James Ivory

Ivory a-t-il un nouveau projet en ce moment?
petite question aux spécialistes...

Je n'ai vu que ses adaptations de Forster: Chambre avec vue fait maintenant partie de mes films préférés ; j'ai bien aimé aussi Retour à Howards End mais j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs, et je viens de voir Maurice juste après avoir lu le livre, je trouve qu'Ivory a bien respecté l'esprit du livre même si celui-là non plus n'est pas aussi bon que Chambre avec vue à mon avis.
Apparemment (d'aprés Allociné^^) Ivory a tourné (ou va tourner?) un film avec Anthony Hopkins et Charlotte Gainsbourg intitulé The city of your final destination.
Je ne connais pas du tout ses autres films, je crois que Les vestiges du jour est passé récemment sur Arte mais je l'ai loupé ; lesquels me conseillez-vous?

En lisant les messages qui précèdent, tu auras déjà une idée des préférences de nos membres. Pour Les vestiges du jour, tu peux aussi passer sur le topic de Ishiguro, c'est par ici. Toxic a également posté un avis sur La coupe d'or en première page du topic de Henry James et tu trouveras d'autres avis sur La comtesse blanche dans le topic de Ralph Fiennes, à partir de la page 4.

Merci, ça me fait de la lecture tout ça! (Désolé je n'avais que survolé les autres messages du sujet...).

esperluette a écrit:

Je n'ai vu que ses adaptations de Forster: Chambre avec vue fait maintenant partie de mes films préférés

Alors j'ai ressenti des choses parfois opposées devant les films d'Ivory...

Chambre avec vue fait aussi partie de mes films préférés, depuis toujours:love2: .

Howards End, j'avais été emballée par Emma Thompson, et j'aime bien le film, mais je suis sortie moins enchantée... Maurice, même constat (sauf pour Emma of course !).

Chaleur et poussière, j'avais été déçue. Beaucoup de lenteur, il ne se passe pas grand chose...

Par contre, j'aime énormément Les Vestiges du Jour (après Chambre..., c'est mon préféré). J'adore la performance de Hopkins, qui est impressionnant (tout en nuances), et puis il y a Emma...

A l'opposé, j'avais pas du tout aimé Jefferson à Paris (c'est très soigné et classieux, mais qu'est ce que c'est froid et aseptisé...). Du coup, depuis lors, j'ai vu aucun Ivory. Les critiques sont toujours très mauvaises et ça m'avait vraiment refroidi... Et là, je lis que misshoneychurch n'a pas aimé la Comtesse blanche...

Bon, je vais essayer de voir Les vestiges du jour alors...

Annwvyn, je déplace ton post sur Retour à Howards End dans le sous-forum de Forster, c'est là-bas que nous avons parlé de ce film. C'est un peu le problème avec les topics généraux, pas toujours évident de les gérer.

Comme ce forum est à la base dédié aux adaptations d'auteurs anglais, il est d'usage de parler des films inspirés d'un livre dans le topic de l'auteur. Tu ne pouvais pas le savoir, ne t'en fais pas.

Oh la la ... Je ne m'y ferai jamais ! A chaque fois que je publie sur un topic, je me trompe !

En tout cas merci Cat !

james ivory ,le metteur en scène qui m'a fait aimer le cinéma!
quelle découverte lorsque vers 15 ou 16 ans j'ai vu "chambre avec vue " qui reste depuis ce jour dans mon top 10
j'ai découvert Forster et j'ai adoré ,je suis même allée à florence dans l'hotel ou était tourné le fim!mais aprés rénovation il était méconnaissable
j'ai beaucoup aimé maurice ,les vestiges du jour,retour à howard end et the bostonnians
mais je ne connais pas jana Austen in Manhattan,quelqu'un pourrait-il m'éclairer?merci

Cool, une nouvelle fan de James Ivory Je n'ai pas vu le film dont tu parles, mais j'ai acheté La Coupe d'Or, l'adaptation du livre préféré de notre admin bien aimée.

Teatime, tout ce que je sais, c'est que Jane Austen à Manhattan raconte l'histoire d'une troupe de théâtre qui joue une pièce dont Jane Austen est le personnage principal. ( Enfin je crois)

Il serait grand temps que j'essaye de voir ce film d'ailleurs!

