Brian Selznick, l'auteur de L'invention de Hugo Cabret

Je pense que la plupart des Lambtoniens n'ont pas pu échapper à la promotion du dernier film de Martin Scorcese, Hugo Cabret, qui est sorti un peu avant Noël en France. En ce qui me concerne, je l'ai vu seulement récemment, en VF, mais j'ai eu un vrai coup de coeur.

Alors en fait, à la base, L'invention de Hugo Cabret est un livre très étrange, écrit et dessiné par Brian Selznick, un auteur américain. Il fait plus de 500 pages, mais la plupart sont des illustrations, ce qui fait qu'on en parle comme d'un roman graphique.


Je ne l'ai pas encore lu en entier, mais je peux vous dire que les dessins sont absolument magiques, et que l'adaptation cinématographique est très fidèle, surtout au niveau des décors.

Avant de continuer, je vais faire un résumé de l'histoire : Nous sommes à Paris en 1931. Hugo Cabret est un jeune garçon issu d'une famille d'horlogers. Sa mère est morte, mais son père lui transmet sa passion pour les objets et le cinéma. Un jour, le père d'Hugo trouve un vieil automate cassé dans le musée où il travaille, et promet à Hugo de le réparer. C'est en faisant cela qu'il périt dans l'incendie qui ravage le musée. Recueilli par son oncle Claude, horloger dans une gare parisienne, Hugo apprend à remonter les horloges de la gare, et prend la succession de son oncle lorsque celui-ci disparaît. Un jour, il retrouve l'automate de son père (dans le film, il le possède déjà), l'emmène chez lui dans la gare, et décide de poursuivre les réparations à l'aide d'un carnet de dessins faits par son père.

Cet automate l'obsède car il a été capable d'écrire, et Hugo veut connaître son message. De plus, il est désormais complètement seul au monde, donc l'automate est une sorte d'ami pour lui. Comme il n'a aucun argent, Hugo doit voler les pièces dont il a besoin. Son "fournisseur" est un vieux marchant de jouets, qui tient une échoppe dans la gare. Un jour, Hugo se fait prendre par le vieil homme qui lui prend son carnet. En voyant son contenu, le marchand a une réaction étrange. Il annonce alors à Hugo qu'il va brûler le carnet.

Je vais m'arrêter là dans mon laborieux résumé, mais il faut que vous sachiez que cette œuvre est un magnifique hommage aux débuts du cinéma. A travers le personnage d'Hugo, on plonge dans une histoire à la fois bouleversante et magnifique. Les décors du film sont à couper le souffle, les horloges, l'automate, tout paraît issu d'un monde rêvé. Les acteurs m'ont énormément plu. Déjà, le jeune Asa Butterfield (vu notamment dans Merlin, Le Garçon au pyjama rayé) est excellent (il a de ces yeux ). J'ai eu envie de lui faire des câlins plein de fois tellement il est seul et semble prêt à s'effondrer si son rêve était brisé. Ensuite, Ben Kingsley fait un papy Georges à la fois grognon, terrifiant et émouvant.

On a l'impression d'être dans un dessin animé avec des personnages tous hauts en couleur (l'agent de police, interprété par Sacha Baron Cohen en est un exemple très parlant).

Je ne peux pas trop en dire pour ne pas vous gâcher la surprise, mais la deuxième partie avec les reconstitutions de films, la découverte par Hugo et Isabelle de l'identité d'un des personnages, est superbe. Cette histoire fait penser à un conte de Noël de Dickens. C'est souvent triste, mais on en ressort ébloui et réconforté. J'ai complètement plongé dans cette histoire, et je ne peux que vous la recommander si vous avez envie de vous perdre un peu.

