Déjà j'ai apprécié le petit mot de l'auteure au début qui nous précise que cette histoire était à la base une fan fic, sachant cela je l'ai abordée avec plus d'indulgence. A la lecture, il est clair que Beth Massey a été très influencée par Pride & Prejudice 2005, elle évoque même la scène du "presque baiser" de Joe Wright, d'ailleurs, elle est partie de cette scène pour bâtir son histoire. Au début du roman, nous retrouvons Elizabeth sur le point de visiter Pemberley. Là, elle a déjà changé d'opinion sur Darcy et s'avoue au moins le désirer. Lorsqu'elle visite Pemberley, elle apprend que Darcy a une maitresse, ce qui la bouleverse... Bien entendu ce n'est pas le cas et alors qu'elle s'est enfuie sous la pluie, Darcy la retrouve. Et c'est là que ça devient complétement OOC (out of character), une fois seuls, ils finissent par faire l'amour à l'initiative de Lizzy (on parle quand même d'une fille qui est désespérée de voir sa soeur perdue de réputation dans l'original), qui, en plus de tout le reste se montre très demandeuse! La perte de sa virginité n'est qu'une formalité, et elle en redemande (je passe sur les caresses buccales ) Darcy de son côté est un dieu du sexe (en même temps on en attendait pas moins) et au bout de deux chapitres de descriptions sexuelles, les voilà fort contents l'un de l'autre. Bon ok, la scène de sexe est bien écrite, mais... elle aurait été plus cohérente APRES le mariage. J'ai du mal à imaginer Darcy déflorer Lizzy avant qu'elle soit sa femme et qu'elle puisse le lui demander !La suite est du même tonneau, Elizabeth est complétement OOC : fragile à outrance, versatile, très proche de Lydia en fait... On retrouve également le côté "enjolivé" avec la relation que Darcy et Bingley entretiennent avec "leurs" prostituées. (bah oui ce sont les clients idéaux, et les deux dames qu'ils visitent sont en adoration devant eux en plus d'être lesbiennes ) . Georgiana est à pleurer de bêtise et d'insipidité, en revanche Caroline est assez bien caractérisée ^^
La suite est de pire en pire... L'auteure a décidé dans sa grande mansuétude que Lydia devait elle aussi connaitre le bonheur d'être mariée à un homme qui sait satisfaire une femme ( la clef du roman) et du coup hop elle trouve un homme qui tombe éperdument amoureux d'elle ! (en une soirée...) Pour le reste et bien tout est sur le même schéma : les "gentils" sont d'excellents amants (leurs respectables pères ou amis, ont pris soin de les emmener dans un bordel haut de gamme, où les prostituées leur ont appris comment satisfaire une femme, bien entendu il va de soi qu'une fois mariés, les apprentis amoureux ne retournent plus jamais au bordel...)
Par contre j'ai bien aimé le back ground des pensionnaires du bordel et le sort que Wickham réservait à Lydia (pour le coup j'aurais préféré ça )
Plus on avance dans le roman, plus on se noie dans la guimauve... Mrs Bennet apparait soudain comme une femme raffinée mais incomprise par son époux ( qui, comme de juste, se décide à se rapprocher de cette femme si mal appréciée...) Mary craque pour le frère du mari de Lydia...(mais pas de panique, il a aussi été instruit sur la manière de faire jouir une femme donc ça ne peut que marcher) Jane se découvre un côté frondeur et s'affirme ?! Kitty est passionnée par le dessin... Ann se rebelle of course.
Quand aux "méchants" Lady Catherine et Wickham, ils reçoivent tous les deux le juste paiement de leur méchanceté (il va sans dire qu'aucun d'eux ne connait le bonheur sexuel) et sans le moindre problème
Ce que j'ai aimé : La manière dont est présentée la relation entre Wickham et Darcy dans toute l'histoire avec Lydia. Le back ground des pensionnaires du bordel qui aurait mérité d'être approfondi, ce que Wickham réservait à Lydia
Ce que je n'ai pas aimé :Le fait que seul la satisfaction sexuelle semble importante à un peu près tous les personnages. Le côté trop bonbon rose et OOC de la plupart des personnages, le destin de Lydia. La longueur du roman (sérieux, moitié moins long c'était aussi bien). Le caractère complétement hors de propos d'Elizabeth ... La fin se perd en longueur et en niaiseries qui mettent une fois de plus en avant la suprématie de l'épanouissement sexuel sur TOUT le reste ( je n'ai rien contre l'idée que le plaisir est une partie d'un couple mais on ne peut pas tout résumer à ça et voir Lizzy s'inquiéter de ce que ses fils n'auront peut-être pas de prostituées pour faire leur éducation dans ce qui plait aux femmes euh non vraiment pas !)
En bref : Une fan fiction... qui met en avant la suprématie du bonheur sexuel dans le mariage. Un côté vraiment trop idéalisé des héros, une diabolisation des autres. Peu de nuances dans le traitement des personnages et on est très très loin de la finesse de Jane Austen. Il y a quand même de bonnes idées, notamment sur les raisons qui peuvent conduire les femmes à se prostituer. Malheureusement, ces idées ne sont pas assez creusées et on revient très vite sur le sujet du "Le sexe, y'a que ça de vrai"
Ma note :
3/10