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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Ven 18 Mar 2011 - 23:07
Moi aussi j'ai tout lu Content que ce livre t'ai plu, j'avais également beaucoup apprécié ma lecture (j'avais dû poster d'ailleurs à l'époque) J'aime aussi beaucoup le personnage d'Adrien qui, sans le vouloir, a un énorme potentiel comique
Emily-de-Winter Romancière anglaise
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Sujet: belle du seigneur Jeu 9 Fév 2012 - 13:55
Le tournage de Belle du Seigneur est annoncé depuis 5 ans, on a enfin des photos :
Spoiler:
Je n'ai pas lu le livre donc je ne peux pas critiquer le choix des acteurs, ce que j'en pense c'est que j'ai hâte de voir Jonathan Rhys Meyers jouer, et puis pour Natalia Vodianova on verra, pour un premier film une telle oeuvre si attendue par les fan du livre c'est un immense poid...
Séverine Ready for a strike!
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Jeu 9 Fév 2012 - 19:52
Roh! Oui, la pauvrette, je n'aimerais pas être à sa place. Perso, je n'imaginais pas Ariane ainsi et même si je n'imaginais pas vraiment Solal comme ça, je suis bien contente du choix de Jonathan Rhys Meyer... Bref, je suis autant rempli de craintes que contente à l'idée de ce film. J'ai du mal à voir Belle du Seigneur en film. Ce livre est tellement particulier, englobe tellement de choses et n'est pas QUE la relation Ariane/Solal que ça me fait peur. Mais enfin, on aura peut-être quelque chose de très chouette au final. Qui sait ?
nathy's Feedle-Dee-Dee!
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Jeu 9 Fév 2012 - 20:43
je trouve que Solal fait trop jeunot, il n'a pas assez de charisme et de maturité et je ne voyais pas du tout Ariane comme ça, mais bon on ne sait jamais, c'est trop tôt pour juger!
c'est vrai que ça doit être une plaie à adapter avec tous ces monologues intérieurs, très peu de dialogues, c'est très casse-gueule!
Dérinoé Ready for a strike!
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Sam 11 Fév 2012 - 16:00
Après avoir vu les photographies postées par Emily-de-Winter, je n'aurai qu'un mot: hérésie! À voir la tête des deux beautés choisies pour interpréter les rôles principaux, j'ai le net sentiment que le réalisateur s'apprête à nous abreuver d'une romance tragique faite de glamour et de papier glacé, ignorant complètement les autres aspects de ce roman touffu, au moins aussi important que l'histoire d'amour de Solal et d'Ariane.
J'ai l'impression d'avoir affaire au casting d'une série américaine à la Melrose Place - série contre laquelle je ne nourris par ailleurs aucune animosité, bien au contraire. Pour qui a lu Solal et le début de Belle du Seigneur, Solal, c'est le chevalier séfarade, brun, typé, à la gueule magnifique et aux cheveux frisés, ridicule, grandiose, enlevant des consulesses en plein opéra et détournant des scènes courtoises pour mieux séduire une belle à qui il dévoile d'entrée de jeu les futures turpitudes des amours mourantes. Pour moi, Jonathan Rhys-Meyer - que je n'ai vu que dans le Silence des ombres où je l'ai du reste trouvé très bon, comme en témoigne le message que j'ai laissé sur le topic ad hoc -, ça ne passe pas, mais alors pas du tout.
Et Natalia Vodianova dans le rôle d'Ariane, pour moi, c'est (la par ailleurs excellente) Kirsten Dunst dans celui d'une beauté autrichienne du 18ème s.: complètement anachronique.
Et oui, je me permets de tirer à boulets rouges avant d'avoir testé mais, Albert et moi, c'est une relation intime de plus de dix ans et j'aurais grand peine à voir son chef-d’œuvre massacré par les béliers sans finesse des productions américaines à gros budget. (Pas touche!)
Emily-de-Winter Romancière anglaise
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Sujet: albert cohen Sam 11 Fév 2012 - 19:42
Beaucoup de fan de l'oeuvre de Cohen pensent comme toi et ont peur de ce film, moi personnellement je ne l'ai pas lu (je vais !) mais je comprend, quand les personnages et le style du film ne semblent pas du tout en adéquation avec ce qu'on avait imaginé c'est terrible.. et c'est vrai que d'après ce que j'en ai entendu, c'est un pavé inadaptable et s'étendant sur un tas de sujets... alors on peut penser que le réalisateur (après un gros casse tête puisque le film est quand même prévu depuis 2005...) va choisir d'axer plus sur ceci ou cela et ça peut être dommage... Il y a beaucoup d'autres photos sur google vous devriez aller voir, je n'ai fait qu'une séléction, mais toutes sont en effet axées sur le couple vedette...
Dérinoé Ready for a strike!
