Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Winston Churchill, un géant du XXe siècle | |
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Tatiana A view from the past
Nombre de messages : 14359 Age : 39 Localisation : Quelque part dans l'Angleterre du XIXe... Date d'inscription : 26/02/2010
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Sam 24 Oct 2015 - 10:58 | |
| J'ai sauté sur cette émission le week-end dernier, intéressante comme toujours . Simplement j'ai aussi été surprise que le récit de Franck Ferrand se focalise sur la figure très connue de Winston et non sur celle de son épouse, qui l'est nettement moins. Heureusement, l'intervention de Béatrix de l'Aulnoit l'a mise en lumière. L'ouvrage qui vient de paraître à son sujet m'aurait aussi tenté, mais j'ai peur qu'il fasse un peu doublon avec un autre que j'ai sur ma PAL sur la famille Churchill, The Churchills de Mary S. Lovell que j'ai acheté en Irlande. _________________ |
| | | Tatiana A view from the past
Nombre de messages : 14359 Age : 39 Localisation : Quelque part dans l'Angleterre du XIXe... Date d'inscription : 26/02/2010
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Jeu 24 Jan 2019 - 9:01 | |
| Le Monde a publié une tribune intéressante sur l'utilisation de l'image de Winston Churchill dans le cadre des débats sur le Brexit (ci-dessous en spoiler). - Spoiler:
Tribune par Gerry Hassan. Le Royaume-Uni n’est pas un pays heureux – tout comme une bonne partie des pays occidentaux. C’est un pays en colère. Un pays où beaucoup de gens ont l’impression d’être abandonnés, et où ils ne se sentent pas respectés et pas écoutés par les politiques, les institutions et les élites. Outre-Manche, le mécontentement a contribué à la victoire des brexiters au référendum de juin 2016. Les incessants débats sur le Brexit entre les Britanniques et l’Union européenne (UE), mais aussi au sein du Royaume-Uni, qui ont lieu depuis près de trois ans, n’ont pas jusqu’à présent permis de parvenir à un accord de sortie – ni à l’unité nationale. Au contraire, ils ont exacerbé l’inquiétude et la méfiance.
Cette situation n’est pas apparue en quelques années ; elle s’est créée, lentement et imperceptiblement, sur plusieurs décennies. Elle est née de la déception de nombreux électeurs face à la situation du Royaume-Uni depuis la fin de la guerre, de la crainte du changement et d’une peur de l’avenir : tout cela a contribué à ce que de plus en plus de Britanniques se réfugient dans un passé imaginaire.
Winston Churchill, premier ministre de 1940 à 1945, puis de 1951 à 1955, est une figure centrale de ce phénomène. Il fut d’abord membre du Parti conservateur, puis du Parti libéral, puis de nouveau du Parti conservateur. Sa vie publique couvre la majeure partie du XXe siècle britannique ; il a connu la guerre des Boers en Afrique du Sud au début du siècle, l’adoption du Budget du peuple [ensemble de lois sociales] de Lloyd George, en 1909, la première guerre mondiale et la désastreuse bataille de Gallipoli [ou Dardanelles], en Turquie. Puis, dans les années 1920, en tant que chancelier de l’Echiquier (ministre des finances), il prit la funeste décision de revenir à l’étalon-or [système monétaire indexé sur l’or]. Il y eut ensuite la grève générale (1926) et les terribles années 1930, où il lutta contre l’indépendance de l’Inde et travailla à apaiser les nazis. Puis ce fut la rédemption : Churchill devint premier ministre dans les « heures les plus sombres » de mai 1940. Et, après tout cela, il y eut son acte final : son retour au fauteuil de premier ministre, en 1951.
Une lecture exaltante de son parcours Le Churchill qui apparaît ces dernières décennies dans le débat public n’est pas la figure complexe, contradictoire et problématique de la vie réelle. C’est un Churchill de fiction, imaginaire, mythologique, qui a été inventé et à qui on a donné de l’importance pour soutenir une politique partiale et étroite d’esprit. La riche histoire de Churchill a été réduite aux quelques mois de l’été 1940, à la fonction de chef politique dans un monde en guerre, qu’il occupa à ce moment crucial pour le Royaume-Uni et dans la bataille contre Hitler. Ce phénomène s’est accentué à mesure que nous nous sommes éloignés de la seconde guerre mondiale. L’histoire du Royaume-Uni de l’après-guerre est de celles qui nous placent en face de vérités inconfortables. Le pays a connu un déclin économique relatif, il a perdu de sa confiance quant à sa place dans le monde et, point essentiel, il n’est pas parvenu à renouveler et à moderniser les institutions publiques. A noter que, lorsque la Grande-Bretagne a fini par entrer dans la Communauté économique européenne (CEE), en 1973, elle l’a fait parce que ses élites s’inquiétaient de son image d’« homme malade de l’Europe ». Et elle l’a fait avec pessimisme, davantage que dans l’espoir de se sentir chez elle en Europe.
