David Gemmell - Heroic Fantasy

Petite biographie

David Gemmell est un écrivain britannique né le 1er août 1948 à Londres et mort le 28 juillet 2006 à Hastings. Depuis Légende, son premier roman publié en 1984 et récompensé par le prix Tour Eiffel en 2002, il n'a eu à son actif que des best-sellers.

A l'âge de seize ans, il est renvoyé de l'école pour avoir organisé un groupe de jeu clandestin et devient alors travailleur journalier et videur de boîte de nuit dans les bars de Soho avant de prendre la plume. David Gemmell sera aussi journaliste indépendant pour les journaux londoniens Daily Mail, Daily Mirror et le Daily Express.

Cet ancien journaliste, grand gaillard de deux mètres, publie son premier roman en 1984 et devient écrivain à plein temps dès 1986, s'imposant peu à peu dans le paysage littéraire. Reconnu comme le roi de l'Heroic Fantasy en Grande-Bretagne, avec plus d'une trentaine de romans publiés, sa gouaille naturelle qui lui avait évité de se servir de ses cent vingt kilos dans les bars se retrouve dans ses ouvrages dont le rythme soutenu entraîne le lecteur dans des aventures épiques et hautes en couleur. Il est surtout connu pour Le Cycle de Drenaï (onze romans que l'on peut lire séparément mais se déroulant tous dans le même univers, dont le premier tome est Légende) et Le Lion de Macédoine (une trilogie en version française mais duologie en version originale).

David Gemmell a été trouvé mort à son bureau par sa femme Stella, le 28 juillet 2006 au matin, à la suite de complications postopératoires, deux semaines après un quadruple pontage coronarien.

Sources : wikipédia et les éditions Milady

Cycle Troie

J'ai créé ce sujet sur cet auteur parce que j'ai commencé à lire la trilogie du Cycle Troie et que je voulais partager avec vous mon expérience. Comme son titre l'indique, ce cycle traite le sujet de la guerre de Troie mais ce de façon très intéressante : les deux premiers tomes par exemple se déroulent avant la déclaration de guerre, seul le troisième se situera pendant l'action mythique. Il est important également de préciser que Troie est le dernier roman publié de Gemmell et a même été achevé par sa deuxième épouse Stella (qui a coécrit le troisième et dernier tome, le terminant après la mort de son époux). Cette trilogie est composé de :

1. Le Seigneur de l'Arc d'Argent
2. Le Bouclier du Tonnerre
3. La Chute des Rois

Je viens donc de finir la lecture du premier tome, que j'ai bien aimé. J'ai passé un bon moment, mais je n'ai pas été aussi conquise que l'on me l'avait prédit. Je pense qu'on me l'a tellement vanté en me disant que ce cycle était exceptionnel dans le genre mythologique que j'avais de trop grandes attentes... qui n'ont pas été comblées.
Mais entendons nous bien, j'ai tout de même bien aimé et je lirai la suite.

Voici le résumé du tome 1, sur babelio :

Trois individus vont changer la destinée de plusieurs nations.
Helicon (alias Enée), le jeune prince de Dardanie, hanté par une enfance traumatisante ; la prêtresse Andromaque, dont le caractère de feu et l’indépendance forcenée se dressent contre la volonté des rois ; et le légendaire guerrier Argurios, emmuré dans la solitude, uniquement motivé par son besoin de vengeance.
À Troie, ils découvrent une cité déchirée par des rivalités impitoyables – un maelström de jalousies, de tromperies et de traîtrises meurtrières. En dehors des murs de la cité mythique, des ennemis assoiffés de sang convoitent ses richesses et conspirent à sa chute. C’est une époque de bravoure et de trahison. Une époque de bains de sang et de terreur.
Une époque pour les héros !


Les points forts de cette adaptation de cette histoire célèbre se trouvent dans le traitement : l'auteur a vraiment voulu rationaliser le mythe, pour le transformer en histoire crédible, possible dans le monde des humains, donnant à ce livre un goût de roman historique plus que de fantasy. Ici, pas de magie, pas de demi-dieux, seulement les dieux auxquels on croit mais rien de plus, les autres, ce ne sont que de simples hommes. Le reste n'est que le concours de l'histoire qui pourra être repris et enjoliver pour en faire le mythe tel que l'a écrit Homère dans l'Illiade. J'ai trouvé ça très intéressant et plutôt brillant. On retrouve des personnages bien connus (Enée, Andromaque, Priam, Hector, Ulysse) mais ils sont totalement détournés. Cependant, ça fonctionne très bien, en tous cas, moi j'aime beaucoup cette nouvelle version ! J'ai aimé découvrir ces personnages à l'image d'habitude figée d'une façon totalement inédite, mais à laquelle on croit. Le personnage d'Ulysse par exemple est totalement différent : il est décrit comme gros et laid, mais également comme un excellent conteur. Il passe son temps, les soirs autour du feu après une escale, à raconter ses aventures en mer, toujours plus extraordinaires les unes que les autres, faisant intervenir monstres et divinités, alors que tout le monde sait parfaitement qu'il s'agit de pure fable. Mais il emporte avec lui son auditoire qui en demande toujours plus. Ce trait de caractère pourra alors être repris par Homère, qui lui fera réellement vivre ses aventures pour la postérité en écrivant l'Odyssée.