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Sam 11 Fév 2012 - 20:40
@ Emily-de-Winter:
Citation :
quand les personnages et le style du film ne semblent pas du tout en adéquation avec ce qu'on avait imaginé c'est terrible..
Oui, tout à fait. Pour ma part, je suis moins sensible à la fidélité littérale des acteurs aux descriptions des personnages qu'à celle d'un certain esprit qui fait le roman. Et en l'occurrence, Solal, à commencer par son prénom, entretient des liens très étroits et très complexes à la fois avec le Judaïsme, fortement thématisé dans le roman. (Mon hypothèse est d'ailleurs que l'expression "belle du seigneur", si elle fait certes référence aux rapports de l'aimée à l'aimé, désigne également la religion juive, élue du Seigneur - avec une majuscule cette fois. Je ferme la parenthèse.)
Je ne dis pas que l'acteur choisi pour incarner le rôle titre doit lui aussi être juif ou connaître par cœur la Torah mais il me semble qu'il serait judicieux de trouver une beauté méditerranéenne puisque Solal vient lui-même d'une communauté céphalonienne dont son père est le Rabbin. J'attends quelqu'un qui puisse déployer l'exubérance, dans la joie comme dans le désespoir, de ce personnage marqué, entre autres, par une culture de l'extraversion brillante. Or là, avec Jonathan Rhys-Meyer, je sens que l'on est dans l'étalage de beauté physique - certes également soulignée dans le roman - plus que dans celui d'un certain charme fantasque et parfois délirant auquel l'histoire fait la part belle.
De même pour le personnage d'Ariane qui est une beauté selon moi fort différente des canons des podium actuels. Si j'ai tant aimé l'Allée du Roi de Nina Companeez, c'est aussi parce que cette adaptation a su se choisir des têtes d'époque parfaitement adaptées au siècle représenté: femmes laiteuses, pulpeuses pour ne pas dire plus, tortillons de cheveux raffinés, traits ronds et dilatés semblables à ceux que nous renvoient les tableaux d'époque. On ne nous colle pas Claudia Schiffer en Mme de Montespan, Heidi Klum en Mme de Maintenon et Brad Pitt en Louis XIV. (Quoique Brad avec perruque, ça doit valoir le détour.)
Or, dans Belle du Seigneur, il est souvent fait référence de manière gourmande aux belles formes (en haut et en bas) dont témoignent les femmes aimées par Solal: la fameuse consulesse dont je parle plus haut et que Michael, oncle du héros et co-auteur de l'enlèvement épique, qualifie avec admiration de "longue et large", la Comtesse hongrois à la gorge généreuse ou, bien entendu, Ariane qui, à en croire les monologues de son amant ou de la gouvernante qui l'a élevée, est tout à fait callipyge. (Cohen a écrit des pages merveilleuses sur la tendresse et le désir que le généreux postérieur nu d'Ariane inspire à Solal.)
Natalia Vodianova est une longue tige qui doit avoisiner le mètre quatre-vingts et dont la beauté indéniable ne reflète pour moi en rien les canons du début du siècle, particulièrement lorsqu'ils sont filtrés par les goûts d'un homme méditerranéen.
Ce qui m'agace, c'est l’opportunisme potentiel des producteurs qui, voyant dans le roman l'occasion d'une intrigue fort bien menée, nous refourguent une marchandise fortement américanisée au lieu de créer un scénario original dans lequel les deux acteurs choisis, j'en suis certaine, feraient fureur.
Citation :
alors on peut penser que le réalisateur (après un gros casse tête puisque le film est quand même prévu depuis 2005...) va choisir d'axer plus sur ceci ou cela et ça peut être dommage...
Et je vois déjà sur quels aspects il a pu se concentrer: je sens que le film va devenir un ramassis de clichés sur l'amour adultérin et le rôle destructeur des méchants nazis qui-font-du-mal-aux-gens-et-détruisent-des-vies-promises-à-un-avenir-radieux en escamotant largement la complexité des personnages. (J'écris cela parce que le roman souligne plus le rapport problématique de Solal à son propre Judaïsme que la violence de la déferlante nationale-socialiste sur son parcours de vie.)
Citation :
je ne l'ai pas lu (je vais !)
Chouette! Tu passeras redonner ton avis?
Ephélide Préceptrice
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Jeu 7 Juin 2012 - 23:55
Je déterre le topic; je suis nouvelle, et grande admiratrice de Cohen. Comme toi Dérinoé, c'est un amour de plus de dix ans, et quand j'ai su que BdS allait être adapté, les cheveux se sont dressés sur ma tête ! Je suis d'ailleurs tout à fait d'accord avec tes arguments. Je redoute vraiment ce film. Ce serait tellement facile - et presque inévitable - d'en faire une bluette sentimentale à l'émotion facile. Je m'épargnerai l'effort de le regarder, mais quand je songe aux spectateurs qui, peut-être, se mettront au livre après avoir vu le film, leur lecture sera peut-être biaisée par la vision du film. Ce serait un véritable meurtre littéraire. En plus, Solal avec la tête de JRM, franchement.... Vodianova me gêne moins, car elle dégage une candeur, une innocence très en accord avec Ariane. Mais comme il a été dit, Ariane est pulpeuse, tandis que Vodianova n'a pas pris un gramme pour le rôle. On peut craindre le pire pour une actrice débutante qui refuse d'abîmer son corps pour plonger dans un rôle aussi difficile...
