Jacques Poulin, le "Nobel québécois".

Le titre

Spoiler:

Dommage que tu te sois ennuyée Serendipity je comprends très bien ton ressenti, car ce n’est pas un roman d’action, ce sont plus des impressions, comme dans la plupart des œuvres de Jacques Poulin.

Pour ma part j’ai éprouvé le même plaisir à ma relecture, peut-être même encore plus aimé avec une pointe de nostalgie en visualisant les différentes étapes de la tournée, qui ont ravivé mes souvenirs du Québec. Vavyala a regretté l’absence d’une carte, je suis bien d’accord, en général j’aime bien me repérer au cours d’une lecture.

J’aime les romans de Jacques Poulin, dans lesquels on retrouve les mêmes personnages, par exemple Jack l’écrivain, le double de l’auteur, déjà rencontré dans Volkswagen blues, ici c’est l’ami du Chauffeur.

Citation :

Comme toujours, lorsqu’il venait de faire paraître un roman, il était incapable d’en commencer un autre tant qu’il ne s’était pas mis à détester celui qu’il avait publié.

Il dit un peu plus loin :

Citation :

Au fond, je n’aime pas la littérature.
La seule chose que j’aime, c’est la phrase que je viens d’écrire dans mon carnet. Et demain matin, quand je la relirai, il est probable que je ne l’aimerai plus.

Dans Les grandes marées publié quinze ans avant La tournée d’automne, une autre Marie est présente, une jeune femme cette fois, mais aimant les livres et les chats. L’auteur doit affectionner ce prénom.

Les chats sont représentés dans toute l’œuvre de Jacques Poulin   ici ils sont attirés par le bibliobus ( un ancien camion de laitier)

Citation :

Le bibliobus semblait avoir gardé de ses origines une petite odeur de lait que les chats étaient les seuls à détecter.

J’ai beaucoup aimé les rencontres au cours de la tournée d’été, avec les responsables de réseau, où les rencontres occasionnelles. Par exemple la petite vieille qui ne peut choisir car il y a trop de livres. Il lui offre un café, la fait parler et évoquer ses souvenirs d’institutrice dans un village de montagne, avant de lui choisir un ouvrage de Gabrielle Roy Ces enfants de ma vie.

Celle avec les deux enfants qui rapportent les livres empruntés l’année précédente, et celle pleine d’amertume avec la jeune fille qui cherche un livre répondant à des questions, pourquoi on vit, pourquoi on meurt …

Et le vieil homme qui apporte ses livres en cadeau, car il n’a pas d’enfants à qui les transmettre  

J’aime l’idée que les livres circulent, voici une citation  qui m’a beaucoup plu  

Citation :

Les livres sont comme les chats, on ne peut pas toujours les garder.

Rosalind a écrit:

Dommage que tu te sois ennuyée Serendipity je comprends très bien ton ressenti, car ce n’est pas un roman d’action, ce sont plus des impressions, comme dans la plupart des œuvres de Jacques Poulin.

Je ne l'ai pas lu dans de très bonnes conditions Rosalind je pense qu'il y a des moments où l'on est plus ou moins réceptif à l'ambiance des romans de Jacques Poulin, et je constate que je ne suis pas dans une telle phase actuellement
Et peut-être le fait que je ne sois pas une fille à chats n'aide pas

Je regrette aussi de ne pas avoir plus de souvenirs de mes voyages au Canada car j'ai eu la chance de me rendre dans certains coins évoqués dans le livre (cela m'a donné une terrible envie d'y retourner). L'île Bonaventure avec ses fous de Bassan reste un souvenir très fort par exemple

En tout cas le bilan n'est pas totalement négatif je vous rassure et j'ai eu plaisir à faire ce voyage en votre compagnie

Merci pour vos retours respectifs, Serendipity et Roz ! Et pour les très jolies citations !

J'ai également pris plaisir à faire cette escale à vos côtés !

Merci serendipity et Rosalind sur vos retours, notamment votre point de vue sur le titre, très intéressant (je n'avais pas appréhendé ce choix sous cet angle et cela ouvre un nouvel angle de vue sous lequel "saisir" ce roman) et pour les citations.

