Semaine 6: Livre 2e, chapitres 2 et 3

Rebonjour tout le monde! Voilà enfin le nouveau topic (desolée, j'ai tardé un peu à l'ouvrir, j'étais un peu occupée ce weekend )

Je ne sais pas pour vous, mais j'ai encore une fois beaucoup apprécié ma lecture cette semaine. J'ai trouvé le développement de l'histoire très intéressant, et j'ai remarqué que beaucoup de thèmes évoqués dans les chapitres précédents, tels que l'art ou la relation de Charles avec sa femme et avec Julia, sont beaucoup plus approfondis dans ces deux chapitres.

J'ai bien aimé aussi la brève réapparition de certains personnages qui avaient un peu disparu de la vie de Charles, notamment Mr. Samgrass (qui travaille maintenant pour le Daily Beast, journal au nom évocateur, également présent dans Scoop, un roman antérieur d'Evelyn Waugh) et Anthony Blanche.

D'ailleurs parlant de ce dernier, vous aurez peut-être remarqué comme moi que selon lui Jane Austen fait partie de la définition du mot English.



Je n'ai pas le temps d'écrire une analyse beaucoup plus détaillée pour l'instant, je dois aller faire un peu de ménage, mais je reviendrai très bientôt.

Anne, peut être te sens tu seule cette semaine ! Courage, je suis en train de lire les deux chapitres (retard pris cause vacances) et c'est vrai que depuis quelques chapitres c'est plus intéressant. J'aime bien le style de Waugh et sa façon de mélanger présent passé, quoique on ne s'y perd pas. Charles ne nous raconte que ce qu'il veut bien ! A plus.

J'ai lu les chapitres en question mais j'ai complètement oublié de poster mon avis Je fais ça demain soir.

J'ai totalement décroché je n'arrive plus à me motiver pour ma lecture car j'ai lu des spoilers sur un site web qui m'ont totalement privée de motivation

J'ai lu les deux chapitres avant-hier.

Comme Anne Elliot, j'étais contente de voir Anthony Blanche citer Jane Austen dans sa définition du charme anglais .
Des deux chapitres on tire surtout deux choses :

- l'exposition de Charles et la façon dont les gens en parlent. Ils semblent se concentrer davantage sur l'artiste que sur l'œuvre. L'oeuvre révèle une partie de l'artiste qu'ils ne connaissaient pas et Anthony Blanche le fait remarquer. Entendre les gens parler de Charles Ryder et de ses oeuvres "unhealthy" (malsaines dans la traduction ?) lui a donné envie de sauter dans un taxi pour les voir. Cette exposition signifie le changement, le renouveau de l'artiste. Tout le monde fait un parallèle entre ses nouvelles œuvres et sa relation avec Julia. Il s'éloigne du charme anglais et donc des conventions et de la beauté conventionnelle et après avoir peint des images "malsaines", il entame une relation adultère avec une femme mariée. Tout ça montre la symbolique des œuvres de Charles qui, comme les œuvres, change. Encore après, c'est Julia qu'il peint, on dit souvent que la peinture reflète l'artiste et je trouve que dans ce roman c'est bien vrai.

- la relation de Charles et Julia et leurs sentiments respectifs par rapport à cette relation. La relation dure au moins deux ans, chacun s'accroche à l'autre, ils deviennent même inséparables à certaines périodes. Pourtant, dans leur liaison - qui est sûrement basée sur la désillusion - quelque chose ne va pas. Le problème ne vient pas de Charles qui est agnostique et insouciant par rapport aux conventions et à la morale. Mais Julia ressent vivement son "péché", son bonheur - comme l'était toujours celui de Sebastian - est contrasté par ce déchirement face à la réprobation de ceux qui "pensent bien". L'histoire se répète, une fois encore l'être qui aime Charles souffre entre morale religieuse et mauvais bonheur, et le narrateur est incapable d'offrir le réconfort nécessaire. je m'attends dans les chapitres suivants à voir les deux personnages se séparer.

