Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) | |
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Clelie Irene Adler's Secret
Nombre de messages : 6421 Age : 42 Localisation : 221b Baker Street NW1 Date d'inscription : 17/03/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mer 14 Fév 2007 - 13:45 | |
| Merci d'avoir posté ton avis sur ce livre Cat. C'est bien ce que je pensais : ce roman ne m'inspire pas. De plus, si Rochester semble inconsistant, il n'a plus rien à voir avec le Rochester que nous connaissons et que nous aimons. Nous savons que ER a été un jeune homme sensible, tendre, et que les désillusions ont brisé une certaine "pureté", une certaine "innocence". Le retrouver dans cette préquelle en jeune homme fade ça ne m'emballe pas du tout. Jean Rhys était originaire des Antilles Anglaises je pense. Elle connaissait bien les problèmes coloniaux et raciaux. Je suppose que vu sous cet angle, le roman est intéressant... Mais je ne pense pas que c'est un roman que je mettrai dans ma pal en priorité. |
| | | Lady Rose Riche célibataire
Nombre de messages : 106 Age : 42 Localisation : Paris Date d'inscription : 15/10/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mer 14 Fév 2007 - 17:07 | |
| J'ai fini aussi de lire ce livre il y a quelques jours. Je l'ai lu en anglais, et je n'ai pas été frappée par des passages vraiment bizarres (à quoi penses-tu en disant cela Cat ?). Le style est très fluide, le roman est assez court, et c'est évidemment bien plus facile à lire qu'un roman des soeurs Brontë. J'ai été très décontenancée par ce livre, pendant quelques temps, je n'ai pas su quoi en penser... Sans doute à cause de ce que j'avais déjà lu sur ce livre, et parce qu'il ne correspondait pas du tout à ce que j'attendais. Je pensais que la majorité du livre était du point de vue de Bertha (enfin, Antoinette), et ce n'est pas du tout le cas. Il y a 3 parties, la première est le récit d'Antoinette sur son enfance, la seconde est la plus longue et est racontée du point de vue de Rochester (enfin de l'Anglais, puisqu'il n'est jamais nommé), le troisième est très courte, de nouveau du point de vue d'Antoinette, et raconte sa fin, comme dans un rêve. La préface de mon édition le présentait comme un roman sensuel, engagé, presque sulfureux... L'auteur de cette introduction devrait lire davantage ! Je ne comprends pas trop pourquoi ce roman a été revendiqué par Jean Rhys elle-même comme une façon de rendre sa voix à Bertha, réduite à une ombre dans JE. En lisant, je n'ai pas eu l'impression que c'était vraiment son mariage qui la précipitait dans la folie, dans la première partie, elle ne m'a jamais paru bien nette, la petite Antoinette... Mais un peu attardée, un peu à côté de la plaque... Et puis, il reste beaucoup trop de zones d'ombre pour qu'on puisse lui attribuer le rôle de la malheureuse victime de son méchant mari anglais. Sa relation avec Sandi n'est pas très claire, ses justifications face aux allégations de Daniel sont peu convaincantes, et puis si l'Anglais la trompe avec Amélie (cause de la crise d'Antoinette selon Christophine), c'est tout de même bien à cause de l'elixir vaudou que lui a administré Antoinette ! Rochester est assez difficile à cerner... Même si c'est lui qui raconte la partie la plus intéressante, les débuts de son mariage, ses sentiments ne sont pas très clairs... Il est perdu dans une sorte de bulle où tout semble lui parvenir de manière assourdie, comme s'il était étranger à lui-même, sous l'influence de la fièvre, de la jungle, de cet univers étrange... Je dirais que ce qu'il y a de plus réussi dans le roman, c'est cette sensation d'étouffement qui transparaît très bien. Mais cet étouffement m'a également plongée dans une sorte de bulle d'incompréhension... La personnalité de Rochester n'est pas plus claire que celle d'Antoinette : son attirance pour elle est-elle feinte et forcée ou bien réelle ? (dans JE, il s'avoue troublé par sa beauté, au point de croire dans son inexpérience en être amoureux) Est-il naïf, innocent, ou froidement calculateur ? Veut-il la faire souffrir pour se défouler de son ressentiment pour son père, est-il jaloux, furieux, désespéré ? Je trouve dommage que n'apparaisse pas le moment où il tente de se suicider, il aurait pourtant eu parfaitement sa place, puisque la majeure partie du roman est racontée par lui. Je ne conseillerais ce roman qu'aux grands fans de JE, qui aiment lire les études littéraires et critiques universitaires sur JE, puisqu'on y trouve souvent des références à "Wide Sargasso Sea". Sinon, je ne comprends pas pourquoi tant de critiques portent aux nues ce roman, ni pourquoi il a été couronné d'autant de prix, et considéré comme un chef d'oeuvre du XXème siècle. J'étais préparée à une vision négative de mon cher Rochester, et finalement, je trouve que ce roman passe complètement à côté de sa raison d'être puisqu'il manque cruellement d'un vraie point de vue sur ses personnages... |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mer 14 Fév 2007 - 23:30 | |
