout du pays. Qui pouvait avoir l'idée de s'établir à Newcastle ? Qu'allait faire Lydia sans sa maman pour la guider et lui donner de bons conseils ? Avec tout ce qu'il y avait à savoir, à faire quand on est une jeune mariée qui doit s'installer dans son propre foyer. Comment choisir les meubles et le linge et les tentures et la tapisserie, comment tenir en respect et diriger les domestiques, comment établir un menu, comment savoir économiser bougies et chandelles, comment tenir ses comptes ? Le museau dans ses mouchoirs brodés, une main sur son ample giron et l'autre tenant fermement son flacon de sels, la coiffe de guingois sur ses boucles perpétuellement en maraude, Cassandra Bennet soupirait à fendre l'âme, invoquait tous les saints du paradis, partait régulièrement déranger son très attentionné époux dans son antre, histoire de lui faire une scène de ménage à sa façon, et prenait un très grand soin de ne pas comprendre, comme à son habitude, les moqueries sarcastiques du père et les réparties malicieuses de la fille. Sans Lydia, il n'y avait plus que sa chère moitié pour affliger l'ouïe délicate de Mr Bennet, Kitty ayant soudain décidé de se comporter moins sottement et plus paisiblement, ce qui était un exploit venant de sa part. Ses ainées ne savaient dire si c'était un pas de plus vers le bon sens, la peur d'un mauvais tour paternel ou bien encore une bouderie face à une ancienne complice qui l'avait délaissée au profit de son mari tout nouveau tout beau. Cela passerait, comme le reste…
"Heureusement que certaines choses ne changent pas", pensait Elizabeth avec ironie, en attendant que Mary cesse de massacrer Mozart en la mineur et lui laisse le piano, tandis que Mme leur mère s'agitait au bout du couloir, devant l'entrée de la bibliothèque dûment fermée, en singeant la tendresse : "Claude, mon tendre ami, ouvrez cette porte… Soyez le bon mari que je sais que vous êtes. S'il vous plaît, mon époux, soyez raisonnable pour une fois. Je m'évertue à vous expliquer que j'ai quelque chose d'extrêmement important à vous dire... Claude ?...Vous m'entendez ? Ma sœur vient de m'annoncer une nouvelle absolument merveilleuse. Ho ! Mon cher Mr Bennet, pensez à vos filles…" Elle colla son œil contre la serrure. "Oh ! Vous croyez que je ne vous vois pas par le trou de la serrure ? Vous avez haussé les… Vous mettez la clef ? Ha ! Vous vous êtes enfin résolu à m'écouter. Alors figurez-vous que la femme de charge de Netherfield vient de… Mais…vous n'ouvrez pas ? Vous osez me faire ça ! Vous êtes un homme cruel, Mr Bennet ! Mes nerfs, mes paaauuvres neeeerfs !... Mr Bennet ? Mr Benneeeeet !..." Non… Décidemment, certaines choses ne sont pas prêtes de changer… L'accablement dans lequel le départ de Lydia avait jeté Mrs Bennet avait été néanmoins bientôt tempéré — et du coup l'espoir à nouveau fit battre son cœur — par une nouvelle qui commença dès lors à circuler. La femme de charge à Netherfield avait reçu des ordres pour préparer l'arrivée de son maître. Il venait dans un jour ou deux pour chasser pendant plusieurs semaines. Cette charmante dame si zélée avait annoncé l'heureux évènement le matin même à la petite auberge de Meryton où elle était partie querir en urgence des domestiques supplémentaires pour la venue de Mr Bingley. De là, la rumeur se rependit comme une trainée de poudre… Mrs Nicholls se fit un plaisir de persister dans sa fonction de crieur publique à la librairie Clarke et auprès de Mrs Jones, l'épouse de l'apothicaire, qui courut dans la foulée l'annoncer à Mrs Robinson, derrière le comptoir de son échoppe, qu'elle ferma aussitôt pour colporter la chose au reste des commerçants qui n'auraient pas déjà été au courant. En continuant ses emplettes et ses visites hebdomadaires qu'elle faisait chaque lundi, Eugenia Nicholls rencontra Mrs Herbertson qui croisa Mrs Cresswell qui s'arrêta ensuite parler à Mrs Baldwin qui s'en allait voir Mrs Walsh, la couturière. La modiste Mrs Matthews, qui prenait au même moment avec la couturière, un thé glacé bien agréable par cette moiteur lourde de fin d'été, s'empressa de tout raconter par la suite à Mrs Peterson puis à Mrs Goulding qui fit de même auprès de Mrs Long et de Lady Lucas, de retour de sa seconde Saison à Londres. Cette dernière prit Mrs Phillips à part. Il fallait absolument en informer Mrs Bennet… C'était "capital" comme le disait si bien son mari.
