Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James | |
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Auteur | Message |
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Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Sam 26 Juil 2014 - 12:29 | |
| Dérinoé, je suis d’accord sur ton analyse des rapports dans un couple, en particulier en littérature... sachant qu'en général, pour moi, les auteurs se dirigent souvent vers non pas une inversion mais un équilibre des rapports (si ça se termine bien...). Le problème de Fifty Shade , à mon sens c'est que c'est mal écrit... et surtout justement en rien original... mais bon, les goûts, les couleurs et ce qui fait le succès d'une oeuvre en général à mon humble avis, ça restera aussi inexplicable que la masse manquante de l'univers... Pour la BA, je ne vous mettrais pas l'avis de mon frère ... mais nous sommes arrivé à la conclusion que ça ressemblait vaguement à un téléfilm allemand de W9 du samedi après midi. Elle , elle réussit à avoir l'air encore plus niaise et insignifiante que dans le livre... Quand à Jamie Dornan, c'est juste terrible, ils lui ont fait quoi? Sérieusement il fait plus patron de PME française que jeune riche et beau PDG US... nan mais parce que là sérieusement on va pas y croire au côté subjuguée, hein... |
| | | cléopatre Traveler of both time & space
Nombre de messages : 12766 Age : 30 Localisation : Santa Carla Date d'inscription : 25/04/2012
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Sam 26 Juil 2014 - 14:35 | |
| j'ai beaucoup ri en lisant ton post Kusa! Tu as entièrement raison! De toute façon c'est le problème de tout ces best-sellers adapté à la va-vite! Les prods se disent qu'ils ont pas besoin de faire un bon film, parce que les fans du livres viendront le voir quand même! Aller hop, le tiroir caisse! Alors si en plus le livre de départ est pas bon.... |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 27 Juil 2014 - 16:48 | |
| @ Kusanagi: - Citation :
- Dérinoé, je suis d’accord sur ton analyse des rapports dans un couple, en particulier en littérature... sachant qu'en général, pour moi, les auteurs se dirigent souvent vers non pas une inversion mais un équilibre des rapports (si ça se termine bien...).
Tout à fait. Je suis d'accord. La tension amoureuse, psychologique et érotique qui régit de nombreuses passions de papier tend presque toujours à s'inverser plusieurs fois en cours de relation avant d'aboutir à une forme d'équilibre (instable), quel qu'il soit. Si l'on y réfléchit bien, combien de romans ou de films portant principalement sur une histoire d'amour ou, a fortiori, sur une passion violente, se construisent-ils sur une forme d'égalité et d'équilibre parfaits? Personnellement, je ne trouve pas d'exemple.
En revanche, comme plusieurs le relèvent, il est courant que le rapport s'inverse en cours de route ou, plus souvent encore, que chacun des deux protagonistes possède ses domaines propres de domination au sein de la relation.
Et puis - autre élément patent au sein de Cinquante Nuances de Grey - dans les jeux de pouvoir consensuels, c'est la personne apparemment dominée qui tient en fait les rennes du pouvoir, et ce dans la mesure où ce sont ses désirs et ses limites qui imposent le cadre et la forme de l'autorité exercée par l'autre partie. Et pour cause! En effet, une relation au sein de laquelle les souhaits de la personne soumise ne seraient pas entendus et agréés par le dominant constituerait un rapport de violence criminel - et, en l'occurrence, une agression sexuelle caractérisée.
J'ai le sentiment que Cinquante Nuances de Grey - à l'instar d'Orgueil et Préjugés, d'une manière différente bien sûr - rejoint la tradition des oeuvres mêlant à l'image d'Epinal d'une virilité triomphante des éléments de cette tradition courtoise au sein de laquelle l'homme, toujours galant et chevaleresque, ne se préoccupe que du bien-être de sa compagne. C'est là une recette susceptible d'attirer un grand nombre de lecteurs.
Je ne sais pas si certains d'entre vous ont lu ou étudié le roman médiéval de Chrétien de Troyes Erec et Enide (dont la rédaction remonte probablement à la fin du 12ème siècle).
- Spoiler:
Dans l'un des passages situés au début du livre, Erec, afin de demeurer auprès de sa femme dont il est éperdument épris, se retire de la vie aventureuse propre aux Chevaliers. Passant tout son temps à s'occuper de sa compagne, il suscite, par cette attitude de retrait, les médisances et les critiques de ses anciens collègues Chevaliers qui voient dans son mode de vie l'expression d'une paresse ou d'une couardise malvenue.
Enide, sensible à la réputation d'un époux qu'elle aime sincèrement et dont elle admire les qualités viriles, en vient à lui rapporter les médisances, lui faisant doucement reproche de cette retraite prématurée. Furieux, Erec décide de reprendre la route et ses activités de Chevalier, cette fois-ci accompagné de son épouse à qui il entend bien démontrer qu'il n'a rien perdu de sa superbe. Vexé par les critiques de cette dernière, il passe sans transition de l'époux tendre et courtois au combattant brusque et taciturne, lui interdisant même de lui adresser la parole au moment où ils prennent la route.
Je me souviens que ce passage - celui qui relate les reproches d'Enide et l'agacement profond d'Erec face à un prestige écorné - m'avait profondément marquée lorsque j'avais lu ce livre, adolescente. En effet, il me semblait évident que les qualités impeccables d'époux du jeune homme ne pouvaient satisfaire à elles seules les sentiments de sa compagne, celle-ci éprouvant le besoin d'admirer en sus un comportement viril fait de courage, de bravoure et d'endurance.
Et je crois que cette espèce d'alchimie apparemment contradictoire entre mâle assurance et esprit courtois d'amoureux transi au service d'une Dame révérée constitue l'un des éléments les plus appréciés de cette trilogie - et, accessoirement, d'autres grands romans construits sur une histoire d'amour.
Bien sûr, encore une fois, je ne compare en rien les roman d'E. L. James aux grandes oeuvres de la littérature amoureuse mais il me semble que, pour ce qui est de la trame relationnelle, les parallèles entre cette trilogie et certaines romans mythiques existent bel et bien et, peut-être, expliquent le succès d'un récit dont l'histoire correspond à un fantasme profondément ancré dans notre culture. - Citation :
- Elle , elle réussit à avoir l'air encore plus niaise et insignifiante que dans le livre...
Quand à Jamie Dornan, c'est juste terrible, ils lui ont fait quoi? Suspect Sérieusement il fait plus patron de PME française que jeune riche et beau PDG US... nan mais parce que là sérieusement on va pas y croire au côté subjuguée, hein... Evil or Very Mad Rolling Eyes Ah! Ah! Ah! Mais qu'est-ce que tu leur reproches, aux patrons de P.M.E. françaises? De toutes manières, moi, je dis sus au grand capital, de quelque côté de l'Atlantique qu'il se situe. (Je pense qu'il serait de bon ton d'entonner le refrain de L'Internationale le jour de la sortie du film, la main sur le coeur et le marteau dans la main of course.)
J'aime beaucoup la chanson de Beyoncé qui accompagne la bande-annonce. Le choix n'aurait pu être meilleur, je pense.