| Quand j'ai parlé de passages bizarres, je voulais parler du style. Mais cela n'a été que deux ou trois fois au détour d'une phrase, dans un livre par ailleurs bien écrit, raison qui me fait dire que c'est peut-être un problème de traduction. Je n'ai retrouvé que l'exemple suivant : "Un corps magnifique et un visage respirant l'infatuation de soi-même et la bêtise." Je trouve cette formulation lourde et pour tout dire, bizarre. _________________ |
| | | Aude Manteau de Darcy
Nombre de messages : 59 Age : 41 Localisation : Nancy, Lille Date d'inscription : 24/06/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Dim 11 Mar 2007 - 16:18 | |
| Hello! Eh bien moi aussi j'ai lu La prisonnière des Sargasses, mais plutôt en tant que fan de Jane Eyre. Parce que le livre ne me disait pas trop, c'était plus pour de la culture... Eh bien, je m'y attendais, je n'ai pas aimé. Ce n'est pas tant que ça me dérange que quelqu'un ait une vision de mon cher Edward Rochester, ça je suis ouverte... Mais je me suis fait la même réflexion que cat : il y a des choses bizarres en français. J'ai dû relire plusieurs fois certains passages, notamment quand Rochester pense avoir été empoisonné. C'est laborieux à lire, ou alors c'est moi qui ne comprend rien à rien.. Si on le lit sans connaître le lien avec Jane Eyre, les éléments se mettent en place progressivement, mais sinon l'intérêt est limité... Bref , bof, bof, bof, je n'ai pas été séduite plus que vous, je ne reconnais pas Rochester, je n'ai pas été prise de pitié pour cette pauvre Bertha qui est ici aussi vraiment flippante... Jean Rhys a quand même fait dire à Rochester quelque chose qui permet de recoller un peu quand même au roman de Charlotte Brontë : "Elle m'avait laissé assoiffé, et toute ma vie ne serait que soif et désir ardent de ce que j'avais perdu avant de l'avoir trouvé." Jusqu'à l'amour de sa pure Jane. Pour moi les deux oeuvres sont incomparables, rapprocher l'une de l'autre c'est vraiment essayer d'assembler le plus et le moins d'un aimant... Ok, le thème est commun, mais le reste n'a rien à voir... Je ne crois que je le relirai en tout cas. |
| | | Tizzie Ready for a strike!
Nombre de messages : 1101 Age : 44 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mer 1 Aoû 2007 - 13:14 | |
| J'ai lu Wide Sargasso Sea en juillet pour la fac (c'est une des 4 oeuvres au programme obligatoire de la L3); je n'étais pas franchement emballée au début, le style est assez particulier vu qu'Antoinette parle (ou plutôt écrit) comme une enfant; la chronologie n'est pas toujours évidente à suivre, parfois je croyais à un flash-back alors que non, et d'autres fois, l'inverse (il faut dire que comme elle ne conjugue pas un bon nombre de verbes c'est un peu compliqué). Mais la 2ème partie (qui donne la parole à Mr Rochester) m'a plus accrochée et j'ai lu avec plaisir, même si j'ai un peu de mal à comprendre ce qui s'opère dans la tête d'Antoinette-- elle est amoureuse de Rochester, mais en même temps elle a plus ou moins un amant, elle demande un philtre d'amour pour Rochester, et une fois rentrée elle se met à le haïr...?! pas toujours très clair, mais bon, ce doit être volontaire pour rendre l'ambiance de folie? c'est une édition étudiante, alors il y a quelques commentaires à la fin, et il paraît que les rôles sont censés être inversés à la fin, et que le lecteur doit percevoir la folie de Rochester... bof, ça n'a pas été mon cas, pour moi ça ne change pas la vision que j'avais du personnage. En conclusion, je n'ai pas détesté, mais je vois quand même assez mal ce que ce livre a de si extraordinaire pour avoir été primé et être maintenant étudié à la fac... mais je suppose que nos profs de littérature se feront un plaisir de nous éclairer sur la question ! |
| | | Théophile Préceptrice
Nombre de messages : 34 Localisation : Brittany Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mar 13 Mai 2008 - 19:24 | |
| Bonjour !
