Les garennes de Watership Down, de Richard Adams

Voici mon premier coup de cœur de l’année !

Les garennes de Watership Down de Richard Adams.



Le début de l’histoire : Cinquain, petit lapereau chétif mais doué de prémonition, pressent un grand danger qui menace la garenne. Son frère Noisette tente d’avertir le Maître de la garenne, le Padi-shâ. Mais celui-ci ne tient pas compte de l’avertissement. Noisette qui fait entière confiance aux dons de son frère, réussit à réunir quelques lapins qui vont s’enfuir avec lui, et tenter d’atteindre la terre promise, les hautes terres au-delà de la rivière.


Pour la première fois ce sont des lapins qui sont les héros d’une aventure, une véritable odyssée qui va les mener à s’enfuir de leur garenne menacée de destruction pour s’établir sur les collines un peu plus loin, un très long parcours pour des lapins. Ils doivent traverser une route, franchir une rivière, affronter mille dangers… et une fois établis dans leur nouvelle garenne ils seront confrontés à un autre problème, celui de sa pérennité, pour cela il leur faudra trouver des lapines !

Mais leur histoire est bien plus que ce voyage aventureux et cette quête, ils possèdent une culture, une religion, des mythes, et sont d’intarissables conteurs d’histoires. Les facéties du héros mythique des lapins Shraa’ilshâ émaillent le récit et font baisser la tension dans les moments d’angoisse.

L’originalité du récit de Richard ADAMS est d’avoir respecté la nature profonde de ses petits héros et de ne pas leur avoir attribué des personnalités trop humaines. Noisette, Cinquain et leurs compagnons d’aventures sont et restent des lapins avec des envies de lapin, des peurs de lapin, des attitudes de lapins. Mais ils se sont mués en mythes, en archétypes de résistance, de courage, de sagesse. Leur odyssée est celle de tous ceux qui doivent se battre pour leur survie, et tout comme l'Odyssée, c'est un véritable voyage initiatique.

Dans quelle catégorie le classer ? fantasy, fable animalière ? pas littérature enfantine, rien à voir avec Le vent dans les saules ou Peter Rabbit . Plutôt roman d’aventures, presque conte philosophique, alliant le suspense à la poésie, une fois commencé on ne peut plus le lâcher tant la lecture en est palpitante !

Un petit extrait ?

Citation :

Sachez que Shraa’ilshâ est aux lapins ce que Robins des Bois est aux Anglais et John Henry aux Noirs américains. Uncle Remus a dû entendre parler de lui, car certaines aventures de ce lapin légendaire ressemblent fort à celles de Br’er Rabbit.

Du reste, l’ingénieux Ulysse lui-même aurait pu lui emprunter quelques-uns de ses tours, car ce Shraa’ilshâ, qui est très vieux, n’a jamais été à court d’imagination pour tromper ses ennemis. Un jour, alors qu’il rentrait chez lui, on raconte qu’il se vit obligé de traverser à la nage une rivière hantée par un énorme brochet affamé. Il peigna longuement sa fourrure et recueillit assez de poils pour en recouvrir un lapin d’argile qu’i lança sur l’eau. Le brochet se précipita sur le leurre, y planta les dents et s’en détourna aussitôt. Peu de temps après, le faux lapin vint s’échouer sur la rive. Shraa’ilshâ le ramassa et attendit quelques instants avant de le lancer à nouveau. Après une heure de ce manège, le brochet abandonna la partie. Lorsque cinq fois de suite, le poisson eut dédaigné la proie, Shraa’ilshâ se jeta à l’eau et retourna chez lui. Certains disent qu’il est le maître des éléments, car le vent, la pluie et la rosée sont les alliés des lapins, qui s’en servent contre leurs ennemis.

Rosalind, voilà qui semble à la fois alléchant et intriguant! Je note, je note

Jolie présentation, Rosalind. Voilà qui m'a l'air bien tentant ! Je ne suis pas une super fan des animaux en règle générale mais les lapins, je craque.