J'ai lu dans les post précédents - et ailleurs - qu'Ariane a plutôt mauvaise presse par rapport à Solal. Elle touche moins, ou plutôt, impressionne moins. Face à la verve torturée et l'intelligence aiguisée de Solal, j'ai souvent lu qu'elle avait l'air "cruche." Même si je ne suis pas aussi sévère ( elle a vécu dans un milieu très protégée, elle a une intuition et une vitalité rare, et sans doute serait devenue une femme brillante si on lui avait donné l'occasion de se frotter au monde extérieur) je comprends ce point de vue et l'interprète par le fait que Solal est un réel personnage, une réelle étude de caractère, comme Adrien ou la mère Deume. Tandis qu'Ariane est un archétype. Solal dit dans "Mangeclous" je crois "je suis le cocu universel", car il aime la Femme, il aime toutes les femmes, et Ariane y correspond parfaitement : elle n'est pas mère (il y est plusieurs fois fait allusion, par Hippolyte qui prie pour qu'elle ait un enfant, l'impossibilité de Solal de lui en donner un ), elle est épouse, et en même temps, vierge, car elle n'a pas encore rencontré sa sensualité, ou ne l'assume pas, ce qui revient au même (c'est ainsi que je vois sa liaison avec Varvara, qui est moins je pense une homosexualité latente ou une recherche de son orientation, concepts après tout très modernes, mais plutôt une incapacité à reconnaître son désir. Cela annonce aussi son narcissisme, qui la lie à Solal, elle aime toucher les seins de Varvara comme elle aime toucher les siens, "dans le fond, je m'aime d'amour" dit-elle, elle aime son corps et s'embrasse dans le miroir - avant de s'aimer l'un l'autre, chacun s'aime soi-même.) Bref, Ariane n 'est pas seulement une femme, elle est l'incarnation de la féminité et désirée pour telle. Adrien, même tendre, même amoureux, l'aime moins elle-même que ce qu'elle représente. Faut pouvoir assumer un rôle pareil, jouer La Femme ! (oui, tout ça pour ça )
nathy's Feedle-Dee-Dee!
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Dim 30 Sep 2012 - 12:36
Je remonte le topic pour poster plusieurs petites choses:
d'abord cet article des Inrocks sur le traumatisme qu'a causé Belle du Seigneur
et via ce lien j'ai découvert cette affiche immonde et je viens crier mon désespoir
c'est quoi cette affiche qui fait romance basique Il y a celle-ci aussi où Ariane a l'air d'avoir passé 3 jours au lit avec la grippe:
Dernière édition par nathy's le Dim 30 Sep 2012 - 23:07, édité 1 fois
Dérinoé Ready for a strike!
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Dim 30 Sep 2012 - 21:45
@ Nathy's:
Citation :
et via ce lien j'ai découvert cette affiche immonde et je viens crier mon désespoir
Mon Dieu. Puis-je hurler ma douleur à tes côtés?
On dirait, au meilleur des cas, une réclame pour le dernier parfum Chanel et, au pire, la couverture enguirlandée d'un Harlequin spécial édition de Noël. Et c'est quoi, le truc qui leur tombe dessus? Des chips? Des sous-verres en liège? Un rideau de séparation en capsules de bouteilles? Comprends pas.
Citation :
d'abord cet article des Inrocks sur le traumatise qu'a causé Belle du Seigneur
J'ai lu.
L'article est assez drôle mais il démontre, par ce qu'il rapporte de la trame, que le livre continue de traîner sa réputation de « plus grande histoire d'amour de tous les temps » alors qu'à mon sens, il dépasse et transcende largement cette dimension, certes bien présente mais presque secondaire quand on se plonge dans l'esprit plein de drôlerie et de mysticisme des premières pages: la religion, l'amour filial, l'amitié, le cirque social, les sentiments non-partagés, la solitude - irréductible malgré toutes les réussites du monde - et, par dessus tout, l'absurdité de tout ce qui, un moment seulement, semble porter du sens, ce sont, je crois, ces thèmes-là que le talent de l'auteur porte à leur apogée, plus encore que celui de la romance passionnée.
À ce propos, le second degré et la parodie sont des éléments primordiaux de l'histoire d'amour et, si l'on en croit le blason dont nous gratifient généreusement les producteurs de son adaptation, il faut s'attendre à un sabordage à gros boulets.
