Aventuriers, explorateurs et autres baroudeurs

C'est un sujet attrayant ces jeunes femmes ont mené une vie très romanesque

Merci Serendipity, j'ai bien envie d'écouter ce podcast !

Pour celles qui s'intéressent aux expéditions arctiques, je signale le documentaire diffusé ce soir par Arte consacré à l'expédition Franklin à la recherche du passage du Nord-Ouest. Passionnant mais parfois difficile (passage sur les cas de cannibalisme).

Merci d'avoir signalé ce doc, Serendipity. Je vais le regarder cette semaine, ça m'intéresse vivement.

J’avais déjà vu ce documentaire très intéressant mais effectivement assez impressionnant.

Un retour sur Des monts célestes au désert de sables rouges de Ella Maillart

C'est mon premier livre de E Maillart mais je la connaissais déjà par un documentaire vu récemment, et par le petit Découverte Gallimard consacré aux recherches archéologiques en Asie Centrale.
Il faut dire que j'aime beaucoup cette région du monde ; ici nous sommes entre la mer d'Aral et la frontière chinoise de l'URSS, formé par les Tian Shan, les montagnes célestes ; aux confins du Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghiztan, aux sources de l'Amou Daria.
Ella Maillart, exploratrice suisse de 30 ans, entreprend un voyage en juillet 1932 depuis Moscou vers les monts célestes ; elle réussit à se joindre à un groupe de 4 russes, 2 couples, et fait le trajet en train de Moscou à ALma Ata ; ensuite, ils vont faire un périple à dos de cheval, Ella va faire l'ascension du SariTor à skis, puis descente (on lit son plaisir de dévaler 2000 mètres à toute allure) ; ensuite vers septembre, ses camarades rentrent sur Moscou car ils sont enseignants, et Ella poursuit vers Tachkent et Samarcande, seule avec son Leica, à dos de chameau ou juchée sur une arba (charrette).
J'ai beaucoup aimé ce livre, toujours distrayant, rempli d'anecdotes, qui fait ressortir la personnalité forte et enjouée de l'auteure.

J'ai cherché des photos de cette expédition, il y en a assez peu en accès libre, on peut en voir quelques unes sur le site du musée qui lui est consacré.
Ce livre m'a donné l'occasion de relire aussi un opus d'Hugo Pratt La maison dorée de Samarcande (une aventure de Corto), où il était beaucoup question des basmachi, et je me suis pas mal documentée en parallèle de ma lecture.
Au final, j'ai avancé à petits pas mais avec beaucoup de plaisir

Merci Petit-Faucon pour ce commentaire. Je t'envie beaucoup de lire ce genre de livres. J'en suis incapable en ce moment Je me note les titres toutefois, et surtout La maison dorée de Samarcande. Je suppose que ça va t'étonner

Ysabelle a écrit:

Merci Petit-Faucon pour ce commentaire.  Je t'envie beaucoup de lire ce genre de livres. J'en suis incapable en ce moment Je me note les titres toutefois, et surtout La maison dorée de Samarcande. Je suppose que ça va t'étonner

Dans cette aventure de Corto Maltese, Hugo Pratt fait rencontrer Corto avec Enver Pacha, un des chefs les plus en vue des basmachi ; je l'ai lu plusieurs fois car je l'ai depuis très longtemps, mais ce n'est que maintenant avec Ella Maillart que j'ai compris que les basmachi s'opposaient aux soviétiques en Asie Centrale sur la collectivisation des terres et la sédentarisation, alors que je les voyais uniquement comme des pillards assassins (ce qu'ils étaient aussi, il faut dire ).

Je suis en train de relire L'usage du monde, de Nicolas Bouvier, illustré par Thierry Vernet.

Nicolas Bouvier et Thierry Vernet, suisses, 24 et 26 ans, l'un écrivain et photographe, l'autre peintre, partent de Genève pour un périple de 18 mois vers l'Asie Centrale ; on est à l'été 1953, et ils arriveront au Khyber Pass, le col qui sépare l'Afghanistan du sous-continent indien, en décembre 1954.
Le livre commence dans les Balkans, à Belgrade, où les deux amis se retrouvent. Ils ont une petite Fiat Topolino, et ce livre est le récit de leurs rencontres.