Faudrait que je relise ce livre que j'avais même pas lu en entier ( je l'avais lâchement abandonné pour un Agatha Christie). Ta présentation, Rosalind, m'a convaincu de donner une 2e chance aux lapins. J'aimais bien leur vocabulaire. Si je m'en souviens bien, les véhicules à moteur, ils les appelaient des cataclopes

Sinon, j'ai vu que le livre avait été adapté en dessin animé. J'ai trouvé un petit extrait sur Youtube:

https://youtu.be/3gYpLGxAetg

Oh oui jennie, relis-le ! tu as raison, ils ont un vocabulaire très imagé. Les cataclopes ( kataklops dans ma traduction) pour les véhicules, les vilous pour les prédateurs, le farfal pour l'herbe qu'ils vont brouter à la surface. Ils disent qu'ils vont farfaler j'aime beaucoup  

Je l'ai lu en français, je me demande quels sont les mots en anglais ?
Leurs noms sont bien sûr tous proches de la nature : Noisette (Hazel), Pissenlit (Dandelion)...
et certains très poétiques : Gaïlenflouss =  Rosée-Brille-Fourrure ► Fourrure-qui-brille-comme-la-rosée  


Merci pour l'extrait du dessin animé. Là il s'agit du générique, avec la légende de la création du monde. L'histoire proprement dite se poursuit avec un autre graphisme.

Et la musique est superbe, il s'agit de Bright eyes de Art Garfunkel  

J'ai enfin pris le temps de relire Watership Down (plus attentivement que la première fois cette fois-ci) et j'ai bien aimé. Je n'en ferais pas un coup de coeur mais suivre les aventures de ces lapins vaillants qui bravent courageusement le danger fut très plaisant. En fait, c'est un peu l'Odyssée d'Homère version animale

Merci pour ton avis Jennie

J'ai trouvé le dessin animé Il faut savoir que si on le trouve en VO sous le titre de Watership Down, en français c'est devenu La folle escapade

J'ignorais que le dessin animé était sorti en français malheureusement, le DVD du dessin animé a l'air introuvable Sur Amazon, ils mettent: "Non disponible et nous ne savons pas si l'article sera ré-approvisionné". Dommage, j'aurais bien voulu voir ce que ça donne. Mon niveau d'anglais oral n'est pas suffisant pour que je puisse suivre tout un dessin animé en anglais

Je l'ai trouvé sur Priceminister, je crois que j'ai eu de la chance

Je viens de terminer Watership Down et j'ai beaucoup aimé ! En toute honnêteté, je me demandais bien comment toute l'histoire allait tenir sur 500 pages et j'avais peur de m'ennuyer, et pourtant Richard Adams a réussi à nous proposer un récit haletant, une épopée dynamique, portée par une équipe de lapins courageux, menée par Hazel et Fyveer, deux frères que tout oppose, mais qui parviendront à garder leur troupe unie
On ne peut pas dire que nos lapins ont été épargnés au cours du récit, en tant que lecteurs, nous passons par toutes les émotions possibles, et certains passages ont été particulièrement éprouvants,
notamment l'épisode à Effrefa    
Ce roman est en même temps un bel hommage à la nature et aux animaux, les humains étant considérés comme des ennemis par leur méchanceté envers les animaux (et les lapins en particulier)   et une sévère critique envers le système de classe et les dictatures ; les lapins libres étant les plus heureux  
J'ai aimé toute l'équipe de lapins, avec un petit faible pour le Chef Hazel   mais aussi Bigwig, Fyveer, Blakavar et le fidèle Keehar  
La plume de Richard Adams est très agréable à suivre et j'ai particulièrement aimé les débuts de chapitre de mon édition (proposant des extraits de Persuasion ou encore de Lark Rise à Candleford   ) !
Un très joli texte à lire !    

Juliette je suis ravie que tu aies aimé Watership Down le livre m'avait enchantée, il est très bien écrit ainsi que tu l'as souligné, et offre plusieurs niveaux de lecture. Un récit d'aventure, avec des moments angoissants, mais aussi une fable moraliste et un récit écologique, le tout baignant dans une grande poésie.

Richard Adams a inventé ces aventures pour distraire ses filles, avant de les rédiger et les publier. Comme Kenneth Grahame qui a écrit Le vent dans les saules pour son fils.

J'avais oublié de signaler les citations en début de chaque chapitre, merci de l'avoir fait

Tu me donnes terriblement envie de le relire  

Merci Juliette pour ce beau commentaire. Tu donnes envie de découvrir cet auteur

Merci Roz et Ysa !

Roz, contente de t'avoir donné envie de le relire

Ysa, je suis sûre qu'il te plairait !