Ephélide Préceptrice
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Mer 31 Oct 2012 - 2:37
Comme j'aime me faire du mal, j'ai regardé le trailer.
Ton intuition était bonne Dérinoé : ça mise entièrement sur les méchants nazi qui empêchent tout le monde d'être heureux.
C'est une catastrophe. J'espère encore que, exercice de promotion oblige, ils ont balancé le plus sensationnel, histoire que la bête masse (genre plus personne ne lit de nos jours....) puisse comprendre direct qu'on est dans le drâââââme et les sentîîîîîments.
Mais même les plans me paraissent totalement en dehors de l'oeuvre. La lumière est terne, les cadrages convenus. Seul le plan à la synagogue montre une quelconque recherche esthétique. Le style de Cohen, plein de lumière et de sève, est totalement plombé.
Et l'intro en plans cut façon film à suspense, franchement... Au début j'ai même cru que ce n'était pas le trailer officiel, tellement ça fait amateur.
Et je me demande ce que "l'academie francais" va penser de ça !
nathy's Feedle-Dee-Dee!
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Mer 31 Oct 2012 - 8:54
Ohlala ça ne présage rien de bon.....je n'aime pas du tout Natalia Vodianova dans ces quelques images et en faire une romance dans le tournant de l'histoire alors qu'à la base c'est l'histoire de l'Amour tout simplement c'est bien dommage
esperluette Magnolia-White Ampersand
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Mer 31 Oct 2012 - 8:59
Je me disais récemment qu'il fallait que je lise enfin ce monument de la littérature, avec la sortie prochaine du film, mais apparemment je vais pouvoir m'en dispenser, et le livre va rester au chaud dans ma PAL encore un petit moment.
Dérinoé Ready for a strike!
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Jeu 1 Nov 2012 - 7:51
@ Éphélide:
Ils ont l'air de nous avoir concocté une sacrée ganache, si l'on en croit la bande-annonce. Ariane en véritable cruche mystique - comme le sont la majorité des héroïnes de films d'amour à notre époque, il me semble - Solal qui, dans les deux extraits où il ouvre la bouche, hurle comme un démon sur je ne sais qui - alors qu'il est décrit dans le livre comme un homme subtil, mystérieux et plus opiniâtre dans la folie qu'il n'est violent - et, bien évidemment, les méchants Nazis qui, dans le livre d'Albert Cohen, n'occupent en tant que parti ou mouvement géo-politique qu'un rôle secondaire.
Et alors, la cherry on the cake, c'est que les producteurs se piquent d'avoir adapté "la plus grande histoire d'amour de tous les temps" - évidemment, les romances sublimes n'adviennent jamais chez des paysans éleveurs de vaches, dans un village de campagne, ou à votre concierge - sans s'être vraisemblablement demandés auparavant ce qui, précisément, en fait "la plus grande histoire d'amour de tous les temps".
Finalement, toute cette situation est assez ironique car si Belle du Seigneur traite profondément du judaïsme, et notamment du fait d'être juif durant une période de rafles et de massacres, elle aborde la question sous l'angle de l'exclusion sociale, de la bêtise quotidienne, de la violence du rejet et de ce qu'elle provoque comme dégâts psychologiques et moraux chez ceux qui en sont victimes, de l'essence de la différence par rapport à une communauté se considérant comme "normale", de la culpabilité de ne pas avoir à traverser, précisément, l’œil du cyclone et d'en réchapper, par la chance, finalement mal vécue par le héros, de se trouver au meilleur endroit au pire moment.
Du reste, s'il l'avait voulu, sans doute Albert Cohen aurait-il pu inventer un personnage plongé dans la tourmente des camps et de la déportation alors qu'il créé Solal, un homme vivant dans cette zone (relativement) protégée qu'est la Suisse, richissime, ancien ministre français, haut-fonctionnaire de la Société des Nations, passant aux travers des pires violences qu'il ne soupçonne que partiellement et survivant aux déferlements noirs sur l'Europe, à défaut de survivre à tout le reste. La manière dont cette bande-annonce nous assène du Mussolini vociférant et des masses d'abrutis tendant le bras à tout bout de champ rend un bien mauvais hommage à la perspective, très particulière, choisie par l'auteur.
Dérinoé Ready for a strike!
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Mar 6 Nov 2012 - 20:42
@ Éphélide:
C'est avec cinq mois de retard, quasiment jour pour jour, que je réagis à ton avant-dernier message, celui où tu donnais ton avis sur Belle du Seigneur, dans une époque bénie où il existait encore un livre portant ce nom. Enfin, mieux vaut tard que tard, n'est-ce pas?
Citation :
Je m'épargnerai l'effort de le regarder, mais quand je songe aux spectateurs qui, peut-être, se mettront au livre après avoir vu le film, leur lecture sera peut-être biaisée par la vision du film.