Dans la Grande-Bretagne du XXIe siècle, Churchill est réduit à cette image du chef de guerre de l’été 1940 Dans ce contexte, Churchill est de plus en plus apparu comme un refuge sûr au milieu de l’orage. Il a incarné – en particulier pendant les mois de l’été 1940, depuis la défaite de la France jusqu’à la bataille de Dunkerque, mai-juin 1940, et la bataille d’Angleterre, juillet 1940-mai 1941 – une vision d’un Royaume-Uni isolé, ce qui était bien sûr faux étant donné que le pays avait derrière lui l’Empire et les dominions (le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, etc.) A ce moment-là, en mai 1940 – alors que les armées hitlériennes atteignaient la Manche –, une décision-clé a été prise : au terme de cinq jours de discussion, le gouvernement a décidé de ne pas chercher à trouver d’accord de paix avec Hitler, mais de poursuivre la guerre. Ce furent alors les « heures les plus glorieuses » de Churchill : le moment où il a marginalisé les partisans d’une politique d’apaisement au sein de son parti et où il a lentement commencé à consolider son assise. Dans la Grande-Bretagne du XXIe siècle, Churchill est réduit à cette image et offre au pays une lecture exaltante de son histoire : il apporte une dimension morale à l’identité britannique – le pays a lutté pour les forces du bien et la démocratie, et contre les forces du mal.
Être Européen, oui, mais différemment Cette histoire nous dit que, quels que soient nos doutes sur les jours présents, le Royaume-Uni a quelque chose d’unique ; il se distingue des autres États, notamment de ses voisins européens. Le pays, aiguillonné par la détermination de Churchill, ses discours et son sens du devoir, a renforcé sa foi en l’exception et la supériorité britanniques. De surcroît, cette histoire a renforcé une tendance à l’insularité et à l’autocongratulation : notre culture et nos institutions se sont montrées résilientes face aux plus grandes difficultés. Contrairement à tous ces casse-pieds d’Européens, qui ont succombé à la dictature ou ont été envahis et conquis par les nazis. Tout cela est devenu partie intégrante de l’histoire fondatrice de ce qu’est la Grande-Bretagne et de ce que signifie être britannique. C’est être différent de nos voisins. Etre Européen, oui, mais différemment. Se démarquer. C’est ainsi que l’on justifie la vision britannique de la démocratie, de la liberté et de l’État de droit – depuis Churchill jusqu’à Margaret Thatcher, depuis Gordon Brown jusqu’au Brexit d’aujourd’hui. Churchill semble être vivant. Cela vient du découragement palpable qui a émergé au cours de l’après-guerre britannique et qui a débouché sur le mécontentement actuel. Et c’est la raison pour laquelle, en ces temps de crise, la presse britannique multiplie les titres comme : « Que dirait Churchill du Brexit ? » ou « Churchill aurait-il été favorable à un Brexit sans accord ? » Cette nostalgie ne se manifeste pas seulement dans les cercles conservateurs. Il en existe aussi une version travailliste, qui cite un des fondateurs du Labour, Keir Hardie, et redonne vie à Clement Attlee, le premier ministre de l’après-guerre, dont le gouvernement a mis sur pied l’État-providence moderne.
