William Makepeace Thackeray (topic général)

Je fais remonter ce topic des profondeurs pour donner mon avis (essentiel) sur Becky et Amelia.

Dans le roman, Amelia est agaçante, ce n'est pas une invention de la série BBC. Le narrateur ne cesse de se moquer d'elle, des fontaines de larmes qui trempent ses joues dès qu'elle est émue et de son aveuglement.

Spoiler:

Quant à Becky, ce n'est pas qu'elle est sans cœur, c'est qu'elle veut mener sa vie comme une véritable carrière, d'étape en étape, sans avoir à regarder en arrière. Il se trouve que l'étape Rawdon ne s'est pas révélée aussi prometteuse que prévu et qu'elle doit donc tenter de se défaire d'un homme qui est devenu un poids et non le tremplin qu'elle espérait. C'est vraiment le même caractère de femme que Scarlett O'Hara qui enchaîne les mariages sans une pensée pour les sentiments des hommes qu'elle épouse. Mais pour ces deux femmes, le mariage, c'est l'institution sociale dont elles ont besoin et dont elles se servent avec habileté, et pas du tout la conclusion romantique d'une belle histoire d'amour. Du coup, elles réussissent plutôt bien, parce que dans les sociétés où elles vivent, le mariage est en effet avant tout une institution sans grand rapport avec les sentiments. Scarlett a plus de "chance" dans la mesure où la guerre et ses conséquences la débarrassent de ses premiers maris. Becky est obligée de monter un plan foireux pour ça. Pour les deux, les enfants sont eux aussi des boulets à traîner alors qu'elles voudraient pouvoir continuer à monter les échelons.

Dans leur genre, pourtant, les deux restent touchantes : Scarlett, quand elle se rend compte qu'elle est passée à côté de l'amour de Rhett alors qu'en réalité, elle l'aimait aussi, et Becky, parce qu'on voit qu'elle est restée la petite fille pauvre et humiliée, craignant de manquer de nourriture et avide de trouver une solution.

Spoiler:

Dommage que Thackeray n'ait pas un sous-forum bien à lui, ou au moins des topics séparés pour ses oeuvres et adaptations. Nous en sommes déjà à 9 pages et je viens vous parler de mon visionnage récent du "Vanity Fair" 1997 avec Natasha Little. J'ai lu quelques avis sur les pages précédentes mais je n'ai malheureusement pas le temps de remonter le topic et de trier pour voir ce que vous en avez dit

Pour ma part, après un premier contact compliqué avec le premier épisode (l'image a vieilli et les choix de mise en scène peuvent surprendre au premier abord), j'ai beaucoup aimé cette mini-série

Bien plus que le film que j'avais vu il y a quelques années (je crois que c'était Reese Witherspoon qui incarnait Becky Sharp, j'avais bien aimé... mais je dois avouer que je n'aime pas trop cette actrice ....) mon avis doit être enfoui quelque part dans ces 9 pages

J'ai trouvé le casting parfait et ces choix de mise en scène (le côté affreux,sales et méchants, la musique, certains plans grotesques) totalement au service de l'histoire. Enfin je dis ça, mais je n'ai toujours pas lu le roman qui est pourtant dans ma PAL depuis.... trop longtemps

J'ai vu que les avis étaient plutôt positifs pour la toute dernière adaptation mais je ne pense pas avoir envie de la visionner prochainement, j'ai été trop impressionnée par le jeu des acteurs de la version 1997, à commencer par Natasha Little, Nathaniel Parker et Philip Glenister (celui qui jouait George Osborne était pas mal aussi   ).

Impressionnée également par la modernité de cette histoire

Merci pour ton avis, j'ai bien envie de voir cette minisérie et la récente me tente également.
Quant au roman, peut-être que j'aurais la motivation pour le lire un jour ?

serendipity a écrit:

Dommage que Thackeray n'ait pas un sous-forum bien à lui, ou au moins des topics séparés pour ses oeuvres et adaptations. Nous en sommes déjà à 9 pages et je viens vous parler de mon visionnage récent du "Vanity Fair" 1997 avec Natasha Little. J'ai lu quelques avis sur les pages précédentes mais je n'ai malheureusement pas le temps de remonter le topic et de trier pour voir ce que vous en avez dit

Tout à fait d'accord avec toi, j'ai posté récemment sur ce topic et n'ai pas non plus eu le courage ni le temps de lire toutes les pages.

La version Vanity fair de 1997 est aussi mon adaptation préférée, tu me donnes même envie de la revoir

En effet ce topic fourre-tout ne facilite ni la visibilité des livres et adaptations ni les recherches. Je vais soumettre le problème à l'équipe administration/modération   .