Pour cleopatre et Rosalind, qui sont intéressées, et pour d'autres aussi j'espère , je vous mets ci-dessous quelques extraits du texte, ainsi que 2 illustrations de Thierry Vernet

Arrivée à Alexandropouli (Grèce)
"Après la fournaise de la route Salonique-Alexandropolis, le bonheur que c'est de s'asseoir devant une nappe blanche, sur ce petit quai aux pavés lisses et ronds. Pendant un instant, les poissons frits brillent comme des lingots dans nos assiettes, puis le soleil s'abîme derrière une mer violette en tirant à lui toutes les couleurs.
Je pense à ces clameurs lamentables qui dans les civilisations primitives accompagnent chaque soir la mort de la lumière, et elles me paraissent tout d'un coup si fondées que je me prépare à entendre dans mon dos toute la ville éclater en sanglots.
Mais non. Rien. Ils ont dû s'y faire."

Sungurlu en Anatolie (Turquie) au lever du soleil
"Puis la glaise et la boue s'allument de mille feux et le soleil d'automne se lève sur les six horizons qui nous séparent encore de la mer. Tous les chemins autour de la ville sont tapissés de feuilles de saule que les attelages écrasent en silence et qui sentent bon. Ces grandes terres, ces odeurs remuantes, le sentiment d'avoir encore devant soi ses meilleures années, multiplient le plaisir de vivre comme le fait l'amour."

Spoiler:

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Merci Petit Faucon pour la présentation et ces deux extraits, très joliment écrits, qui donnent envie de se plonger dans cette lecture pour suivre leurs traces! Je note la référence pour ma LAL!

Je te conseille le livre, Vavyala, il est très bien écrit en effet ; Bouvier a un regard de photographe, et ça se sent à la lecture

Merci Petit Faucon pour la présentation! C'est vrai que ce livre est culte, et j'ai très envie de le lire! D'autant plus que tes extraits m'ont bien plu C'est vrai qu'on sent le regard de photographe, et ça me parle

Merci Petit Faucon pour la présentation Les extraits et les illustrations me motivent pour me procurer le livre

Chronique japonaise, de Nicolas Bouvier.

A la suite de ma lecture de l'Usage du monde, qui raconte le voyage de l'auteur d'Europe jusqu'aux confins de l'Inde et qui se termine fin 1954, l'auteur a poursuivi son voyage vers le SriLanka et enfin au Japon.
Cette Chronique japonaise reprend des anecdotes et des réflexions de ce voyage de 1955, ainsi que de son séjour en 1964-1966 avec femme et enfant, et en 1970 au Japon.
Le livre mélange de façon très fluide des épisodes de l'histoire du Japon depuis 2000 ans, et des récits de moments de voyage ; en 1955 la civilisation japonaise était vraiment exotique, rien à voir avec les années 2020 ; du coup le livre a un petit goût de paradis perdu, et en même temps Nicolas Bouvier a su vraiment capter l'essence de ce peuple.
Ça m'a beaucoup plu.

Deux extraits (merci à Babelio)

D'abord une anecdote :
Il y a des bergères qui épousent le fils du roi, et il y a aussi des gens dont le karma était de vivre - et quoi qu'ils aient pu tenter avant- un torchon à la main. J'y pense en observant le patron de ce petit café " ouvert la nuit" sur la grand-route de Nagasaki. Son visage gris ressemble exactement à un torchon ou à un mouchoir qui aurait écrasé bien des larmes, connu bien des fonds de poche et des lessives. Il est plein d'une bonté chiffonnée. Je trouve aussi dans ses gestes les traces de cette hésitation continuelle que l'instruction vous donne, et cette distinction fourbue. Il vient d'une autre vie, c'est évident, et rien dans son enfance ne devait sentir le percolateur ni le gas-oil. Ses parents ou ses maîtres n'avaient jamais prévu qu'il finirait ici, passant le torchon sur ce petit comptoir en parlant d'une voix sourde. Peu importent les débuts, étudiant recalé ou instituteur resté en rade après une querelle avec le syndicat.
L'essentiel c'est que ce torchon qu'il tient comme un sceptre était dans ses étoiles et que la vie les a désormais réunis. Il semble le savoir et s'en trouver très bien. Certain d'être à sa place, sorti de la mêlée des coudes et des épaules, il est tout au spectacle de son café et écoute ses clients avec une attention que, même dans l'amour, on rencontre rarement. Les gens ne sont pas accoutumés à ce qu'on leur prête autant d'existence, au bout de cinq minutes, les voilà déjà aux confidences. Lui, la tête penchée, il enregistre, opinant parfois du torchon; et je me demande quels sentiments il collectionne ainsi, à quelle passion, à quelle maladie, à quelle insuffisance de l'âme il s'intéresse aussi fort?


