2ème semaine: chapitres 15 à 28

Et voilà, nous continuons à dériver sur le fleuve Mississipi, en compagnie de Huck et Jim, qui ont fui leur petite ville de St Petersburg pour des raisons différentes. Les vicissitudes de la navigation vont les amener à faire de curieuses rencontres: les vindicatifs Grangerford, mais aussi le Duc et le Roi ou la jolie Marie-Jeanne.

Je remets les titres des chapitres (ça permet de s'y retrouver plus facilement étant donné qu'il nous est interdit de rechercher un sens ou une morale )
Chap. 15: Je fais une farce au pauvre vieux Jim
Chap. 16: La peau de serpent continue son ouvrage
Chap. 17: Je suis hébergé par les Grangerford
Chap. 18: Pourquoi Harvey retourna chercher son chapeau
Chap. 19: Le Duc et le Dauphin à bord
Chap. 20: Sang royal à Parkville
Chap. 21: Difficultés en Arkansas
Chap. 22: Pourquoi on ne lyncha pas Sherburn
Chap. 23: Les rois ne valent pas cher
Chap. 24: Le roi se fait pasteur
Chap. 25: Tout plein larmes et de sornettes
Chap. 26: Je vole le butin du roi
Chap. 27: Feu Pierre retrouve son or
Chap. 28: On perd tout en voulant tout gagner

Au début de cette séquence, Huck se trouve face à un dilemme: dénoncer Jim ou pas. Je pense que Darcy faisait allusion à ce passage dans un de ses posts précédents. Ces passages sur l'esclavage et sur le racisme, qui émaillent le récit, paraissent très décalés - voire choquants - pour qui les lit depuis notre époque. Ils ont pourtant du choquer tout autant les lecteurs de l'époque (au moins ceux du Sud) par leur remise en cause de l'ordre établi.
Mark Twain était originaire du Sud des Etats-Unis, même s'il s'est marié et a vécu une grande partie de sa vie dans le Nord, après la guerre de Sécession à laquelle il n'a pratiquement pas participé.
Une petite impression pour terminer ce premier post: les aventures de Huck me semblent plus un prétexte pour raconter le fleuve et les gens qui le peuplent, dans leur diversité. Le personnage de Huck est beaucoup moins présent que ne l'était Tom Sawyer, il est souvent plus prétexte à des récits (comme l'édifiante querelle de Parkville entre Boggs et Sherburn). On a aussi quitté le monde de l'enfance.
Ceci dit, les situations auxquelles il est confronté (la fuite de Jim, l'héritage de Marie-Jeanne) et les décisions qu'il doit prendre lui donnent tout de même une certainement consistance et j'ai trouvé ses dilemmes intérieurs (faits d'un mélange de bon-sens, d'instinct de survie, de récits d'aventure issus de Tom et de vagues notions religieuses acquises auprès de la veuve) intéressants.
Je pense perdre en saveur avec la traduction que je lis (il faudra que je teste celle de 2008) mais j'aime beaucoup cette deuxième séquence et son côté "anecdotes du fleuve".

A vous lire .

Merci pour cette ouverture de topic MissAcacia.

Je ne lis pas ton post en entier car je suis très en retard pour cette lecture (Huck vient de "quitter" les Grangerford ), je voulais signaler que mon édition ne comporte aucun titre

Un ajout de ton éditeur ?

D'ailleurs cette partie avec les Grangerford m'a plus intéressée que les chapitres précédents

Ah les Grangerford, c'est quelque chose .

Je ne peux pas te répondre pour les chapitre, il faut attendre que quelqu'un lisant une autre traduction que la mienne passe par ici ; mais il est fort possible que ce soit un ajout de Folio Junior.

Je ne pense pas que les titres soient un ajout car ils sont présents dans mon édition anglaise, ils sont même beaucoup plus long qu'en français, exemple:

Citation :

Chapter 15: Huck loses the Raft- In the Fog- Asleep on the Raft- Huck finds the Raft- Trash

Bref, beaucoup plus de détails

Je n'ai pas grand chose à dire sur cette partie, j'ai décidement du mal à entrer dans l'histoire ce qui fait que je lis mais sans vraiment accrocher
D'ailleurs, j'avoue que j'aurais laisser tomber sans la lecture de groupe Mais je vais continuer à m'accrocher!
Mais c'est vrai que c'était un peu plus accrocheur l'histoire avec les Grangerford

Je continue ma lecture de cette 2è partie (sans grand enthousiasme je l'avoue, mais cela me rappelle un peu les lectures imposées à l'école, on est quand même satisfaites d'en arriver à bout ;-)).

Si quelqu'un a envie de poster des extraits de la traduction du soliloque de Hamlet, je suis intéressée par une comparaison ;-)

J'y retourne

J'ai poursuivi avec plaisir ma lecture . J'aime beaucoup les aventures d'Huck, classées par épisodes avec comme fil conducteur le Mississipi. J'ai presque envie de comparer Huck avec Ulysse lors de son Odyssée, mais ayant lu cette dernière en classe de sixième, je dois dire que mes souvenirs sont plutôt flous.
Bref. Comme l'a dit MissAcacia, chaque aventure nous donne aperçu de la société de l'époque, que Twain semble égratigner avec plaisir.
Le passage chez les Grangerford est formidable. J'ai trouvé cette famille très attachante et la plume de l'auteur très acérée quand il décrit les tableaux et les poèmes de la malheureuse adolescente fascinée par la mort (il serait pas un peu misogyne le Mark parce que je ne trouve pas qu'il renvoie une très bonne image de la femme dans ses livres, sutout les pauvres adolescentes ) .
Puis arrivent le duc et le roi. Au début, l'ingéniosité dont font preuve ces personnages pour arnaquer tout ce qu'ils peuvent m'a beaucoup fait rire mais quand ils s'attaquent à la famille de Marie-Jeanne, on commence à les trouver franchement antipathiques . Je me demande d'ailleurs comment Huck va réussir à se débarrasser d'eux!