Très contente que tu aies apprécié l'adaptation de 1997 malgré une image vieillie. Les acteurs sont géniaux, je me suis toujours dit qu'il sera très difficile pour une actrice d'incarner Rebecca après la prestation impeccable de Natasha Little, et pourtant Olivia Cooke se révèle excellente dans l'adaptation la plus récente.
J'espère que tu auras l'occasion de lire le roman Serendipity.

Merci pour vos avis sur la version 1997 de Vanity Fair dont j'ignorais l'existence !

Contente que tu aies aimé cette adaptation, Serendipity. Tout comme toi, j'y ai surtout apprécié le jeu des acteurs, qui sont tous impeccables, avec une mention particulière à Philip Glenister et Natasha Little.

J'ai retrouvé facilement ton avis sur l'adaptation de Mirna Nair avec Reese W.    Là encore, une distribution fantastique mais il est vrai que Reese Witherspoon détonne un peu, mon avis n'étant pas objectif car je ne suis pas non plus fan de cette actrice.

Tatiana a écrit:

En effet ce topic fourre-tout ne facilite ni la visibilité des livres et adaptations ni les recherches.

Mais..., et c'est toujours le même problème, reprendre tous les posts pour les répartir dans des topics ad hoc, cela prend un temps fou. Et pour Thackeray, je ne suis pas trop sûre que cela en vaille la peine. Dans ce topic, on parle presque uniquement de Vanity Fair, un tout petit peu de Barry Lindon et c'est à peu près tout. Personnellement, et bien que Vanity Fair soit un de mes romans préférés, je n'ai pas le courage de m'y coller, désolée. Pour parler de deux romans avec trois adaptations pour l'un et une pour l'autre, je ne trouve pas la motivation. Si quelqu'un veut le faire, je lui donne volontiers les droits de modération pour un possible sous-forum.

Le romancier a désormais son sous-forum   .

En plus des commentaires répartis dans les nouveaux topics, un certain nombre y ont été copiés, à l'exception de ceux - plus difficiles à scinder - qui comparent des personnages en mêlant roman et adaptation(s).
N'hésitez pas à me signaler d'éventuels oublis.

Ce topic est conservé comme sujet général .

Merci pour ce travail, Tatiana !

Formidable ! Un grand merci Tatiana  
Je vais pouvoir aller noter mon avis (très emballée) sur Vanity Fair ITV

merci beaucoup Tatiana, et bravo pour ce beau travail !!

Merci, Tatiana. Je n'ai pas encore lu cet auteur, mais il est dans mes projets depuis au moins 1 an.

Je ne connaissais quasiment rien sur "Vanity Fair", à part qu'il existe une adaptation avec Reese Witherspoon et que je crois l'avoir regardé il y a très longtemps de ça. Je me rappelle d'aucun détails ni même de l'histoire juste que je l'avais trouvé extrêmement soporifique. Voilà pourquoi, jusqu'à aujourd'hui je n'ai jamais eu envie de le lire ... Mais je viens tout juste de découvrir que Charlotte Brontë en était fan, tellement fan qu'elle avait dédié la seconde édition de Jane Eyre à William Thackeray Et là tout d'un coup mon intérêt se tourne vers ce livre et Monsieur Thackeray. Je viens de lire les quelques avis laissés ici et ils sont tous très positifs. Charlotte Brontë et l'auberge ne peuvent se tromper donc je le rajoute de suite dans ma PAL.

Et je vous laisse ici l'histoire (très intéressante) de la rencontre de Charlotte et Monsieur Thackeray (qui m'a bien fait rire d'ailleurs ).

Citation :

When Charlotte Brontë met William Makepeace Thackeray

William Makepeace Thackeray was one of Charlotte Brontë’s literary heroes. In 1848 she dedicated the second edition of Jane Eyre to him, after much admiring the recently released Vanity Fair (1848).

She wrote in the preface to that edition that Thackeray was ‘the first social regenerator of the day’, adding, ‘His wit is bright, his humour attractive, but both bear the same relation to his serious genius that the mere lambent sheet-lightning playing under the edge of the summer- cloud does to the electric death-spark hid in its womb.’

In a letter of thanks in reply to Brontë’s publisher, Thackeray wrote that the dedication was ‘the greatest compliment I have ever received in my life.’ Unfortunately however, it was also a source of embarrassment and gossip. Unbeknown to Brontë, Thackeray, in an echo of Mr Rochester, had a mentally-ill wife who had been locked away in an institution and who Thackeray was unable to divorce. Rumours abounded after the dedication that Currer Bell had been a governess in Thackeray’s household and had written the fiction inspired by real life.

