Audur Ava Ólafsdóttir, un auteur islandais

Je viens de terminer laborieusement Rosa Candida d'Audur Ava Ólafsdóttir, qui a rencontré un énorme succès en France. L'auteur est née en 1958 et elle est enseignante d'histoire de l'art.


L'histoire est celle d'un jeune homme de vingt-deux ans passionné d'horticulture, Arnljótur. Sa mère est morte deux ans auparavant, et il a une petite fille avec Anna, suite à un quart de nuit dans une serre. Au début du livre, il part pour un pays jamais nommé, afin de travailler dans une roseraie appartenant à un monastère, laissant ainsi derrière lui son père de soixnte dix-sept ans et son frère autiste. Son voyage est tumultueux, et une fois arrivé à destination, il doit faire face aux responsabilités qu'il pensait avoir laissées derrière lui.

Comme je l'ai dit dans le topic sur nos lectures du moment, je me suis ennuyée à mourir avec ce livre. Ça parle de paternité, d'entrée dans la vie adulte, il y a une référence au Candide de Voltaire visiblement, mais j'ai surtout trouvé qu'il ne se passait rien. Le personnage principal est mou, sa fille est parfaite mais tout aussi transparente. L'écriture est plate, il n'y a aucun humour,et je n'ai pas trouvé la poésie promise par la quatrième de couverture. En fait, je n'ai pas du tout saisi le but du livre. On nous parle de recettes de cuisine à tout va, des vêtements de la fille du héros, de l'obsession d'un moine pour le cinéma, mais c'est sans queue ni tête (ou alors je suis demeurée ). Je suis donc très déçue.

L'auteur vient de sortir un nouveau livre en français, L'embellie, mais je ne vais pas me précipiter.

Ouh là là, voilà qui n'est guère vendeur MissHo!
C'est bien, ça contrebalance le

Citation :

12 prix et sélections littéraires

, de la couverture

Citation :

100 000 lecteurs heureux

mazette, en plus il n'y vont pas avec le dos de la cueillère en plus!
Ton avis me donne envie d'y jeter un oeil...mais sans l'acheter du coup je regarderai à ma bibliothèque s'ils l'ont et repasserai peut-être par là...mais pas de suite!

J'ai conscience de démolir le livre, mais je voulais en discuter avec d'éventuels autres lecteurs du forum, et il fallait bien ouvrir un topic... Heureusement que, comme tu le soulignes, la couverture es là pour me contredire.

Bon je l'ai commencé hier, et j'en suis à plus de la moitié et je trouve ça.... gonflant ! Au départ, j'aimais bien, la famille, les odeurs de cuisine, les paysage de lave... mais franchement, dès qu'il a les pieds dans l'avion et qu'il commence à tourner autour de son nombril, ça devient vraiment gavant... Il est navrant ce garçon, bon je sais, il a vécu un terrible choc, mais tout de même, il est mou, gnangnan et attend que toutes les femmes qu'il rencontre prennent une décision pour lui...

J'ai du mal à comprendre tout le battage qu'il y a eu autour de ce roman...
Je le trouve relativement insignifiant...

Je me sens moins seule... même si évidemment je suis désolée que tu aies perdu ton temps avec ce livre.

Je viens de terminer ce roman et mon avis est mitigé. C'est mon premier auteur islandais donc j'ai peu de points de comparaison. Cependant, si le début était très prometteur avec le héros jeune qui quitte son pays , l'histoire s' 'etiole et on a du mal à voir où l'auteur veut en venir. J'ai regretté que ce qui concerne son travail dans la roseraie n'ait pas été plus développé. Sinon le parcours initiatique du jeune homme, sa relation nouvelle avec sa fille, son deuil de sa mère, tout cela était intéressant. De plus l'écriture est assez poétique et tout se passe avec une très grande douceur, à pas feutrés. J'ai quand même du mal à comprendre l'engouement dont vous avez fait état plus haut!

Et bien Nat tu confirmes les avis ci-dessus toi aussi ... ce livre ne m'avait pas vraiment attirée et je me dis que c'est tant mieux  
Sans vouloir partir dans le hors sujet, il y a d'autres auteurs islandais qui font l'unanimité à Lambton (l'auteur de polar Indidasson par exemple  ).

Je suis en train de me pencher sur Henning Mankell, je découvre cette littérature scandinave grâce au forum!

Décidément, que d'enthousiasme ! Tu es quand même plus modérée que moi, j'avais vraiment passé un sale moment.

Aïe ! Les critiques ne sont pas bonnes sur Rosa Candida. Je vais commencer à le lire mais je suis inquiète.