Et un récit historique :
Le 15 août 1549, le jésuite François-Xavier arrive au Japon sans savoir que le Christ l'y a précédé de trois siècles. Les Bouddhistes chinois du moyen-âge ont en effet entendu parler de ce "Sage" d'Occident et l'on transformé en un bodhisattva qui pénètre au Japon sous le nom d'Inro Bosatsu et se noie dans l'immense panthéon national avec son message et son origine.
Au même moment, la chrétienté, qui a eu vent des mérites de Cakya-Muni, se l'est attribué sous le nom de saint Josephat (corruption de Bodhisat), qui, en compagnie de son convertisseur, saint Balaam, va se perdre presque aussi vite dans la foule des saints du calendrier (27 novembre). Mais d'un côté comme de l'autre, on a oublié cet échange de politesse. Tout est à reprendre.
[...] Mais François-Xavier ignore encore cet art du compromis [...] Il est chez les païens, il flaire l'idolâtre partout. Égaré dans une société dont il ne soupçonne encore ni les forts ni les faibles, il joue seul sa partie, tranche, embarrasse, brusque son monde, accumule les erreurs.
Quand les bonzes Zen qui l'ont accueilli en ami l'entendent déclarer que les satori (illuminations) de leurs illustres devanciers chinois ne sont qu'impostures et sornettes, ils lui ferment leur temple au nez.
Quand le Daimyo de Satsuma apprend qu'aux dires du docteur étranger, ces ancêtres -qu'il faut vénérer- brûlent en enfer faute d'avoir été baptisés, il fronce le sourcil et le prie d'aller prêcher ailleurs.
Quand un seigneur voisin qui reçoit l'expulsé à bras ouverts -comptant lui acheter de la poudre à canon- l'entend assurer que la sodomie met l'homme en dessous du porc, le Daimyo, qui s'autorise ce passe-temps alors fort répandu chez les militaires, blêmit et le met à la porte. Les lettrés qui l'invitent courtoisement pour qu'il expose sa doctrine ne lui cachent pas combien l'idée d'un dieu parfaitement bon créant un diable très puissant pour tourmenter les créatures qu'il aime leur paraît singulière et même divertissante. Quand enfin il s'efforce, avec l'aide d’interprètes insuffisants, de rendre dans une des langues les plus difficiles du monde les rudiments de la doctrine chrétienne, il traduit Dieu par Kami (on sait l’ambiguïté du terme), pêché par tsumi (une "pollution" sans connotations morales), emprunte le reste du vocabulaire à la terminologie bouddhique et s'engage ainsi dans un maquis de quiproquos dont on n'est pas encore sorti.
C'est délicat d'apporter une morale nouvelle à des gens qui ont depuis si longtemps et si prudemment choisi celle qui leur convient.
Sans se laisser abattre, il visite encore plusieurs royaumes et, le cœur déchiré, quitte le Japon en 1551, n'ayant converti qu'une poignée de plébéiens et qu’un seul seigneur d'importance, dont la syphilis n'avait pas résisté au baptême.

Merci pour cet avis très détaillé Petit Faucon! Comme d'habitude, je suis intéressée (c'est dingue comme tu es quasi sûre de taper juste avec moi, tu devrais être mon Père Noel personnel )

cleopatre a écrit:

tu devrais être mon Père Noel personnel

Ton sponsor officiel de lectures ! c'est une idée à creuser

J'ai terminé Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson, qui m'avait été offert à Noël.

Sylvain Tesson a décidé de s'isoler pendant 6 mois (de février à juillet) dans une cabane en bordure du lac Baïkal, en Sibérie. Il a tenu un journal et c'est ce même journal qui est retranscrit, avec un bref prologue pour introduire sa démarche.

C'est la première fois que je lis un récit de Sylvain Tesson. L'écriture est belle. Il nous offre de belles descriptions de la nature (le lac, la forêt, la montagne, des animaux dont des deux chiens qui l'accompagneront pendant la période printanière du séjour). De la même façon, le passage des saisons est finement décrit.
Comme il redécouvre dans cette expérience le goût de la vie au jour le jour, il n'y a pas de trame ou de plan. Cela se lit plutôt comme un fil de conscience, des idées qui le parcourent au fur et à mesure de sa vie sylvestre. C'est plutôt agréable et tout à fait ce dont j'avais besoin en ce moment (lâcher-prise sur des arcs narratifs et se laisser porter sur les sensations de l'instant). J'ai donc grandement apprécié cette lecture car elle correspondait parfaitement à mes besoins.

