Toni Morrison, une voix noire américaine (1931-2019)

Née en 1931 dans une famille modeste, elle devient professeure d'université puis éditrice et publie son premier livre en 1970.

• L'oeil le plus bleu, The Bluest Eye 1970
  
  
• Sula, 1973
  
  
• Le Chant de Salomon, Song of Solomon, 1977
  
  
• Tar Baby 1981
  
  
• Beloved (The Trilogy #1) 1987
  
  
• Jazz (The Trilogy #2) 1993
  
  
• Paradis, Paradise trilogie 1997
  
  
• Love  2002
  
  
• Un don, A Mercy  2008
  
  
• Home 2012
  
  
• Délivrances, God Help the Child  2015
  

Toni Morrison écrit sur l'épaule de chacun de ses personnages, nous sommes dans la tête de chacun, dan ses pensées ; cela rend son style très fluide, très intuitif, proche de celui de Virginia Woolf comme l'a dit LadyA ; mais la narration est parfois difficile à suivre, car chaque personnage parle à la première personne. Mais cela donne une présence et un force très grande à ses histoires.
Ses personnages sont la plupart du temps des femmes, noires.
Ses livres ne sont pas simples à résumer car leur attrait vient de la force de la narration, et le résumé en quelques phrases est très réducteur.

Voici un résumé éditeur, et le cas échéant, vos impressions sur ses oeuvres :


L'oeil le plus bleu
Chaque nuit, Pecola priait pour avoir des yeux bleus. Elle avait onze ans et personne ne l'avait jamais remarquée. Mais elle se disait qu'avec des yeux bleus tout serait différent. Elle serait si jolie que ses parents arrêteraient de se battre, que son père ne boirait plus, que son frère ne ferait plus de fugues. Si seulement elle était belle, si seulement les gens la regardaient.
Quand quelqu'un entra, la regarda enfin, c'était son père et il était ivre. Elle faisait la vaisselle et il la viola sur le sol de la cuisine, partagé entre la haine et la tendresse....


Sula
Au cœur de l'Amérique profonde, deux petites filles noires s'inventent une autre vie, plus riche, plus drôle, plus libre surtout que la dure réalité qui les entoure.
L'âge venant, Sula la rebelle part rouler sa bosse dans les grandes villes alors que Nel, la sage, accomplit sa vocation de mère et d'épouse.
Quarante ans après, elles font leurs comptes, s'opposent et incarnent chacune à sa manière la farouche énergie de la femme noire face aux hommes si vulnérables.

Bonnie a dit :
Je viens de commencer Sula, de Toni Morrison, auteure que j'avais très envie de découvrir


Beloved
Vers 1870, aux États-Unis, près de Cincinnati dans l'Ohio, le petit bourg de Bluestone Road, dresse ses fébriles demeures.
L'histoire des lieux se lie au fleuve qui marquait jadis pour les esclaves en fuite la frontière où commençait la liberté. Dans l'une des maisons, quelques phénomènes étranges bouleversent la tranquillité locale : les meubles volent et les miroirs se brisent, tandis que des biscuits secs écrasés s'alignent contre une porte, des gâteaux sortent du four avec l'empreinte inquiétante d'une petite main de bébé.
Sethe, la maîtresse de maison est une ancienne esclave. Dix-huit ans auparavant, dans un acte de violence et d'amour maternel, elle a égorgé son enfant pour lui épargner d'être asservi. Depuis, Sethe et ses autres enfants n'ont jamais cessé d'être hantés par la petite fille.
L'arrivée d'une inconnue, Beloved, va donner à cette mère hors-la-loi, rongée par le spectre d'un infanticide tragique, l'occasion d'exorciser son passé.


Jazz
C'est cette musique, la première musique réellement noire-américaine qui rythme le récit, étourdissant. Joe Trace assassine en 1926 sa jeune maîtresse Dorcas devant sa femme, Violette, qui à son tour assassine une deuxième fois sa défunte rivale, dans un mouvement de vengeance folle.
Ces deux gestes désespérés, associés au vent de liberté qui flotte sur le Harlem des années 20, vont contraindre les deux époux à chercher dans leur passé commun les traces de leur présent ravagé.
Sur un fond de jazz naissant, c'est une fresque de mœurs, à la fois tragique et sublime, à laquelle nous convie Toni Morrison.