Les amours de Jane et de Mr Bingley avait été la principale source de délices des commères de Meryton pendant tout l'automne et le début de l'hiver. Une fois que les bonnes mères de famille avaient apaisé leur déception de ne pouvoir marier leur fille ou nièce au locataire de Netherfield, celles-ci avaient pris fait et cause pour le bonheur futur de la si délicieuse et si ravissante Miss Bennet et s'étaient réjouies du futur mariage qui ne saurait tarder… Le départ soudain et définitif, semblait-il, du gentleman, avait laissé la contrée dans l'effarement. Des questions avaient surgi inopinément de certaines bouches moins bien intentionnées qu'elles voulaient bien le laisser paraître, des sous-entendus fort peu aimables avait serpenté de maisons en maisons tandis que d'autres lèvres avaient proféré des remarques peu amènes qui sur la supposée future mariée, qui sur le prétendu futur mari, qui sur les famille et relations de l'une et de l'autre. Comme les romains attendaient impatiemment l'entrée des gladiateurs dans l'arène du Colisée, les braves gens de Meryton piaffaient d'impatience en attendant l'arrivée de Bingley… Pour un peu, on aurait vu toutes ces bonnes âmes retenir leur souffle… Mrs Phillips s'éventait avec force : "Mon Dieu ! Êtes-vous certaine que Mrs Goulding a bien tout compris ? Vous savez comme moi qu'elle est un peu sourde… Si cela est vrai !...Seigneur!... Il faut penser à cette pauvre Jane, ma chère Clemence… Ma pauvre nièce a bien été assez humiliée. Et son pauvre cœur qui a été brisé… J'irai voir ma pauvre chère sœur demain… À moins que… Ma chère Lady Lucas, pensez-vous que Mr Bingley a encore des sentiments pour Jane ? Il semblait si épris avant de s'en aller ainsi sans raison aucune… Peut-être s'est-il rendu compte qu'il ne trouverait personne d'aussi bien qu'elle ailleurs, même à Londres. Ou mieux…qu'il a toujours eu de l'égard pour elle et qu'il en est toujours amoureux…" Tante Imogen empruntait bien trop de romans chez Mr Clarke…
Si le retour de ce "Cher Mr Bingley" avait eu pour effet de mettre Mrs Bennet au comble de l'allégresse avec force transports de joie, de gloussements jubilatoires, de tourbillons de jupes et de remerciements adressés au Tout-Puissant, le reste de la maisonnée semblait envisager la chose avec une certaine curiosité teintée de perplexité, voir pour certaines, une sorte d'indifférence. Mary était bien trop accaparée par son piano et ses lectures édifiantes et pieuses pour se préoccuper du retour du soupirant prodigue — personne ne pouvait remettre en cause son manque d'intérêt — mais il était évidant aux yeux de ses sœurs que Jane feignait quant à elle une indifférence qu'elle était loin, très très loin d'éprouver. Miss Bennet n'avait pu sans rougir entendre parler de l'arrivée de Bingley. Cela faisait de nombreuses semaines qu'elle n'avait pas prononcé son nom devant Elizabeth. Mais cette dernière la connaissait trop bien pour ne pas se rendre compte que la plaie n'était toujours pas cicatrisée. Et il n'y avait qu'à regarder le teint cramoisi de la malheureuse pour deviner que le dit-gentleman était toujours au cœur de ses pensées. Leur tante Phillips était arrivée à Longbourn, peu après le petit déjeuner en pestant contre la pluie qui tombait drue ce jour-là, ce qui n'avait rien d'étonnant, et en s'excusant de venir si tôt, ce qu'elle n'aurait pas fait sans une excellente raison, comme chacun le sait. Faire l'inventaire de tout ce qu'elle avait à raconter à leur mère lui prit un bon quart d'heure mais bien sûr ce n'était pas suffisant. Avec la subtilité qui les caractérise, Cassandra Bennet et Imogen Phillips avaient passé le reste de l'heure à commenter ce retour inespéré jusqu'à plus soif, avec assez de clins d'œil entendus à l'adresse de la pauvre Jane pour attraper torticolis, crampes et paupières douloureuses. Assises au côté de leur mère, Lizzy et Jane avaient supporté ce cabotinage jusqu'à ce que le mot "mariage" fût malencontreusement prononcé… Jane devint pâle et se retira sans demander son reste, fuyant le boudoir maternel pour le relatif refuge de sa chambre. Aussitôt Elizabeth la suivit, non sans avoir lancé aux intéressées un regard torve, en pure perte évidemment. Elle trouva son ainée allongée sur le lit qu'elles partageaient, l'œil vague tourné vers le ciel du baldaquin en toile de Jouy à fleurs bleues qu'elles détestaient toutes deux. Balançant ses chaussures, elle se coucha à ses côtés et attendit… "Je t'ai vue aujourd'hui jeter un coup d'œil de mon côté, Lizzy, lorsque ma tante nous a informées de ce qu'on rapporte, et je sais que je me suis troublée…" […]
