Arnold Bennett (1867-1931).

J'ouvre un topic à un grand auteur anglais, aujourd'hui malheureusement tombé dans l'oubli, susceptible d'intéresser les membres du forum  

(j'ai hésité à le classer parmi les auteurs du XIXè siècle mais il a essentiellement publié au XXè, j'ai donc opté pour cette partie du forum)

Arnold Bennett était un francophile (il appréciait beaucoup Zola et Maupassant dont on dit qu'il s'était inspiré), un auteur très prolifique (qui a publié des romans de qualité très variable d'après ses détracteurs) et, selon certains, l'auteur d'un des plus grands romans anglais du XXème siècle "The Old Wives' Tale" (publié en français sous le titre "Un conte de bonnes femmes").

Arnold Bennett est l'auteur du nord industriel anglais (West Midlands) et ses écrits ont pu être qualifiés dans une certains mesure de féministes (notamment par la place accordée aux personnages féminins).

Attirée par cet auteur depuis quelques mois, je me suis procurée son roman "Anna of the Five Towns" (1902), publié en France sous le titre "Anna, malgré tout". C'est le deuxième roman de Bennett, en voici le pitch :

L'Express a écrit:

Se situant dans la pure lignée des Emily Brontë et autres Jane Austen, Arnold Bennett, né en 1867 et mort en 1931, brosse le portrait d'une jeune femme sous l'emprise de son père, un grippe-sou de la pire espèce. Tout change lorsque Anna, par ailleurs amoureuse d'un jeune homme séduisant et ambitieux, devient majeure et touche l'héritage de sa mère...

Ce roman a été une expérience de lecture assez surprenante  

J'ai été déçue initialement car j'ai trouvé qu'il peinait vraiment à démarrer, mais la 4è de couverture révélait -comme souvent- beaucoup de l'histoire   .

Un autre aspect qui m'a gênée, c'est le milieu des méthodistes au sein duquel évolue Anna (elle enseigne dans l'école religieuse du dimanche de sa ville) et certains épisodes liés à la vie religieuse de la communauté (je pense au chapitre au cours duquel une sorte de prédicateur rend visite à la communauté   ).
Mes connaissances sur cette communauté ne sont pas suffisantes pour me permettre de bien comprendre le contexte et les enjeux de certains échanges (et j'avoue que la question ne m'intéresse pas suffisamment pour que j'ai envie de creuser   ) et je me suis parfois ennuyée  

En revanche, il y a de très bons moments qui m'ont rappelé Elizabeth Gaskell ou Thomas Hardy (plutôt qu'Emily Brontë ou Jane Austen   ). Et je dois avouer que la fin m'a littéralement bluffée. J'ai pris une grosse claque comme cela faisait longtemps que je n'en avais pas pris avec un roman  

Je pense donc lire d'autres romans de cet auteur à l'avenir   et j'espère inciter quelques membres à découvrir cet autre Mister Bennett

Merci Serendipity, tu mérites vraiment bien ton pseudo car tu as l'art de dénicher des trouvailles

Je ne connaissais pas cet auteur, donc je suis allée voir sur le site de ma médiathèque chérie, et ils possèdent Le Grand Hôtel Babylone

Citation :

Un classique de la comédie policière anglaise, où les énigmes et les complots internationaux se multiplient dans un palace qui part à vau-l'eau depuis qu'il a été racheté par un milliardaire américain.

Ainsi qu'une correspondance avec André Gide, Vingt ans d'amitié littéraire (1911-1931).

Merci Rosalind je suis dans une phase où j'ai envie de faire des découvertes (dans tous les domaines, même en musique j'ai l'impression d'être saturée de tout mais ça c'est une autre histoire) et donc je m'intéresse aux auteurs oubliés

"Le Grand Hôtel Babylone" a fait l'objet d'une adaptation radiographique, diffusée en septembre dernier sur France Culture (dans l'émission "Samedi Noir" ). Je l'ai justement dans la liste de mes podcasts

J'ignorais pour la correspondance avec André Gide, merci pour l'info

Mais je note, je note...je ne connais absolument pas ! Une découverte de plus à faire !

@ Papotea : on dit que "The Old Wives' Tale" était inspiré du roman "Une vie" de Maupassant

J'ai vu ça, mais bien qu'aimant beaucoup Maupassant, et qu'ayant lu et étudié son "Une vie", j'ai détesté ce roman...je trouvais l'héroïne complétement passive et les personnages masculins plus antipathiques les uns que les autres. Du coup je ne suis pas sûre de découvrir Bennett avec celui là

Merci pour l'ouverture de ce topic et pour ton avis, Serendipity Je ne connais pas non plus cet auteur, mais les comparaisons avec les sœurs Brontë et Jane Austen m'intriguent beaucoup !

