Jules Verne

J'ai beaucoup lu Jules Verne enfant, bien qu'il m'énervait pas mal pour son style sans empathie, ses personnages pratiquement tous masculins, et ses digressions sur la façon dont on rendait étanche la toile avec de la gutta-percha . Bref, c'était instructif car toujours très documenté, mais rien à voir avec les aventures de Fantomas de Souvestre et Allain , qui me faisaient frissonner.

Depuis j'ai grandi, et je viens de terminer Les aventures du capitaine Hatteras, son 5e livre publié, en 1860.
Il s'agit d'une expédition lancée par un anglais, le capitaine Hatteras, qui part de Liverpool pour rejoindre une destination inconnue qui se révèle être le pôle Nord. Les anglais ont soif d'accomplir une belle découverte, avant les américains qui se sont lancés également, à la conquête du pôle, et surtout du passage du Nord-Ouest, cette route maritime découverte en 1906 par le grand Norvégien Roald Amundsen, qui part des côtes orientales du Canada pour contourner toute l'Amérique du Nord et rejoindre le détroit de Béring entre l'Amérique et l'Asie.
On trouve dans ce livre le souffle épique de l'aventure boréale, et j'ai beaucoup apprécié ma lecture.

Le livre est scindé en 2 parties : pendant les 10 premiers chapitres, le commandant Shandon reçoit des instructions et de l'argent pour faire construire un navire de tonnage moyen, et recruter les 17 hommes à bord, mais sans savoir qui est le commanditaire. Le navire appareille et le mystère s'épaissit, d'autant que le capitaine a juste mis à bord son chien, qui apporte régulièrement de nouvelles lettres d'instructions de navigation. Ensuite, le capitaine se fait connaitre, ainsi que sa destination : le pôle Nord ! Les réactions sont diverses, et bientôt la mutinerie guette.
Toute cette première partie est très précise sur les escales et la géographie des côtes groenlandaises, probablement inspirée par les livres publiés par l'écossais John Ross en 1819 après son expédition dans ces régions en 1818, et j'ai trouvé que c'est très réaliste, on est proche du journalisme à la Kessel. D'ailleurs la personnalité de Hatteras, très énergique et indépendante, est inspirée par celle de John Ross, et son conflit avec Shandon est inspiré certainement par celui de Ross avec son second William Parry.
La deuxième partie est quant à elle imaginée et imaginaire, avec ce fantasme de "l'eau libre du pôle" (c'est-à-dire plus de banquise et une mer navigable) et du continent situé à l'exact pôle géographique, fantasme qui a continué à être cru très sérieusement au moins jusqu'en 1875, et démenti seulement par l'exploration au début du XXe siècle par Peary et Cook. Quand on pense que c'était il y a 150 ans seulement, je trouve ça extraordinaire .
Bref, livre tout à fait intéressant de mon point de vue (mais tout le monde aura compris que le sujet me passionne ).
Le personnage le plus sympathique (et le plus présent) est le Dr Clawbonny, véritable âme de l'expédition, et très méridional dans sa description, le capitaine Hatteras étant plus une caricature, et Altamont apporte une touche de mystère à l'histoire.
Seul bémol : la fin est expédiée en 7 pages chrono : retour du pôle et arrivée en Angleterre : beaucoup trop court !

Merci Petit Faucon pour ce commentaire détaillé. Certains aspects de ce roman me tentent beaucoup. J'aime bien ton descriptif de la préparation dans la première partie. Le mystère autour du capitaine et le chien qui apporte des instructions me plait bien. Si avec cela, il y a des notions géographiques, c'est bien le genre d'aventures que j'aime. J'ai téléchargé Michel Strogoff et donc je ne suis pas sure de lire autre chose. Mais je me le note tout de même, sait-on jamais.

Vraiment je te le conseille, Ysabelle.

Je l'ai emprunté à la bibliothèque dans une édition Actes Sud, avec des gravures de l'édition Hetzel, et j'ai bien aimé.

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Mais je suis fan de vrais récits d'exploration, j'ai lu ceux de Charcot, Shackelton, Gerlache et Amundsen en Antarctique, ceux de Nansen sur le passage du Nord-Est le long de la Sibérie, les mémoires de EJ Trelawny, ...

J'ai commencé Michel Strogoff, et je ne pense pas que c'est ce qu'aurait voulu Jules Verne, mais j'ai bien rigolé.