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Dernière édition par Kibiko le Jeu 13 Nov 2008 - 22:29, édité 1 fois |
| | | Kibiko Manteau de Darcy
Nombre de messages : 62 Localisation : Dans ma modeste chaumière... Date d'inscription : 01/11/2006
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Jeu 13 Nov 2008 - 22:24 | |
| La suite : - Citation :
Mrs Bennet était particulièrement satisfaite d'elle-même aujourd'hui. Ne pouvait-on trouver idée plus ingénieuse que le prétexte fort compréhensible de s'épargner treize convives en invitant un quatorzième à table, pour inviter Mr Bingley en tout bien tout honneur ? Ensuite, il suffirait de placer Jane à ses côtés et le tour serait joué… Pourquoi Mr Bennet refusait-il de rendre visite à Netherfield ? Ce n'est pas qu'elle se refusait à la besogne, mais Mr Hill frisait toujours l'apoplexie quant il y avait plus de dix couverts à la table des maîtres et Cassie avait assez à faire avec ses propres nerfs sans devoir ménager ceux du cuisinier… L'invitation à dîner était un excellent moyen de ramener le soupirant de Jane à la maison et de lui mettre sa tentatrice suffisamment longtemps sous le nez pour le ramener sur le droit chemin des épousailles… Consolée par cette résolution, elle fut plus à même de supporter l'incivilité de son mari, encore que cela représentât pour elle une grande humiliation de savoir qu'en conséquence tous ses voisins auraient la possibilité de revoir Mr Bingley avant eux. Toutefois, dans son malheur, il semblait que le Bon Dieu ou Dame Nature aient pitié d'elle, car il pleuvait des cordes et personne n'avait envie de mettre son nez dehors, à moins d'y être contraint et forcé. Certaines familles n'avaient ni véhicule, ni chevaux à leur disposition et devaient louer attelage, calèche et berline à Mr Applegate, le maréchal-ferrant de Meryton, lequel n'en avait qu'un nombre limité à leur disposition. Et de plus, aucune femme sensée ne voudrait souiller le bas de ses jupes et ses souliers. Il fallait être une Lizzy pour avoir l'audace et l'inconscience de crapahuter par monts et par vaux en un temps pareil… Mrs Bennet se livrait à diverses spéculations sur qui pourrait faire quoi, quand et comment. Les visites de voisinage réduites pour ainsi dire à la portion congrue selon ses savants calculs, elle se sentit encore mieux. En frappant les vitres, la pluie faisait un petit bruit délicat, monotone et apaisant qui la berçait gentiment. Cassandra regardait ses filles plongées dans l'étude de nouveaux patrons pour des robes d'après-midi. Elle gloussa, ravie de voir ses petites très occupées par la confection de nouvelles toilettes. Jane et Lizzy bataillaient fermement contre Kitty au dessus de leurs coupons de tissus. Cette dernière tenait absolument à une robe jaune pâle à ruchers tandis que ses aînées tentaient de la persuader que la rose saumon à galon vert lui serait plus seyante. Kitty finit par céder sans trop mauvaise grâce et la fratrie se remit au travail avec bonne humeur. Couper et coudre un vêtement n'avaient jamais été le point fort d'Elizabeth et ses sœurs ne lui demandaient que rarement de l'aide. Les travaux d'aiguille, hormis la broderie peut-être, l'ennuyaient et elle n'avait jamais fait mystère que ses préférences allaient sans conteste à un bon livre et une promenade au grand air, même par mauvais temps. Tout compte fait, la crainte de finir tremper jusqu'à la chemise avait un peu calmé sa témérité. Qu'elle prête main forte à ses sœurs ; au moins là, elle met utilement son temps à profit…