Dernière édition par Dérinoé le Dim 23 Nov 2014 - 17:33, édité 2 fois |
| | | cléopatre Traveler of both time & space
Nombre de messages : 12766 Age : 30 Localisation : Santa Carla Date d'inscription : 25/04/2012
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 27 Juil 2014 - 17:13 | |
| - Dérinoé a écrit:
- J'aime beaucoup la chanson de Beyoncé qui accompagne la bande-annonce.
Entièrement d'accord |
| | | Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 27 Juil 2014 - 21:33 | |
| Personnellement je ne suis pas d'accord sur le côté équilibré dans 50 Nuances... même si globalement je suppose que c'est ce que l'auteur a voulu nous raconter... ou cru nous raconter, je dirais. En fait, en lui accordant le bénéfice du doute, si tant soit peu elle a voulu nous raconter autre chose que "tiens, je fais une fanfic ou Edward et Bella s'envoient en l'air et oh, y'a des gens qui lisent je vais pouvoir me faire du fric avec un bon plan marketing" (oui, désolée mais c'est pour moi la vision la plus réaliste de ce truc ^^), bref ce qu'elle a voulu faire c'est un gloubiboulga littéraire et indigeste vu son(manque de) style... roman érotique, roman d'amour, roman d'initiation. Quand au succès j'ai mené une petite enquête auprès d'une victime consentante du côté vendeur, aka mon frère (qui travaille pour une grande surface possédant un rayon livre...) et outre le fait qu'il a lui-même parcouru quelques passages vu le succès des ventes (après avoir du re-remplir l'étagère 2 jours après avoir déjà mis en place le premier tome) et son expérience fut... "ok j'ai vu des pornos mieux construits... " , bref, mon frère m'a dit que le profil de vente du livre était en grande partie la curiosité médiatique (un peu comme les Goncourts et autres prix de rentrée) et que les lectrices qu'il a croisé (clientes comme collègues) ne sont pas non plus à priori de grosses lectrices et pas spécialement de romance... En fait il m'a dit qu'il avait plutôt l'impression que c'était des gens qui découvrait qu'on pouvait mettre du sexe dans un livre (sans que ce soit un roman expressément destiné aux messieurs, en gros). Ce qui en dit long sur le chemin à parcourir pour moi sur l'éducation féminine au désir, mais passons... Non sinon je n'ai rien contre les aptrons de PME françaises, je suis sûre qu'il y en a même de plus sexy que Jamie dedans c'est pas faux. Et je valide l'Internationale, de toute façon Mr Grey Le Parfait Homme d'Affaires Qui se Soucie des Gens aussi me tape sur le système, même sans sexe (moi je suis du point de vue de Jean Gabin dans le Président "y'a sans doute des aptrons de gauche, mais c'est comme les poissons volants ça ne forme pas la majorité de l'espèce" ) |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72656 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 27 Juil 2014 - 22:10 | |
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| | | Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 27 Juil 2014 - 22:51 | |
| Si m'dame, tout à fait ^^ Un film d'Henri Verneuil d'après un roman de Simenon et des dialogues d'Audiard... que du bon |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 28 Juil 2014 - 6:15 | |
| @ Cléopatre : - Citation :
- Entièrement d'accord
Les paroles de cette chanson tout comme l’interprétation de Beyoncé dans cette version-là de Crazy in Love épousent parfaitement le sujet du film. Je me réjouis de découvrir le reste de la bande-son, en espérant qu’elle soit à la hauteur de ce premier extrait.
@ Kusanagi : - Citation :
- Personnellement je ne suis pas d'accord sur le côté équilibré dans 50 Nuances... même si globalement je suppose que c'est ce que l'auteur a voulu nous raconter... ou cru nous raconter, je dirais.
Disons que je ne trouve pas que la relation entre Christian et Anastasia soit équilibrée mais le déséquilibre n’est peut-être pas en faveur de celui que l’on croit, de prime abord. - Citation :
- Quand au succès j'ai mené une petite enquête auprès d'une victime consentante du côté vendeur, aka mon frère (qui travaille pour une grande surface possédant un rayon livre...) et outre le fait qu'il a lui-même parcouru quelques passages vu le succès des ventes (après avoir du re-remplir l'étagère 2 jours après avoir déjà mis en place le premier tome) et son expérience fut... "ok j'ai vu des pornos mieux construits... " , bref, mon frère m'a dit que le profil de vente du livre était en grande partie la curiosité médiatique (un peu comme les Goncourts et autres prix de rentrée)
Intéressant.
Ce qui est absolument déroutant, c'est que, à en croire la majorité des compte-rendus de blogs, de fora, de sites et de médias divers et variés, personne n’a apprécié le livre. Et personne n’a été sensible aux scènes érotiques. De la même manière que – et vous excuserez l’incongruité de la comparaison –, au lendemain du Premier tour des Elections présidentielles françaises de 2002, les témoignages citoyens relayés par la presse semblaient accréditer l’hypothèse que, bizarrement, personne n’avait voté pour Jean-Marie Le Pen. C’est par une sorte d’intercession de l’Esprit-Saint sur les urnes – il y a eu un précédent dans l’Histoire ! –, que le brave Breton braillard s’est retrouvé second au soir du Premier tour sans que personne n’ait glissé un bulletin en sa faveur dans l’urne de son village. Dieu existe, Dieu est grand.
De la même manière, des quelques 450'000 acheteurs français du premier Tome durant les deux premiers mois et demi seulement de la mise en librairie – faisant par ailleurs de cet opus la deuxième meilleure vente en France pour l’année 2012, entre l’inénarrable Guillaume Musso et l’inattendu Joël Dicker –, aucun n’a vraiment vibré à l’évocation des scènes érotiques, ni souhaité poursuivre l'aventure avec les deux ouvrages suivants. L’hypothèse selon laquelle Cinquante Nuances de Grey aurait été acquis par un demi-million de lecteurs au moins dans un souci d’érudition littéraire uniquement me paraissant quelque peu capillotractée, je me demande, encore une fois, si ce livre n’aurait pas eu au moins la trop rare vertu de soulever un coin du voile sur la pudeur et l’embarras qui enveloppent nos fantasmes les moins conventionnels.
J’ai entendu, sur le plateau de la très bonne émission Ce Soir ou Jamais – présentée par Frédéric Taddéï sur France 2, tous les vendredis, en deuxième partie de soirée –, lors d’un numéro consacré à la littérature érotique en général et à ce phénomène de librairie en particulier, des âmes bien nées concéder sans embarras n’avoir lu que d’une main les écrits de Sade ou de Pauline Réage, auteur mystérieuse d'Histoire d'O.. Eh ! Oui, sur le beau style et le sadomasochisme mué en quête métaphysique, on peut bander – et, surtout, on peut avouer avoir bandé sans craindre le ridicule ou l’opprobre. Mais sur les élucubrations d'une Anglaise plus pétrie de culture américaine mainstream que de syntaxe virtuose ou de philosophie existentialiste, que nenni! - Citation :
- et que les lectrices qu'il a croisé (clientes comme collègues) ne sont pas non plus à priori de grosses lectrices et pas spécialement de romance...
À l’ère des librairies en ligne, des e-books et des textes disponibles en téléchargement gratuit sur la Toile, que sait-on vraiment du public amateur de romances, qu’elles soient érotiques ou non ? Je me pose la question.