Je suis un élève de terminale spécialité anglais, et j'étudie Wide Sargasso Sea.
Personnellement, j'aime beaucoup ce livre, en particulier la première partie et la vie d'Antoinette à Coulibri Estate. Les foreshadowings de Jean Rhys sont très intéressant, et la jeune fille est attachante. Je trouve que la démarche de Jean Rhys, réhabiliter la Bertha de Jane Eyre où elle est dépeinte comme une sauvage, une "Créole au sang chaud", est judicieuse. Je commence tout juste Jane Eyre, qui s'annonce très bien (même si la style littéraire me paraît moins adroit que celui de Jean Rhys), et j'ai déjà épluché le passage avec Bertha. Au risque de décevoir les fans de Rochester, la vision que j'en ai est pour le moment très négative, car dans WSS il est dépeint comme sans cœur... |
| | | Camille Mc Avoy Bits of Ivory
Nombre de messages : 11921 Age : 39 Localisation : in Highbury Date d'inscription : 10/02/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mar 13 Mai 2008 - 19:33 | |
| Bienvenue Toch! On voit que tu n'as pas encore lu Jane Eyre^^lol
n'hésite pas à te présenter dans la partie ad'hoc! |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mar 13 Mai 2008 - 20:33 | |
| - Toch a écrit:
- Je trouve que la démarche de Jean Rhys, réhabiliter la Bertha de Jane Eyre où elle est dépeinte comme une sauvage, une "Créole au sang chaud", est judicieuse.
Intéressante remarque. Puis-me permettre de demander sur quels critères tu bases ce jugement? Quant à la question du style, je ne suis absolument pas d'accord. Mais encore faut-il savoir ce qu'on entend par "adroit". _________________ |
| | | Théophile Préceptrice
Nombre de messages : 34 Localisation : Brittany Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Jeu 15 Mai 2008 - 20:46 | |
| On voit par exemple une opposition entre la robe rouge d'Antoinette et la blanche de Jane. Je pourrais trouver d'autres éléments (notamment historiques), mais je manque un peu de temps en ce moment...
Pour la question du style, Jane Eyre est très agréable à lire, mais je trouve qu'il y a quelques coquetteries (sympathiques, et assez caractéristiques du genre [que je connais mal, je préfère prévenir]). Je préfère le style de Jean Rhys (mais c'est peut-être influencé par le contenu). |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Sam 17 Mai 2008 - 18:04 | |
| - Toch a écrit:
- On voit par exemple une opposition entre la robe rouge d'Antoinette et la blanche de Jane. Je pourrais trouver d'autres éléments (notamment historiques), mais je manque un peu de temps en ce moment...
Je pense que tu n'as pas compris ma question. Je me demandais les raisons qui te faisaient qualifier la démarche de judicieuse, en fait. _________________ |
| | | Théophile Préceptrice
Nombre de messages : 34 Localisation : Brittany Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Dim 18 Mai 2008 - 15:19 | |
| Aaah, d'accord ^^.
Eh bien... Je n'ai pas fini Jane Eyre (d'ailleurs j'accroche beaucoup), mais ayant lu les passages se rapportant à Bertha, ça me semble relativement concis, ça appelle un développement.
Et sinon, je cite ma prof d'anglais, qui elle, a lu JE depuis belle lurette, C. Brontë a l'air de voir Bertha comme une Créole timbrée, et semble insinuer que les Créoles sont toutes un peu comme ça...
Je développerai plus tard, le devoir m'appelle. |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Dim 18 Mai 2008 - 19:11 | |
| Je n'ai pas eu l'impression que Charlotte insinuait que toutes les Créoles étaient timbrées. Elle parle d'une famille en particuler, les Mason, qui semble avoir une lourde hérédité. Ce qui peut arriver, créole ou non. Mais j'attends avec intérêt ton développement. _________________ |
| | | Théophile Préceptrice
Nombre de messages : 34 Localisation : Brittany Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Lun 19 Mai 2008 - 20:25 | |
| C'est pour ça que j'insiste sur le fait que je n'ai pas fini JE ^^ !