Comme elle était toute à la fois têtue et pugnace, Mrs Bennet avait essayé de persuader une fois de plus son époux de faire sa visite à Charles Bingley, et se faisant, l'ayant harcelé sans relâche le long du repas, lui avait gâché la dégustation de la délicieuse soupe à l'oignon et du gigot d'agneau avec pommes de terre sautées dont il raffolait. Quand vint la compote de pommes à la cannelle, son péché mignon, il la rabroua sévèrement, presque méchamment, et d'un ton si exaspéré que même leur progéniture au grand complet pointa l'œil et l'oreille, surprise. La larme prête à couler au coin de ses paupières, elle lança d'une voix chevrotante : - « Vous êtes un homme cruel, Mr Bennet ! » - « Si j'étais aussi cruel que vous le dites, ma chère, je vous aurais déjà fait enfermer à Bedlam ou dans quelque autre asile. J'aurais été assuré de ma tranquillité… » Le reste du souper se passa sous un silence embarrassé, le mari regrettant peut-être ses réparties trop cinglantes et son intempérance inaccoutumée, cela lui arrivait parfois, l'épouse se souvenant tout d'un coup, qu'il arrivait à ce cher Claude de s'énerver pour de bon à l'occasion, surtout si on perturbait sa digestion… Toutefois, le lendemain, l'humeur était de nouveau au beau fixe, même si Mrs Bennet commençait de s'impatienter en regardant la pluie qui continuait toujours de tomber. - « Pourquoi faut-il qu'il pleuve aujourd'hui ? Comment voulez-vous que Mr Bingley vienne nous rendre visite s'il n'arrive pas à cause des routes détrempées ?… Je suis prête à mettre ma main à couper qu'il est enlisé dans une ornière quelque part… » Soupira Cassandra en agitant sa main gauche, la droite étant déjà posée sur son ample gorge. - « Est-ce bien prudent, ma colombe, vous ne pourriez plus tenir votre flacon de sels et votre mouchoir en même temps. Ce ne serait guère pratique, ne pensez-vous pas ? » Lui répondit Mr Bennet, goguenard. Sa moitié le fixa une seconde, surprise, avant de reprendre son homélie sur le temps capricieux, les routes impraticables et les soupirants récalcitrants. S'adossant nonchalamment au chambranle de la porte, l'époux cruel consola sa douce compagne à sa façon : « Mr Bingley, comme vous le savez, a cinq mille livres de rente annuelle, il a largement de quoi posséder les meilleurs équipages, les mauvaises routes ne devraient pas lui faire peur… C'est un grand garçon, il sait bien ce qu'il doit faire… Si la pluie persiste, que n'importe, ma mie. Messire Bingley souhaite voir Jane…, il lui suffit de monter son fier destrier et de braver cette pluie. Ce n'est pas un peu d'eau qui arrête un homme amoureux, c'est proverbial. En notre belle contrée, chacun sait que ce gentleman n'a qu'une seule hâte, venir faire le joli cœur auprès de sa dulcinée, votre aînée Madame ma femme, selon votre bon plaisir. Allons, allons Mrs Bennet, je suis sûr que Notre Seigneur aura pitié de vos pauvres nerfs. Après tant de larmes versées, il ne peut qu'exaucer vos prières…» Dieu fut très bon avec sa créature car la pluie cessa peu avant midi et le soleil fut de la partie à l'heure du thé. Et vint enfin le jour où Mr Bingley fut de retour chez lui…
NB : Je crois deviner des haussements de sourcils à la vue de mon choix de prénoms... Le "Claude" est certes un clin d'oeil à Lost in Austen, la fanfic télévisuelle, mais c'est aussi le fruit d'un, disons, "cheminement intellectuel personnel"... Je m'explique. J'ai toujours pensé que Jean Rochefort aurait fait un très bon Mr Bennet car il partage avec ce personnage le même sens de l'humour caustique. Hors, mon père avait un copain d'enfance qui était le sosie de Rochefort, tant physiquement que du point de vue de l'humour. Et cet ami se prénommait...Claude. Vous voyez le truc... |
| | | Kibiko Manteau de Darcy
Nombre de messages : 62 Localisation : Dans ma modeste chaumière... Date d'inscription : 01/11/2006
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Jeu 13 Nov 2008 - 22:53 | |