- Spoiler:
Dans le magnifique film de James Ivory, Les Vestiges du Jour (1993), on est assez étonné de découvrir lequel des personnages apprécie les romances à ses heures perdues. - Citation :
- En fait il m'a dit qu'il avait plutôt l'impression que c'était des gens qui découvrait qu'on pouvait mettre du sexe dans un livre (sans que ce soit un roman expressément destiné aux messieurs, en gros). Ce qui en dit long sur le chemin à parcourir pour moi sur l'éducation féminine au désir, mais passons...
Je suis d’accord. Sur l’éducation masculine au désir sans doute aussi. - Citation :
- Non sinon je n'ai rien contre les aptrons de PME françaises, je suis sûre qu'il y en a même de plus sexy que Jamie dedans c'est pas faux. Et je valide l'Internationale, de toute façon Mr Grey Le Parfait Homme d'Affaires Qui se Soucie des Gens aussi me tape sur le système, même sans sexe (moi je suis du point de vue de Jean Gabin dans le Président "y'a sans doute des aptrons de gauche, mais c'est comme les poissons volants ça ne forme pas la majorité de l'espèce")
Ah ! Ah ! Ah ! Excellente, la citation. J’aime beaucoup et je la replacerai à l’occasion. Alors écoute, pour l’Internationale, on s’organise et on s’fait une bouffe. Pas au Fouquet’s, donc.
Dernière édition par Dérinoé le Dim 23 Nov 2014 - 17:32, édité 1 fois |
| | | Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 28 Juil 2014 - 22:00 | |
| - Dérinoé a écrit:
@ Kusanagi :
[/color] - Citation :
- Personnellement je ne suis pas d'accord sur le côté équilibré dans 50 Nuances... même si globalement je suppose que c'est ce que l'auteur a voulu nous raconter... ou cru nous raconter, je dirais.
[color=#0033cc]
Disons que je ne trouve pas que la relation entre Christian et Anastasia soit équilibrée mais le déséquilibre n’est peut-être pas en faveur de celui que l’on croit, de prime abord. Dans l'absolu on va dire que c'est ça. Dans le roman, c'est pas hyper-visible et puis c'est parce que ici on analyse plus ou moins et qu'on a, un minimum, un bagage littéraire qu'on peut saisir sur quel ressort et tradition littéraire ça se raccroche... Dans les faits, les lecteurs qui ont aimés ont surtout vu "oh la vache du sexe trop chaud" (euh, ouais? ) et un grand et beau et riche homme qui prenait tout en main et qui était en plus torturé du ciboulot... soit initiation+syndrome de l'infirmière, la totale quoi. Sans grande originalité en plus... (ce qui m'interpelle toujours sur le succès du livre donc... mais mon frère, toujours, qui à la base s'est farcie 5 ans d'économie m'a dit qu'il y avait un très bon plan marketing qui avait réussi, épicétou... des fois ça rate, des fois ça réussi, c'est comme le lancement des blockbuster de l'été ^^) Pour la bouffe, je dirais que le Merle Moqueur ou le Temps des Cerises serait plus indiqué ^^ (et dans des quartiers plus sympas ^^) |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mar 29 Juil 2014 - 21:06 | |
| @ Kusanagi: - Citation :
- Dans l'absolu on va dire que c'est ça. Dans le roman, c'est pas hyper-visible et puis c'est parce que ici on analyse plus ou moins et qu'on a, un minimum, un bagage littéraire qu'on peut saisir sur quel ressort et tradition littéraire ça se raccroche...
C'est drôle que tu écrives cela car, pour ma part, j'ai trouvé que, même si la narration ne donne que partiellement accès aux sentiments de Christian - et ce dans la mesure où l'histoire nous est contée par Anastasia -, le fait que le dominant apparent soit en fait inféodé à ses sentiments et à son désir est patent dès le début de la relation. Il exprime, par son comportement comme dans son discours, un attachement à l'héroïne au moins aussi impérieux que celui qu'elle éprouve elle-même. Si cet attachement n'avait pas existé, l'atmosphère du récit aurait par ailleurs été toute autre et l'on aurait alors tendu vers une trame - nécessairement dramatique - similaire à celle d'Histoire d'O. (Dont l'issue est tout à fait glaçante et dont la tonalité générale diffère profondément de celle de la trilogie d'L. E. James.)
Pour moi, c'est précisément le positionnement affectif de Christian vis-à-vis d'Anastasia qui fait de cette histoire ce qu'elle est, à savoir une sorte de conte de fée pour adulte citadin. - Citation :
- Dans les faits, les lecteurs qui ont aimés ont surtout vu "oh la vache du sexe trop chaud" (euh, ouais? ) et un grand et beau et riche homme qui prenait tout en main et qui était en plus torturé du ciboulot...
Je ne sais pas parce que, honnêtement, je n'ai pas lu ou entendu beaucoup de retours positifs, que ce soit dans la presse ou autour de moi. Et je crois que cela vient précisément du fait que, donner un avis sur ces livres, c'est dévoiler quelque chose de son intimité. Si vous vous prétendez inconditionnel d'Agatha Christie ou grand admirateur de Bret Easton Ellis, cela ne signifie en aucun cas que vous vous sentiez l'âme d'un criminel machiavélique ou d'un psychopathe toximane. Mais allez dire en société que vous avez adoré Cinquante Nuances de Grey ou, plus simplement, qu'il vous a fait passer un bon moment... Les déductions de vos interlocuteurs seront immédiates et, par voie de conséquence, vous délivrerez sur vous-même des informations très personnelles. C'est la particularité, je trouve, de la littérature érotique, surtout lorsqu'elle ne se revendique pas d'une plume exceptionnelle: dire son plaisir de lecteur, c'est, nécessairement, dire son plaisir tout court. Et, quoique la société occidentale actuelle prétende quant à sa propre décontraction, je persiste à penser qu'il n'est pas si évident de se laisser aller à des confidences sur ses goûts en matière de pratiques sexuelles ou de fantasmes. - Citation :
- Mais en même temps, j'ai trouvé que certains éléments inhérents à l'histoire et à la psychologie des personnages étaient assez (d)étonnants par rapport aux nombreux clichés sur lesquels reposent l'intrigue. Sans grande originalité en plus...
- Spoiler:
Le fait, par exemple, que Christian ait commencé sa vie sexuelle à la place même qu'il assigne à ses partenaires est un aspect de sa personnalité qui n'est peut-être pas si courant dans les romances hétérosexuelles traditionnelles. - Citation :
- soit initiation+syndrome de l'infirmière, la totale quoi.
Eminemment d'accord, oui. Mais tu vois, le fait même que ces deux éléments, par ailleurs classiques dans de nombreuses histoires d'amour romanesques, semblent plaire à un grand nombre de lecteurs démontre assez qu'il existe des représentations prototypiques partagées par une majorité de personnes et susceptibles de s'attirer un vaste lectorat. - Citation :
- (ce qui m'interpelle toujours sur le succès du livre donc... mais mon frère, toujours, qui à la base s'est farcie 5 ans d'économie m'a dit qu'il y avait un très bon plan marketing qui avait réussi, épicétou... des fois ça rate, des fois ça réussi, c'est comme le lancement des blockbuster de l'été ^^)
Cela me rappelle le sujet d'un topic ouvert il y a quelques temps par Christelle et consacré à "Ces livres qui sont des phénomènes médiatiques et mondiaux". (Pour les intéressés, le fil se trouve ici.) Il y était entre autres question du Da Vinci Code, d'Harry Potter, de Millenium et de Twilight, bref de tous ces phénomènes de librairie mondiaux dont le succès n'était pas toujours prévu et qui semblent avoir répondu à des attentes très largement partagées.