Petit Faucon :
Ce livre m'a beaucoup touché, sur 2 femmes rivales, une jeune et une "vieille", qui pourraient être mère et fille, qui s'affrontent et se rejoignent.


Love
Dans les années quarante, Bill Cosey possédait un hôtel pour Noirs fortunés sur la côte Est des États-Unis. En 1971, à sa mort, tout bascule ; l'ancien lieu idyllique se transforme en un champ de bataille où s'affrontent des femmes obsédées par son souvenir. Désormais âgées, liées par la jalousie et la douleur, May, Christine, Heed, Vida – et même L – ne peuvent oublier cet homme charismatique et monstrueux, qui a incarné leurs désirs de père, mari, amant, protecteur et ami. À travers ces destins singuliers, Love explore les différentes facettes de l'amour et décrit le cercle complet de ce premier amour indélébile qui nous emporte et nous marque pour toujours.

Petit Faucon :
Un livre plein d'énergie et de tension entre plusieurs femmes qui se disputent l'amour filial, fraternel ou passionnel d'un homme dont on n'entend pas la voix, mais qui se dessine en filigrane de l'histoire.


Un don
Situé deux cents ans avant Beloved, Un don évoque, dans la même prose lyrique et verdoyante qui caractérisait son précédent roman, le monde beau, sauvage et encore anarchique qu'était l'Amérique du XVIIe siècle.


LadyA a dit :
j'ai enchaîné avec A mercy de Toni Morrison. J'ai presque fini et j'aime vraiment beaucoup. Cette narration très fluide, presque floue me rappelle Woolf, mais avec une langue totalement opposée !

Miss Trotwood a dit :
A mercy a été un gros coup de coeur pour moi aussi  

Merci pour l'ouverture du topic, Petit Faucon !

Toni Morrison est une autrice qui m'attire depuis longtemps, mais qui me fait un peu peur aussi. Je me réjouis donc d'enfin la découvrir prochainement.

Ce qui est un peu difficile chez elle, c'est son style si proche de la pensée.
C'est pour cela que je n'essaierai pas tout de suite de la lire en VO, par exemple.
En général, il me faut 2 pages pour basculer dans l'histoire, et je relis souvent les 2 dernières pages quand je reprends son livre, pour me resynchroniser avec les pensées du personnage qui parle.

Mais c'est très addictif, et il se dégage de ses livres un charme puissant.

C'est, pour moi aussi, une auteure que j'aimerais découvrir. Ta présentation donne envie et j'espère avoir le temps l'année prochaine.

Merci pour l'ouverture de ce topic, Petit Faucon Les romans de Toni Morrison m'intéressent depuis un certain temps également

Je ne peux que vous encourager toutes à la découvrir.

Selenh et Bonnie, qui l'ont déjà lue, vont se joindre à moi, j'espère, pour apporter leur ressenti.

Un don / a mercy

Une fois de plus j'ai été emportée par cette histoire forte et magnifique.
Je l'ai lu assez vite, et comme à chaque fois avec Toni Morrison, j'ai eu envie de relire le livre aussitôt fermé la dernière page.

Je vais par commodité citer le commentaire de MarieC du 18/12/12 sur Babelio, qui reprend tout à fait mon ressenti :

Citation :