Une histoire de la classe dirigeante Dans ce pays inondé d’évocations du passé, c’est celle de la droite qui occupe le devant de la scène. Le brexiter conservateur et aspirant premier ministre, Boris Johnson, a écrit un livre sur Churchill (Winston. Comment un seul homme a fait l’histoire, Stock, 2015). Qu’importe qu’il soit émaillé d’erreurs – la conquête de Stalingrad par les Allemands ou l’invention par Churchill des termes « Moyen-Orient » et « rideau de fer » –, c’est une déclaration d’intention. Il apporte une forme de réconfort, une dimension romantique et une continuité : dans ce monde qui change, on peut toujours compter sur les conservateurs et sur ce que représente le Royaume-Uni. C’est une histoire de la classe dirigeante : elle porte sur des hommes qui ont grandi en sachant qu’ils se battraient au nom de l’Empire, alors qu’aujourd’hui, l’horizon pour cette classe s’est réduit à conduire le Brexit et à défendre la City contre la réglementation. Boris Johnson écrit de Churchill qu’il était « un raseur gâté, tyrannique et fourbe, un raseur complet », mais il aurait tout aussi bien pu l’écrire de lui-même ou de sa classe.
Aujourd’hui, l’horizon pour cette classe s’est réduit à conduire le Brexit et à défendre la City contre la réglementation Ce n’est pas une coïncidence si le chef des conservateurs qui a le plus revisité l’image de Churchill n’est autre que Margaret Thatcher. Elle ne se voyait pas comme une conservatrice comme les autres, mais comme une personne qui avait la ferme intention de transformer le Royaume-Uni pour en faire un pays capitaliste, n’offrant pas les aides sociales créées par le courant conservateur de Harold Macmillan et Ted Heath. Thatcher s’est servie de Churchill pour projeter l’image d’un leader déterminé qui sort vainqueur de ses combats contre toute attente, mais aussi pour inscrire son propre nationalisme britannique (en réalité, anglais) dans une tradition conservatrice consensuelle. Elle citait régulièrement Churchill et les valeurs churchilliennes, notamment pour distancier le Royaume-Uni de l’UE ou pour s’élever contre l’invasion argentine aux Malouines. C’était un délicat numéro d’équilibriste. Car Churchill était favorable à l’unité européenne. Mais Thatcher écrit, en 2002, que, si « les projets d’unité européenne le rendaient lyrique », il n’envisageait pas que le Royaume-Uni « fasse jamais partie » de tels projets. Le Royaume-Uni est un spectacle de son passé Comment la Grande-Bretagne en est-elle arrivée à cet état de confusion ? L’histoire est longue, et les complices nombreux : l’incapacité du conservatisme moderne à se réformer ; le déclin qui a caractérisé la société de l’après-guerre et laissé le Royaume-Uni divisé et amer ; mais aussi le repli du Parti travailliste à la fin du gouvernement de Clement Attlee, qui a gouverné le pays juste après la guerre, et son incapacité à continuer à réformer avec suffisamment de zèle et à défier l’establishment.
Sa disparition parut marquer la naissance de la Grande-Bretagne moderne. Mais ce ne fut pas le cas La Grande-Bretagne est ainsi un pays qui ressemble de plus en plus à un spectacle sur le passé. Le passé est littéralement partout, depuis les fictions historiques en costume (par exemple la série Downton Abbey) jusqu’à la fascination continue pour la famille royale, dont on suit les aventures comme si l’on regardait un soap opera, et même l’histoire sociale (Le film Le Discours d’un roi, la série The Crown). Cerise sur le gâteau, certaines de ces séries se vendent jusqu’aux Etats-Unis. La mort de Churchill, en janvier 1965, fut un moment de deuil national. On aurait dit que la Grande-Bretagne impériale, qui avait vécu dans les ténèbres de la seconde guerre mondiale, avait rendu l’âme avec lui. L’ex-premier ministre Harold Macmillan écrivit : « L’Angleterre sans Winston. Cela semble impossible. » Sa disparition parut marquer la naissance du Royaume-Uni moderne : les années 1960, les Beattles, le Swinging London, Harold Wilson, le Concorde.
Mais ce ne fut pas le cas. Le pays n’a pas quitté le passé. Nous ne nous sommes jamais vraiment engagés dans les projets européens car cela aurait signifié devenir quelque chose de différent. Et nous en sommes arrivés à cette triste situation : le plus grand homme d’Etat britannique est utilisé pour défendre un projet de sortie mal pensé, nuisible à la nation, un projet de vandalisme. Tout ce dont nous pouvons être certains, c’est que le spectre de Churchill sera avec nous pendant de nombreuses années.
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| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Jeu 24 Jan 2019 - 13:28 | |
| Merci Tatiana pour cet éditorial.