| NB number 2 Je tiens à préciser que le choix des yeux bleu pâle de l'ami Darcy n'a rien à voir avec MMF. J'aime bien MMF mais à choisir entre son interprétation et celle de CF, et bien...c'est CF qui l'emporte... Je vois mon Darcy avec le regard bleu parce que j'ai toujours pensé que ce genre de regard, qui peut être "innocent et gai" ("baby blue" comme disent les anglophones), peut être aussi dur, froid et perçant, bien "réfrigérant", ce qui convient très bien à ce cher Darcy... Voilà, voilà... NB number 3 Cela me va bien de ne pas avoir à écrire la rencontre Tatie de B et neveu... Parce que je dois avouer que j'ai dans mon merdier mes tablettes, un petit "one-shot" en préparation depuis des semaines que je voulais, une fois terminé, revu et corrigé, mettre sur FF... Je n'aurais pas voulu le poster ici car cela fait partie de "ma tambouille à moi", mes petits travaux perso et que de toute façon, certaines choses n'auraient pas "collé"... C'est ce qu'il y a de bien avec la fanfiction. Chacun a sa propre vision et fait sa tambouille perso. Ensuite on organise un banquet géant et tout le monde amène ses plats. Pour finir, on s'en met plein la lampe et on se régale... Vive la fanfiction, vive les "fanfictionneuses" Je déborde d'enthousiasme ce soir, il faut que je me calme... |
| | | imonjo Ready for a strike!
Nombre de messages : 1373 Age : 51 Localisation : près de Paris Date d'inscription : 15/09/2008
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Jeu 13 Nov 2008 - 23:12 | |
| C'est magnifique !
Bravo à toutes les quatre, vous avez réalisé une superbe fanfiction, je me suis régalée tout du long.
Merci pour ce grand moment de plaisir.
Isabelle
P.S. : Kibiko, j'aime bien tes prénoms. Et oui, j'aime beaucoup aussi Jean Rochefort et trouve qu'il ferait un très ironique Mr Claude Bennett... |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26781 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Jeu 13 Nov 2008 - 23:32 | |
| Jean Rochefort alors là oui Kibiko, écriture magistrale, tu as une plume, une langue superbe, j'aime à la folie. Quel style enlevé. J'adore ta Mrs Bennet "Cassandra" et tante "Imogen" Le regard Bleu.... chacun fait ce qu'il lui plait, moi, j'ai un faible pour les yeux noirs, j'ai une vraie fascination. Manque de pot, les miens sont vert jaunes. beurk. Mais, nous ne sommes jamais contentes Donc ton texte vient après le voyage de Bingley et Darcy vers Netherfield, ensuite, il y a Clinchamps puis moi. MissAccacia, que fais-tu, proposes-tu une petite fin, un envol vers l'avenir ? ou considères-tu que l'on pose le mot FIN. J'aimerai bien savoir comment tu les vois, mettons 10 ans après ( sur la place des grands hommes ) |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72656 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Jeu 13 Nov 2008 - 23:58 | |
| pour Jean Rochefort !! Il aurait fait un MrBenett parfait !! Quant aux prénoms rein à dire : parfait (j'ai un faible pour Imogen !! ) |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 0:44 | |
| Bon d'abord, félicitations à toutes les trois, je viens de me régaler. Finalement Darcy et Bingley ne sont jamais arrivés à Netherfield mais combien je te comprends clinchamps de n'avoir pas pu résister à nous placer ce petit bijou ciselé que tu nous as pondu. Et puis, on s'en fiche, on sait qu'ils sont arrivés, Jane Austen nous l'a dit et l'on ne peut décemment mettre sa parole en doute. Fée Clochette, bravo pour l'affranchissement de Georgiana. Kibiko, ravie de voir ta contribution Longbournienne, en particulier: - Citation :
- En continuant ses emplettes et ses visites hebdomadaires qu'elle faisait chaque lundi, Eugenia Nicholls rencontra Mrs Herbertson qui croisa Mrs Cresswell qui s'arrêta ensuite parler à Mrs Baldwin qui s'en allait voir Mrs Walsh, la couturière. La modiste Mrs Matthews, qui prenait au même moment avec la couturière, un thé glacé bien agréable par cette moiteur lourde de fin d'été, s'empressa de tout raconter par la suite à Mrs Peterson puis à Mrs Goulding qui fit de même auprès de Mrs Long et de Lady Lucas, de retour de sa seconde Saison à Londres.