Je viens aussi de tomber sur la mention du film Jane Austen à Manhattan, est-il réellement possible que personne à l'Auberge n'ait vu ce film? j'aurais bien aimé des avis, ceci est un appel à témoin^^

Je crois qu'il n'est pas très facile à trouver en fait

ah oui au fait ,merci Misshoneychurch,j'ai aussi dans ma collec'de DVD "la coupe d'or"que j'aime beaucoup mais dont je n'ai pas encore lu le livre!!!

J'ai ce DVD dans ma pile à voir, Teatime. Mais il faudrait d'abord que je termine le livre (plus qu'une soixantaine de pages, j'avance péniblement dans mon pensum ). Nous parlons en fait des films d'Ivory adaptés d'oeuvres littéraires dans les topics ou sous-forums des auteurs concernés. Pour Henry James, c'est par ici.

nathy's a écrit:

Je viens aussi de tomber sur la mention du film Jane Austen à Manhattan, est-il réellement possible que personne à l'Auberge n'ait vu ce film? j'aurais bien aimé des avis, ceci est un appel à témoin^^

Ah ben moi je l'ai Par contre si tu comptes sur moi pour avoir un témoignage rapide euh, je suis pas forcément le bon cheval
Mais promis, j'essaie de le faire remonter dans ma PAV (ce qui ne m'engage à rien en termes de délais, vous avez remarqué ).

Up pour dire que j'ai regardé Chaleur et poussière hier, et contrairement à vous j'ai aimé. Ça n'a pas (et de loin) la magie des adaptations de Forster ou des Vestiges du jour, mais pour moi c'est assez réussi.
Déjà, je trouve les histoires assez intéressantes. On voit bien Olivia (ravissante Greta Scacchi  ) frappée et changée par l'Inde à la manière d'autres héroïnes des films d'Ivory. Elle arrive tout juste mariée dans un univers complètement nouveau, mais elle lit bien les gens et notamment les Anglais qui se comportent comme si seules leurs valeurs étaient louables tandis que leurs intérêts et leur petit pouvoir est en réalité l'unique chose qu'ils protègent. Je trouve aussi original que le prince ne soit pas un homme très clair, et

Spoiler:

Sa petite nièce suit le même parcours. La partie avec Julie Christie m'a moins plu, mais là encore elle prend des décisions assez inattendues.
En regardant ce film, je me suis demandé pourquoi Ivory n'avait jamais adapté Route des Indes. C'est exactement le genre d'histoire qu'il sait magnifier. Il capte l'Inde, sa lumière, ses couleurs comme il l'a fait pour l'Italie dans Chambre avec vue. Certes, c'est une vision un peu romantique, simple, mais ça ne m'a jamais gênée chez lui.
C'est vrai qu'il ne se passe pas grand chose, que la fin est abrupte, mais je n'ai pas vu les deux heures passer. Pour moi, ce n'est donc pas une priorité, mais pour quelqu'un qui veut développer sa connaissance de James Ivory, c'est tout à fait recommandable. :DCa m'a rappelé la BD India dreams, et j'ai découvert qu'il s'agissait de l'adaptation d'un roman de Ruth Prawer Jhabvala que je découvrirais bien du coup.

Le film dont je vais vous parler est assez difficile à trouver en DVD français. J’ai eu la chance de l'acheter peu cher dans un boutique d’occasion en ligne, en sachant qu’actuellement ce film non réédité par Mk2 tourne autour des 50 € d’occasion, quand on le trouve. Il est cependant disponible en Region 1 ou 2 anglais ou américain.
Les DVD Mk2 des films d'Ivory sont devenus des "collectors"...

Par contre, attention chef-d’œuvre ! donc, s’il repasse à la TV (chaîne cinéma) ou en salle, foncez !





Quartet (1981)

Adaptation du roman semi-autobiographique de Jean Rhys, Postures (1927) renommé ensuite Quatuor, relatant sa liaison avec l’écrivain et éditeur Ford Madox Ford, Quartet est un film (souvent peu apprécié par les internautes actuels, à tort !) de l’équipe James Ivory (réalisation), Ishmael Merchant (production) et Ruth Prawer Jhabvala (script). Sans doute est-ce dû au récit sans concession d’une manipulation et d’une emprise psychologique.