Déjà avec la description des personnages. Michel est parfait, il est costaud, ne craint ni le chaud, ni le froid, ni la faim, ni l'absence de sommeil, il est fort, bon, aimant avec sa maman, et réservé et... C'était tellement trop que j'ai éclaté de rire ! Michel est un dieu ! Quant à Nadia, je viens de l'apercevoir, et elle aussi a l'air incroyable, beaucoup de caractère, mais une femme modeste et bien comme il faut tant qu'à faire. Quelle caractérisation des personnages ! Sans oublier tout le côté "je déduis ton caractère de ton physique, et des traits de ton visage". C'était typique du XIXème siècle, mais évidemment, ça craint.

Pour le moment, Jules Verne ne fait pas dans la subtilité donc, ça vaut autant pour ses personnages que pour le cadre historique (aucune subtilité, c'est plutôt "Sblotch, lecteur, prends ça, et voilà le contexte géographique").
J'attends donc la suite avec circonspection...

J'ai beaucoup de mal à continuer "Mathias Sandorf", mais je m'accroche...

Petit Faucon a écrit:

Depuis j'ai grandi, et je viens de terminer Les aventures du capitaine Hatteras, son 5e livre publié, en 1860.
Il s'agit d'une expédition lancée par un anglais, le capitaine Hatteras, qui part de Liverpool pour rejoindre une destination inconnue qui se révèle être le pôle Nord.

Tu me fais vraiment envie Petit Faucon, j'ai moi aussi un faible pour les récits d'expéditions polaires.

J'essaierai de le lire, quand je serai arrivée à bout de Autour de la Lune que j'ai démarré ce week-end. Quand on se reporte à l"époque, c'est drôlement visionnaire, malgré quelques contingences matérielles rapidement expédiées (problème d'accumulation de dioxyde de carbone dans la capsule: pas de problème avec la machine à absorber le dioxyde de carbone. Et hop !). Ceci dit, les bonnes questions sont posées et c'est le principal.

J'ai fini Un billet de loterie. Une lecture sympathique et sans grande surprise, on devine assez vite ce qui va se passer   Le méchant est très vilain et les gentils sont très gentils   Mais j'ai bien aimé, et puis ça se passe en Norvège  

serendipity a écrit:

Il faudra que je me renseigne pour voir si Jules Verne connaissait la Norvège ou s'il a écrit à partir de documents de l'époque

Je pensais comme Annwvyn qu'il se documentait beaucoup et voyageait peu, et j'ai été surprise d'apprendre qu'il avait effectué un voyage en Norvège.

wikipedia a écrit:

Sources du roman
La première source est évidemment le voyage que Jules Verne fit en 1861 en Scandinavie avec Aristide Hignard et Émile Lorois et les notes qu'il établit durant son séjour. Mais c'est surtout la parution de l'essai de Jules Leclercq Voyage dans le Nord de l'Europe, vingt-deux ans plus tard, qui ranime les souvenirs de Verne. Dès lors, il entreprend la rédaction du roman.

Aradia a écrit:

A la moitié du livre, Le château des Carpathes, je n'aime pas. Je m'ennuie.

Ce n'est sans doute pas le plus palpitant    je crois bien que j'avais calé aussi  
Mais je n'ai jamais été au bout de Autour de la Lune alors que MissAcacia semble apprécier   alors les goûts et les couleurs  

Tu devrais en essayer un autre  

Petit Faucon a écrit:

Depuis j'ai grandi,

Et tu as très bien fait l'article pour ce roman. Dans le même genre j'ai déjà lu Le pays des fourrures et Le sphinx de glace, alors celui-ci me tente bien.

J'ai réussi à avancer dans "Mathias Sandorf", le début était aride, mais là il y a de l'action, et il n'y a pas eu de leçon depuis plusieurs chapitres !! pourvu que ça dure !

J'avais beaucoup aimé Mathias Sandorf quand je l'ai lu il y a longtemps   et j'hésite à le relire, de peur d'être déçue

Je viens de retrouver dans ma bibliothèque un Jules Verne que je n'ai jamais lu Famille-sans-nom.

wikipedia a écrit:

Famille-Sans-Nom est un roman de Jules Verne, paru en 1888.
Illustrant la vie d'une famille du Bas-Canada pendant la rébellion des Patriotes (1837-1838), ce livre ne se termine pas de façon heureuse. Jules Verne voulait rappeler à ses compatriotes les problèmes qu'avait la communauté française au Canada à l'époque de la sortie de son livre. Le ton de son livre s'en ressent : on n'y retrouve pas son sens du suspense, et très peu de son humour habituel.