Cette dernière prit Mrs Phillips à part. Il fallait absolument en informer Mrs Bennet… C'était "capital" comme le disait si bien son mari. J'adore ! Avant de clore notre joyeuse aventure puisqu'il semble qu'on y arrive, j'ajouterai une dernière petite saynète car, décemment, nous ne pouvons laisser Lady Catherine comme ça. Contrairement à Lizzie, nous lui avons quelque obligation car elle nous a bien diverties. Alors, que croyez-vous qu'il se passa lorsque Lady C. reçut certaine lettre en provenance de Hertfordshire... - Citation :
- Par une claire matinée d'automne, Anne de Bourgh était assise à sa fenêtre, regardant le tapis de feuilles dorées qui commençait à se former sur la pelouse d'un vert encore lumineux. Elle soupira. Ce joli tableau signifiait pour elle le début du long enfermement de l'hiver. Plus de phaéton jusqu'au retour du printemps.
Mais elle avait de quoi occuper ses longues heures vides. La fin de l'été avait été fertile en événements. La rumeur qui avait si fort affolé sa mère, au point de motiver un départ précipité auquel elle avait dû s'opposer était revenue plus forte. Miss Anne de Bourgh n'avait pu feindre une nouvelle rechute aussi proche de la première, et puis la rumeur s'était précisée. Elle se rappela le jour où Mr Collins était arrivé, obséquieux et larmoyant en tenant la lettre de sa belle-mère qui annonçait, non sans une pointe de fiel, les fiançailles de Jane Bennet, la soeur aînée de Miss Elizabeth, avec Mr Bingley, l'ami intime de son cousin Darcy. Elle se demandait encore quelle mouche avait bien pu piquer cette brave Lady Lucas de mentionner la présence de son cousin à Meryton dans la même période et ses visites répétées à Longbourn. Lady Catherine n'avait pas mis plus de deux minutes à faire le rapprochement. Anne de Bourgh sourit, à sa façon un peu triste, en revoyant la scène de la liquéfaction spontanée du pasteur, qui ne s'attendait certes pas à déclencher pareille ire. A partir de là, tout s'était enchaîné très vite. Lady Catherine, métamorphosée en une véritable furie, était partie séance tenante. Pas le temps de mettre sur pied une mise en scène soignée pour la retenir. Anne avait depuis appris par les bruits de l'office rapportés par Mrs Jenkinson que sa Grâce avait épuisé au moins trois attelages et dormi dans une auberge de seconde catégorie pour arriver plus vite. Elle avait osé aller à Longbourn ! Et, si l'on pouvait se fier à un récit de troisième main, le cocher l'avait décrite dans un état de fureur qu'il ne lui avait jamais vu. Elle avait du lui parler et dieu sait ce que Miss Elizabeth, avec son franc-parler avait bien pu lui dire... Et elle s'était arrêtée à Londres au retour, toujours d'après le cocher. Alors elle avait parlé à son cousin. Anne de Bourgh se retourna sur son sofa pour trouver une position confortable. Sa mère ne lui avait rien dit bien sûr, elle ne lui disait jamais rien. Mais à sa mine terreuse et ses yeux injectés, à sa façon glaciale d'aboyer des ordres à son retour, elle avait bien deviné que sa démarche n'avait pas abouti. Quand elle avait su qu'elle était passée par Londres, qu'elle l'avait certainement vu, Anne de Bourgh s'était sentie soulagée d'un poids. Il avait refusé d'accéder à la demander de la grande Lady Catherine, pas d'autre explication possible. Elle se voyait délivrée de la menace de ce mariage avec son cousin. Non pas qu'elle n'eut pas rêvé de lui quand elle était jeune fille et qu'elle entendait sa mère en parler à sa tante, avant que sa santé délicate ne la trahisse... mais elle avait compris depuis qu'il ne l'aimait pas. Et, il faut bien l'avouer, elle était fatiguée jusqu'à la nausée d'entendre sa mère ressasser ce projet. Il avait fallu toute la gentillesse de Darcy pour qu'elle ne le haïsse pas. Il ne s'était jamais douté du harcèlement qu'elle avait enduré à cause de lui. Mais c'était fini ! fini ! Miss de Bourgh ferma les yeux en souriant. Cette aventure n'avait pas eu que des mauvais côtés. Il fallait reconnaître qu'il ne lui déplaisait pas de voir sa mère un tant soit peu déconfite, malgré le respect qu'elle avait pour elle. Et puis, elle s'était découvert une compagne autrement plus intéressante que Mrs Jenkinson en Charlotte Collins, qui était venue la veiller lors de sa "rechute". Cette pensée la réconforta. Elle se laissait aller à une rêverie indistincte mais agréable lorsque un bruit inhabituel capta son attention. Elle se redressa. Un brouhaha tumultueux parvenait jusqu'à elle. Tout d'un coup la porte s'ouvrit à la volée. Une Mrs Jenkinson presque échevelée - entendez par là que deux mèches grises s'échappaient de son chignon serré, dont une sur le front - et essoufflée entra en coup de vent.