Je suis entièrement d'accord pour m'opposer à la déification de Churchill, qui est analogue à celle qui a été faire sur de Gaulle en France je pense. Churchill était en effet une personnalité complexe, et à titre personnel je critique pas mal de ses décisions politiques.
L'article aussi est intéressant en ce qu'il dit que le légende nationale anglaise est tournée vers le passé (forcément mieux), et ça me parait tout à fait vrai ; de même il parle du sentiment de supériorité et d'être à part qu'ont les Britanniques, et qui me parait également bien observé. Cela dit, le constat de mal-être de leur société est le même que chez nous ou en Europe continentale ... le Brexit est une mauvaise solution à un vrai problème. |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26773 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Mar 12 Mai 2020 - 9:55 | |
| - Spoiler:
Churchill dans la rue, le 8 mais 1945
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| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26773 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Lun 23 Aoû 2021 - 23:04 | |
| Bleinheim Palace a restauré la chambre où est né Winston Churchill. Elle est ornée de ses peintures. "Big news, the bedroom where Sir #WinstonChurchill was born on 30th November 1874 has re-opened at Blenheim Palace" |
| | | Cassandre Sweet Indian Princess
Nombre de messages : 59847 Age : 62 Localisation : entre deux livres Date d'inscription : 22/08/2009
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Mar 24 Aoû 2021 - 8:00 | |
| C'est une très jolie chambre, décorée pour un musée Je ne pourrais pas y dormir, car je ne suis certaine qu'en me réveillant, je me prendrai les pieds dans le chevalet |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29110 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Mar 24 Aoû 2021 - 18:42 | |
| Merci pour la photo, Fée ! Elle donne envie de visiter Bleinheim Palace |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26773 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Mar 24 Aoû 2021 - 20:02 | |
| Juliette, Bleinheim Palace est extraordinairement vaste et magnifique. Les jardins de Capabilty Brown merveilleux ils offrent des promenades. A visiter, tout l'ensemble, il faudrait au moins une semaine et loger sur place pour nous Français, il y a constamment des expositions et des activités. |
| | | Tatiana A view from the past
Nombre de messages : 14359 Age : 39 Localisation : Quelque part dans l'Angleterre du XIXe... Date d'inscription : 26/02/2010
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Mer 25 Aoû 2021 - 8:37 | |
| Merci pour l'info et la photo Fée Clochette, qui ravivent mon envie de visiter ce vaste palais... le Brexit et la crise actuelle ne facilitent pas les voyages outre-Manche, mais je ne désespère pas d'y retourner un jour . _________________ |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26773 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Mer 25 Aoû 2021 - 8:52 | |
| C'est vrai Tatiana que l'ambiance actuelle ne permet pas de combler toutes nos envies, ils ont restauré enfin la pièce d'eau immense, les hagards à bateau, terminé la restauration de la roseraie etc... le National Trust est très vigilant. Comme j'ai visité, je reçois les alertes. J'admire donc de loin. |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29110 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Mer 25 Aoû 2021 - 18:48 | |
| Merci pour ces précisions, Fée ! |
| | | Annwvyn Subtle scent of rain
Nombre de messages : 8654 Age : 35 Localisation : Paris Date d'inscription : 24/06/2009
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Dim 5 Nov 2023 - 19:27 | |
| Je poste ici, plutôt que d'ouvrir un topic, pour évoquer rapidement ma dernière lecture : Churchill à la plage, de Sophie Doudet. La série "A la plage" est éditée par Dunod, et propose des biographies synthétiques et sympathiques de diverses personnalités (Tesla, Kant, de Gaulle, Simone de Beauvoir, Galilée, Darwin...). J'imagine que ça n'intéressera pas trop les adeptes des biographies exhaustives, mais pour ma part, c'est un genre auquel je suis assez hermétique (je ne sais pas vraiment pourquoi, je finis par m'ennuyer, on sait que ça finit par la mort du protagoniste et j'abandonne presque toujours !) alors ce livre, qui fait un peu moins de 200 pages, m'a plu. Après ma visite de Blenheim cet été, j'avais envie de retrouver un peu Winston Churchill, et j'ai donc lu Churchill à la