J'essaierai peut-être, pour le côté historique, et pour faire un  tour au Canada

Je viens de terminer Autour de la Lune et j'ai bien apprécié ma lecture. Comme plusieurs d'entre vous, je suis assez mitigée sur le style de Jules Verne mais c'est un roman d'aventure, ça bouge, il y a du suspens donc ça passe bien. Je pense que j'aurai eu plus de mal avec De la Terre à la Lune, qui le précède et qui concerne la préparation du voyage.
Et puis, je suis assez familiarisée avec les voyages dans l'espace, sous l'influence de lectures SF et de MrAcacia, que le sujet passionne (je ne compte plus les films que j'ai vu sur le sujet   ) donc j'étais en terrain relativement conquis et l'enrobage scientifique m'a bien plu (je ne suis quand même pas allée jusqu'à refaire les calculs de Barbicane ).
Malgré les limites de l'exercice bien compréhensibles pour un écrivain du XIXème siècle, le talent visionnaire de Jules Verne est impressionnant dans ce roman... à moins que ses idées n'aient inspiré la NASA .

Au fait, j'ai été mauvaise langue dans mon précédent commentaire, j'ai eu l'explication de la machine à faire disparaître le dioxyde de carbone: une bassine remplie de potasse ! Par contre on ne dit pas comment ils ont fait pour ne pas la renverser ou se retrouver dans de la potasse flottante en régime d'apesanteur. M'enfin...

Merci Ludi d'avoir lancé cette idée de lecture    et je garde en mémoire le Capitaine Hatteras pour cet été quand il fera trop chaud et que j'aurai envie d'océans gelés...

J'ai beaucoup de mal avec "mathias Sandorf", entre les descriptions exhaustives de tout ce qui constitue une goélette et un déluge de termes de marines aussi inconnus que barbants, l'énumération toujours exhaustive des villes, villages, caps, côtes, montagnes, lacs, rivières et autres termes géographique des Balkans, l'historique géologique de l'île d'Antékirt, ou de l'Etna, se glisse une histoire de vengeance style Monte-Cristo, mais sans le panache, la poésie du style de Dumas mais avec l'emphase gandiloquante des pires feuilletons du XIXème siècle... (les deux orphelines ou la porteuse de pains ne sont pas loin...) et en plus le Docteur Anttékirt veut faire le malheur de Sava Thoronthal pour la seule raison qu'elle est la fille (innocente) d'un très très grand s....d, chose que je trouve assez ignoble... En fait il s'avère que ce n'est pas sa vraie fille, mais c'est toujours aussi ignoble ! Bref, je crois que je vais laisser tomber !
De plus, et là, le pauvre Jules n'y peut rien, mon livre est en format A4, genre gros cahier souple, qui ne veut pas rester ouvert sur une table et qui est tout mou quand tu lis au lit...
Je me souvenais bien que je n'avais jamais accroché à Jules Verne, mais j'avais oublié pourquoi... Maintenant je sais !

Peut-être faut-il le lire à l'enfance ou l'adolescence j'ai relu avec grand plaisir L'île mystérieuse, mais j'ai sauté pas mal de passages des Enfants du Capitaine Grant

Un roman qui m'avait enchantée quand j'étais gamine, c'est le testament d'un excentrique un milliardaire américain décide de léguer sa fortune au gagnant d'un immense jeu de l'oie à l'échelle du pays entier

Quand j'y repense

Non mais Verne a un total manque d'empathie, ses personnages manquent complètement d'analyse psychologique, c'est un conteur d'histoires, mais comme un prof, avec digressions pédantes au moment fatidique, etc ...
Quand j'étais enfant, avant de commencer un Jules Verne, j'étais toujours partagée entre lire une histoire avec des rebondissements quand même extraordinaires dans des contrées inattendues et inconnues, et rencontrer des personnages assez stéréotypés auxquels j'avais du mal à m'attacher (je ne parle même pas de m'y identifier).
Donc, après avoir fini le livre, j'étais toujours partagée entre le merveilleux et la frustration.
En fait, avec le recul, je trouve que tous ses livres sont bancals, il leur manque un petit quelque chose pour que ce soit génial.