Mais il est notoire que les Brits du XIXème voyaient les Créoles comme des chauds lapins écervelés, et C. Brontë ne devait pas échapper à la règle. |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mar 20 Mai 2008 - 21:37 | |
| J'ai toujours un peu de peine avec les conclusions hâtives, du style il est notoire que... Charlotte Brontë a bien démontré qu'elle avait une notion très poussée de la supériorité anglaise, tout comme ses compatriotes, mais pas seulement au détriment des Créoles. Une petite lecture de Villette pourra t'en convaincre. Les Belges n'y sont pas décrit avec une grande tendresse. Mais personne n'a jamais affirmé qu'il était judicieux d'écrire une fanfic inspirée de Villette dans le but de réhabiliter nos amis belges. _________________ |
| | | Théophile Préceptrice
Nombre de messages : 34 Localisation : Brittany Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mar 20 Mai 2008 - 22:00 | |
| Je te suis. D'ailleurs je ne sais pas si réhabilitation est le terme. Je pense que J. Rhys a voulu expliquer pourquoi Antoinette était folle, et montrer que ce n'était pas complètement héréditaire [et racial ?]. Pour J. Rhys, c'est la société qui a perverti Antoinette. |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mar 20 Mai 2008 - 22:15 | |
| Moi aussi je te suis, Toch. Je pense qu'effectivement, Jean Rhys a eu envie de montrer un autre point de vue, ce que je peux comprendre et trouve intéressant. - Citation :
- Je pense que J. Rhys a voulu expliquer pourquoi Antoinette était folle, et montrer que ce n'était pas complètement héréditaire [et racial ?]
Dans cette phrase tu utilises le mot "racial" et c'est un peu ici que je voulais venir en challengeant ta première affirmation. Lorsqu'on parle de ce livre, on tombe parfois dans le "politiquement correct sous-entendu", au sens où l'on confond le mot "créole" avec métis, et l'assimilation de la folie de Bertha avec une sorte de racisme sous-jacent chez Charlotte Brontë est alors très vite faite. Or il faut se rappeler que le terme "Créole" ne s'applique pas nécessairement à des peuples de couleurs mélangées, en particulier pas aux Antilles. Le terme créole se réfère à la base aux grandes familles aristocratiques d'origine totalement européenne mais établies de longue date aux Antilles. Joséphine de Bauharnais en est un exmemple fameux. Dans ce contexte, les Mason sont de la même race que les Rochester, et il n'y a plus aucun relent de racisme dans le fait que "the mad woman in the attic" soit une créole. _________________ |
| | | Théophile Préceptrice
Nombre de messages : 34 Localisation : Brittany Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mer 21 Mai 2008 - 14:32 | |
| C'est pour ça que j'ai mis des crochets à racial. Les créoles d'origine étaient tous blancs ou presque (on n'était jamais à l'abri d'une petite cabriole avec la bonne). Donc par racial j'entendais plutôt... ethnique, héréditaire ? Bref, une dite folie commune à cette population mais transmise socialement et pas héréditairement. |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mer 21 Mai 2008 - 15:54 | |
| Désolée d'insister mais la folie est parfois héréditaire. Alors il est vrai que Charlotte parle clairement de l'hérédité dans ce cas. Il se trouve que par ailleurs Bertha est créole (elle aurait aussi pu être écossaise ou belge, non?). Je ne vois pas trop en quoi Charlotte Brontë implique que c'est ethnique. A rediscuter peut-être quand tu auras fini Jane Eyre. J'espère que je ne t'ennuie pas trop avec mes continuelles objections. _________________ |
| | | Théophile Préceptrice
Nombre de messages : 34 Localisation : Brittany Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mer 21 Mai 2008 - 20:34 | |
| - cat47 a écrit:
- Désolée d'insister mais la folie est parfois héréditaire. Alors il est vrai que Charlotte parle clairement de l'hérédité dans ce cas. Il se trouve que par ailleurs Bertha est créole (elle aurait aussi pu être écossaise ou belge, non?). Je ne vois pas trop en quoi Charlotte Brontë implique que c'est ethnique. A rediscuter peut-être quand tu auras fini Jane Eyre. J'espère que je ne t'ennuie pas trop avec mes continuelles objections.