Peut-on créer un phénomène littéraire de toutes pièces, grâce à une sorte de recette magique? Et, le cas échéant, quelles seraient ces fameuses pièces assurant le succès à tous coups? Pour moi, la question reste ouverte. - Citation :
- Pour la bouffe, je dirais que le Merle Moqueur ou le Temps des Cerises serait plus indiqué ^^ (et dans des quartiers plus sympas ^^)
Le Temps des Cerises sera parfait, j'en suis sûre. (La couleur, déjà, nous garantit le succès.)
Dernière édition par Dérinoé le Dim 23 Nov 2014 - 17:35, édité 1 fois |
| | | Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mar 29 Juil 2014 - 21:31 | |
| Pour l'attrait immédiat et impérieux du héros, il ne faut pas oublié que c'est une romance, donc c'est un des ressorts classiques (ce n'est pas toujours le cas, il y a aussi des romances où la construction de la relation se fait graduellement), les héros sont attirés mutuellement l'un envers l'autre et vont devoir gérer ça... (parce que souvent au début ils luttent, toussa... bref). Ce qui fait qu'effectivement ce n'est pas un roman érotique sur le SM comme Histoire d'O ou Sade ou d'autres... Ensuite dire qu'on a aimé 50 nuances, c'est de toute façon comme dire qu'on aime lire de la romance en général, à ce niveau là, ça ne change pas ... si ce n'est la célébrité du bouquin et son aura sulfureuse de foire qui rajoute un cran dans le jugement des gens. Moi si quelqu'un me dit qu'il a trop aimé, j'ai plus tendance à dire "euh, tu sais, j'ai plein de livre à te conseiller mieux écrit" Pour l'éducation de Christian Grey, là je dirais que sur ce point l'auteur est logique... je vous conseille de regarder les épisodes de CSI Las Vegas avec le personnage de Lady Heather... C'est beaucoup mieux que 50 Nuances pour effleurer ce qu'est une relation SM sans virer dans le scabreux (tout en voyant où cette relation dominant/dominé peut virer dangereusement, et commet elle s'équilibre en réalité... ) |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mar 29 Juil 2014 - 22:41 | |
| @ Kusanagi: - Citation :
- Pour l'attrait immédiat et impérieux du héros, il ne faut pas oublié que c'est une romance, donc c'est un des ressorts classiques (ce n'est pas toujours le cas, il y a aussi des romances où la construction de la relation se fait graduellement), les héros sont attirés mutuellement l'un envers l'autre et vont devoir gérer ça... (parce que souvent au début ils luttent, toussa... bref).
Oui, je comprends ce que tu veux dire. Je crois volontiers que cet élément constitue un ressort habituel des romances. Ce qui tend à démontrer, je crois, que Cinquante Nuances de Grey possède, pour ce qui est de l'aspect psychologique des personnages au moins, une construction classique reposant sur une symétrie des sentiments. Si Grey domine sa partenaire lors de leurs ébats, je ne suis pas certaine qu'il domine la situation. Au contraire, même. - Citation :
- Ensuite dire qu'on a aimé 50 nuances, c'est de toute façon comme dire qu'on aime lire de la romance en général, à ce niveau là, ça ne change pas ...
Je n'en suis pas certaine mais je dois dire que, comme je lis très peu de romances, je n'ai jamais été amenée à parler de ce type de livre en public et ne sait donc pas exactement quelle réaction susciterait un tel aveu.
La romance constituant un genre très varié dont les romans érotiques ne forment qu'une sous-catégorie parmi d'autres, il me semble que le fait de prétendre aimer la romance en général donne relativement peu d'information aux interlocuteurs quant à ses goûts en matière de sexualité. En revanche, dire que l'on a apprécié tel livre ou tel film érotique en particulier, c'est donner une indication précise sur ses préférences en matière de pratiques sexuelles.
Je parlais un jour avec un copain du succès remporté par Cinquante Nuances de Grey - et de la littérature érotique en général. D'une manière ou d'une autre, nous en sommes venus à discuter de l'attrait ou de la répulsion, selon les goûts, que peut exercer une sexualité D/S ou sado-masochiste sur tout un chacun. Mon ami - qui avait alors lu le premier Tome de la trilogie - s'est alors fendu de cette réflexion que je trouve assez intéressante: il m'a dit que, pour un homme trentenaire élevé dans une culture libérale, progressiste et biberonné au lait de la sacro-sainte égalité de traitement entre hommes et femmes, avouer à une fille ou en société ne pas être insensible au "fantasme du viol" - lequel me paraît fort mal nommé mais c'est un autre débat - n'est pas forcément chose aisée. De la même manière, un homme expliquant tranquillement que les scènes de domination du livre ne le laissent pas insensible ne serait pas forcément bien accueilli, suscitant au meilleur des cas l'embarras et, au pire, l'emportement. - Citation :
- Moi si quelqu'un me dit qu'il a trop aimé, j'ai plus tendance à dire "euh, tu sais, j'ai plein de livre à te conseiller mieux écrit"
Je te crois volontiers mais je te soupçonne d'être, sur ce point, largement plus ouverte d'esprit que la majorité des gens et crains que ta réaction ne constitue pas un étalon de mesure de l'état d'esprit général. - Citation :
- Pour l'éducation de Christian Grey, là je dirais que sur ce point l'auteur est logique...
Vraiment? Pourquoi?
- Spoiler:
Je dois te dire que, dans la double mesure où l'auteur nous gratifie d'un personnage masculin additionnant à peu près tous les clichés en vigueur sur la virilité triomphante et où sa trilogie se destine à un grand public, j'ai été assez étonnée que le personnage de Grey ait expérimenté la sodomie durant ses jeunes années. La pénétration d'un homme hétérosexuel par une femme ne me paraît pas un élément particulièrement répandu dans la littérature mainstream ayant obtenu un succès de masse.
S'il y a bien une idée implantée dans notre culture, c'est que la sodomie se pratique sur les femmes ou sur les hommes homosexuels. Et je crois que cette représentation est intimement liée à nos préjugés quant à la virilité d'une part et à la notion de pénétration sexuelle d'autre part. Sur ce point, j'ai trouvé l'auteur assez étonnante. - Citation :
- je vous conseille de regarder les épisodes de CSI Las Vegas avec le personnage de Lady Heather... tongue C'est beaucoup mieux que 50 Nuances pour effleurer ce qu'est une relation SM sans virer dans le scabreux (tout en voyant où cette relation dominant/dominé peut virer dangereusement, et commet elle s'équilibre en réalité... )
D'accord! Merci pour la référence. Je ne connais pas cette série mais je tâcherai d'étendre ma culture SM dès que j'en aurai l'occasion.