Quelqu'un a lu L'embellie ? C'est l'histoire d'une femme qui part en voiture sur les routes d'Islande avec un petit garçon sourd et muet, fils de sa meilleure amie. C'est très étrange. J'ai eu du mal à le lire et en même temps, je n'arrivais pas à arrêter. Je trouve l'écriture froide, les péripéties atypiques, l'héroïne n'est pas agréable. Seul le petit garçon est attachant. Mais l'idée du livre est belle, en partant sur les routes, elle part finalement à la recherche d'elle-même et se libère.

J'avoue que ma mauvaise expérience avec cet auteur ne m'a pas donné envie de poursuivre ma découverte de son œuvre... Peut-être que tu aimeras davantage que moi Rosa Candida si tu es déjà sensible à son écriture (même si elle provoque des sensations désagréables chez toi).

J'ai lu "Rosa Candida" et j'ai beaucoup aimé. Le héros est moins antipathique que dans "L'embellie" je trouve. C'est une jolie histoire de rose, de paternité. Le style est étrange, un peu distant mais j'aime.

J'ai lu aussi "L'exception", l'histoire d'une femme quittée par son mari. J'ai peut-être un peu moins aimé que les deux autres mais c'était bien quand même.

Je vais me lancer dans rosa candida, je vous dirai ce que j'en ai pensé !

Papotea, tu aimes Rosa Candida ?

Aradia, je vais avoir du mal à répondre à ta question tant le  style est  particulier. J'ai eu le sentiment de n'être que spectateur, j'ai eu  du mal à ressentir de l'empathie ou de la sympathie pour les personnages, en particulier pour le personnage principal: On a parfois envie de le secouer, et puis d'autre fois on a juste envie de dire: tout ça pour ça.Or moi j'aime bien vibrer quand je lis un livre. Et pourtant j'ai eu du mal à décrocher de l'histoire, je voulais absolument savoir ce qui allait se passer.  .

Et pourtant...et pourtant je l'ai lu très vite et j'ai refermé ce livre avec le sentiment général d'avoir passé un agréable moment de lecture malgré tout: c'est très rare quand ça m'arrive.

Donc je crois que je vais me laisser tenter par le rouge vif de la rhubarbe, qui était celui que je voulais emprunter au départ (mais qui était déjà sorti), parce que le pitch me tente bien, et histoire de pouvoir dire plus sûrement: le style est particulier mais j'aime bien ou le style est trop particulier et en fait ce n'est pas pour moi.

Je partage complètement ton avis, j'ai ressenti la même chose lors de mes lectures de ses livres. Le style est spécial et c'est toujours le même. Mais j'aime bien, c'est atypique. Je vais lire aussi Le rouge vif de la rhubarbe.

Je n'ai pas lu Rosa Candida, mais j'ai lu Le Rouge Vif de la Rhubarbe. Je ne dirai pas que le livre m'a particulièrement enthousiasmé, mais il ne m'a pas non plus déplu, je l'ai lu assez rapidement et s'il ne laissera pas de grands souvenirs, ce n'était pas désagréable à lire!
On suit Ágústína, jeune fille handicapée qui ne peut marcher sans béquille, dans son village, ses relations avec Nína qui l'a pris sous son aile, sa correspondance avec sa mère en voyage à l'autre bout du monde... C'est parfois un peu longuet mais le message est quand même assez beau d'une jeune fille qui veut vivre normalement et même se surpasser malgré son handicap. Il y a une certaine atmosphère cosy et reposante, pas déplaisante.

Bref, pas un grand livre, mais ça se lit quand même plutôt bien! Je suis curieuse d'avoir vos avis!

Je viens de lire L'embellie

C'est mon premier contact avec Audur Ava Olafsdottir, j'ai pris le livre sur un présentoir de la médiathèque, parce que j'ai vu que c'était islandais, et le résumé de la quatrième de couverture me plaisait bien.

Citation :

C'est la belle histoire d'une femme libre et d'un enfant prêté, le temps d'une équipée hivernale autour de l'Islande.
En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu'à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes.
Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, l'Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, et de la vie amoureuse, sur fond de blessure originelle. Et l'on se glisse dans l'Embellie avec le même bonheur immense que dans Rosa candida, en une sorte d'exultation complice qui ne nous quitte plus.

J'ai lu dans les commentaires précédents que le personnage de la narratrice n'était pas sympathique. Personnellement elle m'a beaucoup touchée. Effectivement au début elle parait très froide et distante, et ne semble éprouver aucune émotion, tout glisse sur elle comme sur le plumage d'un eider. Ben oui, on est en Islande !
C'est le récit d'un voyage initiatique, d'une découverte des autres (en particulier du petit Tumi qu'elle embarque avec elle dans ce périple), et d'une reconstruction.
Ce road movie improbable sur LA route d'Islande m'a d'autant plus touchée qu'ayant suivi cette même route cet été j'avais encore les images devant les yeux, et cela ajoute une dimension supplémentaire.
Je suis tombée sous le charme de ce roman un peu loufoque, aux situations souvent cocasses et toujours touchantes. Le tout offre un ensemble de petits bonheurs et de tendresse.
Bref vous l'avez compris j'ai beaucoup aimé

A la fin l'auteur nous donne les recettes qui interviennent au cours du récit (plats, boissons, et même tricot). Assez spéciales et pas forcément réalisables, mais c'est encore un bon moment d'humour.