Non tu ne m'ennuies pas ^^ ! JR ne remet pas totalement en cause l'hérédité. Par ailleurs, les préjugés contre les Créoles comprennent la folie. J'ai lu des correspondances de JR dans lesquelles elle dit que CB se trompe notoirement sur la culture créole et antillaise. Par exemple, elle ne le dit pas mais je l'a plus ou moins remarqué. Quand Rochester se déguise en diseuse de bonne aventure noire, il utilise des méthodes fort lointaines de l'obeah. |
| | | mimidd Aki no Hoshizora
Nombre de messages : 15717 Localisation : with a Japanese man singing for Rotterdam Date d'inscription : 17/04/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mer 21 Mai 2008 - 20:54 | |
| - Toch a écrit:
- CB se trompe notoirement sur la culture créole et antillaise. Par exemple, elle ne le dit pas mais je l'a plus ou moins remarqué. Quand Rochester se déguise en diseuse de bonne aventure noire, il utilise des méthodes fort lointaines de l'obeah.
Si mes souvenirs sont bons, Rochester se déguise en bohémienne, certes noire, mais aucun rapport avec la culture créole ou antillaise, et donc il me parait tout à fait normal qu'il utilise des méthodes éloignées de l'obeah . De même, je n'ai pas eu l'impression que Charlotte Brontë ait assez développé le thème de la culture créole pour avoir eu le loisir de se tromper Je n'interviens pas trop dans cette conversation, vu que je n'ai pas lu le roman de J. Rhys (et ne compte pas le faire, étant donné les avis peu enthousiastes donnés sur le forum), mais je suis tout à fait d'accord avec ce qu'a dit Cat précédemment. A priori, je trouve la démarche de J. Rhys intéressante dans le sens où elle donne la parole à "Antoinette", mais pas dans le sens où elle remet en cause l'hérédité (même si d'après ce que tu dis, elle ne la remet pas complètement en cause). Je ne vois rien de choquant ni de "raciste" à parler de folie héréditaire. A ce niveau là, Zola serait le diable en personne, et personne n'a eu l'idée de réécrire Les Rougon Macquart En tout cas, c'est très intéressant de découvrir l'avis de quelqu'un qui a lu le roman de J. Rhys avant celui de Charlotte Brontë _________________ ずっと続く道 これからも変わらずに 同じことで笑っていよう 一人じゃないよ アホな仲間と =☆= In a road that keeps going without change, let’s keep laughing about the same things. =☆= =☆=☆=☆= You’re not alone. You’ve got this stupid friend with you (道, 丸∞すばる) =☆=☆=☆= |
| | | Théophile Préceptrice
Nombre de messages : 34 Localisation : Brittany Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Jeu 22 Mai 2008 - 18:52 | |
| J'ai vu le téléfilm de la BBC aujourd'hui ! Une bonne adaptation, bien qu'elle réduise la partie 1 du livre à un résumé fait par Antoinette à Rochester. |
| | | Kibiko Manteau de Darcy
Nombre de messages : 62 Localisation : Dans ma modeste chaumière... Date d'inscription : 01/11/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Dim 26 Oct 2008 - 17:48 | |
| J'ai lu ce roman il y a plusieurs années et il a été pour moi une déception. Et ce pour diverses raisons.
1. J'en attendais sans doute beaucoup. Du fait que ce livre était présenté comme étant directement issu de "Jane Eyre" en tant que "prequel /spin-off, j'ai tout de suite "flashé". Et je m'en suis fait une idée sans doute trop personnelle. Je suis restée à la fois sur ma faim et en même temps avec une sensation de malaise.
2. Les passages brutaux d'un personnage à l'autre m'ont désarçonnée et j'ai été agacée par les partis-pris de J. Rhys. Pour une prequel de "Jane Eyre", il s'éloigne beaucoup trop du roman (et je ne parle pas du "canon") pour finalement explorer les relations interraciales et interculturelles du monde créole façon règlement de compte (très fréquent dans le roman antillais). Si c'était pour faire cela, pourquoi avoir choisi de faire cette prequel au lieu d'une histoire et de personnages originaux ?