Sinon, j'ai bien aimé les conversations des amis de Rex, c'était absurde et drôle.
Je commence à me demander si on reverra Sebastian, j'espère que oui.

Merci Lise pour ton analyse! Je suis d'accord sur à peu près tout ce que tu as dit.

Pour ceux qui n'ont pas fini, si ça peut vous encourager à continuer, le film sort très bientôt (ici, il sort le 25 Juillet, je n'ai pas réussi à trouver la date de sortie en France), moi c'est ce qui me motive à finir le livre. (Et aussi le fait que mes livres sont déjà en retard à la bibliothèque )

Soit dit en passant, hier soir j'ai enfin trouvé des différences entre les deux éditions de Brideshead!

Le passage que je croyais avoir déjà atteint quelques semaines plus tôt n'était pas celui auquel Evelyn Waugh faisait référence dans la préface. Ce passage se trouvait plutôt dans le 3e chapitre du 2e / 3e livre (c'est la crise de Julia qui nous sert un long monologue sur le péché après que Bridey lui dit que sa fiancée ne voudrait pas être dans la maison de Charles et Julia). Alors, en gros, les seules différences majeures que j'ai remarquées sont dans les passages suivants:

Première edition a écrit:

Living in sin, with sin, by sin, for sin, every hour, every day, year in, year out. Waking up with sin in the morning, seeing the curtains drawn on sin, bathing it, dressing it, clipping diamonds to it, feeding it, showing it round, giving it a good time, putting it to sleep at night with a tablet of Dial if it's fretful.
Always the same, like an idiot child carefully nursed, guarded from the world. "Poor Julia", they say, "she can't go out. She's got to take care of her little sin. A pity it ever lived," they say, "but it's so strong. Children like that always are. Julia's so good to her little, mad sin."

Deuxième edition a écrit:

Living in sin, with sin, always the same, like an idiot child carefully nursed, guarded from the world. "Poor Julia", they say, "she can't go out. She's got to take care of her sin. A pity it ever lived," they say, "but it's so strong. Children like that always are. Julia's so good to her little, mad sin."

Première edition a écrit:

Mummy dying with it [sin]; Christ dying with it, nailed hand and foot; hanging over the bed in the night-nursery; hanging year after year in the dark little study at Farm Street with the shining oil-cloth; hanging in the dark church where only the charwoman raises the dust and one candle burns; hanging at noon, high among the crowds and the soldiers; no comfort except a sponge of vinegar and the kind words of a thief; hanging for ever; never the cool sepulchre and the grave clothes spread on the stone slab, never the oil and spices in the dark cave; always the midday sun and the dice clicking for the seamless coat.
Never the shelter of the cave or of the castle walls. Outcast in the desolate spaces where hyenas roam at night and the rubbish heaps smoke in the daylight. No way back; the gates barred; all the saints and angels posted along the walls. Nothing but bare stone and dust and the smouldering dumps. Thrown away, scrapped, rotting down; [...]

Deuxième edition a écrit:

Mummy dying with it [sin]; Christ dying with it, nailed hand and foot; hanging over the bed in the night-nursery; hanging year after year in the dark little study at Farm Street with the shining oil-cloth; hanging in the dark church where only the charwoman raises the dust and one candle burns; hanging at noon, high among the crowds and the soldiers; no comfort except a sponge of vinegar and the kind words of a thief; hanging for ever; never the cool sepulchre and the grave clothes spread on the stone slab, never the oil and spices in the dark cave; always the midday sun and the dice clicking for the seamless coat.
No way back; the gates barred; all the saints and angels posted along the walls. Thrown away, scrapped, rotting down; [...]

Sinon, il y a une ou deux autre phrases pas très importantes qui sont coupées dans la deuxième édition.

Je n'ai pas laissé tomber non plus. Mais en ce moment, je rentre trop crevée le soir pour lire.

Merci Anne Elliot d'avoir repéré les différences entre les deux éditions . Apparemment, il s'agissait surtout d'abréger un monologue qui reste long.
Vous avez de la chance pour la sortie du film. Je ne sais pas quand ça sortira en France, peut-être bien après le DVD anglais...