Cette comparaison ne me paraît pas très heureuse (et je ne l'ai trouvée que dans un article français). Les anglais comparent plutôt Bennett à George Eliot ou à Thomas Hardy

Ah, mais cette comparaison est tout aussi intrigante !

Merci de nous faire découvrir cet auteur Serendipity .

Les différents stades de ta première lecture sont intéressants, et ajoutés à ta présentation me donnent envie d'explorer son oeuvre. La comparaison avec plusieurs de ses illustres prédécesseurs n'est pas pour me déplaire non plus.

Merci pour ton retour Tatiana . Très intéressée par ton avis sur Arnold Bennett, quand tu trouveras le temps de le découvrir

J'ai récemment écouté l'adaptation radiophonique de sa comédie policière "Le Grand Hôtel Babylon" -si cela vous intéresse, on peut la réécouter sur le site de France Culture ici   . Je n'ai pas été emballée, mais ce n'est pas le pan de l'oeuvre d'Arnold Bennett qui m'intéresse le plus en ce moment

Voici le pitch :

France Culture a écrit:

Le millionnaire américain Theodore Racksole et sa fille Helen passent leurs vacances à Londres. Ils sont descendus au Grand hôtel Babylon, que chacun considère comme le plus beau palace au monde. Racksole veut dîner d'un steak et d'une bière, ce qui horrifie Jules, le distingué maître d'hôtel. Un simple contretemps pour le magnat qui obtient gain de cause en achetant l'établissement. S'en suit une comédie policière pétillante qui accumule faux-semblants, chassés croisés et retournements en cascades, au rythme endiablé d'un orchestre de jazz.

Télérama avait fait une critique positive de cette adaptation

Télérama a écrit:

Outre une mise en scène chiadée, le jeu des acteurs, remarquable, brouille des pistes déjà très floues : le nonsense est à son comble. Difficile, alors, de deviner le fin mot de l'histoire avant qu'il ne nous soit donné. Qu'importe. On s'abandonne volontiers, lorsqu'il s'agit de littérature, aux excentricités des Anglais « so exquisite ».

Merci de cette présentation, serendipity !

Le résumé du livre me fait penser à Eugénie Grandet de Balzac ... je note donc l'auteur et le titre, au cas où.

J'ai lu Le grand hôtel Babylon et j'ai passé un bon moment. L'histoire est rocambolesque et complètement improbable, j'adore

C'est très distrayant, mais à éviter si on n'est pas fan de l'humour british

Très contente de voir que tu as apprécié cette lecture Rosalind

Je continue ma découverte de l'oeuvre d'Arnold Bennett en m'attaquant à ses nouvelles  

Pour l'instant je n'en ai lu que deux mais elles m'ont beaucoup plu   Je comprends tout à fait le lien qui est fait avec Maupassant  

Dans News of the Engagement, un jeune homme revient dans sa ville du Nord de l'Angleterre pour annoncer à sa mère, veuve, qu'il s'est fiancé à une jeune fille qu'elle ne connaît pas. Il craint un peu sa réaction, mais cela ne va pas tout à fait se produire comme il le pensait  
On trouve cette nouvelle en version bilingue dans le recueil "17 très courtes nouvelles anglaises et américaines" (volume 3) des éditions Pocket.

Dans Hot Potatoes, la mère d'un jeune prodige de la musique, qui semble trop le couver, prépare au mieux la participation de son fils au premier festival de musique de la ville, auquel doit participer une sommité du monde de la musique spécialement venue de Londres. Là encore les choses ne se passeront pas comme prévu  

J'ai aimé ces deux nouvelles car, outre le style très agréable d'Arnold Bennett et une certaine touche d'humour, il a une tendresse particulière pour ses personnages. Une jolie découverte que je pense prolonger selon les occasions  

Je précise qu'il est possible de lire de nombreuses nouvelles de cet auteur en ligne (j'ignore en revanche si elles ont été traduites).

Merci pour ce joli retour, Serendipity ! La première nouvelle, en particulier, a attiré mon attention

Je n'ai jamais lu cet auteur (même si à essayer )
Son nom m'est cependant un peu familier car Virginia Woolf le mentionne quelques fois dans son journal puisqu'ils avaient une petite querelle au sujet de ce que doit être la littérature et qu'elle en a même profité pour composer un essai assez célèbre intitulé "Mr Bennett and Mrs Brown". Mais je me rappelle vaguement qu'au décès du romancier, elle note être attristée d'avoir perdu en quelque sorte "son rival".