3. Je n'ai pas aimé l'atmosphère malsaine et ses personnages… Ils sont haineux, mesquins, fourbes à la limite du vicieux, velléitaires voir idiots. Dans ce roman tout le monde semble détester tout le monde. Tout cela est charmant… Antoinette est-elle devenue folle à cause des autres personnages, de "l'Autre", de la société ? C'est peut-être un peu facile, et en tant qu'excuse, et en tant que "rendu de la folie" ("ce n'est pas moi Antoinette qui suis folle, mais le monde qui m'entoure…")
4. Le rythme particulier du livre m'a agacé, même si je pense qu'il va de paire avec l'état de folie d'Antoinette-Bertha. Les schizophrènes peuvent avoir une logique interne, ce qui est apparemment le cas d'Antoinette et qui rend ce rythme pertinent.
Mais ce qui m'a le plus déçu, c'est la façon dont ont été traités "Antoinette et "l'Anglais", autrement dit "Bertha et Rochester". Peut-être que là, je fais preuve d'un déficit certain d'objectivité, mais : 1. Antoinette /Bertha passe pour une innocente victime 2. L'Anglais/Rochester pour un monstre qui veut détruire sa femme. Je ne supporte pas qu'on touche à ce brave Edward qui est normalement la ou une des victimes dans ce mariage. Il y des passages qui sont en contradiction avec d'autres, à croire que par moment J. Rhys en a assez de "charger" ce pauvre Rochester.
Personnellement, j'ai toujours pensé que Bertha, en laissant le côté pis-aller /"deus ex-machina"/monstre gothique de son personnage, était la victime type de "l'alcoolisme fœtal" et du poids social dû à la folie des deux autres générations.
Et j'avoue que j'aurais aimé voir une version de tous ces non-dits qui émaillent le discours de Rochester dans le roman de C. Brontë… Comme son "je n'aurais pas été aussi coupable si…" Si quoi ? Si je n'avais pas cru aimer cette fille, si je ne l'avais pas mis dans mon lit, si je l'avais pas traité comme une ennemie au lieu d'une alliée, etc.… |
| | | Liewen Stubborn creature
Nombre de messages : 2657 Age : 44 Date d'inscription : 02/12/2008
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Dim 5 Juil 2009 - 22:46 | |
| J'ai fini ce livre il y a quelques temps déjà et j'avoue que j'ai du mal à en avoir une opinion bien définie, si ce n'est une impression générale plutôt positive J'ai lu le livre en VO suite aux différents commentaires lus (un peu rapidement, pour ne pas trop me spoiler) ici. Je ne suis pas certaine d'avoir bien saisi toutes les nuances du livre, et il est vrai qu'aussi bien l'atmosphère un peu étouffante dont on a parlé plus haut, à l'image de cet air tropical lourd et chargé de moiteur, que la langue, avec ses passages à l'oralité très forte, ne m'ont pas franchement facilitée la tâche... Fort heureusement j'ai une "student edition" qui m'a bien aidée, avec une vingtaine de pages de notes à la fin (c'est même parfois même un peu trop, je pense que c'est une édition destinée aux collégiens, il y a même une note qui explique ce qu'est qu'un hibiscus )Mais bien que difficile d'accès, j'ai adoré cette "oralité" de la langue, essentiellement dans les dialogues avec les domestiques, ou même encore dans la première partie du livre, lorsque la narratrice est Antoinette. Certes, les changements continus de registres en fonction du narrateur ou même du locuteur n'arrangent pas les choses point de vue compréhension, mais rendent je trouve le livre beaucoup plus vivant. Je me demande néanmoins à quel point je ne vais pas assez rapidement programmer une relecture, voire une lecture en fançais, malgré vos commentaires sur la VF, car j'ai vraiment l'impression d'être passée à côté de plein de choses En parlant de VF, je trouve le titre français, bien que très joli, complètement à côté de la plaque . Pour moi le livre traite autant d'Antoinette, la "prisonnière des Sargasses", que du "Rochester" jamais nommé. Ce livre est en effet, à mes yeux, le roman de l'incompréhension de l'autre, que ce soit l'autre immédiat, personne en face de nous, ou l'autre symbolique. Cette incompréhension liée au regard faussé qu'on peut avoir de l'autre, parce que l'on se fie à ses seuls repères socio-culturels, mènent à la cruauté envers l'autre, au déni de son identité, voire jusqu'à sa folie. Je m'explique très mal (et malheureusement les notes de mon édition ne m'aident pas beaucoup, elles restent beaucoup trop prosaïques), je vais essayer de développer un tout petit peu. Pour moi le titre Wide Sargasso Sea pointe l'espace géographique et surtout symbolique qu'il y a entre le narrateur (quel qu'il soit) et l'autre, ce no man's land où s'entrechoquent deux regards, deux cultures, deux mondes qui ne se comprennent pas semblent dans le livre condamnés à ne pas pouvoir se comprendre. Par exemple, entre la petite Antoinette et son amie Tia : lors de l'incendie de Coulibri, à un moment Antoinette fuit et court vers son amie, - Antoinette a écrit:
- ...for she was all that was left for my life as it had been (...) It was as if I saw myself. Like in a looking-glass.