Je craindrais plus encore que ceux qui verront le film qui, si l'on en croit la loi des bandes-annonces selon laquelle un trailer réunit toujours les moments les plus réussis de la réalisation, promet d'être une pièce montée de la pire espèce, pensent avoir obtenu une juste idée de l’œuvre d'Albert Cohen et que, de surcroît découragés par l'épaisseur du pavé, ils ne s'abstiennent de se lancer dans la lecture du roman.
Citation :
Ce serait un véritable meurtre littéraire.
Éminemment d'accord avec toi. Que fait le législateur?
Citation :
J'ai lu dans les post précédents - et ailleurs - qu'Ariane a plutôt mauvaise presse par rapport à Solal. Elle touche moins, ou plutôt, impressionne moins. Face à la verve torturée et l'intelligence aiguisée de Solal, j'ai souvent lu qu'elle avait l'air "cruche." Même si je ne suis pas aussi sévère ( elle a vécu dans un milieu très protégée, elle a une intuition et une vitalité rare, et sans doute serait devenue une femme brillante si on lui avait donné l'occasion de se frotter au monde extérieur) je comprends ce point de vue et l'interprète par le fait que Solal est un réel personnage, une réelle étude de caractère, comme Adrien ou la mère Deume. Tandis qu'Ariane est un archétype.
Je rejoins tout à fait ton analyse, surtout sur cette idée de personnages prétextes à études de caractère qui me paraît très bien vue. Cela dit, comme tu le relèves également, Ariane n'en est pas pour autant un portrait négligé par l'auteur, notamment dans le dévoilement, par petites touches souvent teintées d'onirisme, des épisodes de sa vie passée.
Spoiler:
Les répercussions de la mort de sa sœur tragiquement décédée, son oncle bien aimé, grand savant presque ascétique d'un humanisme un peu distrait, son histoire d'amour, fugace mais sans doute profonde, avec une camarade russe Varvara et la liaison que l'on sent désoeuvrée avec le Directeur d'orchestre Dietsch, sa passion pour les animaux et la nature, son dévouement presque pathologique pour l'homme qu'elle aime, sa coquetterie minaudière, son manque d'honnêteté envers elle-même, sa miséricorde sans fin pour les êtres chéris: la plume et la perspicacité psychologique d'Albert Cohen ne l'ont pas sous-estimée non plus.
En outre, il me semble que l'auteur sait rendre Solal aussi peu sympathique aux yeux du lecteur que peut l'être Ariane à l'occasion, dans ses caprices de petite fille, ses emportements puérils, son manque de lucidité sur les dégradations d'un amour qui s'asphyxie.
Spoiler:
Son manque de courage lorsque le désamour de la Comtesse hongroise commence à se faire sentir, les stratagèmes mesquins qu'il échafaude pour éloigner le naïf Adrien de la belle épouse convoitée - passage biblique s'il en est -, la manière dont il fait faux bond aux Deume si désireux de lui plaire sans prendre la peine de réparer l'offense, les scènes de jalousie épouvantables qu'il impose à Ariane dans la seconde partie du livre, alors que leur histoire commence à s'émousser: tout un panel de petits comportements mesquins qui contrastent d'autant mieux avec sa personnalité, par ailleurs solaire, brillante et généreuse, qu'ils puisent au vivier des lâchetés les plus quotidiennes.
Citation :
Cela annonce aussi son narcissisme, qui la lie à Solal, elle aime toucher les seins de Varvara comme elle aime toucher les siens, "dans le fond, je m'aime d'amour" dit-elle, elle aime son corps et s'embrasse dans le miroir - avant de s'aimer l'un l'autre, chacun s'aime soi-même.)
As-tu remarqué que nombre de personnages ont du reste la manie de s’observer dans des miroirs à tout propos, commentant pour eux-mêmes ce qu'ils apprécient en eux et l'effet, toujours plaisant, que leur procure le reflet de leur propre visage? C'est par exemple le cas d'Adrien, notamment lors des scènes mémorables de la Société des Nations où Albert Cohen nous tient en haleine sur cinq ou six pages de néant absolu où il ne se passe rien, Antoinette - sa mère -, Hippolyte - son beau-père - ou Saltiel - l'oncle de Solal.