Il arrive parfois (trop rarement) que l'on repose un livre en se disant qu'il vous habitera toute votre vie. Que vous vous répéterez régulièrement certaines de ces phrases, car elles expriment, en quelques lignes, une vérité que vous n'auriez jamais réussi à formuler. Que les thèmes abordés touchent à l'universalité de la condition humaine et que ce texte est décidément, à lire et à relire. Eh bien, "Le don" est pour moi un de ces romans là, bien difficile à chroniquer, car il entre d'emblée dans l'intimité de mes sentiments.
Le livre est constitué de plusieurs monologues qui s'entrecroisent : celui de Florens, esclave offerte par sa mère en paiement d'une dette de son maitre, celui du colon américain, maitre un peu malgré lui de Florens, celui de Lina, esclave amérindienne dans cette petite famille, celui de Sorrow, pauvre âme traumatisée, qui a rejoint cette drôle de communauté, celui de la maitresse, jeune européenne envoyée se marier aux Amériques par des parents qui n'ont pas envie de la doter...
Des personnages détruits par la vie, l'esclavage ou la misère, qui ont reconstruit leur propre équilibre à leur manière, réinventé leur monde, et dont les visions confrontées font apparaitre la dramatique incompréhension entre les hommes.
Car le don, dans ce roman est bien ambigu : une mère qui donne son enfant à un maitre, une mère qui donne une chance à son enfant, une femme qui se donne, qui donne son amour à un homme qui ne veut pas le recevoir ?

Je me suis interrogée cependant sur la traduction du titre , j'aurai plutôt parlé de grâce ou de faveur ? je trouve qu'en français le mot don est trop précis et trop réducteur, alors le terme anglais mercy reste ambigü jusqu'à la dernière page.

Merci pour tes impressions, Petit Faucon ! La critique de MarieC est très jolie

L'oeil le plus bleu / The bluest eye


C'est l'histoire d'une petite fille de 12 ans, Pecola, qui devient folle.
Dès le début, avec le prologue en forme de comptine enfantine, puis avec le chapitre suivant où il est dit que si l'on ne peut savoir pourquoi, on peut du moins apprendre comment, le décor de la tragédie est planté.
Il y a cette petite ville au bord du lac Erié, qui attire les travailleurs pauvres et noirs dans les aciéries (on est proche de Detroit), ces maisons où chaque femme fait son nid pour sa famille, comme elle peut, où la hantise est de se retrouver à la rue.
Le manque d'amour est partout, et conduit les êtres à des comportements pervers (Polly envers sa fille, Cholly envers sa fille, Mr Soaphead, ...)
Comme toujours chez Toni Morrison, il n'y a pas de démonstration théorique, mais tout est montré : la haine de soi inculquée aux noirs par le mépris et les insultes racistes, l'absence d'affection donnée aux enfants (le chapitre sur Cholly), le cinéma les affiches et les magazines qui véhiculent l'image d'une beauté idéale blanche (aux yeux bleus, donc).
Je trouve que c'est bien plus fort que tous les livres de Frantz Fanon, et tous les discours antiracistes.

C'est un livre dur, mais qui a une force exceptionnelle.

Merci Petit Faucon. Je l'ai commencé pour ma part et ça se passe bon pour l'instant. Je viendrai poster des que j'aurai avancé suffisamment.

J'ai fini L'œil le plus bleu il y a une semaine, mais je n'ai pas encore posté car je ne sais pas bien quoi en dire.

Pour être honnête, je pense être passée à côté de cette lecture. Après avoir bien accroché au début (interpellée aussi par cette histoire de connaître le comment à défaut du pourquoi, et par les réflexions de Claudia sur les poupées blanches et les petites filles blanches), mon intérêt a baissé. L'aspect décousu du roman m'a laissée à distance du récit assez souvent.

Il y a de beaux passages, c'est clairement un roman qui a de la chair, mais il ne m'a pas bouleversée. Je précise toutefois que je ne l'ai pas lu dans de super conditions, l'esprit encombré par des préoccupations qui ne m'ont sûrement pas permis de plonger réellement dans ce roman. Je reste curieuse de lire d'autres romans de Toni Morrison (Beloved est sur ma PAL) mais c'est un rendez-vous manqué pour moi cette fois.

La revue America a par ailleurs publié dans son dernier numéro une nouvelle de Toni Morrison, je vais essayer de la lire prochainement et de vous en dire un mot.

C'est dommage que tu n'ai pas réussi à t'immerger dans cette histoire, esperluette.