. Or Tia voit et juge Antoinette à travers le filtre des perceptions qui lui sont inculquées par son milieu, ce qui la pousse à lancer une pierre sur Antoinette lors de l'incendie de Coulibri. Autre chose que j'ai trouvé intéressant dans le livre, c'est l'idée que si l'on ne voit pas quelque chose, ou qu'on ne le voit pas tel qu'on se le représente, ça n'existe pas. Par exemple à un moment Christophine se demande si l'Angleterre dont tout le monde parle existe bien, puisqu'elle ne l'a jamais vue... Antoinette rit et trouve cette idée parfaitement absurde, et pourtant la reprend à la fin, dans la 3e partie où elle dit à Grace Poole avoir pris le couteau " When we went to England". Grace Poole trouve à son tour cette remarque absurde, car elles sont déjà en Angleterre, mais pour Antoinette, sa chambre-cachot ne peut être l'Angleterre, puisque à ses yeux l'Angleterre est cet endroit où il y a de l'herbe, de l'eau vert olive et de grands arbres se miroitant dans l'eau... A l'image du parc où elles sont allées se promener. Pareil pour "Rochester", qui à partir du moment où il se met à ne plus voir Antoinette de la même manière, l'appelle Bertha. Là encore, s'il ne voit plus Antoinette telle qu'elle était auparavant, c'est que pour lui elle n'existe plus, et que seule Bertha-la-folle subsiste... Pour revenir sur Antoinette, ce n'est pas tant l'hérédité qui la rend peu à peu effectivement folle, que le regard des autres. Les autres la voient comme folle, alors elle finit par le devenir. Certes, elle est depuis toujours non pas fragile mais fragilisée. Elle passe une partie de son enfance avec des repères culturels qui ne sont pas les siens, jusqu'à ce qu'elle en subisse les conséquences dans le regard des autres (la pierre que lui jette Tia, les insultes "white cockroaches" et autres)Il y a de quoi en devenir légèrement schizophrène… On peut d'ailleurs partir de là et faire de ce paradoxe auquel est confrontée la jeune Antoinette celui de la société créole dans son ensemble, comme l'a dit Muezza : - Muezza a écrit:
- Antoinette, tout comme sa mère, souffre d'un problème d'identité lié à sa couleur de peau. Créole, elle est blanche mais elle fait en même temps partie de cette terre jamaïcaine. Elle est cependant détestée de la population noire locale et mal vue des colons anglais qui arrivent sur l'ïle.