Petit Faucon, j'approuve chacun des mots de ton commentaire, c'est exactement ce que je ressens beaucoup mieux formulé !! Ceci dit je ne regrette pas l'expérience, c'est toujours intéressant de voir si la nature profonde de ses goûts littéraire a changé, ou évolué !

Oui c'est vrai, c'est toujours intéressant de relire des livres ou des auteurs lus dans l'adolescence ou la jeunesse, pour voir si notre perception est toujours la même ; je trouve que c'est comme ça qu'on peut savoir si un livre est bon ou non, si un auteur passe l'épreuve du temps.

J'entame très doucement Michel Strogoff et je partage votre avis. C'est comme un roman d'Alexandre Dumas (il y a plein d'action et on n'a pas de quoi s'ennuyer, très peu de digressions pour le moment)... sauf que Jules Verne ne fait pas vraiment vivre ses personnages, je les ressens comme des personnages d'encre et de papier, des coquilles vides. Et surtout, je ne ressens pas qu'il fait vivre les lieux traversés. Les villes de Russie, restent des points sur une carte, et je ne ressens pas l'effervescence, la chaleur, le danger...

Mais, et c'est un grand mais, j'ai assisté samedi dernier à un spectacle de percussions (les claviers de Lyon) consacré à 20 000 lieux sous les mers. C'est le deuxième spectacle consacré à ce roman que je vois cette saison (après la mise en scène exceptionnelle de Christian Hecq à la Comédie française), je n'ai pas lu le roman, mais il est indéniable que le Capitaine Nemo est un personnage riche et fascinant. C'est peut-être une exception dans l'oeuvre de l'auteur, mais vraiment, je suis de plus en plus intriguée et attirée par ce héros qui n'en est pas un.

Le spectacle que j'ai vu était sans doute un peu scolaire, et un peu trop riche. Le spectacle se fait en partie sur un écran, où apparaissent : les personnages (assez statiques et qui racontent leur histoire avec le texte de Jules Verne) ; des dessins figés des côtes, des fonds marins, du Nautilus, et de la carte du monde ; et des scènes vaguement animées dans lesquelles on entre. Et d'autre part, sur le devant de la scène, 5 percussionistes avec des xylophones et des tambours qui réinterprètent Debussy, Saint Saëns... mais honnêtement, à part deux-trois morceaux, je n'ai rien reconnu, en particulier à cause de la sonorité particulière du xylophone .

Et donc j'y reviens, le capitaine Nemo est un personnage troublant (plus encore dans cette adaptation que dans celle de Christian Hecq, où l'humour faisait un peu disparaître son côté froid et intimidant). Comment ne pas être absolument fasciné par cet explorateur, humain avec son équipage, profondément tourmenté, mais misanthrope, austère et intransigeant. C'est un anti-héros marquant, et inquiétant. J'ai envie d'en savoir plus sur lui, et d'en lire plus. Je crois que c'est dans L'Ile mystérieuse que son passé est révélé.

Le problème, avec Jules, c'est qu'il a de très bons sujets, mais sa façon de les traiter est mauvaise !! (ouais, j'y vais carrément, là !! ) Comme tu le dis si bien, c'est de l'encre et du papier... sans chair et sans fièvre...

Petit Faucon a écrit:

Non mais Verne a un total manque d'empathie, ses personnages manquent complètement d'analyse psychologique, c'est un conteur d'histoires, mais comme un prof, avec digressions pédantes au moment fatidique, etc ...

Je suis complètement d'accord avec toi. Je n'arrivais pas à trouver ce qui m'avait tant manqué dans ma lecture de Verne. C'est bien ça, aucune analyse psychologique. C'est dommage parce qu'en effet, les sujets de ses livres sont tentants.

Eh beh, vous ne faites pas vraiment envie Mais je suis assez d'accord avec vous suite à ma lecture de Voyage au centre de la Terre il y a quelques mois.

Bon, je n'aurai pas le temps le tenir le pari en mars   , mais j'essaierai de me tenir à mon idée première avec 20 000 lieues sous les mers d'ici quelques semaines   . Annwvyn, tu as attisé ma curiosité et je veux en savoir plus sur le capitaine Nemo

Oui, c'est le cas de le dire! J'ai commecé Michel Strogoff et je n'ai pas encore dépassé les 3 premières pages. J'ai comme de "l'appréhension". Je ne sais si c'est le terme adapté. Il faut dire que mon état d’âme en ce moment me pousse plus à lire des livres plus légers, qui ne me prennent pas la tête. Je vais voir; Si je n'arrive pas à avancer, je le laisse pour un peu plus tard. Je n'ai toujours pas fini "Les Maîtres sonneurs" d'ailleurs, que je lis en même temps. Il me reste quelques chapitres.