Je confirme cependant que la construction des livres de T Morrison est éclatée, comme un puzzle dont l'image complète n'apparait qu'à la fin ; ça a été le cas pour les 4 livres d'elle que j'ai lus. Donc en effet il faut être bien concentrée, d'une part, et moi je relis en général les 50/80 premières pages une fois ma lecture terminée, pour bien remettre les pièces du puzzle à leur place, et être sûre d'avoir bien tout appréhendé.

Et une des caractéristiques de cet oeil le plus bleu, c'est que je ne peux pas dire que j'ai "aimé"  ou "pas aimé" ; ce livre est un coup de poing que le lecteur prend dans la figure, il ouvre les yeux, donne à réfléchir, et fait se connecter toutes sortes d'informations ; moi j'ai toujours l'impression d'avoir compris des choses importantes après avoir fini ma lecture.

Ce que j'aime aussi, c'est que T Morrison ne juge pas, n'accuse pas ; elle montre, elle nous met au plus près de ses personnages, et c'est à nous lecteurs de tirer nos conclusions. C'est particulièrement vrai pour L'oeil le plus bleu, qui raconte la longue marche vers la folie de Pecola.

Je t'avoue que je suis un peu dépitée d'être passée à côté, d'autant plus que les thèmes abordés par Toni Morrison m'ont toujours intéressée. Je retenterais donc au moins avec Beloved, mais ce livre n'a pas été un coup de poing pour moi.

En fait, je vois les qualités de ce roman, mais très froidement. Mauvais timing pour moi avec ce livre, probablement.

J'ai hésité pendant des jours à en parler, car à vrai dire, je ne savais par où commencer. Déroutant, ce livre.   En effet, comme le souligne Petit Faucon, c'est un vrai puzzle et Dieu sait que je n'aime pas les puzzle.  J'ai du les aimer dans une autre vie, mais plus maintenant
Sur le plan stylistique, ce livre est un régal pour ceux qui sont à la recherche de la beauté du verbe, celle ou les mots s’enchaînent, dansent, se tordent dans tous les sens et prennent le sens qu'ils veulent, faisant fi de toutes les règles. Ici, il n'y a pas de frontière pour les mots. Ils franchissent des murs, se moquent de la nuit, des lois et des convenances et voltigent librement au dessus de tout cela. Mon seul regret, c'est que ce livre est traduit. Aussi belle soit-elle, elle reste de la traduction. Je me suis demandée à quoi ressemblent ces mots et ces belles phrases dans la langue d'origine? J'espère pouvoir le relire un jour en anglais.  Inutile que je prenne des résolutions, je me connais et en ce moment, et depuis un bon moment, je ne lis plus comme et quand je veux.   Je lis très peu.
Bref, pour revenir à cette lecture, elle m'a troublée et perturbée. Pourtant l'auteur mettait du soleil là où le drame se tisse, des rires d'enfants la où l'impensable se faufile tel un serpent dans chaque coin, chaque recoin, chaque pas des personnages de ce romans. Ces enfants qui gardent leur "innocence" même lorsqu'ils subissent les plus viles des bassesses, ou alors, sombrent dans la folie.
Ce qui m'a le plus dérangée, c'est que cette femme dénonce sans dénoncer ou pointer qui que ce soit. Le mal est même drapé dans une sorte de poésie, de philosophie qui lui fait franchir des prairies, des chants, des plaisirs. J'étais limite abasourdie, ne sachant quoi en penser. Les personnages bougent mais j'étais paralysée par leur inertie. C'est ainsi, et pas autrement, il n'y a rien à dire, rien à changer. Accepter et continuer. Pourtant, derrière la poésie, existe un monde cruel, violent, injuste. L'inégalité et le clivage entre blancs et noir, entre hommes et femmes,...
Chaque personnage constitue une pièce du puzzle. Une pièce qui a une histoire, un début, une vie, un chute. Les pièces s'imbriquent, mais non sans tourmenter le lecteur qui ne sait si un lien existe entre elles et ce, jusqu'à la fin. Pecola entrée dans un monde merveilleux, est parée des yeux les plus bleus du monde! Son rêve s'est réalisé en traversant la nuit. La folie est devenue son paradis...