Le premier tome se situe bien avant la guerre de Troie, et permet surtout d'installer un contexte géo politique fait d'alliances, d'histoires, de rivalités entre villes/royaumes, expliquant comment on a pu arriver, petit à petit, à la fameuse guerre de Troie, de façon très crédible. On comprend les jeux de pouvoir, que ce soit entre royaumes ou à l'intérieur même de ces royaumes. Troie par exemple est rongée par les rivalités intestines : la majorité des enfants de Priam n'aspire qu'à sa chute pour prendre eux-même le pouvoir. Priam est d'ailleurs décrit comme un être vil et tyrannique au sein de sa famille, et craint par le monde entier pour sa sournoiserie. Quant à Agamemnon, il est décrit comme un homme sanguinaire, sans principe (au contraire de feu son père Atrée) et ne désirant que la guerre et la chute de Troie pour prendre domination sur le bassin de la Grande Verte. Ceci est très bien transmis au travers du personnage d'Argurios, guerrier mycénien qui verra sa loyauté vaciller au fil du livre.
Le personnage central reste Helicon (alias Enée... on apprend au fil de la lecture pourquoi il a deux noms) et j'ai beaucoup aimé découvrir son histoire tragique et torturée. Gemmell en fait un personnage ambivalent assez intéressant, même si mon cœur préférera toujours Andromaque, traitée ici avec justesse. Le passé qu'il lui donne ne fait que lui conférer encore plus de force.

Ce qui m'a un peu plus "déçue" (le mot est trop fort), c'est finalement le style de l'auteur. Il n'est pas mauvais, mais je m'attendais à autre chose. Ici, c'est une écriture simple, rapide et efficace. On ne s'étale pas, il faut que ça "serve" à quelque chose. Alors que moi j'ai plutôt tendance à aimer les détails, les descriptions, les envolées, les grandes introspections. Clairement, ce n'est pas pour son beau style qu'il faut lire ce livre, mais il est efficace. Surtout dans la description des combats, qui sont vivants, on a l'impression littéralement de les voir se dérouler sous nos yeux. J'avoue avoir été totalement prise dans ma lecture des 100 dernières pages, ne traitant que d'un grand combat. J'ai cru que ce serait long au bout d'un moment lorsque j'ai compris que le livre se terminerait sur cette bataille, mais pas du tout. On est emporté, on voit le combat, et on est tenu en haleine jusqu'au bout.

Je ne me suis pas encore procuré la suite, mais je la lirai avec plaisir pour continuer à évoluer avec cette version intéressante de la guerre de Troie et de ses personnages emblématiques.

Je n'ai lu que Legend de lui, que j'avais apprécié, mais pas au point de me jeter sur le reste de son œuvre. Le roman est bien mené, carré, et à l'avantage de tenir tout seul même si l'auteur a repris le personnage dans d'autres de ses livres. Un reproche que j'ai lu le concernant étant que ses romans et personnages principaux avaient un peu tendance à se ressembler.

Je suis curieuse au sujet de cette trilogie sur Troie cela dit, et son cycle du Lion de Macédoine m'intéresse aussi, ne serait-ce que parce que ça change un peu de voir l'Antiquité en fantasy plutôt que du médiéval.

Zakath Nath a écrit:

Un reproche que j'ai lu le concernant étant que ses romans et personnages principaux avaient un peu tendance à se ressembler.

J'ai lu la même chose en effet, mais pour le moment je ne saurais savoir si c'est justifié ou non, je n'ai rien lu d'autre de lui. D'ailleurs, après avoir lu Troie, je ne sais pas si je lirai autre chose de lui à vrai dire L'avenir me le dira !

J'ai fini Le Seigneur de l'Arc d'Argent, et j'ai passé un très bon moment.

Alors clairement, Gemmell aime les personnages de guerriers durs à cuire au point d'en devenir légendaire, mais qui en plus de leurs prouesses aux armes sont aussi de bons stratèges et pas juste des bourrins mais souffrent en dedans des actes qu'ils sont obligés de commettre.

Néanmoins j'ai beaucoup apprécié cette relecture de l'Illiade même si pour l'instant on n'en est pas vraiment à ce stade. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une relecture réaliste puisque les visions de Cassandre n'ont pas d'explications rationnelles et que l'on n'en sait trop peu sur la période pour qu'il n'y ait pas une grosse part d'imagination, mais c'est un angle intéressant, notamment au niveau de Priam et ses enfants, ou Anchise d'ailleurs, on se demande comment on a pu en arriver à L'Énéïde.

Du coup on navigue un peu, d'un côté on a un temps d'avance sur les personnages et certaines phrases qu'ils ne comprennent pas nous paraissent claires (comme au début quand on dit à Agamemnon que son nom sera connu à travers les siècles et celui de son père oublié), de l'autre on est un peu pris à contrepied, comme quand on parle du Cheval de Troie qui n'a pour l'instant pas de rapport avec celui que l'on connait.