Certaines choses m'ont amusées.
Malgré son choix d'essayer la vie d'ermite, il n'est pas rare que certains "voisins" russes (installés dans des cabanes de la réserve naturelle à plusieurs kilomètres) ou des visiteurs de passage débarquent à l'improviste et chamboulent son quotidien serein avec leur présence tonitruante.
Idem, vu la quantité de vodka ingurgitée pendant son séjour (et les cuites associées), je me suis demandé comment son foie était ressorti de cette expérience...

Je n'ai pas adhéré à toutes ses réflexions, mais c'est anecdotique, on n'est pas forcément d'accord sur tout et cela reste des points de détails (même si je me demande si ce n'est pas dans ces détails que certaines tendances sociales viennent resurgir ). J'en mets notamment un en spoiler, non pas parce que ça spoile le récit, mais plutôt parce que c'est un hors-sujet sur ce topic et pour ne pas biaiser l'approche de futurs lecteurs sur un sujet qui occupe 1 ou 2 lignes sur 300 pages (très anecdotique donc!).

Spoiler:

Un extrait du récit est entré en résonance avec ma situation du moment (en auto-confinement dès que je peux):

Citation :

Dans l'abondance, libre aux uns de vivre en poussah mais libre aux autres de jouer les moines et de se tenir amaigris dans le murmure des livres. Ceux-ci recourent alors aux forêts intérieures sans quitter leur appartement.

En résumé, un récit léger que je recommande à ceux qui souhaitent lâcher prise en s'évadant dans les grands espaces sibériens.

Quel bel avis ! Merci pour ton retour, Vavyala C'est exactement le genre de récit qui me tente en ce moment !

Merci pour ton ressenti Vavyala

Je reprendrai ma lecture, j'ai dû en rester au début, car je ne me rappelle pas les cuites à la vodka  

Ta remarque sur son isolement en résonance avec ta situation actuelle est juste et troublante. La phrase évoquant les forêts intérieures est très belle.

Dans le même genre, mais plus actif que contemplatif, j'ai beaucoup aimé les récits de Pete Fromm. Je l'ai découvert avec Indian Creek, puis récemment j'ai lu Le nom des étoiles.

Je reviendrai en parler

Une triste nouvelle pour les amateurs.trices de récits d'aventure: Michel Le Bris est mort le 30 janvier 2021 (Article ).
Ecrivain lui-même, il fut à l'origine du festival Etonnants voyageurs, à Saint-Malo () et de la collection "Voyageurs" chez Payot. Je garde un excellent souvenir de son édition des carnets de voyage de Lewis et Clarke, dans cette collection.

Je n'ai jamais lu aucun de ses livres. En parcourant sa bibliographie, La porte d'or, récit de son voyage en Californie (sur les traces de London et de Stevenson dont il était un spécialiste), m'intéresse fort.

Good winds and following seas for the last trip towards Lost Paradise*...

* Le Paradis perdu, 1981. Grasset.

NB. @Rosalind : j'attends ton retour sur Pete Fromm. J'avais beaucoup aimé Indian Creek.

Ah oui j'ai vu ça, ça m'a peinée ... je suis allée 2 fois au festival Etonnants voyageurs, et à chaque c'était très très chouette

La panthère des neiges, de Sylvain Tesson, a été une lecture agréable    sans être inoubliable ni un coup de cœur.

Dans les plus, je mettrais la langue belle et riche de Sylvain Tesson, qui sait jouer et danser avec les mots, le récit de son expérience personnelle inédite mis en parallèle du portrait du photographe Vincent Munier qui lui a proposé cette expédition et son point de vue sur le rapport biaisé entre nos sociétés et la nature, le lien dysfonctionnel que nous entretenons.  

Dans les moins, je mettrais aussi la richesse de son français. Chaque phrase est tellement ciselée que l’ensemble, en touchant les hauts sommets de l’écriture, manque de relief et empêche l’émotion d’aller et venir, de se créer, s’amplifier et s’apaiser. Le récit est trop intellectualisé à mon goût pour toucher mes cordes sensibles.  

J’aurais aussi aimé qu’il parle plus de lui, de son expérience brute, sans filtre ni écran de ses interprétations.