J'ai visionné le film ce weekend et je suis complètement sous le charme

Sans avoir lu le synopsis, je m'attendais à un film à la Narnia et j'ai été superbement surprise.
C'est un magnifique film tant du point de vue des acteurs (mon dieu, ce petit garçon, quels yeux, quel jeu , sans oublier Ben Kingsley bien sûr et les autres acteurs), que de la musique, de la couleur, du scénario... C'est un réel bijou cinématographique.
Comme l'a dit Misshoneychurch, un conte de Noël qui tourne autour du cinéma...
Ce film m'a fait penser à certains moments aux films de Jeunet comme "la cité des enfants perdus". C'est triste mais gai, c'est beau, envoûtant, merveilleux.... .
J'ai rarement vu un film américain de ce genre...

Je vous le recommande vivement

J'ai bien envie de lire le livre. Qu'en as tu pensé au final Misshoney church ?

Finalement, je n'ai pas eu le temps de le finir. En fait, j'ai vraiment horreur de lire un livre dont je connais l'adaptation, mais en tout cas c'était très très fidèle pour le tiers que j'ai lu. C'est aussi un livre très original, les dessins sont très beaux, et les acteurs ressemblent aux personnages dessinés.

J'ai vu Le musée des merveilles, film adapté du roman du même nom de Brian Selznick.

Je dois avouer que j'en sors déçue. Si le film est esthétiquement parfait, j'ai trouvé l'histoire trop simple, voir simpliste. On suit deux enfants dans leurs pérégrinations à travers New York à deux époques différentes. Il ne se passe pas grand choses pendant un long moment et la fin qui donne le lien entre eux deux est tellement convenue (parce que 2 h de film pour en arriver à çà )... Sinon, le film est rempli de trouvailles esthétiques : chaque époque est restituée comme pourrait l'être un film de la même époque (en noir et blanc et muet pour 1927, avec des images saturées de brun et de orange pour 1977), la bande son est dans le même esprit. D'ailleurs, c'est ce que je vais en retenir, la musique, parce que pour le reste...

Je reproduis ici ce que j'avais écrit dans "si on allait au ciné ?" car je n'ai pas pensé à chercher avec l'auteur du roman !

Je viens de voir "le musée des merveilles" dont Télérama faisait une critique très élogieuse.
En fait, je l'ai trouvé bien, très intéressant par son scénario original à cheval sur deux époques, sur son approche du monde des sourds, la poésie onirique certaine des lieux où se passe l'action, j'en ai aimé l'atmosphère, c'est donc une bonne critique, mais... j'ai été très gênée par la "sombritude" des images, non dans l'esprit mais dans l'usage à mon avis insuffisant de la lumière !

Cependant cette critique n'est pas forcément justifiée car ça dépend peut-être du projecteur de la salle et de ma vue (je mets beaucoup de temps à m'adapter à l'obscurité quand j'y passe d'un coup après la lumière, celle des bandes annonces précédant le film par exemple) donc que ça ne vous arrête pas, car ce film sort de l'ordinaire !!



mon avis est moins sévère que le tien, ludi !!

Mon problème, c'est que je me suis vraiment ennuyée pendant la majeur partie du film, alors çà a beau être magnifique visuellement...

Ah tu sais, les goûts et le couleurs, hein ? mais as-tu trouvé aussi que c'était sombre, ou ce sont mes yeux et alors je dois m'inquiéter ??

Çà ne m'a pas marqué... Pour la partie 1927 en noir et blanc, c'est assez sombre, c'est vrai et le début avec 1977 se passe beaucoup de nuit. Si tu dis que tu mets du temps à t'adapter à l'obscurité et qu'en plus, le début du film se passe de nuit, çà ne m'étonne pas que tu ais trouvé çà sombre.

Oui, je pense aussi et j'ai vraiment eu du mal !

Je viens de voir le film Hugo Cabret et j'ai bien aimé, même si le film était un peu différent de ce à quoi je m'attendais, et que ça m'a un peu perturbée au départ. Je sais qu'il faudra que je le revoie pour l'apprécier plus.