Citation :
Bref, Ariane n 'est pas seulement une femme, elle est l'incarnation de la féminité et désirée pour telle. Adrien, même tendre, même amoureux, l'aime moins elle-même que ce qu'elle représente. Faut pouvoir assumer un rôle pareil, jouer La Femme ! (oui, tout ça pour ça )
Dans l'édition de la Pléiade, préparée avec l'aide de Bella (!), qui fut la troisième et dernière épouse d'Albert Cohen, ayant activement secondé l'auteur dans l'élaboration du manuscrit original, celle-ci raconte que, alors que le roman n'était pas achevé, elle demanda à son mari la permission d'en montrer des extraits à certaines de ses collègues de la Société des Nations où elle-même était employée et qu'il accéda volontiers à sa requête. La plupart de ses amies furent frappées de ce que la psychologie ou, plus encore, certaines manies d'Ariane fussent si bien croquées, notamment dans la fameuse scène où, préparant le premier rendez-vous avec Solal, elle passe commande d'un nombre invraisemblable de robes chez un tailleur bonimenteur qui la régente sans qu'elle ose dire un mot. Beaucoup s'étonnèrent de ce qu'un homme ait su si bien s'approprier des comportements ou des pensées dans lesquels elles se reconnaissaient tout à fait et qui, au milieu du siècle passé, n'étaient pas si aisément accessibles à un regard masculin.
Où l'on voit que l'excellence passe aussi par le chas de l'aiguille et qu'Ariane, si elle incarne en effet un Féminin tour à tour fantasmé, moqué et réduit à néant, n'en demeure pas moins un très beau personnage de femme, unique, avec ses deux bras, ses deux jambes et son cœur.
As-tu lu d'autres livres d'Albert Cohen, à côté de Mangeclous et de Belle du Seigneur ?
Mary Tudor Chemise mouillée
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Mar 4 Déc 2012 - 16:42
Je reviens sur ce topic, parce que je m'étais dit qu'il faudrait absolument que je poste sur The Inn après avoir lu ce bouquin fa-bu-leux, conseillé par une amie... Je voulais le lire avant la sortie du film, mais je crois que désormais, je n'attends même plus ledit film, tant je sens que la bluette irlando-russe va me f***** en l'air mes images au sortir de ce bouquin.
J'ai lu chez je ne sais plus qui ici - pardon - que le titre Belle du Seigneur pouvait s'interpréter bibliquement. Je suis tout à fait d'accord. Je pense que la force de ce roman réside dans sa capacité à inscrire les mécanismes d'une romance dans la longue histoire de la littérature. La judaïté très présente oblige presque à évoquer la Bible, naturellement. Quand on lit les passages tendres, sensuels de l'oeuvre, on pense au Cantique des cantiques, ce texte si fort et si érotique dans l'Ancien Testament. Il y a une double lecture Dieu fou d'amour pour sa Jérusalem élue, Homme fou de son Epouse. On peut voir aussi un parallèle avec le Roi David tombant sous le charme de la femme de son capitaine, Betsabé.
En plus de cette richesse, les deux héros sont à eux seuls, uniques, et héritiers des figures littéraires des romances, tout en mettant en avant le côté grotesque des mécanismes de la séduction. Ariane est une Chimène, une naïve, une passionnée... Le prétexte littéraire de son pauvre époux benêt et limité à sa carrière est très bien trouvé. Sa nonchalance, son nombrilisme me l'ont rendue horripilante, mais la façon qu'elle a de se forger en femme image de l'amour la rend touchante... Et Solal, Solal ! Son opposé, si lumineux, alors qu'elle est si torturée (d'où son prénom, comme perdue dans un labyrinthe), mais éclairant pourtant la vie de son réalisme cru, ironique et désabusé sur sa carrière, l'amour... On l'imagine joué par un Gérard Philipe des temps modernes.
En tout cas, ce qui me fait très peur, c'est que la bande-annonce laisse présager l'ancrage de leur histoire d'amour dans une période donnée, alors que comme je le disais dans mon premier paragraphe, il est évident que Cohen situe l'amour, le judaïsme et l'écriture dans une dimension universelle.
J'ai eu du mal avec le style, même si pour moi il rendait assez bien la fulgurance des pensées, plus que l'action propre aux héros dramatiques. Les scènes qui narrent les épisodes de leur vie de fugueurs m'ont touchée et blessée pour eux (oui, oui, oui, je VIS mes lectures...) et la fin, que l'on devine sur un balcon, renverse les codes que l'on voyait dans Roméo et Juliette, après les avoir dénoncés. La scène n'en est que plus bouleversante, comme si les héros, pris dans le labyrinthe amoureux, n'avaient plus que comme choix d'être des héros de littérature plutôt que de disparaître à jamais...
J'en ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Mais je ne suis pas prête à le relire de sitôt. J'attends un bouquin qui me bousculera autant. (Anna Karénine, déjà fait...)
nathy's Feedle-Dee-Dee!
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Mar 4 Déc 2012 - 21:52
Très contente de lire cet avis, avec lequel je suis tout à fait d'accord Moi aussi le roman m'a bouleversée totalement et je ne pense pas avoir autant pleuré avec un autre roman qu'à celui ci dans les dernières pages....et impossible de passer à autre chose tout de suite après, c'est une lecture qui marque.
Dérinoé Ready for a strike!