Dernière édition par Dérinoé le Dim 23 Nov 2014 - 17:36, édité 1 fois |
| | | cléopatre Traveler of both time & space
Nombre de messages : 12766 Age : 30 Localisation : Santa Carla Date d'inscription : 25/04/2012
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mar 29 Juil 2014 - 23:17 | |
| Désolée je m'incruste un peu - Kusanagi a écrit:
- Ensuite dire qu'on a aimé 50 nuances, c'est de toute façon comme dire qu'on aime lire de la romance en général, à ce niveau là, ça ne change pas ... si ce n'est la célébrité du bouquin et son aura sulfureuse de foire qui rajoute un cran dans le jugement des gens. Moi si quelqu'un me dit qu'il a trop aimé, j'ai plus tendance à dire "euh, tu sais, j'ai plein de livre à te conseiller mieux écrit"
C'est vrai que les gens ne disent pas qu'ils ont aimé ce livre en société, déjà, c'est sur, car l'avis de certains sur leur sexualité serait immédiat, mais aussi, Kusa le souligne, parce que ce livre (et la romance en général) est réputé mal écrit. Les gens préfèreront toujours dire qu'ils ont lu Zola, que de la romance Je pense que ça fait mieux de dire qu'on a lu ou apprécié Sade plutôt que 50 nuances, parce que c'est un "classique" alors que pourtant, perso j'ai détesté ce que j'en ai lu.... Après, je me trompe peut-être... |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72656 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mar 29 Juil 2014 - 23:44 | |
| Cléopatre, Sade m'a révulsée et ecœurée, je ne crains pas de le dire (je n'en ai pas lu des tonnes, d'ailleurs) et question littérature SM, je pense qu' " Histoire d'O..." est quand même une référence, pour l'écriture et pour la profondeur des personnages... et je ne pratique ni n'ai pratiqué le SM Je crois qu'on peut dire qu'on l'a lu sans pour cela trahir son intimité ! |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mer 30 Juil 2014 - 0:15 | |
| @ Cléopatre: - Citation :
- Désolée je m'incruste un peu
Please ! La discussion n’est aucunement confinée à deux interlocuteurs. - Citation :
- C'est vrai que les gens ne disent pas qu'ils ont aimé ce livre en société, déjà, c'est sur, car l'avis de certains sur leur sexualité serait immédiat, mais aussi, Kusa le souligne, parce que ce livre (et la romance en général) est réputé mal écrit. Les gens préfèreront toujours dire qu'ils ont lu Zola, que de la romance Je pense que ça fait mieux de dire qu'on a lu ou apprécié Sade plutôt que 50 nuances, parce que c'est un "classique" alors que pourtant, perso j'ai détesté ce que j'en ai lu.... Après, je me trompe peut-être...
Je distingue deux points – avec lesquels je suis éminemment d’accord – dans ce que tu écris.
Premièrement, l’idée que, s’il est malvenu d’éprouver un plaisir érotique à la lecture d’un texte populaire de peu de valeur littéraire, il est en revanche de bon ton de s’exciter sur une syntaxe virtuose et un style aristocratique. C’est tout à fait l’impression que m’a laissé le numéro de Ce soir ou jamais consacrée à la sortie de Cinquante Nuances de Grey. Plusieurs participants – dont un chercheur en biologie je crois, homme vraisemblablement cultivé et d’un âge certain déjà – avaient dénigré le livre d’L. E. James au profit d’ouvrages passés à la postérité de l’érotisme mythique, à l’instar d’Histoire d’O. ou des romans de Sade. Un peu comme si une forme remarquable ou un arrière-fond philosophique atténuait l’aspect purement sexuel de l’aveu et noyait la pratique éventuellement embarrassante dans un mélange indiscernable d’amour du beau et de réflexion intellectuelle. (Entendez par là: "Je bande, certes. Mais je bande cultivé.")
Je suis tout à fait convaincue qu’il existe une catégorie de lecteurs qui, à l’instar de Gaelle par exemple, est clairement insensible aux charmes de Cinquante Nuances de Grey ; catégorie comportant en outre un pourcentage indéniable de personnes appréciant un type de littérature érotique différente, et, parfois, autrement plus travaillée que celle-ci. Je ne remets en cause aucun de ces deux faits, bien sûr.
Ce qui me paraît douteux, en revanche, c’est l’écart massif qui existe entre le succès indiscutable de la trilogie, la préparation d’un film à gros budget fondé sur le succès économique de l’oeuvre et les très rares retours positifs lus ou entendus à son sujet depuis sa sortie. Imaginons un peu que l’écrasante majorité des publications ou des discussions portant sur la saga Harry Potter ait été dédaigneuse, affichant un désintérêt ou un dégoût profonds vis-à-vis de l'histoire présentée: une telle dissension entre le succès écrasant de la série de livres et de films d’une part et le mépris de la réception d’autre part ne laisserait pas d’étonner. On se demanderait bien alors ce qui aurait pu pousser les lecteurs à avaler en masse les Tomes les uns après les autres avant de se jeter voracement sur les adaptations cinématographiques.
Deuxièmement, le fait que les lecteurs de romance répugnent à mentionner leurs lectures en publique dans la mesure où celle-ci est réputée mal écrite. Sur ce point, je te crois volontiers. Je pense que les deux phénomènes cohabitent : d’une part, le malaise à admettre son goût pour une littérature considérée, à tort ou à raison, comme bas de gamme et, d’autre part, le malaise à suggérer une partie de son imaginaire sexuel en avouant avoir apprécié tel ou tel livre. Si vous avez goûté Cinquante Nuances de Grey, bingo ! Vous appartenez aux deux catégories. Que dirait Bernard Pivot?
@ Clinchamps : - Citation :
- je pense qu' "Histoire d'O..." est quand même une référence, pour l'écriture et pour la profondeur des personnages... Je crois qu'on peut dire qu'on l'a lu sans pour cela trahir son intimité !
C’est certain – parce que, comme tu le dis, dans ce cas, il paraît tout à fait possible d’avoir goûté les aspects littéraires du livre, à commencer par le style et la psychologie des personnages. En revanche, quand ceux-ci sont réputés peu développés, voire tout à fait absents, force est d’admettre que celui qui ose avouer une lecture agréable suggère nécessairement un certain attrait pour les pratiques décrites. Et cela, il faut l'assumer en public.