Ce film est pourtant un chef-d’œuvre absolu, couronné d’ailleurs par un prix d’interprétation à Cannes pour une Isabelle Adjani au sommet de son talent. (La même année, elle eut un double prix cannois pour ce rôle de Marya (Mado) et Possession de Zulawski. A noter que Quartet avait également été nominé pour la Palme d’Or...) Mais outre le rôle « principal », les trois autres protagonistes sont époustouflants de justesse et de talent, et le reste de la distribution est au diapason. Pas une seule faute pour ce film subtil, amer, filmé avec habileté dans les restes 1980 du Paris des années 20 (apparemment, trouver des cafés dont le décor était resté d’époque était alors un véritable exploit !)

En voici l’argument :

Marya (Isabelle Adjani), une chorus girl sans talent d’origine créole, a épousé un jeune Polonais, Stephan Zeli (Anthony Higgins) : celui-ci, un marchand d’art (dont on constate rapidement les expédients) est arrêté pour trafic d’œuvres d’art et condamné à un an de prison. A sa sortie, il doit être expulsé hors de France.
Restée seule et sans aucune ressource, Marya est hébergée par un couple d’Anglais richissimes : lui, H. J. Heidler (Alan Bates), a l’habitude de repérer les « jeunes talents ». Elle, Lois (Maggie Smith) est un peintre qui a l’habitude de faire le portraits des jeunes femmes qu’ils prennent sous leurs ailes (dans un style réminiscent de celui de Marie Laurencin…) Mais cette offre de protection ne va pas sans compensations. Rapidement, Marya se débat dans une toile dont elle a de moins en moins envie de sortir, ses tentatives se soldant toutes par des échecs. Que se passera-t-il à la sortie de Stefan de prison ?





Filmé avec une économie de moyen en miroir avec la prose de Jean Rhys, intime et distant à la fois, ce film fait le constat de la dépendance féminine d’alors (tant Lois, Marya que la « fille du Moulin Rouge » sont des victimes de la société et des opportunités ouvertes aux femmes de l’époque) à travers des rapports malsains de dépendance économique. Puisque tout n’est qu’apparence (les œuvres d’art vendues par Stefan, la respectabilité bourgeoise, les offres d’emplois promises à Marya), les femmes sont bien forcées de jouer ce jeu dont les hommes fixent les règles(comme le dit très clairement Lois à Marya), leur révolte inutile (superbe Maggie Smith et sublime Isabelle Adjani !) ne servant à rien…

La lenteur et la précision du regard du cinéaste (la direction d’acteur est phénoménale) renforce le côté lugubre du récit, malgré l’opulence des fêtes de ces expatriés qui font bombance dans un Paris peu chatoyant au fond. Si l’on voit bien par éclairs la force de fascination de la capitale, on est loin de la Ville-Lumières, grâce à une photographie tout en nuances et en dégradés de bruns, ocres, noirs.





Contrairement au livre où l’on sent davantage la conscience de classe (H. J. considère que tout lui est dû, vu sa naissance et sa richesse), les rapports des personnages filmés sont bien plus passionnels. On passe donc d’une vision presque idyllique d’un jeune couple désargenté très amoureux aux

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Au final, assez désespérant,

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Film assez dur, mais absolument sublime. Comme ce fondu au noir fabuleux qui parachève en une parlante ellipse la chute aux enfers de Marya.




Source des photos : Cinema Paradiso

Merci pour cette magnifique présentation, Emma !   Ce film est déjà dans ma wishlist, mais j'avoue que je l'avais oublié J'essaierai de voir si je peux le trouver à la médiathèque

Tu sais donner envie Emma75 .
J'ai déjà eu le DVD en main à la médiathèque sans encore l'emprunter. A te lire j'ai eu grand tort . Une erreur à réparer, merci d'avoir rappelé la belle distribution réunie par James Ivory (Isabelle Adjani et Maggie Smith dans un même film ne peut être que très intriguant).

Je n'imaginais pas qu'à 92 ans James Ivory avait encore une actualité et pourtant j'ai appris le contraire en lisant une interview de l'écrivain Edouard Louis :

Citation :

Même le cinéaste américain James Ivory, 92 ans, a succombé, qui vient d’achever pour Netflix un scénario de série tiré d’En finir avec Eddy Bellegueule (2014) et d’Histoire de la violence (2016).

Je vous propose de poursuivre les éventuelles discussions sur ce projet dans le topic de l'auteur (où j'ai également posté l'information)

Ce n'est plus vraiment une actualité, mais je suis tombée sur la "Leçon de cinéma" donnée par le réalisateur à la Cinémathèque française début 2020 et disponible sur le site d'Arte . La vidéo sera en ligne jusqu'en 2025, ce qui laisse largement le temps de la visionner .