plage. L'auteure introduit Churchill en interrogeant Hegel, et la place de l'homme dans l'Histoire, avec la difficulté d'être un "personnage héroïque" dans un XXème siècle mondialisé et complexe où il est difficile d'être autre chose qu'une victime des événéments historiques. La conclusion reprend également ce point, tout en résumant comment à force de volonté et d'optimisme, Churchill a pu tenir bon et infléchir le cours de l'Histoire. Quelques chapitres sont consacrés à sa jeunesse (son goût de l'aventure et du risque , son goût du texte) et à ses vingt premières années de politique (plus ou moins satisfaisantes). L'autre moitié du livre est consacrée à la deuxième guerre mondiale, d'abord la traversée du désert de Churchill qui est "la voix du désastre" et pressent ce qui va arriver, tout en s'y préparant plus ou moins consciemment, puis les années de guerre elles-mêmes (d'abord 1940 et 1941, les années héroïques et solitaires, et 1942 à 1945 après l'entrée en guerre des Etats-Unis, et le changement de la place du Royaume-Uni dans le monde). Je sors assez touchée par ce livre. Churchill avait beau être difficile à vivre au quotidien, et avoir la peau dure des hommes qui gouvernent à ce niveau (décisions difficiles dans la guerre, beaucoup de victimes, mortes suite à des choix stratégiques pas toujours heureux...), il apparaît pourtant comme un homme plutôt sympathique, voire attachant... Son opiniâtreté et son courage, sa liberté de conscience (il aura toujours été à demi en marge, ou de son parti, ou de son pays, ou de sa classe sociale... sans être un révolutionnaire pour autant ), son humour, son goût pour le pouvoir mais sa volonté de toujours rester fidèle à la Démocratie, son talent pour les mots, son énergie inépuisable, sa curiosité, tout cela le rend inspirant et (presque) émouvant. A son crédit aussi, sa relation avec sa femme Clementine (elle a du mérite la dame ), je trouve ça chouette pour une fois de lire l'histoire d'un couple qui s'accroche, avec certes ses moments sans, et de ne pas avoir encore à lire les frasques sentimentales d'un homme qui collectionnerait des maitresses. Je me sens un peu orpheline après avoir lu les quelques pages consacrées à la fin de sa vie, où il paraissait presque avoir perdu sa combativité. Je vais rester sur les mots de Sophie Doudet, qui parle de l'héritage politique de Churchill, la vitalité de sa conception de la politique "fondée sur un profond attachement à la légalité, à l'élection, et à l'art de convaincre sans démagogie grâce à la puissance des mots". |
| | | Elianor Eclectic spirit
Nombre de messages : 5720 Localisation : Ici ou là-bas, un livre dans les mains... Date d'inscription : 28/05/2011
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Dim 5 Nov 2023 - 21:20 | |
| Merci pour ta présentation et ton avis sur Churchill à la plage, Annwvyn, cela m’intéresse bien, je me le note Je suis en train de lire La splendeur et l'infamie d'Erik Larson qui raconte un an de la vie de Churchill ( de mai 1940 à mai 1941) et j'aime beaucoup mais c'est très dense. je ne suis pas sûre d'arriver au bout avant de devoir rendre le livre à la bibliothèque |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Lun 6 Nov 2023 - 11:54 | |
| Merci pour ton avis Annwvyn, j'ai croisé cette série en librairie et je suis contente qu'elle fasse le job pour celles et ceux qui n'ont pas l'envie d'une bio plus classique. Je suis aussi indirectement en lien avec Churchill dans le 3è tome des Cazalet (Clary le cite assez régulièrement dans son journal). As-tu eu l'occasion de lire le livre de Philippe Alexandre et Beatrix de l'Aulnoit sur Clementine ? je te le recommande vivement si tu souhaites retrouver les aspects qui t'ont plus dans ce Churchill à la plage |
| | | Tatiana A view from the past
Nombre de messages : 14359 Age : 39 Localisation : Quelque part dans l'Angleterre du XIXe... Date d'inscription : 26/02/2010
| Sujet: Re: Winston Churchill, un géant du XXe siècle Mar 7 Nov 2023 - 12:30 | |
| Merci pour ton compte rendu de lecture Annwvyn, je suis contente que cet ouvrage t'ait permis de t'immerger dans la biographie de cet incroyable personnage . Je l'ai lu il y a quelques années (lors de mes vacances d'été je crois, bien que je n'étais pas à la plage ), et si je garde le souvenir d'une lecture plaisante, j'avais de loin préféré la biographie, plus classique et plus fouillée, de François Kersaudy. _________________ |
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