On devine que la source du film n'est pas un roman "jeunesse" classique. Même si je n'ai pas lu le roman graphique, il me semble que le film est si peu bavard, et si chorégraphié (plans de caméras dans la gare, courses-poursuites dans la gare, scènes vues de loin...), qu'on voit bien que le matériau de base n'est pas une histoire classique. La conséquence est que le film est assez lent à démarrer, et qu'il repose au début surtout sur son esthétique. Je crois que c'est ce qui m'a déstabilisée au début. Et puis, j'adore ce Paris fantasmé, aux accents de Jules Verne, mais peut-être était-ce un peu trop ?

Je ne veut pas chipoter plus ! Les images sont très belles, les engrenages dorés qui ponctuent le film sont très esthétiques et très bien filmés. Hugo Cabret est un bel objet de cinéma, la mécanique est précise et raffinée, et le scénario qui parle de réparer les gens est touchant. L'esthétique est aussi un hommage réussi, je crois, à George Méliès, avec son imaginaire riche, voire exubérant. Ce film est un conte, et pendant la première moitié du film, je me suis dit qu'il conviendrait d'avantage aux adultes qu'aux enfants. C'est aussi un hommage au cinéma, et on reconnaît bien là un thème cher à Scorsese.

Du côté des acteurs, c'est une belle galerie de comédiens talentueux. Asa Butterfield (qui était terrifiant dans Merlin, et qui aurait fait un superbe Artemis Fowl) est excellent, son jeu est nuancé et émouvant, mais aussi tous les autres, Chloé Moretz (que je découvrais), Ben Kingsley, Jude Law... Il y a aussi l'apparition de Christopher Lee qui m'a ravie, et de tous les transfuges d'Harry Potter (Narcissa Malefoy, Mr Dursley et Mme Maxime !). Casting cinq étoiles donc !

J'attendais beaucoup de ce film, c'est peut-être pourquoi je suis un peu déçue aujourd'hui. La forme a sans doute écrasé le fond, soit que je l'ai trouvée too much, soit que le format "gros traits" du conte m'ait empêchée de me sentir tout à fait concernée. Il reste que j'ai passé un bon moment, et que j'ai été touchée par l'automate et le destin de Georges Méliès.

Je viens de découvrir le film, sans avoir lu le roman graphique dont il est adapté et j'ai trouvé ça très joli tout en étant assez perplexe.

Je pense que c'est un film difficile à classer, à sa sortie il a été vendu un peu comme un film de Noël pour enfants mais le rythme lent, surtout dans la première partie, avec peu de dialogues, beaucoup de non-dits, un enjeu difficile à discerner sont des éléments qui ne cadrent pas avec la plupart des films jeune public même si c'est probablement le film de Scorsese le plus abordable pour eux . Dans un même temps, pour les adultes ça peut sembler un peu trop enfantin et je trouve que le film trouve vraiment son rythme quand on aborde le cœur du sujet, le cinéma, l'importance de ses pionniers et de conserver leurs œuvres, là le réalisateur a l'air vraiment dans son élément et on comprend qu'il n'a pas juste fait ce film pour que sa petite fille n'ait pas trop à attendre pour voir ce que son papa fait dans la vie mais que le thème lui importait vraiment.

Techniquement c'est superbe malgré le rendu numérique des décors de la gare et des vues de Paris, assez commun ces dernières années, pour le coup j'aurais aimé le découvrir en 3D sur grand écran mais c'est très travaillé et on sent le plaisir à faire vivre ce petit univers de la gare même si en même temps il reste un peu artificiel mais c'est peut-être pour conserver un côté "cinéma" plutôt que jouer la carte du réalisme. Asa Butterfield est parfait en petit orphelin (ça doit quand même aider d'avoir des yeux pareils pour retenir l'attention du public ), je trouve dommage qu'on voie moins Chloë Grace Moretz depuis quelques années (c'est peut-être moi qui passe à côté de ses projets) et la galerie de seconds rôles est impressionnantes: Ben Kingsley en "Papa Georges", Sacha Baron Cohen pas trop lourd, les regrettés Christopher Lee, Richard Griffith, Helen McCrory (très touchante), Michael Stuhlbarg en historien du cinéma/fan n°1 de Mélies, Jude Law dans un petit rôle néanmoins important, on a même un caméo de Scorsese lui-même. J'ai trouvé les reconstitutions des tournages de Mélies très poétiques aussi.