Dernière édition par Dérinoé le Dim 23 Nov 2014 - 17:38, édité 1 fois |
| | | Kusanagi Scottish Jedi Sensei
Nombre de messages : 8847 Age : 47 Localisation : lost in the wired, something better than the matrix Date d'inscription : 20/11/2008
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mer 30 Juil 2014 - 0:24 | |
| En fait je pense que le problème vient d'une incompréhension voulu ou non sur le côté érotique S/M Dérinoé, si tu veux savoir, quand tu dis que tu lis de la romance, la réaction c'est "ahaha, vieille fille frustrée/jeune fille naïve et en plus c'est mal écrit, roman de gare, Harlequin toussa" (comme le souligne Cléo). Là je peux leur conseiller par exemple d'aller lire Courtney Milan, mon dernier coup de coeur dans le genre historique. (mais il n'y a pas qu'elle hein... en plus vu que perso le classement par genre ne m'est pas utile plus que ça, sauf accentuer plus ou moins mon envie... mais si je veux de la romance, je peux relire 15 000 fois la rencontre Cordelia et Aral Vorkosigan dans la Saga Vorkosigan, et décidé que si je veux de l'aventure, Ruru Carsington en Egypte, c'est le pied, et le méchant est très méchant donc c'est cool ) (mais comme tu l'as souligné, j'ai une tendance à être un poisson volant et pas la majorité de l'espèce) (en plus je suis fan de manga donc ça fait 20 ans que je suis perdue pour la cause des "gens bien" ) Ensuite, même si je l'ai fait (je le reconnais) c'est vrai que comparer le S/M de 50 nuances à Sade ou Histoire d'O c'est stupide et contre-productif... Sade ayant plus la prétention et de choquer et de faire un testament politique... ( la Philosophie dans le boudoir c'est chiant, pardon... et les autres c'est plus fait pour choquer le bourgeois, ça m'a gavé aussi...). C'est vrai que là on est dans des romans érotiques destinés plus à mettre mal à l'aise et le rouge au joue à la bonne société bien-pensante... 50 Shades c'est une romance, on nous raconte une histoire d'amour avec un échange... et du sexe. Un échange tordu, une relation tordue (désolée, pour moi même si Grey est consumé par la passion, il est tordu et psychotique et la relation n'est pas saine... après tout un bon pervers narcissique sait parfaitement bien manipuler sa victime pour qu'elle se croit indispensable, à condition de se soumettre... il remodèle le monde à l'image qu'il veut donner, en coupant sa victime, qu'il croit aimer de son monde d'origine... croyez-moi, j'ai un spécimen dans ma famille, et très doué, ça peut durer très longtemps comme relation. Sûrement parce qu''un petit syndrome de Stockholm se greffe dessus...) (Et donc vous aurez devinez tout le bien que je pense de la romance écrite ici...voilà, voilà...) Sinon quand je dis que l'auteur est logique - Spoiler:
je parle bien de la façon dont Grey est initié au S/M. Si tu regardes les quelques épisodes de CSI avec Lady Heather, tu verras qu'un bon dominant a du être un dominé, parce que c'est une question d'apprentissage. Donc je parle bien uniquement de Grey ici dans sa sexualité et pas généralement de la sexualité masculine dans la romance D'ailleurs sur le sujet, je crois que je verrais bien le film La Secrétaire, dont bizarrement le patron héros aussi s'appelle Grey... mais qui a mon humble avis doit être plus réaliste... et c'est aussi une romance...
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| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mer 30 Juil 2014 - 6:58 | |
| @ Kusanagi: - Citation :
- Dérinoé, si tu veux savoir, quand tu dis que tu lis de la romance, la réaction c'est "ahaha, vieille fille frustrée/jeune fille naïve et en plus c'est mal écrit, roman de gare, Harlequin toussa" (comme le souligne Cléo).
Je trouve cette réaction de dédain aussi insupportable qu’injustifiée. L'humain possède une propension stupéfiante à dénigrer, chez autrui, ce que lui-même n’apprécie pas – ou, parfois, prétends ne pas apprécier -, croyant légitime d'élever ses goûts et ses désintérêts au rang de loi universelle. - Citation :
- Là je peux leur conseiller par exemple d'aller lire Courtney Milan, mon dernier coup de coeur dans le genre historique. (mais il n'y a pas qu'elle hein... en plus vu que perso le classement par genre ne m'est pas utile plus que ça, sauf accentuer plus ou moins mon envie... mais si je veux de la romance, je peux relire 15 000 fois la rencontre Cordelia et Aral Vorkosigan dans la Saga Vorkosigan, et décidé que si je veux de l'aventure, Ruru Carsington en Egypte, c'est le pied, et le méchant est très méchant donc c'est cool )
Ce personnage s’appelle vraiment « Ruru » ? Fichtre. Voilà déjà qui plaide en faveur du livre. - Citation :
- (en plus je suis fan de manga donc ça fait 20 ans que je suis perdue pour la cause des "gens bien" )
La cause des gens honnêtes ne s’en porte que mieux. - Citation :
- Sade ayant plus la prétention et de choquer et de faire un testament politique... (la Philosophie dans le boudoir c'est chiant, pardon... et les autres c'est plus fait pour choquer le bourgeois, ça m'a gavé aussi...).
Je n’ai jamais lu Sade – mais j’ai déjà lu des essais traitant en partie de ses écrits – et tu n’es pas la première que j’entende exprimer un avis plutôt négatif sur l’attrait de ses ouvrages. - Citation :
- C'est vrai que là on est dans des romans érotiques destinés plus à mettre mal à l'aise et le rouge au joue à la bonne société bien-pensante...
Oui. Et de fait, celui qui avoue apprécier les écrits de Sade se pare, outre des qualités appréciables d’esthète et de philosophe, d'une petite touche rebelle ou anticonformiste qui n’est sans doute pas pour déplaire aux dandy et autres bobos. Et non aux Bonobos, contrairement à ce que l’on pourrait croire. - Citation :
- 50 Shades c'est une romance, on nous raconte une histoire d'amour avec un échange... et du sexe. Un échange tordu, une relation tordue (désolée, pour moi même si Grey est consumé par la passion, il est tordu et psychotique et la relation n'est pas saine... après tout un bon pervers narcissique sait parfaitement bien manipuler sa victime pour qu'elle se croit indispensable, à condition de se soumettre... il remodèle le monde à l'image qu'il veut donner, en coupant sa victime, qu'il croit aimer de son monde d'origine... croyez-moi, j'ai un spécimen dans ma famille, et très doué, ça peut durer très longtemps comme relation. Sûrement parce qu''un petit syndrome de Stockholm se greffe dessus...) (Et donc vous aurez devinez tout le bien que je pense de la romance écrite ici...voilà, voilà...)
C’est assez drôle, pour moi, que Gaelle et toi ayez cette image du personnage principal. Personnellement, j’ai eu l’impression inverse, à savoir que Grey constitue une sorte d’idéal chevaleresque complètement fantasmé, excessivement porté sur la discussion et les mises au point et préoccupé du seul bien-être de sa tendre moitié. Nonobstant l’aspect amoureux de l’histoire, j’ai le sentiment d’entretenir avec la grande majorité des personnes qui m’entourent des rapports infiniment plus tordus, complexes et indéchiffrables, comportant une part de non-dits et de zones d’ombre nettement plus étendue que celle qui ponctue le récit. (Ce matin, je fais mon coming-out : « Oui, je suis une perverse narcissique. Et oui, je collectionne les figurines Nesquick.»)
J’ai éprouvé la trilogie comme excessivement sucrée et jouant sur des êtres – à commencer par le couple central – qui tiennent plus du personnage de conte que de l’opaque humanité. - Citation :
- Sinon quand je dis que l'auteur est logique
- Spoiler:
- Citation :
- je parle bien de la façon dont Grey est initié au S/M. Si tu regardes les quelques épisodes de CSI avec Lady Heather, tu verras qu'un bon dominant a du être un dominé, parce que c'est une question d'apprentissage. Donc je parle bien uniquement de Grey ici dans sa sexualité et pas généralement de la sexualité masculine dans la romance
Ah ! D’accord ! Je comprends. Dans ce cas, effectivement, l’auteur a construit un personnage cohérent. - Citation :
- D'ailleurs sur le sujet, je crois que je verrais bien le film La Secrétaire, dont bizarrement le patron héros aussi s'appelle Grey... mais qui a mon humble avis doit être plus réaliste... et c'est aussi une romance...