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Mer 19 Déc 2012 - 23:49
@ Mary Tudor:
Citation :
Je voulais le lire avant la sortie du film, mais je crois que désormais, je n'attends même plus ledit film, tant je sens que la bluette irlando-russe va me f***** en l'air mes images au sortir de ce bouquin.
La bluette irlando-russe: excellent.
Citation :
J'ai lu chez je ne sais plus qui ici - pardon - que le titre Belle du Seigneur pouvait s'interpréter bibliquement. Je suis tout à fait d'accord. Je pense que la force de ce roman réside dans sa capacité à inscrire les mécanismes d'une romance dans la longue histoire de la littérature. La judaïté très présente oblige presque à évoquer la Bible, naturellement. Quand on lit les passages tendres, sensuels de l’œuvre, on pense au Cantique des cantiques, ce texte si fort et si érotique dans l'Ancien Testament. Il y a une double lecture Dieu fou d'amour pour sa Jérusalem élue, Homme fou de son Epouse. On peut voir aussi un parallèle avec le Roi David tombant sous le charme de la femme de son capitaine, Betsabé.
D'accord sur tout, notamment sur le rythme si particulier de la prose poétique d'Albert Cohen, rappelant fortement celui du Cantique des Cantiques qui, lui aussi, possède cette particularité de pouvoir être lu comme un hymne d'amour brûlant de l'aimé à l'aimée ou un dialogue entre Dieu et les humains. Tout comme, dans le livre, Solal se fend de déclarations prodigieuses, exprimées ou simplement pensées, à Ariane et au peuple juif tout entier en alternance.
Je crois d'ailleurs que le roman se double d'une dimension religieuse, voire mystique, que l'auteur fait souvent basculer dans une sorte d'onirisme ou de merveilleux que l'on est tenté d'ignorer à première lecture, tant on est happé par l'histoire d'amour et le ballet aussi sublime que ridicule auquel s'adonnent les deux héros.
Spoiler:
Je pense notamment à l'épisode d'ouverture où l'on voit Solal ressusciter sur un cheval dans un scène assez inexplicable ou au passage dit « de la cave » où, en pleine dépression, il converse avec une naine étrange qui, peut-être, figure la religion juive. Le roman présente plusieurs interludes s'insérant difficilement dans l'économie de la narration et qui, peut-être, constituent une sorte de surimpression spirituelle – entre Solal, représentant de son peuple, et le judaïsme personnifié ou symbolisé de différentes manières – à l'histoire d'amour qui se joue, sur le devant de la scène, entre Ariane et Solal.
Citation :
En plus de cette richesse, les deux héros sont à eux seuls, uniques, et héritiers des figures littéraires des romances, tout en mettant en avant le côté grotesque des mécanismes de la séduction.
Pour moi, c'est bien ce qui fait le génie de ce livre où l'histoire d'amour ne sombre jamais ni dans le niais ou le ridicule, et ce grâce aux mécanismes d'auto-parodie qu'elle active immanquablement à chaque sérénade, ni dans le grotesque déprimant tant la sincérité des sentiments éprouvés par les protagonistes éclaircit les eaux opaques de la pitrerie pure.
Ce double effet de désamorçage n'est du reste pas confiné aux seuls deux personnages principaux mais s'étend également, c'est là toute l'art d'un auteur développant une fresque où il n'est pas de personnages secondaires, à des figures de deuxième plan. La mère Deume, par exemple, horrible harpie grelottant – un petit hommage à la peau de son cou si exquisément décrite par l'auteur – de snobisme, de prétention, de mauvais goût et d'étroitesse d'esprit mais dont l'amour, aussi sincère et débordant pour Adrien que l'est celui des oncles de Solal pour leur illustre neveu, superpose à la caricature ridicule d'un personnage tout fait de bêtise et d'excès ce qui, en lui, incarne la beauté et le désintéressement les plus purs.
Citation :
Ariane est une Chimène, une naïve, une passionnée... Le prétexte littéraire de son pauvre époux benêt et limité à sa carrière est très bien trouvé. Sa nonchalance, son nombrilisme me l'ont rendue horripilante, mais la façon qu'elle a de se forger en femme image de l'amour la rend touchante... Et Solal, Solal ! Son opposé, si lumineux, alors qu'elle est si torturée (d'où son prénom, comme perdue dans un labyrinthe), mais éclairant pourtant la vie de son réalisme cru, ironique et désabusé sur sa carrière, l'amour...
Étonnant. C'est pour ma part Solal que j'ai perçu comme un être torturé, alternant la légèreté du dandy à qui tout réussit à des phases de dépression terribles, auxquelles il se laisse aller avec une sorte de volupté désespérée.