Despite this uneasy undertone Brontë was still keen to meet the much-admired Thackeray and when she visited London in December 1849 was happy to have an introduction afforded by her publisher, George Smith. This first meeting was at a dinner and Brontë had expected so much from Thackeray she was a little unnerved to find he was just an ordinary gentleman.

Brontë struggled to think of anything to say, her shyness and her disappointment likely mingling and making her mute. Thackeray was reportedly also thrown by the encounter. In Lewis Melville’s, The Life of William Makepeace Thackeray (1899), an anecdote of this first meeting is recounted:

At dinner, Miss Bronte was placed opposite him. ‘And,’ said Thackeray, ‘I had the miserable humiliation of seeing her ideal of me disappearing, as everything went into my mouth, and nothing came out of it, until, at last, as I took my fifth potato, she leaned across, with clasped hands and tearful eyes, and breathed imploringly, ‘Oh, Mr. Thackeray! Don’t!’

Whether or not this is a true reflection of the meeting is hard to know, but I can’t help hoping it’s true as the awkwardness depicted by the mindless potato-over-eating Thackeray is quite an image to enjoy.

The pair’s second meeting was no less unsuccessful. Thackeray invited Brontë to a dinner party for lady writers at his house in June 1850. Again Brontë was crippled by shyness and barely spoke, the other guests were reportedly disdainful of her brooding, quiet manner and her outmoded dress. Thackeray’s daughter Anne, said of the dinner ‘It was a gloomy and silent evening. Everyone waited for the brilliant conversation, which never began at all.’

At one point one of the ladies attempted to brighten things up by addressing Brontë directly, asking her how she liked London. An interminable pause followed before Brontë uttered ‘Yes; and no,’ and the conversation ended.

Brontë ended up leaving the gathering early and Thackeray, embarrassed by the abject failure of the evening, quietly sloped off to his club, leaving his other guests to entertain themselves.

And so it seems the adage is true, never meet your heroes. Both Brontë and Thackeray, so sparkling and alive on the page, struggled to live up to the pressures of performing in society. Perhaps this can give all us mere mortals some succour that talent can exist behind even the most unlikely exterior.

Article trouvé sur: https://nonfictioness.com/miscellany/when-charlotte-bronte-met-william-makepeace-thackeray/

C’est ce qui s’appelle mettre les pieds dans le plat. À lire le compte-rendu de leurs rencontres, on se dit que Thakeray aurait mieux fait de se montrer rancunier. Ça leur aurait épargné bien de l’embarras...

Sinon, ma lecture remonte à très longtemps, mais Vanity Fair est un chef-d’œuvre.

Merci pour l'anecdote, Satine ! En voilà une rencontre atypique

Citation :

C’est ce qui s’appelle mettre les pieds dans le plat.

Citation :

Merci pour l'anecdote, Satine !

Je vais vite la poster également dans le sous-forum des soeurs Brontë

Merci d'avoir partagé ce passage Satine, le récit est à la fois triste et savoureux. Quel dommage que ces deux rencontres aient été des occasions manquées, on aurait rêvé de conversations sans fins entre ces deux monuments, à l'image de celles entre Flaubert et George Sand qui ont dû avoir lieu à Nohant.
J'imagine l'embarras des convives au second dîner lorsque Charlotte Brontë, paralysée par la timidité, a été incapable de dire autre chose que des monosyllabes .

En effet c'est bien dommage ... Aucun des deux n'a pu vraiment saisir les occasions qui se sont présentées à eux ...

Je connaissais cette anecdote ...
Mais il faut bien voir que les soeurs Brontë n'ont connu toute leur vie que leur père et leur frère comme homme ; je pense que c'était réellement des sauvages, terrifiées par la présence de nouvelles personnes, et incapables de s'exprimer à voix haute devant des inconnus.

J'ai lu en quelques heures Mémoires d'un valet de pied et j'ai trouvé ce petit roman très drôle, bourré d'ironie.
Il s'agit d'un des premiers écrits de l'écrivain et c'est plutôt pas mal
Ca me donne envie de relire Vanity fair qui n'avait pas été un coup de cœur pour moi, contrairement aux avis de certaines sur le forum

Voilà un titre que je ne connaissais pas, merci Ju .
Il me tente plus que Barry Lyndon, dont je n'ai pas entendu que du bien .

Tatiana a écrit:

Voilà un titre que je ne connaissais pas, merci Ju .
Il me tente plus que Barry Lyndon, dont je n'ai pas entendu que du bien .

On m'a offert Barry Lindon pour mon anniversaire donc je devrais le lire dans les mois à venir, je te dirai

Ju a écrit:

J'ai lu en quelques heures Mémoires d'un valet de pied et j'ai trouvé ce petit roman très drôle, bourré d'ironie

J'avais également lu cette œuvre, bien sympathique