J'ai fini Michel Strogoff ! Je suis contente d'être arrivée au bout, la traversée de la Sibérie était assez longue ! Ce n'était pourtant pas une lecture ardue ou désagréable, au contraire, mais je suppose que l'enchaînement des péripéties, avec une régularité presque mécanique, ne me donnait pas toujours envie de reprendre ma lecture le soir après une journée de travail.

J'ai apprécié ma lecture. Hormis quelques (courts) passages de temps en temps, où Jules Verne joue les professeurs, l'ensemble du roman est tout à fait digeste. Comme je le disais, les péripéties s'enchainent, et on ne peut pas s'ennuyer. J'ai trouvé bien expliqué le voyage de Michel, et sans m'attarder sur les cartes, j'ai tout à fait suivi les différentes étapes du voyage (Nijni-Novgorod, Ichim, Omsk, Tomsk, Irkoutsk, pour ne parler que des grandes villes). J'ai bien aimé la transition de l'été russe à l'hiver sibérien, et les différents paysages parcourus (montagne, steppes, marécages, et forêts, sans parler des nombreux fleuves à traverser). Nul doute que Jules Verne était bien documenté. Quant à l'enjeu de l'expédition, il y a un peu de suspense... Michel va-t-il arriver jusqu'au bout ? Et Nadia ? Et comment va-t-il s'en sortir face aux Tartares et à Ivan Ogareff pour le moins sanguinaires ?

Sinon, effectivement, on peut reprocher à Jules Verne un certain manque d'empathie. Ses personnages sont assez peu approfondis, ils sont manichéens, et c'est dommage, parce que malgré tout, on s'y attache. De même, les descriptions des paysages sont très scientifiques, le roman manque d'âme, et on peine à ressentir une réelle ambiance. Le roman respire un peu la poussière, et il est un brin naïf sur certaines choses (la fin par exemple ? ).

Mais voilà, j'ai quand même apprécié ma lecture, déjà parce que j'ai appris des choses. Ensuite, ça m'a rappelé le dessin animé Michel Strogoff (que je regardais en même temps que Albert le 5ème mousquetaire quand j'étais petite). Et enfin, ça m'a fait penser à mon grand-père, dont la seule expérience de théâtre, étant petit, était une mise en scène de Michel Strogoff. Il devait remettre une missive à Ivan Ogareff, et le type qui jouait Ivan avait blessé mon grand-père avec un couteau, sans le faire exprès.

Ce sera donc mon premier Jules Verne. En plus de 20 000 lieues sous les mers que j'ai vu au théâtre, je peux dire que j'ai bien rempli mon contrat pour ce mois Jules Verne.

Aaaah, je suis trop contente ! Le spectacle 20000 lieues sous les mers de la Comédie française vient de recueillir 4 nominations aux Molière. Christian Hecq est nommé une fois en temps qu'acteur (Capitaine Nemo), une fois avec son épouse pour la mise en scène. Et le spectacle est nommé deux fois (meilleur spectacle, et meilleur création visuelle). C'est réellement une des plus jolies pièces que j'aie vue depuis longtemps, donc je suis ravie. Et puis c'est bon signe pour une éventuelle reprise l'année prochaine.

Merci pour cette info ANnwvyn !!!! si le spectacle est repris, je cours acheter des places  
Christian Hecq le mérite vraiment.

J'aimerais beaucoup qu'il soit repris. C'est quand même un ovni dans le paysage théâtral, avec ses marionnettes en latex, son charabia inventé pour l'occasion, et sa relecture audacieuse, généreuse, et accessible à tous, de Jules Verne. Je ne m'attendais pas à autant aimer, mais j'avais été enthousiaste, comme ça ne m'arrive pas toujours. Je vous tiendrai au courant si une reprise est annoncée.

EDIT : une personne vient de poser la question sur twitter. "Sera-t-elle rejouée ?" La réponse de la Comédie française est la suivante : "Nous ne pouvons rien confirmer pour l'instant, mais nous essayons de faire en sorte que oui". Donc effectivement, c'est bon signe !