Bonsoir,

J'ai commis l'erreur de terminer le livre avant de poster mon avant dernier commentaire, je suis donc influencée par le dénouement. J'attendrai donc la semaine prochaine pour intervenir.
Bonne lecture.

Ma réflexion de la semaine.

On pénètre un peu plus dans l’intimité de Charles en tant qu’artiste et en tant qu’homme, à la fois par le biais de Charles lui-même qui s’implique un peu plus émotionnellement dans le récit ; et par l’intermédiaire de Anthony Blanche.

Blanche réapparaît tel un chœur antique, un oracle ou une Cassandre : je découvre seulement maintenant, qu’à chacune de ses apparitions il intervient dans la vie de Charles pour donner un avertissement à celui-ci, pour le prévenir, à la fois en lui révélant le côté caché des choses ( comme il l’a fait en parlant de Sebastian et de la famille Flyte au début du roman, ou comme ici, en révélant ce que disent les gens invités à l’exposition) .

Ainsi il dit plusieurs choses importantes, notamment concernant l'oeuvre de Ryder, et là, je ne partage pas l'analyse de Lise Benett.

Citation :

« Charles a trouvé quelque chose, me suis-je dit ; ce n’est pas tout ce qu’il fera, pas tout ce dont il est capable ; mais quelque chose néanmoins . »

Ainsi Blanche est une des rares personnes, sinon la seule, à croire véritablement en Charles en tant qu’artiste.

Citation :

« …Il me semblait qu’on trouvait un peu trop du gentleman dans votre peinture. Vous ne devez pas oublier que je ne suis pas anglais ; je ne comprends rien à ce besoin dévorant d’être bien élevé. Le snobisme anglais est encore plus macabre, à mon sens, que la morale anglaise… »

Ne nous donnerait-il pas ici une des clés de la personnalité de Charles Ryder, « victime » de son éducation, de sa culture ? L’éducation anglaise apprend aux individus à ne pas exprimer leurs sentiments, leur enlève toute spontanéïté. J'ai eu l'impression tout au long du roman que Charles présentait comme une "infirmité du coeur".

Citation :

« ….Encore du charme. « Je ne bois pas de ce vin, ai-je pensé ; c’est vraiment trop anglais ». Alors pour être franc, mon cher Charles, j’ai désespéré de vous. … Charles est une fille de pasteur vêtue de mousseline à fleurs. »

Blanche confirme le sentiment exprimé plus haut, et va même jusqu’à suggérer que, même s’il n’est pas croyant, Charles révèle dans sa peinture un caractère empreint de certaines valeurs protestantes.

Et parlant des œuvres exposées :

Citation :

« …une bonne blague, très réussie, de bon petit diable. Cela m’a rappelé ce cher Sebastian, du temps où il adorait se barbouiller de faux favoris et de fausses moustaches. Ce n’était que charme une fois de plus, mon cher, charme anglais, simple et crémeux, jouant les tigres . »

Seul Anthony Blanche n’est pas dupe et nous révèle que Charles, même s’il a pris un sujet dépaysant, n’a pas (ne peut pas?) changé sa façon de voir les choses.
D’ailleurs Charles lui-même nous l’avait dit avant. Et il ne contredit ni n’essaie de défendre son oeuvre devant Blanche.

Par contre, je ne sais exactement quel sens il faut attribuer au mot "charme"? Je ne pourrai pas en donner une définition exacte, juste des impressions. Peut-être l'un(e) de vous a t-il mieux appréhendé ce que ce mot recouvrait?

Cette exposition n’est qu’une grande affaire de communication (comme on dirait de nos jours), il y a un certain snobisme dans la critique d’une œuvre artistique, et pour Blanche tout cela est une énorme farce à laquelle, consciemment ou non, la bonne société se prête.
Le fait que les conversations portent plus sur la relation adultère de Charles que sur son œuvre témoignent que l’intérêt porté à Charles ne se rapporte pas à sa peinture.
Charles enfin sort de l'ordinaire, il sort enfin de l'ombre mais c'est parce qu'il a une maîtresse, pas parce que sa peinture est devenue remarquable.