"Miss de Bourgh, vous sentez-vous bien ?" demanda-t-elle d'une voix entrecoupée.
Sur la réponse affirmative qu'elle reçut, elle poursuivit.
"Alors, il faut me suivre... descendre... votre mère... elle a fait un malaise"
Anne de Bourgh se leva, essayant de rassembler ses esprits. Sa mère, si forte, un malaise, ce ne pouvait être que grave. Elle se hâta de suivre sa dame de compagnie.
Lady Catherine, évanouie, était allongée dans la pièce richement meublée et parfaitement exposée où elle lisait habituellement son courrier. Elle avait les yeux clos, était pâle. Deux laquais avait transporté son imposante personne sur une méridienne. La gouvernante, affolée, tournait sans but visible autour de sa maîtresse.
"Je ne comprend pas Miss de Bourgh, tout était si normal même si l'humeur de sa Grâce n'était pas des meilleures. Elle lisait son courrier et tout d'un coup, le temps que je lui prépare une tasse de thé... elle s'est effondrée. Je ne comprends pas..."
Anne de Bourgh s'était approchée du bureau de sa mère. Une lettre à peine dépliée était posée sur la pile du courrier du jour.
Elle reconnut le sceau des Darcy et l'écriture fine et serrée de son cousin
"Ma tante,
Les nouvelles que je vous apporte n'ont pas la prétention de vous plaire. Je préfère toutefois vous apprendre directement que Miss Elizabeth Bennet a agréé ma demande en mariage il y a trois jours.
Nous nous marierons sous peu et je ne doute pas que vous vous souviendrez qu'elle est ma femme la prochaine fois que nous nous rencontrerons.
Transmettez mes respectueux hommages à ma cousine. J'ai bien l'honneur de rester votre dévoué neveu,
F. Darcy"
Alors Miss Anne de Bourgh, se sentant légère comme une feuille dans la brise, éclata d'un rire argentin, sous le regard interloqué des domestiques de sa mère." Et voilà
Dernière édition par MissAcacia le Ven 14 Nov 2008 - 13:35, édité 2 fois |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26781 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 1:06 | |
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| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72656 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 11:04 | |
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| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26781 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 11:20 | |
| j'arrrrrrrrrive avec Georgiana et Lizzy..... avec P&P, la vie de famille...... en 2009, ça vous dit, parce qu' avant j'peux pas, en ce moment c'est la galère.... |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72656 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 11:50 | |
| Personnellement, je crois que nous devrions nous arrêter là où Jane s'est arrêtée, faisant une sorte de mille feuilles : une couche de crème : Jane, une couche de pâte : nous ! Mais si tu as envie de continuer en 2009 Fée Clochette, tu peux tout à fait !! |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26781 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| | | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 13:31 | |
| Merci ! Lady C. a un peu présumé de ses forces dans cette affaire, je crois. Vos idées me paraissent bonnes, on pourra les creuser à votre convenance. On a le temps d'y repenser. Je suis comme Clinchamps, j'avoue que je m'intéresse moins aux "suites" qu'à la face cachée d'O&P, mais ce n'est que mon avis et comme disait Groucho Marx, si mon point de vue ne vous convient pas, j'en ai d'autres . D'ailleurs, je vais t'accompagner un bout sur l'autre cadavre exquis car c'est l'art de JA que de laisser en suspens une partie de l'histoire et je trouve beaucoup plus amusant d'imaginer les trous à plusieurs plutôt que toute seule... D'ici là, plumettes de tout poil ne vous restreignez surtout pas... Lecteurs/trices donnez votre avis, nous restons à l'écoute... |
| | | Popila Free Spirit of Longbourn
Nombre de messages : 2057 Age : 40 Date d'inscription : 27/07/2007
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 13:50 | |