Je l’ai vu il y a quelques années et je l’ai trouvé très bon – entre autres parce que, contrairement à ce que l’on pourrait croire et bien que les rapport D/S y soient très présents, l’histoire porte moins sur la sexualité en elle-même que sur la psychologie, complexe et bien décrite, des deux personnages principaux. L’héroïne, incarnée par Maggie Gyllenhaal, est extrêmement touchante et certaines scènes, notamment au début du film, lorsqu’on la découvre dans son environnement familial, sont très émouvantes. En outre, le film possède un esthétique assez étonnante et j'ai souvenance de scènes d'une beauté visuelle étrange, presque onirique.
Je crois que le scénario se sert du prétexte de la sexualité pour décrire l’éclosion d’une fleur et la révélation d’un être à lui-même.
Dernière édition par Dérinoé le Dim 23 Nov 2014 - 17:38, édité 2 fois |
| | | marie21 Lost in RA Sunbae
Nombre de messages : 19045 Age : 45 Localisation : In a forest, halfway from the Peak District to Seoul with a stopover in Istanbul Date d'inscription : 25/09/2006
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Mer 30 Juil 2014 - 11:43 | |
| - cléopatre a écrit:
C'est vrai que les gens ne disent pas qu'ils ont aimé ce livre en société, déjà, c'est sur, car l'avis de certains sur leur sexualité serait immédiat, mais aussi, Kusa le souligne, parce que ce livre (et la romance en général) est réputé mal écrit. Les gens préfèreront toujours dire qu'ils ont lu Zola, que de la romance Je m'incruste aussi pour plussoyer Kusanagi et cleopatre au sujet de la romance en général. Moi même, j'évite de dire en public que je lis de la romance historique ou contemporaine et même ici au début, j'étais un peu réticente à mentionner certains titres de romance assez "osée" parce que comme l'a souligné Kusa, on révèle une partie de notre intimité. Les gens ont tendance à associer la personnalité de quelqu'un par rapport à ce qu'elle lit! et même quand on mentionne des auteurs de littérature anglaise comme Jane Austen ou les sœurs Bronte plutôt que des auteurs comme Zola, Flaubert, les gens nous "cataloguent" aussi sur ça! Par contre, la romance a la réputation d'être mal écrite, or, c'est loin d'être le cas pour les livres que j'adore, qui sont franchement bien mieux écrits que Fifty Shades et où il y a aussi des scènes de sexe. C'est pour ça que je ne comprends toujours pas l'engouement pour Fifty Shades qui dessert franchement la romance vu que c'est très mal écrit! Après, forcément, les gens continuent d'avoir une fausse idée de la romance! @Kusa: merci pour le titre du film ça m'intéresse!!! - Kusanagi a écrit:
- D'ailleurs sur le sujet, je crois que je verrais bien le film La Secrétaire, dont bizarrement le patron héros aussi s'appelle Grey... mais qui a mon humble avis doit être plus réaliste... et c'est aussi une romance..
. et même si la BO de Fifty Shades est pas mal (en partie grâce à la chanson de Beyoncé ^^ ) , je me refuse à dépenser un centimes pour voir ce film! Voir la BO me suffit en fait! ^^ |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Jeu 31 Juil 2014 - 20:41 | |
| @ Marie21: - Citation :
- Je m'incruste aussi pour plussoyer Kusanagi et cleopatre au sujet de la romance en général. Moi même, j'évite de dire en public que je lis de la romance historique ou contemporaine et même ici au début, j'étais un peu réticente à mentionner certains titres de romance assez "osée". Embarassed parce que comme l'a souligné Kusa, on révèle une partie de notre intimité.
Je te comprends tout à fait. Je pense qu'il n'est pas évident du tout de parler d'un genre de livres dont l'appréciation suggère quelque chose d'intime. - Citation :
- Embarassed Les gens ont tendance à associer la personnalité de quelqu'un par rapport à ce qu'elle lit!
En fait, plus j'y réfléchis, plus je me dis que cette association dont tu parles est l'une des particularités de la littérature érotique. Je crois que l'on peut sans problème clamer en société son amour des romans policiers ou des romans d'horreur - pour prendre deux genres très largement prisés - sans que personne n'en déduise rien quant à la psychologie ou aux fantasmes professionnels. Tu peux aisément te dire fascinée par Le Silence des Agneaux de Thomas Harris sans que tes interlocuteurs n'en viennent à penser que tu es une psychopathe cannibale, que tu admires les meurtriers ou que tu aimerais devenir Agent Fédéral aux Etats-Unis. Et pourtant, Dieu sait si les différents sujets abordés dans ce thriller sont infiniment plus glauques et plus violents que ceux de la trilogie d'E. L. James!
A mon sens, cela provient du fait que les buts respectifs des littératures de genre sus-mentionnées ou de la littérature érotique divergent fortement: pour être claire, on attend d'un thriller sanglant qu'il captive, épouvante et distraie du quotidien alors que l'on veut d'un roman érotique qu'il excite. Les sensations espérées, lorsque l'on s'adonne au Silence des Agneaux, sont clairement dissociées de celles que vivent ou suscitent les personnages principaux. Celles de la littérature érotique ne le sont pas, elles: là, on attend ou espère l'excitation même éprouvée par les protagonistes.
J'avais posté il y a bien six mois je pense le lien d'une critique de Cinquante Nuances de Grey rédigée par la journaliste Marie-Gaëlle Zimmerman. Après avoir lu ou entendu un certain nombre de comptes-rendus du livre ou de la trilogie, je peux attester qu'elle est l'une des rares lectrices dont j'ai connaissance à avoir clairement répondu à la question suivante: "Le livre fonctionne-t-il sur moi?"
Combien de critiques - Parisiennes et Parisiens progressistes ou conservateurs, féministes dans l'âme ou prônant la contention de la chair - sont prêts à affirmer dans un grand quotidien ou sur une chaîne très regardée que, oui, en effet, les chevauchées fantastiques de Christian sur une compagne ligotée aux quatre points cardinaux les ont fortement émoustillés et que, non, nul besoin de grande syntaxe, ni de vocabulaire choisi pour échauffer la chaudière? - Citation :
- et même quand on mentionne des auteurs de littérature anglaise comme Jane Austen ou les sœurs Bronte plutôt que des auteurs comme Zola, Flaubert, les gens nous "cataloguent" aussi sur ça! No
Ah! Bon? Vraiment?
Je ne vois pas en quoi les deux Anglaises aux lestes plumes déméritent par rapport à leurs confrères naturalistes français? - Citation :
- C'est pour ça que je ne comprends toujours pas l'engouement pour Fifty Shades qui dessert franchement la romance vu que c'est très mal écrit!
Je repose la question: l'alchimie érotique qui permet à un lecteur de décoller exige-t-elle un style brillant? Je dirais que non. De la même manière qu'un style brillant n'est de loin pas le garant de l'excitation, comme le démontrent plusieurs interventions de ce topic.
D'une manière générale, la beauté est-elle un rouage de l'excitation sexuelle? On peut raisonnablement en douter.