Enfin, Blanche conclut :

«

Citation :

J’avais raison il y a des années …. Quand je vous ai averti. Je vous ai emmené dîner un soir pour vous mettre en garde contre le charme. Je vous ai mis en garde expressément et avec forces détails contre la famille Flyte. Le charme, voilà la grande plaie d’Angleterre. Le charme n’existe pas en dehors de ces îles humides. Il marque et tue tout ce qu’il touche. L’amour, l’art ; j’ai grand-peur, mon cher Charles, qu’il ne vous ait tué. »

Ainsi Blanche met directement en relation l’attrait de Charles pour Sebastian et sa famille et l’influence qu’ils ont eu en retour sur sa personnalité et sur sa vie.
Charles n’est pas devenu l’artiste qu’il aurait pu être, son mariage a été dicté par ces mêmes raisons.
Blanche nous avertit, en avertissant Charles, que son amour pour Julia est déjà condamné.

Dans le même temps, Charles se révèle un peu plus : il exprime des sentiments moins guindés.

S’adressant à Blanche, au Club de la Grotte Bleue :

Citation :

« Dites-moi (j’affectai une aisance que j’étais loin de ressentir dans cet antre), qu’avez-vous fait de beau depuis le temps ?

Citation :

« Cette journée a été un cauchemar….

Et pour finir :

Citation :

une demi-heure d’injures parfaitement raisonnées à l’adresse de ma peinture, dans un bar de tapettes…. »

Ainsi, même s’il a eu quelque sentiment jadis pour Sebastian, il exprime ici un certain mépris pour les homosexuels, même s’il ajoute un peu plus loin, en parlant d’Anthony

Citation :

« mon ami pédéraste »

En parlant de Célia :

«

Citation :

Ainsi donc, elle sait… La maligne ! Elle n’a cessé de flairer depuis le déjeuner, et elle a fini par trouver la piste. »

Peu de respect dans ces propos.

Lise Benett a bien décrit la relation Charles-Julia.
Je voudrais juste ajouter que Ryder évoque cette liaison avec plus d’émotion : il décrit son amour, son impatience, sa difficulté à rester loin d’elle ; il nous donne les détails de sa personne qu’il admire, tout en elle trouve grâce à ses yeux, donc aux nôtres.

Il résume ainsi ces deux années de liaison :

Citation :

« … mais pas un seul jour où vous n’ayez été dans mon cœur ; pas un seul jour de froideur, de méfiance ou de déception. »

Mais l’inquiétude est présente : après le passage de Blanche, elle prend forme :

Citation :

« … J’ai l’impression que l’humanité entière, et Dieu aussi bien conspirent contre nous. »

La crise de Julia quelques pages plus loin confirme son sentiment et annonce - je pense – l’issue de l’histoire.

Autour de ces points, le contexte social est évoqué : l’hypocrisie d’un côté, d’une société qui semble accepter la situation ; mais de l’autre, la pression d’une morale familiale et religieuse, dont il est annoncé, par Charles et Julia eux-mêmes, qu’elle parviendra à ses fins…

La question en suspend n’est peut-être pas tant « quel dénouement pour nos « héros »? » que « Dans quel état seront-ils? »

Je vois en me relisant que j'ai fait beaucoup de citations et cela rallonge beaucoup mes propos... J'espère néanmoins avoir été assez claire.^^

Merci pour ton post malethane .
Je suis d'accord avec toi sur la question en suspend.
Par contre, je reste convaincue que quelque chose a changé dans la peinture de Charles. Peut-être que je ne me fie pas assez aux propos d'Anthony Blanche ^^.

Je suis d'accord avec ce qui a été dit précédemment et j'ai comme le sentiment que les choses vont mal finir entre Julia et Charles. On a vraiment l'impression qu'elle vit très mal leur relation dans le sens où c'est un pêché et qu'elle s'en veut donc je ne sais pas où cela va les mener.