Je suis contente de lire que tu as apprécié ta lecture de L'embellie, Rosalind!  

Rosalind a écrit:

J'ai lu dans les commentaires précédents que le personnage de la narratrice n'était pas sympathique. Personnellement elle m'a beaucoup touchée. Effectivement au début elle parait très froide et distante, et ne semble éprouver aucune émotion, tout glisse sur elle comme sur le plumage d'un eider. Ben oui, on est en Islande !
C'est le récit d'un voyage initiatique, d'une découverte des autres (en particulier du petit Tumi qu'elle embarque avec elle dans ce périple), et d'une reconstruction.

De mon côté, malgré son côté décalé, ses réactions atypiques, je m'étais attachée au personnage féminin principal. J'avais aimé le fait que contrairement à moi, elle se prenne beaucoup moins la tête et vive pleinement les aventures qui lui arrivent, au présent sans se perdre dans les planifications. Son périple avec le petit Tumi m'avait beaucoup touchée, elle découvre ainsi par procuration la maternité en s'occupant de ce petit bonhomme, ce qui est d'autant plus touchant quand on entrevoit, pense comprendre, au fil du récit la signification des récits dans les encarts en italique...

Rosalind a écrit:

Ce road movie improbable sur LA route d'Islande m'a d'autant plus touchée qu'ayant suivi cette même route cet été j'avais encore les images devant les yeux, et cela ajoute une dimension supplémentaire.

Le rêve!!! (L'Islande figure dans ma wishlist des pays à visiter un jour... ) Oui, j'imagine que tu t'es d'autant plus immergée dans leur road movie que tu pouvais faire appel à tes souvenirs pour t'imaginer leur périple...  

Rosalind a écrit:

A la fin l'auteur nous donne les recettes qui interviennent au cours du récit (plats, boissons, et même tricot). Assez spéciales et pas forcément réalisables, mais c'est encore un bon moment d'humour.

Pour toi Vavyala   et pour toutes celles qui ont lu ou liront le roman, ou pas  
Voici quelques images de la route que la narratrice a empruntée, mais elle c'était en novembre et sous la pluie

Spoiler:

Merci Rosalind pour les photos et les précisions!  
Cela fait des paysages et végétations très variés (plus ou moins aride, herbue et fleurie) et grandioses...   Cela donne l'envie de s'arrêter et rester des heures à regarder le paysage...

Merci pour ces photos Rosalind, cela me rappelle de très jolis souvenirs

Vavyala a écrit:

Cela donne l'envie de s'arrêter et rester des heures à regarder le paysage...

Pas moi, j'imagine le vent qui doit souffler et les couches de vêtements sur moi, je n'y resterais pas des heures

Haha, c'est parce que tu connais déjà le coin et les conditions climatiques
La rêveuse que je suis s'imaginait pouvoir s'immerger dans le paysage Bon, ben si je réalise ce rêve un jour, il me faudra revoir mes ambitions à la baisse ou investir dans une bonne doudoune!

J'ai lu Le rouge vif de la rhubarbe et j'ai retrouvé l'ambiance poétique et décalée qui m'avait tant plu dans L'embellie. Agustina est une jeune fille handicapée qui ne peut se déplacer qu'à l'aide de béquilles. Ce handicap ne l'empêche pas de rêver de gravir la montagne proche.

L'histoire est belle et touchante, mais le tout n'est pas encore bien maîtrisé et laisse une sensation d'inachevé. Ce qui s'explique sans doute par le fait que c'est son premier roman.

Ce fut quand même une lecture très agréable, qui plaira à celles qui rêvent d'Islande en été    Vavyala tu peux rêver de t'allonger au soleil dans un champ de rhubarbe, tu pourras peut-être même quitter la doudoune  

J'aurais bien voulu citer un passage ou deux, mais j'ai rendu le livre.

Merci pour le retour Rosalind  
Je ne l'ai pas encore lu, cela donne envie!! (tout en prévenant de ne pas avoir des attentes supérieures à ses livres suivants.) Je le note dans ma LAL!  
Coïncidences (ou pas?), je note que j'aime beaucoup la sensibilité d'un certain nombre d'auteurs islandais et japonais... Est-ce l'insularité qui forge ces voix originales?

Rosalind a écrit:

Ce fut quand même une lecture très agréable, qui plaira à celles qui rêvent d'Islande en été    Vavyala tu peux rêver de t'allonger au soleil dans un champ de rhubarbe, tu pourras peut-être même quitter la doudoune  

Haha
Génial, ça me fera voyager par procuration avant que je puisse un jour planifier une escapade en Islande!