C'est un film intéressant et très beau à voir mais il a aussi un côté "bâtard" qui m'a empêchée d'y adhérer autant que je l'aurais voulu, comme si le réalisateur avait utilisé l'aventure enfantine pour capter l'attention d'un large public sur ce dont il voulait vraiment parler mais n'était pas à l'aise avec le premier aspect.

Je dois dire que je suis très fan du film Hugo Cabret, dès sa sortie ; j'avais emmené ma fille de 8 ans à l'époque, et on continue à le regarder ensemble régulièrement.
En revanche, ton commentaire, Zakath Nath, me donne envie de lire le roman de Selznick, l'aperçu que j'ai eu des dessins me plait 

Petit Faucon a écrit:

Je dois dire que je suis très fan du film Hugo Cabret, dès sa sortie ; j'avais emmené ma fille de 8 ans à l'époque, et on continue à le regarder ensemble régulièrement.

Merci pour ta réponse, je me demandais vraiment comment ce film fonctionnait sur un public de cet âge (j'étais persuadée que mon beau-frère avait emmené mon neveu le voir mais vu la date de sortie c'est impossible).

Merci d'avoir remonté ce topic! Cela me rappelle d'essayer de voir ce film que j'avais raté à sa sortie.

J'ai acheté récemment L'invention de Hugo Cabret, le beau roman graphique de Brian Selznick

Le livre se lit très vite malgré plusieurs centaines de pages, il alterne souvent plusieurs pages crayonnées en noir et blanc, en zoom, de façon très cinématographique, et une double-page de texte ; ce qui fait que l'histoire est racontée à la fois par les mots, puis de façon différente par les images.
J'ai beaucoup aimé !!!
mon seul bémol est le choix du titre, car Hugo n'invente rien, il remet en lumière 

Merci pour ton retour Petit Faucon, qui me donne envie de découvrir le livre (en plus du film pas encore vu).

Les deux sont bien !!!!

Tu me fais penser qu'il faut que je lise ce livre même si en français il n'a l'air disponible que d'occasion . Le film vieillit plutôt bien dans ma tête en tout cas.

Citation :

mon seul bémol est le choix du titre, car Hugo n'invente rien, il remet en lumière Wink

Je suppose qu'on peut dire que l'invention, si on parle de l'automate, est en sa possession, qu'elle est à lui et pas de lui mais oui, c'est vrai que ça ne reflète pas vraiment le contenu. On peut comprendre que le titre du film n'ait gardé que le nom ou simplement le prénom du personnage.

J'ai donc lu le livre qui est charmant, pour une fois le terme roman graphique n'est pas usurpé, ce n'est pas une bande dessinée pour des gens qui n'assument pas lire des BD . Les illustrations ne font pas que reprendre des passages du texte, elles le complètent et font avancer l'intrigue.

Le film est très fidèle sur le déroulement et certains plans reprennent de près les dessins donc il y a peu de surprises si on l'a vu avant, les changements sont classiques: les personnages de la gare ont été développés notamment l'inspecteur tandis qu'Étienne a été supprimé pour que son rôle soit réparti entre plusieurs personnages. Il est sympathique mais c'est vrai qu'il aurait fait un peu doublon.

Le seul petit défaut c'est que les personnages, notamment Hugo et Isabelle (pour Georges c'est plus compréhensible) ont un peu tendance à trop vouloir garder leurs secrets au lieu de donner des explications du premier coup. On comprend qu'il faut amener les révélations petit à petit mais par moment c'est un peu artificiel et on a envie de leur dire "mais vas-y! Raconte!"

Je suis ravie que tu aies été conquise par le livre, dont le charme est fort, merci de ton retour sur le livre et son adaptation, un exemple d'adaptation cinéma réussie