Pas très productif mais je ferai mieux la semaine prochaine.

Merci Malethane pour ton analyse C'est toujours très intéressant de te lire, parce que tu vois vraiment plein de choses qui personnellement me passent à 10 mètres au dessus de la tête


Merci aussi à tous les autres pour avoir repeuplé un peu ce topic, je commençais effectivement à me sentir un peu seule.

Mince, je suis la dernière, cette semaine! Bien, alors, très rapidement : de même qu'Anne Elliot, Lise Bennet et sans doute beaucoup d'autres, j'ai bien aimé ce passage qu'Evelyn Waugh met dans la bouche d'Anthony Blanche, et que je me permets de citer en français :

Citation :

J'ai vu ensuite votre très bel album -"Architecture de village et de province", c'est bien le titre? Un véritable tome, mon cher ; et qu'y ai-je trouvé? Encore du charme. "Je ne bois pas de ce vin, ai-je pensé ; c'est vraiment trop anglais." Mon goût va plutôt, vous le savez, aux choses assez épicées, non pas à l'ombrage des cèdres, aux sandwiches au concombre, au pot de crème en argent, à la jeune fille anglaise vêtue de Dieu sait quoi se mettent les jeunes anglaises pour jouer au tennis - non pas cela, ni Jane Austen, ni M- M- Miss M- M- Mitford. Alors, pour être franc, mon cher Charles, j'ai désespéré de vous. "Je ne suis qu'un vieux m- m- métis d'Indien dégénéré, me suis-je dit, et Charles - c'est de votre art que je parle, mon cher - Charles est une fille de pasteur vêtue de mousseline à fleurs.

Passage qui prête à sourire, bien sûr, et dans lequel on retrouve notre chère Jane, mais aussi notre non moins chère Nancy Mitford, la grande amie d'Evelyn Waugh. Pour tous ceux qui n'auraient jamais lu ou entendu parler de La Poursuite de l'amour, jetez-donc un oeil ICI.

Globalement, je suis d'accord avec tout ce qu'a avancé Malethane, mis à part quelques détails, que je n'ai pas le temps d'évoquer. J'aime beaucoup sa remarque sur le personnage d'Anthony Blanche, je la trouve extrêmement juste :

Malethane a écrit:

Blanche réapparaît tel un chœur antique, un oracle ou une Cassandre : je découvre seulement maintenant, qu’à chacune de ses apparitions il intervient dans la vie de Charles pour donner un avertissement à celui-ci, pour le prévenir, à la fois en lui révélant le côté caché des choses (comme il l’a fait en parlant de Sebastian et de la famille Flyte au début du roman, ou comme ici, en révélant ce que disent les gens invités à l’exposition).

Par contre, je ne comprends pas très bien ce qu'a voulu dire Lise Bennet au sujet de la peinture de Charles. Pour ma part, je prête foi aux propos tenus par Anthony Blanche, dans la mesure où Charles nous a dit à peu près la même chose sur la façon dont il juge sa manière de peindre dans le chapitre précédent : par rapport aux sujets exotiques qu'il a choisi, sa façon de les traiter est bien trop lisse, bien trop académique. En revanche, je suis d'accord pour dire que le fait de peindre des portraits constitue probablement un changement important dans l'esthétique de Charles Ryder.

Il y aurait beaucoup de choses à dire sur ces trois chapitres, je retiens simplement ces quelques éléments :
- la remarque à la fois ironique et révélatrice de Lord Marchmain à propos de Charles Ryder : "Il a l'air d'avoir un penchant pour mes enfants. N'importe, dites-lui de venir ici."
- l'ironie avec laquelle est traité le personnage de Brideshead (il collectionne les boîtes d'allumettes, je trouve ce garçon... savoureux!)
- la thématique du péché qui devient de plus en plus présente.
- l'imminence de la guerre, qui fait peser sa menace sur tous les personnages du livre.
- enfin, du dernier chapitre qu'il y avait à lire cette semaine, je retiens, outre les propos de Cordélia sur la sainteté, l'idée formulée par Julia que Sebastian et elle n'ont peut-être été, pour Charles Ryder, que des étapes avant

