Jean Teulé : Le magasin des suicides, Charly 9 et autres romans

différente.

(qui ne correspondait pas tellement au « message » inculqué tout du long).

...tombe dans la mièvrerie rose bonbon la plus insupportable, sans compter des longueurs franchement pénibles. Dommage.

Je l'ai compris comme un autre éclairage sur les suicides précédents, qui seraient dus non pas à la tristesse et la morosité ambiante, mais au fait que les clients n'aient pas trouvé de sens à leur vie. Comme Marilyn qui voulait se tuer avant de se réinventer en vamp sexy, Alan a trouvé dès sa naissance le sens de sa vie : apporter la joie à sa famille. Une fois que cela fut fait, il put mourir tranquille. Le livre qui prenait des allures de manifeste de la joie pour la joie montre sa vraie vocation : montrer quand mourir, au lieu de comment.

Aussi, le passage où Alan vend le masque miroir à la jeune femme qui se trouve laide montre ses talents de bonimenteur. Je pense que de la même manière, il a "vendu" sa joie de vivre inébranlable à sa famille. Ce n'était pas forcément un trait de caractère inhérent. S'il continuait à chaque fois que ses parents le rabrouaient, c'était peut-être un fait exprès et délibéré.

Et aussi, dans la description de leur rêve de restaurant à la gloire d'Alan, les Tuvache agissent comme s'il était déjà mort. S'il était revenu vivant, il aurait perdu son statut de sauveur quasi messianique. En mourant, il sauvegarde le bonheur de sa famille, qui le maintiendra en son nom. Le culte d'un mort est plus stable qu'un bonheur dont on peut se lasser.

Par contre, je n'ai pas du tout aimé le point d'exclamation à la fin. Ca faisait un peu "ha ha ! Vous l'aviez pas venue venir, celle-là, hein ?" Une faute de goût de la part de l'auteur, mais quitte à me répéter, je crois que je n'accroche pas du tout à son style naturel.