Antoinette n’a plus vraiment de repères, et ne peut vraiment se tourner vers sa mère, elle-même peu à peu rendue folle par la perte de son fils, mais aussi par le regard des autres, ou plutôt par le changement dans le regard des autres, que ce soit dans son appauvrissement soudain ou dans son remariage. « Rochester » lui-même n’est pas épargné par cette Wide Sargasso Sea. Il est perçu (et plus particulièrement par Christophine et par la tante d’Antoinette, je ne développerai pas ici sur ces deux personnages, mon post atteint déjà une longueur kilométrique ) comme un chasseur de dot, capable d’aimer l’argent seulement. Il dit cependant lui-même, quelque part dans le livre (et là je suis déhoûtée de pas avoir noté la phrase ), ne plus être le même et avoir perdu son insouciance et sa gaieté depuis qu’il se sait obligé par sa famille à ce mariage de convenances… A force d’être perçu dans le regard des autres comme cet être intéressé et sans cœur, il finit par se comporter en tant que tel. Il a bien quelques remords à la toute fin de la deuxième partie, où on sent dans sa narration un peu décousue (j’ai dû relire le passage trois fois au moins pour y comprendre quelque chose ) qu'il est perturbé par ce qui se passe. Mais là encore, tout passe par le regard : il se répète je ne sais combien de fois « si elle pleure je la console, si elle fait ceci je fais cela, mais au final il ne voit pas la détresse d’Antoinette qui se renferme dans un mutisme sourd, et, la voyant comme une poupée sans vie plus que comme un être humain, il décide de son sort… C’est intéressant d’ailleurs cette relation d’amour-haine entre Antoinette et « Rochester ». Lui l’anglais bon teint est littéralement hypnotisé par Antoinette et surtout par cette culture et cette nature caribéenne. Dans un premier temps il la rejette (les fleurs vespérales aux parfums trop entêtants, l’esclavage qui vient juste de cesser, Antoinette qu’il perçoit comme distante), avant, fasciné, de succomber (ces fleurs du parfum duquel il ne peut plus se passer, la domestique avec laquelle il trompe Antoinette, à l’image de ces anciens propriétaires esclavagistes, Antoinette avec qui il finit par trouver un moyen de communication, fut-il physique), mais il garde toujours une espèce de rejet vis-à-vis de cette fascination (la flore locale finit par l’insupporter, ainsi que les traits « noirs » de la domestique avec laquelle il vient de fauter). De là il est facile d’en faire une mise en abyme de la relation d’amour-haine entre l’Angleterre et ses colonies caribéennes, apparemment c’est d’ailleurs un des thèmes phares de l’œuvre de Jean Rhys. - "Rochester" a écrit:
- I was tired of these people. I disliked their laughters and their tears, their flattery and envy, conceit and deceit. And I hated the place.
(…) I hated its beauty and its magic and the secret I would never know. I hated its indifference and the cruelty which was part of its loveliness. Above all I hated her. For she belonged to the magic and to the loveliness. She had left me thirsty and all my life would be thirst and longing for what I had lost before I found it . Je trouve que cette dernière phrase est la clé pour comprendre le « Rochester » du livre ; elle renvoie directement à Jane Eyre, qui sera ce qu’Antoinette Cosway n’a pu être, car entre Jane et Rochester il y aura ce dialogue et cette compréhension qu’il n’a jamais pu y avoir entre Antoinette et son mari. Les parallèles avec JE sont d’ailleurs intéressants. Nous avons deux héroïnes que nous découvrons depuis l’enfance, l’une comme l’autre ne pouvant compter à peu près que sur elle-mêmes. Mais là où l’une va finir par devenir « prisonnière » à cause de sa fortune et « folle » à cause du regard des autres, l’autre sera libre matériellement de par son impécuniosité (qui ne la rend pas victime d’un mariage arrangé), et malgré le regard des autres saura tenir bon. |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mer 12 Oct 2011 - 14:03 | |
| - Dans le topic de JE (le livre), moodytryme a écrit:
- Sinon, j'ai lu la "suite" de Jane Eyre, "Wide Sargasso Sea", c'est de Jean Rhys publié dans les années 1960, et ça raconte la vie de la premiere femme de Mr. Rochester !! Donc l'AVANT Jane Eyre =D ! C'est assez sombre, l'image de Rochester est ternie, et on parle aussi de l'esclavage et de racisme. Mais c'est une histoire assez.. bizarre tout de même !
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| | | moodytryme Préceptrice
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 07/03/2010
| Sujet: Re: Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) Mer 12 Oct 2011 - 14:22 | |
| Merci cat47 Du coup je vais pouvoir plus développer ce que je disais ^^
Je trouve ce livre... bizarre ! Vraiment, il était certes court et rapide à lire, mais il y a une ambiance tellement étrange tout le long du livre, que je n'y ai pas pris beaucoup de plaisir. Après c'est ce que la plupart des livres sur l'esclavage, le regard des Afro americains, etc. me font comme effet, j'en ai tellement étudié (j'en avais fait ma spécialité en licence d'anglais, oui je sais, je suis maso xD)! En plus j'avais un peu idéalisé Jane, et Mr Rochester, et du coup ce livre m'a completement retourné l'esprit, et ma vision de Rochester, qui apparaît... eh bien comme un homme "normal" de ce siècle, avec le sentiment de propriété, orgueilleux, etc.
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| | | | Jean Rhys (La Prisonnière des Sargasses et autres romans) | |
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