Spoiler:

L'image sur laquelle se referme le chapitre 4 est extrêmement belle, je trouve :

Citation :

Une autre image m'assaillait : celle d'une hutte arctique et d'un trappeur, seul avec ses fourrures, sa lampe à huile et son feu de bois ; les restes d'un repas sur la table, quelques bouquins, une paire de skis dans un coin ; sécheresse, propreté, chaleur au-dedans ; et dehors, la dernière tempête de neige de l'hiver fait rage, la neige s'amoncelle contre la porte. Un poids énorme s'accumule dans le plus grand silence contre la paroi de bois ; le verrou ploie dans son alvéole ; minute après minute, dans les ténèbres extérieures, la masse blanche ira scellant la porte, jusqu'au jour où bientôt, quand le vent tombera, quand le soleil se montrera sur les pentes glacées et que le dégel viendra, un bloc se mettra à bouger, à glisser, à rouler, de très haut, à se frayer un chemin, à prendre de la vitesse, tant que la pente entière semblera s'effondrer et crouler, et que la petite cahute pleine de lumière s'ouvrira sous la violence du choc, volera en éclats infimes de bois pour disparaître, balayée par l'avalanche, dans le précipice.

EDIT : J'avais noté qu'il fallait lire les chapitres 2, 3 et 4 ; apparemment, je me suis trompée.

popila a écrit:

Par contre, je ne comprends pas très bien ce qu'a voulu dire Lise Bennet au sujet de la peinture de Charles.

Je me rends compte que je n'ai dû être très claire. En fait je parlais des sujets choisis par Charles, de leur symbolique et du parallèle qu'on peut faire entre les changements de sujets et la vie de Charles, et pas sa façon de peindre. J'avais laissé de côté cet aspect, la façon de peindre de Charles.
Est-ce que je suis plus claire ou pas ?

Popila a écrit:

EDIT : J'avais noté qu'il fallait lire les chapitres 2, 3 et 4 ; apparemment, je me suis trompée.

Désolée, Popila, c'est mon erreur. Sur l'horaire initial, c'est effectivement ce qui était prévu, mais j'étais tellement habituée à lire deux chapitres chaque semaine que je n'ai pas pris la peine de vérifier.

Donc si j'ai bien compris semaine 6 = chapitres 2, 3 et 4 et semaine 7 = chapitre 5 et épilogue ? En tout cas c'est comme ça que j'ai lu les chapitres concernés

Personnellement, je ne me suis pas posée la question: j'ai lu, par habitude 2 chapîtres et en plus, je me fie au titre du sujet!!!!
Donc j'ai fini hier.
Mais je m'adapte

Lise Bennet a écrit:

J'avais laissé de côté cet aspect, la façon de peindre de Charles. Est-ce que je suis plus claire ou pas ?

Oui, cette fois, je pense que j'ai bien compris, Lise.

Anne Elliot, ce n'est pas grave : comme il y a eu plusieurs plannings successifs, j'ai cru que je m'étais emmêlée les pinceaux.
Et tant que j'y pense, merci d'avoir posté les deux versions du texte d'Evelyn Waugh.

@ Malethane et Chinchilla : Je sais que c'est mon erreur, mais je crois qu'après tout il vaut mieux continuer selon le titre des topics. S'il y en a qui, comme Popila, ont aussi lu le chapitre 4 cette semaine, vous pouvez suivre son excellent exemple et aborder ce chapitre, mais en prenant la peine de mettre des balises spoiler