Un des commentaires mitigés d’un lecteur du site Babelio a porté à ma connaissance le récit parallèle de Vincent Munier, Tibet, promesse de l’invisible, carnet d’affut à la panthère des neiges. Le livre est difficile à se procurer, indisponible chez l’éditeur, mais on trouve sur internet quelques librairies qui l’ont physiquement en stock, ce qui m’a permis de l’acquérir.  
Cet ouvrage est un coup de cœur !    Les photos en noir et blanc sont sublimes, les textes bien ciselés, plus nuancés dans le fond et la forme et touchent directement au cœur !  

Il me reste à voir le film de Marie Amiguet et Vincent Munier, que je n’ai malheureusement pas eu l’occasion encore de voir. Je me l’offrirai en DVD et devrai me contenter du petit écran pour cela…  

Vincent Munier et Sylvain Tesson ont sorti deux ouvrages communs, mêlant photos de l’un et écrits de l’autre à ce que j’ai compris (Tibet minéral animal et une version augmentée de photos de La panthère des neiges). J’ai le premier, qui propose des photos magnifiques de lieux et animaux tibétains.  

J’ai commandé auprès de mon libraire un autre ouvrage de ce photographe animalier, Arctique, que j’ai hâte de feuilleter !!  

Merci pour ces retours, Vavyala !
Le film m'intéresse

Il me semblait qu'il existait un topic sur les marins les pirates et autres flibustiers, mais je ne le retrouve pas. C'est une invention de mon esprit? Quelqu'un se souviendrait d'un truc de ce genre? Je voulais poster mon avis sur un livre de marin...

En attendant je viens parler en quelques mots de Hiver au Proche-Orient, d'Annemarie Schwarzenbach.

Citation :

De l'automne 1933 au printemps 1934, Annemarie Schwarzenbach accompagne un groupe d'archéologues dans un périple de six mois à travers la Turquie, la Syrie, la Palestine, l'Irak et la Perse. Son voyage est une forme de fuite tandis que le nazisme commence à empoisonner l'Europe.
Si la voyageuse va s'attacher aux civilisations anciennes comme aux réalités des pays traversés, ce premier contact avec l'Orient sera aussi une "plongée dans l'intemporel et l'incertain" pour celle en qui Thomas Mann voyait un "ange dévasté".

J'ai aimé ma lecture. On y croise des sites archéologiques ultra-connus comme Babylone, mais bien d'autres encore. C'est plaisant de voir des sites qui ne sont plus vraiment accessibles aux occidentaux aujourd'hui. Mais bien plus que des sites archéologiques, on suit son périple. On croise des modes de vie qui ont quasiment disparus, comme les caravanes qui traversent le désert de l'Irak à la Syrie, les Bédouins et leurs tentes et leurs coutumes. Des villes saintes chiites que je ne connaissais pas du tout (Kerbala par exemple). D'autres villes qui ont beaucoup souffert depuis, comme Beyrouth Les fêtes musulmanes traditionnelles. La jeune république de Turquie et la construction d'Ankara. Jérusalem encore Palestinienne. Des paysages de montagnes et de forêts que je n'attendais pas en Iran Sur une note moins plaisante, la colonisation occidentale. (J'ai d'ailleurs découvert que la Syrie était occupée par les français à l'époque, je ne savais pas du tout!)
Bref un livre qui m'a permis de découvrir des cultures, des paysages et une histoire que je ne connaissais pas. Le style est plaisant, joli sans être trop précieux.
Le livre est agrémentée de quelques unes de ses photos, pour remettre les choses dans leur contexte, ce qui est vraiment sympa. (Elle écrivait des articles sur son voyage pour un journal).

exemple :

cléopatre a écrit:

(J'ai d'ailleurs découvert que la Syrie était occupée par les français à l'époque, je ne savais pas du tout!)
Bref un livre qui m'a permis de découvrir des cultures, des paysages et une histoire que je ne connaissais pas. Le style est

Mon grand-père est allé en Syrie je ne sais plus quand, mais longtemps avant la fondation d'Israel, et il est allé en Palestine, à Jérusalem, d'où il a rapporté à ma grand mère un christ en bois d'olivier (du Mont des oliviers, paraît-il ) avec le mot "Jerusalem" écrit au dos. Je l'ai !
Je crois que c'est après la guerre de 14 que la France et l'Angleterre se sont partagé cette zone, en traçant des frontières aussi rectilignes que fantaisistes, ne tenant aucun compte des populations, de leurs déplacements et de leurs coutumes ! et après il a falu pousser tout le monde pour y glisser Israël ! Il y avait peut-être d'autres pays à se partager le gâteau !