Contente que le roman t'ait plu, même s'il ne t'a pas transportée et réveillé de beaux souvenirs de voyage serendipity. Oui, il est très contemplatif et selon les périodes, ce type de lecture peut être ennuyeux. Il est idéal quand on a besoin d'une pause atemporelle, moins quand on a besoin de plus de densité.

Rosalind, je plussoie totalement ton retour, j'ai beaucoup aimé le voyage, les rencontres (humaines et félines) et les ambiances de manière générale.

Je viens de terminer Les grandes marées*, que j'ai apprécié même s'il me laisse avec plus de question que de réponses (sans doute l'effet recherché) et qu'il est assez déroutant.

J'ai bien aimé l'ambiance de l'île, les descriptions de grèves, de bois flottés et de chenaux, les chemins qui tortillent, les poêles qui fument, etc.

Il y a une absurdité dans la situation du, puis des, personnages, qui donne envie d'en savoir plus sur eux, ce qui les a amené là et pourquoi ils y restent (envie qui reste plutôt frustrée donc).

Au final, j'ai pris le parti de prendre ce court roman "comme il vient", sans trop chercher à comprendre (notamment les motivations du "patron" qui veut le "bonheur" des autres) en profitant de l'ambiance, des mystères et du ronronnement des chats.

Et à la fin, j'ai été j'ai été troublée par

Spoiler:

Quant à ce qui est trouvé sur l'autre île, même si on s'en doutait, c'est tout de même bizarre de finir là-dessus.

Et on reste avec des questions.

* j'ai bien l'impression de m'être trompée de quai pour le voyage du Capitaine Wentworth mais je suis bien dans le bon port...

MissAcacia a écrit:

* j'ai bien l'impression de m'être trompée de quai pour le voyage du Capitaine Wentworth mais je suis bien dans le bon port...

en effet, mais tu as voyagé aux côtés de Rosalind, je crois, et cela nous permet d'avoir un éclairage sur une autre oeuvre de Jacques Poulin après avoir lu ton commentaire -dont les spoilers- je ne priorise pas ce roman

serendipity a écrit:

 en effet, mais tu as voyagé aux côtés de Rosalind, je crois, et cela nous permet d'avoir un éclairage sur une autre oeuvre de Jacques Poulin après avoir lu ton commentaire -dont les spoilers- je ne priorise pas ce roman

Je plussoie aussi serendipity!

Merci pour ton retour!

Merci pour ton avis, Miss

A ce jour c'est le roman de Jacques Poulin qui m'a le plus déroutée et que j'ai le moins aimé.  Je te rejoins toutefois pour l'ambiance de l'île, du moins au début. Car assez vite le paradis terrestre se transforme en purgatoire puis en enfer. Ce n'est pas vraiment un roman, plutôt une fable. A part Teddy et Marie, les autres personnages n'ont pas de prénom (le patron, l'auteur, le professeur, l'animateur, l'homme ordinaire...). La femme du patron est surnommée "Tête heureuse", je pense une expression québécoise pour un peu neuneu  

Le patron a décidé de faire le bonheur de Teddy qu'il juge déprimé, il lui propose un travail sur l'île, puis à chaque visite il amène une personne qui va s'installer et rester. A part Marie qui a un rôle positif et bénéfique (mais qui disparaît à la fin, on ne sait pas pourquoi), les autres vont se révéler égoïstes et nocifs.

Il faut remettre le livre dans son contexte, c'est l'un des premiers de l'auteur (1978), il a connu le succès et remporté un prix littéraire.

Dans mon édition (BQ) l'introduction de Jean-François Chassay est très élogieuse, et présente le roman comme le meilleur de Jacques Poulin, et sans conteste un des meilleurs à avoir été publié au Québec.

Pour moi c'est certain, je suis passée à côté, heureusement que je n'ai pas abordé l'auteur avec ce roman, je n'aurais pas continué avec lui.

Merci pour ton retour Rosalind et tes précisions sur la position de ce roman dans sa bibliographie et dans la littérature québécoise.

Après vos avis à MissAcacia et toi, comme dit par serendipity, je ne place pas ce roman dans ceux à lire absolument.