Dernière édition par Dérinoé le Dim 23 Nov 2014 - 17:40, édité 1 fois |
| | | marie21 Lost in RA Sunbae
Nombre de messages : 19045 Age : 45 Localisation : In a forest, halfway from the Peak District to Seoul with a stopover in Istanbul Date d'inscription : 25/09/2006
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Jeu 31 Juil 2014 - 23:16 | |
| - Dérinoé a écrit:
- Citation :
- et même quand on mentionne des auteurs de littérature anglaise comme Jane Austen ou les sœurs Bronte plutôt que des auteurs comme Zola, Flaubert, les gens nous "cataloguent" aussi sur ça! No
[color=#0033cc]
Ah! Bon? Vraiment?
Je ne vois pas en quoi les deux Anglaises aux lestes plumes déméritent par rapport à leurs confrères naturalistes français?
Moi non plus, je ne vois pas en quoi elles seraient considérées moins talentueuses que les auteurs français mais les mentalités sexistes perdurent un peu dans la société française .. |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| | | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Dim 3 Aoû 2014 - 0:58 | |
| Un article très intéressant de Camille Emmanuelle, chroniqueuse invitée sur le site participatif Le Plus du Nouvel Observateur, que vous trouverez en cliquant ici.
Le titre de l'article - Cinquante nuances de Grey, la bande-annonce du film: subversive malgré elle - est réducteur car le texte ne traite de la bande-annonce que rapidement pour se concentrer sur d'autres aspects, fort intéressants, de la réception de la trilogie. L'auteur traite notamment des réactions de deux mouvements américains tout à fait opposés se rejoignant paradoxalement au sujet des trois ouvrages: les associations puritaines d'inspiration religieuse et certains mouvements féministes radicaux.
Camille Emmanuelle relève ainsi, au sein de la société américaine, un étonnant paradoxe appelé "la théorie du fer à cheval": le fait, "pour des mouvements normalement opposés (ici associations cathos de droite, et associations féministes de gauche), (de se) retrouv(er) à défendre, finalement, les mêmes idées."
L'auteur en profite pour dégommer au passage quelques clichés fortement hypocrites et certains vices de raisonnement suscités par le succès de la trilogie. Un article fort intéressant - et une jolie chute.
Dernière édition par Dérinoé le Dim 23 Nov 2014 - 17:40, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 4 Aoû 2014 - 9:29 | |
| Well, c'est décidé, je me lance. Ma carte de prêt n'aura jamais autant servi, je vais emprunter Fifty shades of shame et me délecter du stupre entrepreneurial tendance bricodéco. (Précisons que pour confirmer la loi d'étonnement évincée par Dérinoé plus haut, au terme de laquelle personne ne vote FN mais ses représentants accèdent au deuxième tour des présidentielles, tous les volumes Fifty shades des quinze bibliothèques publiques de ma ville étaient, semaine dernière, résolument sortis. Pour restauration de la reliure, il va sans dire!). - Kusanagi a écrit:
- Sérieusement il fait plus patron de PME française que jeune riche et beau PDG US...
Suis assez d'accord. Ou bien coureur cycliste du Tour de France. Un banquier Stern, encore, je ne dis pas!... - Dérinoé a écrit:
- Un article très intéressant de Camille Emmanuelle, chroniqueuse invitée sur le site participatif Le Plus du Nouvel Observateur
Lu. L'article (assez brouillon comme souvent avec la presse web, non?), m'a paru plutôt convaincant, en effet, en particulier le développement " Mimesis vs catharsis"... Merci pour le lien. |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James Lun 4 Aoû 2014 - 17:13 | |
| @ TimesNewRoman: - Citation :
- Well, c'est décidé, je me lance. Ma carte de prêt n'aura jamais autant servi, je vais emprunter Fifty shades of shame et me délecter du stupre entrepreneurial tendance bricodéco.
What?
Alors comme ça, tu profites de l'été pour faire ton coming-out? Suis bien curieuse de lire l'avis d'un hoplite sur toutes ces histoires de bandes de serrage et autres rouleaux de scotch à double-face. (Au diable l'avarice!) - Citation :
- (Précisons que pour confirmer la loi d'étonnement évincée par Dérinoé plus haut, au terme de laquelle personne ne vote FN mais ses représentants accèdent au deuxième tour des présidentielles, tous les volumes Fifty shades des quinze bibliothèques publiques de ma ville étaient, semaine dernière, résolument sortis. Pour restauration de la reliure, il va sans dire!).
Ah! Ah! Ah! Excellent. Oui, c'est par une sorte de tour de passe-passe digne du Saint-Esprit - rien dans les mains, rien dans les poches - que le nombre des personnes ayant lu l'un des trois ouvrages est inversement proportionnel à celui des lecteurs ayant peu ou prou apprécié son contenu. - Citation :
- Lu. L'article (assez brouillon comme souvent avec la presse web, non?), m'a paru plutôt convaincant, en effet, en particulier le développement "Mimesis vs catharsis"..
.Pour ce qui est du manque de structure de l'article, je suis assez d'accord avec toi, oui. Toutefois, je pense possible que l'auteur ait dû réunir en un seul texte plusieurs idées différentes, peut-être développées séparément sur son blog, et se soit ainsi vue contrainte de juxtaposer des réflexions dans un assemblage vaguement cubiste. Quoi qu'il soit, je rends grâce à son honnêteté intellectuelle, oasis rafraîchissante dans cette forêt touffue de dénigrements multiples et variés. Je sens que le style parfois amphigourique de Madame James est en train de déteindre sur mon buvard.
Sur cette question de la mimesis tant revendiquée par les contempteurs de tous poils, je suis toujours stupéfaite par la persistance d'un argument aussi peu fondé, psychologiquement parlant: comment peut-on décemment croire qu'une personne ayant vécu dans un milieu à peu près équilibré et menant une existence relativement normale pourrait, après avoir joué à un jeu vidéo violent, visionné un film malsain ou lu un ouvrage érotique décrivant des pratiques extrêmes, se précipiter du jour au lendemain sur un arsenal bien garni afin de semer tortures, viols et meurtres dans la cité? De quel déficit de raisonnement faut-il souffrir pour penser qu'une personne à peu près équilibrée puisse se muer en quelques heures en psychopathe dépourvu d'empathie ou en violeur sanguinaire? Je suis sidérée que ce type d'argument puisse être encore invoqué si souvent dans les médias pour fustiger oeuvres violentes ou industrie pornographique.
À propos de la bande-annonce du film, un article publié il y a 6 jours sur le site Pure People que vous trouverez en cliquant ici. On y apprend qu'en 4 jours - soit entre le 24 et le 28 Juillet -, le trailer a totalisé 36, 4 millions de vues sur la seule plateforme YouTube, faisant de cette bande-annonce la plus vue de l'année. Les experts confirmant que le succès d'une bande-annonce sur la Toile présageant généralement d'un raz-de-marée en salle, on imagine aisément le nombre de spectateurs à venir.
Il va sans dire que la majorité des commentaires laissés sous le trailer sur différentes plateformes sont clairement négatifs. Je prédis au film un second tour brillant, même dépourvu de Jean-Marie Le Pen aux commandes.
Dernière édition par Dérinoé le Dim 23 Nov 2014 - 17:41, édité 1 fois |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
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| | | | La trilogie Fifty Shades of Grey de E.L. James | |
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