L'épisode chez les Grangerford est savoureux, ça fait très "Règlements de comptes à OK Corral"

J'ai un peu mons aimé les passages avec le duc et le roi, je les ai trouvés antipathiques dès le début mais je dois reconnaître que les deux filous ont de l'imagination à revendre !

J'aimerais bien que Jim soit plus présent, on ne l'a pas beaucoup vu dans cette partie. Sauf quand le duc le déguise en roi Lear !

A propos, pour Serendipity la version française ne comporte que quatre vers

Citation :

Etre ou ne pas être - c'est là le passe-lacet
Qui fait d'une si longue vie une calamité.
Car qui supporterait, messieurs, de jouer aux dames
Jusqu'à ce que Birnam arrive à Dunsiname...

J'ai beaucoup apprécié cette partie du "périple". La rencontre avec le duc et le roi a été très riche en événements. Ça m'a beaucoup impressionnée le fait que Huck découvre assez tôt leurs vraies natures et leurs mensonges et qu'il ait décidé de ne pas en parler à Jim dans un premier temps. Sa relation avec ce dernier devient de plus en plus intime et il en devient le protecteur, déterminé à le ramener à bon port. Les questions qui le taraudaient au début ont été dépassées et sa seule préoccupation était l'objectif final : la liberté de Jim. Huck avec sa propre philosophie, ses propres règles avait trouvé son chemin et décidé de laisser les principes et autres préjugés entre parenthèses. Je trouve que vu le contexte de l'époque, il était en avance sur son temps et véhiculait une pensée avant gardiste, pour un gamin de son âge. Serais-ce la philosophie de Marc Twain? A priori, oui. Il serait Huck et s'exprimerait à travers lui!
Les aventures avec les deux escrocs sont souvent pleines d'imagination et même drôles quelques fois en dépit de la méchanceté dont ells sont peintes. Combien de fois j'ai ragét contre eux et espéré que Huck et Jim arriveraient à s'en débarrasser.
Dans l'ensemble, cette lecture était rafraichissante et enrichissante car j'ai appris pas mal de choses sur le contexte de l'époque

J'ai bien aimé cette partie également.

La scène chez les Grangerford est super, je trouve cette famille attachante, la manière dont ils accueillent Huck, etc.

Au départ, j'avais bien aimé les personnages du duc et du roi, je les trouvait amusants. Par contre, je les ai trouvé antipathiques à leur arrivée dans la famille de Marie-Jeanne en comprenant leurs réelles intentions.

Comme Rosalinde, j'ai trouvé dommage que Jim ne soit pas plus présent dans cette partie. J'espère qu'il le sera plus dans la 3ème.

Je poursuis ma lecture et cette randonnée initiatique avec toujours autant de plaisir!
Je rejoins vos avis sur le séjour chez les Grangerford : les personnages sont attachants et hauts en couleur..... et je ne m'attendais pas du tout à une issue si brutale!

Le dilemme qui est posé à Huck est un problème moral: ce n'est pas tant "doit-il dénoncer Jim ou pas?" car finalement il est très lucide sur ses propres intentions, il ne tombe pas dans le mensonge -lui qui est si bonimenteur!- de faire une chose en pensant le contraire. On retrouve là encore l'enfant, qui s'est pris d'une affection sincère pour Jim, et l'auteur adulte qui dénonce plus l'hypocrisie de la religion par exemple que l'esclavage lui-même (Mark Twain a grandi dans une famille qui possédait des esclaves pour domestiques et on sent bien que la condamnation n'est pas si franche que cela....c'est mon ressenti en tous cas.)

Concernant le duc et le roi, je les ai trouvés comiques mais très vite déplaisants et je ne sais pas comment Huck arrive à les supporter: ils s'approprient le radeau, décident de tout!
Du coup le voyage prend une autre tournure: ces deux compères passent presque au premier plan.... heureusement Huck continue ses réflexions sur le monde autour de lui et sur les adultes....

J'arrive très tardivement, et alors que j'ai achevé cette deuxième partie il y a un certain temps maintenant (pas pour autant terminé le livre par contre, dont j'ai traîné la lecture pendant toutes mes vacances à un rythme que même une tortue aurait trouvé effrayant ).

Pas grand chose à ajouter à ce qui a été dit.

Merci Rosalinde d'avoir posté ce quatrain (le traducteur s'est considérablement facilité le travail sur ce coup ... je ne saurais le blâmer car, dans mon souvenir, le soliloque est long est je n'ai pas tout compris );

Miriel a écrit:

Je rejoins vos avis sur le séjour chez les Grangerford : les personnages sont attachants et hauts en couleur..... et je ne m'attendais pas du tout à une issue si brutale!

En effet, je ne m'attendais pas à un tel dénouement de cet épisode (on sent que l'on n'est pas dans la littérature enfantine ).