Spoiler:
Je pense notamment, dans la dernière partie du livre, à la déliquescence du couple installé au Ritz, lorsque Solal se torture à plaisir en obligeant Ariane à évoquer par le menu, encore et encore, sa liaison passée avec un Allemand alors qu'elle lui est de toute évidence dévouée corps et âme, et ce depuis le premier jour de leur relation. Il y a, en lui, malgré ses succès professionnels et ses histoires d'amour brillantes, une sorte de tentation morbide pour le vide, le dégoût de soi et des autres, l'auto-destruction – physiquement, lorsqu'il se taillade, mais aussi psychologiquement, quand il se dénonce lui-même aux autorités françaises comme Juif dont les papiers ne sont pas en règle –, une aspiration infiniment plus violente que toutes les inconséquences presque touchantes de sa dulcinée vers le détissage de tout ce qui lui est cher.
Citation :
On l'imagine joué par un Gérard Philipe des temps modernes.
Je l'imagine, pour ma part, comme un homme très typé, la peau basanée, les traits forts, avec un visage d'Arabe ou d'Andalou. Très beau. Oriental.
Citation :
En tout cas, ce qui me fait très peur, c'est que la bande-annonce laisse présager l'ancrage de leur histoire d'amour dans une période donnée, alors que comme je le disais dans mon premier paragraphe, il est évident que Cohen situe l'amour, le judaïsme et l'écriture dans une dimension universelle
.
Il faudrait créer un comité de soutien pour tous les aficionados de Belle du Seigneur que la projection en salles du navet intersidéral ne manquera pas de laisser dans un état de stress post-traumatique intense. (Y a peut-être moyens de demander des dommages et intérêts pour préjudice moral ou quelque chose d'approchant, non?)
serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Mer 8 Mai 2013 - 10:10
Nombre de messages : 8478 Age : 34 Date d'inscription : 28/09/2007
Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Sam 25 Mai 2013 - 23:43
Il me semble que ce trailer n'est pas le même que l'autre posté sur ce topic, qui est devenu invisionnable
toujours pas rassurant
Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Mer 19 Juin 2013 - 9:46
Le film sort aujourd'hui en salles en France ...
Les critiques sont mi-figue mi-raisin, sur le thème : "le roman est réputé inadaptable, et le film ne nous a pas fait changer d'avis..." , ici la critique de Télérama
Sincèrement je pense que je vais m'abstenir ...
Illusions Riche célibataire
Nombre de messages : 111 Age : 34 Date d'inscription : 26/08/2012
Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Jeu 20 Juin 2013 - 14:32
J'ai Belle du Seigneur sur ma PAL, je n'ai pas envie de voir le film...
nathy's Feedle-Dee-Dee!
Nombre de messages : 8478 Age : 34 Date d'inscription : 28/09/2007
Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Dim 23 Juin 2013 - 13:25
Le film ne passe pas dans ma ville finalement....ce ne sera pas une grande perte, je suis assez d'accord sur le côté inadaptable, même si j'aurai été curieuse de voir ce que ça donne
Ephélide Préceptrice
Nombre de messages : 31 Age : 41 Date d'inscription : 06/06/2012
Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Sam 20 Juil 2013 - 13:58
Les critiques sont si négatives que peu de cinéma se risquent à le passer : j'ai entendu le chiffre de 8 salles dans toute la France ! (mais peut-être cela a-t-il changé depuis.)
Je suis tombée sur cette critique qui, selon moi, résume tout : le film est mauvais, et bien plus encore :
D'après ce qu'il dit, il n'est même pas nécessaire d'être un "spécialiste" pour se rendre compte que certains choix sont parfaitement aberrants. Il suffit de savoir que la très kitch voix-off de la bande annonce n'a pas été rajoutée comme cela arrive parfois, mais est tirée directement du film.
Spoiler:
Sachant qu'une voix off est censée raconter une histoire révolue par son protagoniste, donc en toute logique c'est la voix d'un Solal outre-tombe ! Et en plus il dit n'importe quoi...
L'impression générale des critiques est celle d'un film assez joli, mais statique, lourd et superficiel. Ce qui m'amuse assez dans le sens que c'est précisément ce que disent du livre "belle du seigneur" ceux qui ne l'ont pas aimé.
A la décharge du réalisateur, les critiques lui reprochent le montage très "clipesque", mais il n'y pouvait rien, il n'était plus de ce monde... Mais rien qu'avec le scenario, apparemment, le film n'était pas aidé...
Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc. Sam 20 Juil 2013 - 14:33
@ Ephélide:
Citation :
L'impression générale des critiques est celle d'un film assez joli, mais statique, lourd et superficiel. Ce qui m'amuse assez dans le sens que c'est précisément ce que disent du livre "belle du seigneur" ceux qui ne l'ont pas aimé. Laughing
Aaaaah! Voilà qui explique tout: les producteurs ont pioché l'équipe de réalisation parmi des lecteurs ayant détesté le roman. Miserere nobis.
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Sujet: Re: Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc.
Albert Cohen : Belle du Seigneur, Le livre de ma mère, etc.