| Je vous lis très régulièrement depuis que vous avez lancé ce projet d'écriture et je tiens à vous dire : bravo à toutes! Je n'ai malheureusement pas le temps de m'investir dans un projet de ce genre, et je doute d'avoir autant de talent et d'imagination, mais je trouve que ce que vous avez fait, chacune avec votre style, est remarquable. J'adorerais avoir votre oeuvre ( Le cadavre exquis de M. Darcy ou Pride and Prejudice revisited) en version papier, avec une couverture adéquate, réalisée par nos fanartistes! J'atends avec impatience ce que vous allez faire avec Persuasion et ce cher Frederic Wentworth. A toutes, encore une fois : bravo! |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26781 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 14:27 | |
| Merci Popila, c'est très agréable de connaître ton avis. - Citation :
- J'adorerais avoir votre oeuvre (Le cadavre exquis de M. Darcy ou Pride and Prejudice revisited) en version papier, avec une couverture adéquate, réalisée par nos fanartistes!
J'ai tout compilé avec titre, chapitres et grands points, mais je n'avais pas envisagé ton idée..... qui est au demeurant très bonne. c'est pour la mise en oeuvre que cela pourrait être compliquée. Moi-même, n'étant pas experte, si il y a des pensionnaires avec des idées, je suis preneuse.... qu'en pense le Gang des Plumettes ? dans ce domaine, je suis tout sauf imaginative. |
| | | ekaterin64 Queen of Nanars
Nombre de messages : 17814 Age : 51 Localisation : Glancing through the Skies of Pern Date d'inscription : 16/10/2006
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 14:42 | |
| Un grand bravo à vous toutes Je me suis régalée à lire les nouvelles aventures de P&P 08 Maintenant Popila a rasion, ils faut compiler et relier le tout. La 1ère production oubliée par The Inn at Lambton, ce n'est pas rien. _________________ Quand la tempête t'encercle, hisse la voile et suis les traces du Dieu Dragon. En avant, en avant ! Car qui hésite perd, plutôt être mort qu'esclave de la peur Lady companion of the Most Noble Order of the Lycans Devoted to Loulou "Obi Wan Sheen OBE I" In Life and Death |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26781 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 14:44 | |
| Je suis tout, sauf fanartiste, et il faut que le gang des plumettes s'organise Ekaterine. |
| | | ekaterin64 Queen of Nanars
Nombre de messages : 17814 Age : 51 Localisation : Glancing through the Skies of Pern Date d'inscription : 16/10/2006
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 14:51 | |
| je croyais que quand tu parlais de plumettes, tu faisais références aux auteurs. Que vous deviez vous mettre d'accord sur quoi mettre sur la 1ère de couverture. En fait tu parles des fanartistes c'est bein çà _________________ Quand la tempête t'encercle, hisse la voile et suis les traces du Dieu Dragon. En avant, en avant ! Car qui hésite perd, plutôt être mort qu'esclave de la peur Lady companion of the Most Noble Order of the Lycans Devoted to Loulou "Obi Wan Sheen OBE I" In Life and Death |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26781 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 14:57 | |
| le gang des plumettes, = celles qui écrivent.
Popila parle de fanartistes, c'est une bonne idée, mais je suis une béotienne dans cet art.... donc il faut s'organiser, je pose la question au gang |
| | | ekaterin64 Queen of Nanars
Nombre de messages : 17814 Age : 51 Localisation : Glancing through the Skies of Pern Date d'inscription : 16/10/2006
| Sujet: Re: [Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy Ven 14 Nov 2008 - 15:05 | |
| Donc ma 1ère idée était la bonne _________________ Quand la tempête t'encercle, hisse la voile et suis les traces du Dieu Dragon. En avant, en avant ! Car qui hésite perd, plutôt être mort qu'esclave de la peur Lady companion of the Most Noble Order of the Lycans Devoted to Loulou "Obi Wan Sheen OBE I" In Life and Death |
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