Quel joli commentaire, Ysa Merci pour tes impressions

Merci pour cet avis, Ysabelle. C'est vrai qu'il y a un côté puzzle dans ce roman.

J'ai lu ce week-end la nouvelle "Récitatif", publiée dans le dernier numéro de la revue America, suite à la disparition de Toni Morrison. Il est précisé que cette nouvelle est la seule publiée par l'autrice, et inédite en français.

J'ai trouvé ce texte intéressant, en tout cas il m'a accrochée. On y rencontre deux petites filles qui se rencontrent dans un foyer, et qui se recroiseront à plusieurs reprises dans leurs vies d'adultes. L'une est blanche, l'autre est noire, mais on ne sait pas laquelle est noire et laquelle est blanche... De petits indices nous font parfois penser que l'on a trouvé qui était qui, mais cela est rapidement remis en question et nous fait nous interroger sur nos idées reçues. Ce qui est intéressant, c'est qu'on pourrait se dire "après tout, peu importe de savoir quelle couleur de peau a tel personnage..." sauf que non, on sent bien que c'est un enjeu. Un texte assez intriguant.

Mince, j'ai manqué vos commentaires, Ysabelle et esperluette  

@ Ysabelle : je comprends ta perplexité et ton trouble ; il me semble que le fonds de cette histoire est insoutenable, et que pour la raconter il faut un biais qui la désamorce sans qu'elle perde son contenu explosif ; et je trouve que c'est plutôt très réussi.
La construction à plusieurs voix et en puzzle est la caractéristique de Toni Morrison, elle l'a reprise dans d'autres oeuvres.
Il me semble aussi que l'histoire t'a touchée puisque tu en as été bouleversée.

@ esperluette : en effet cette nouvelle Recitatif a l'air très intéressante, je ne suis pas sûre qu'on réussit à savoir qui est qui, mais n'est-ce pas finalement le but de ce texte, de montrer que les choses ne sont pas là où on les attend ?
je note ce titre pour une occasion future, en tous cas !

Je viens de lire Love, une histoire de la famille Cosey (ou du moins ce qu'il en reste) étalée par petits morceaux entre les années 40 et la fin des années 90. J'ai beaucoup aimé ce roman à plusieurs voix, où chaque personnage raconte un morceau de l'histoire, ce qui donne l'occasion de retourner dans le passé exhumer une anecdote ou une vieille histoire qui éclaire la situation actuelle. Le seul à ne pas intervenir est Bill Cosey, le patriarche, qui a créé un hôtel pour personnes de couleur (on est en pleine ségrégation) dans les années 30. Et pourtant tout tourne autour de lui, des vieilles rancunes, des haines recuites, notamment celle de Heed-the-Night, sa veuve, et Christine, sa petite fille.
L'arrivée de Junior, une jeune femme au lourd passé (qui montre que rien n'a vraiment changé malgré la fin de la ségrégation), qui s'incruste dans la maison des Cosey, va finalement se révéler plus importante que prévue.

L'histoire est racontée d'une façon qui peut paraître confuse, mais qui m'a paru montrer une maîtrise dans l'art de la distillation, par les retours en arrière et les digressions. Au final, si certains détails peuvent se perdre, j'en garde une forte impression... de fortes héroïnes "du quotidien" et une image bien dégradée de Bill Cosey, qui se révèle bien plus trouble que la première impression pouvait le laisser croire.

Je retenterai l'aventure et je suis bien contente d'avoir enfin pris de temps de découvrir Toni Morrison.

Merci pour ce retour très intéressant, Miss A !

Merci MissA pour ton retour 
Il me semble que Love est le premier livre de Toni Morrison que j'ai lu, et j'avais beaucoup aimé, et été séduite par son étrangeté aussi.

En lisant vos commentaires, je comprends mieux pourquoi j'ai été déstabilisée par Beloved au point de le mettre de côté pour un autre moment. J'ai essayé la version audio, puis la version papier (j'ai d'ailleurs réussi à l'acheter en double exemplaire... ). Pourtant, il n'y a rien de compliqué en apparence, mais j'ai dû m'avouer (provisoirement) vaincue.