Soit dit en passant, j'ai vu la nouvelle adaptation du roman hier et c'est super excitant parce que j'ai appris qu'elle ne sort qu'en Octobre au Royaume-Uni , et encore plus tard dans bien d'autres pays, donc je suis parmi les toutes premières personnes à l'avoir vue! Je vais ouvrir un nouveau topic un de ces jours et en parler à cet endroit. D'ici là, je peux vous dire que ce n'étais vraiment pas mauvais, et que l'atmosphère du roman a quand même été très bien capturée, même si certains éléments de l'intrigue ont été un peu modifiés. (Andrew Davies fait encore des siennes )

aie j'ai fini le livre hier donc je suis totalement influencée par la fin!!!

je suis en tout cas d'accord avec Malethane, sur les évolutions des personnages
J'ai adoré revoir Blanche et son sens aigus de la critique pour les oeuvres de Charles! En fait je crois que j'aime tout simplement Blanche!!

sinon Bridey m'a bien fait rire avec sa femme qu'il a choisi parce que son mari collectionnait lui aussi les boites d'allumettes!! quel choix!

Spoiler:

merci pour la double version avec les modification du texte!

Je posterai plus la semaine prochaine pour les derniers chapitres parce que là je suis un peu embrouillée!

Quelle chance Anne Eliot d'avoir pu voir le film avant tout le monde!!! si le film ne sort qu'en octobre en angleterre il va sortir en 2010 en France, c'est pas possible!!! (pourtant il me semblait qu'il y avait marqué 1er aout en angleterre sur le site officiel )

Anne Elliot a écrit:

Soit dit en passant, j'ai vu la nouvelle adaptation du roman hier et c'est super excitant parce que j'ai appris qu'elle ne sort qu'en Octobre au Royaume-Uni , et encore plus tard dans bien d'autres pays, donc je suis parmi les toutes premières personnes à l'avoir vue! Je vais ouvrir un nouveau topic un de ces jours et en parler à cet endroit. D'ici là, je peux vous dire que ce n'étais vraiment pas mauvais, et que l'atmosphère du roman a quand même été très bien capturée, même si certains éléments de l'intrigue ont été un peu modifiés. (Andrew Davies fait encore des siennes )

Quelle chance, Anne Elliot! J'ai hâte de savoir ce que tu as pensé des acteurs et de la réalisation. Concernant les modifications apportées par Andrew Davies à l'intrigue, Cat a posté un certain nombre d'articles sur le sujet, qui doivent être facile à retrouver. L'intrigue n'étant pas le point fort de ce roman, peut-être avait-elle effectivement besoin d'être dramatisée

archi a écrit:

J'ai adoré revoir Blanche et son sens aigus de la critique pour les oeuvres de Charles! En fait je crois que j'aime tout simplement Blanche!!

Copine de moi, Archi! J'adore aussi son personnage, ce qui est un peu ironique car je crois que c'est à cause de son charme

archi a écrit:

(pourtant il me semblait qu'il y avait marqué 1er aout en angleterre sur le site officiel )

Fort probable. J'ai pris mes informations sur le site d'IMDb, mais parfois ce n'est pas tout à fait exact.

popila a écrit:

L'intrigue n'étant pas le point fort de ce roman, peut-être avait-elle effectivement besoin d'être dramatisée

Tu as sans doute raison lorsque tu dis que ce n'est pas le point fort du roman, mais j'ai quand même trouvé que le film en faisait parfois un peu trop. Par exemple, Charles doit "acheter" Julia à Rex car il doit convaincre ce-dernier d'obtenir une annulation de mariage et non seulement un divorce. (si j'ai bien compris ) Bref, Rex propose à Charles de troquer sa femme contre deux de ses peintures

Anne Elliot a écrit:

Tu as sans doute raison lorsque tu dis que ce n'est pas le point fort du roman, mais j'ai quand même trouvé que le film en faisait parfois un peu trop. Par exemple, Charles doit "acheter" Julia à Rex car il doit convaincre ce-dernier d'obtenir une annulation de mariage et non seulement un divorce. (si j'ai bien compris ) Bref, Rex propose à Charles de troquer sa femme contre deux de ses peintures

Ah oui, quand même! Mais le dénouement est bien le même?

Oui, heureusement le dénouement est le même que celui du livre.