Margaret Oliphant

Margaret Oliphant (1828-1897) est une romancière écossaise prolifique : elle a publié pas moins de 120 ouvrages (son oeuvre comprend aussi des livres historiques et des nouvelles). D'après Wikipedia, seuls sept ont été traduits en français.

Parmi ses romans les plus connus figurent les 6 volumes de The Chronicles of Carlingford. Comme leur nom l'indique, ces romans se déroulent dans la ville provinciale fictive de Carlingford.

Je suis en train de lire l'un d'eux, Miss Marjoribanks. L'histoire est centrée sur l'héroïne éponyme, fille d'un médecin veuf qui revient à 19 ans vivre auprès de son père après avoir été pendant 4 ans en pension. Elle entend briller par ses soirées du jeudi en y attirant tout ce que Carlingford compte de plus distingué, en clamant à qui veut l'entendre que son unique but dans la vie est "de réconforter son cher papa".
Après avoir lu 14 chapitres je peine à m'intéresser pleinement à cette histoire. Non parce qu'il ne se passe pas grand chose, mais en raison de l'héroïne peu attachante, sorte d'Emma Woodhouse dépourvue de spontanéité et calculatrice. Néanmoins le style est agréable et les scènes racontées parfois avec beaucoup d'humour. J'espère accrocher davantage dans les chapitres à venir.

Merci pour l'ouverture de ce topic, Tatiana J'ignorais que certaines de ses œuvres avaient été traduites en français
Merci également pour ton avis sur les premiers chapitres de Miss Marjoribanks

Je n'avais pas vu ce topic, merci de l'avoir ouvert Tatiana

J'avais également repéré cet auteur, et notamment ce roman, qui semble être l'un des plus lus. Pour l'instant, au vu de ton avis et du résumé, il me paraît dispensable

Je me réserve pour George Gissing, en espérant ne pas être déçue

Bonne lecture

Ce livre est sur ma PAL depuis quelques années déjà. As-tu eu plus de plaisir au fil des pages, Tatiana?

Question pour une amie.  Ou pour essayer de gérer l'énormité de ma PAL.

Très franchement, non (désolée, j'espère que je ne vais pas reléguer ton exemplaire au fin fond de ta PAL...)

Je peine à avancer et ai lu un peu plus de la moitié. Mon impression initiale reste la même, à savoir que je n'arrive pas à être prise par l'histoire, et à m'attacher à l'héroïne et à ses manigances. La vie provinciale de l'époque victorienne est pourtant un sujet sympathique qu'on retrouve dans bon nombre de romans de la période, mais... il manque quelque chose. Je ne baisse pas les bras pour autant, un sursaut est toujours possible dans les quelques 220 pages restantes  
Je serai curieuse d'avoir d'autres avis, je ne sais pas si quelqu'un d'autre l'a lu à Lambton.

J’ai terminé Miss Marjoribanks, avec une impression globale plutôt positive malgré tout (ouf   ).

Le roman peut se diviser en deux parties : les deux-tiers voient Lucilla Marjoribanks (prononcer Marchbanks   ) tenter de régenter la société de Carlingford, et le dernier, alors qu’un certain temps a passé, est consacré principalement à ses efforts électoraux pour soutenir un candidat au Parlement.

Cette dernière partie présente à mon sens un plus grand intérêt que la précédente, car une suite de coups de théâtre amène le lecteur à s’interroger sur le dénouement, plusieurs scénarios étant possibles.

Si j’ai peiné pendant la majeure partie du livre, ce n’est pas à cause du style, dont l’ironie fine peut rappeler Jane Austen. Le portrait de la vie provinciale n’est lui pas sans évoquer Anthony Trollope. Jusque là, rien que de très agréable. La principale difficulté réside dans l’héroïne, impossible à cerner pendant une grand partie du propos. Pendant longtemps je l’ai prise pour une seconde Becky Sharp, experte en manipulations. Il s’avère toutefois que les objectifs qu’elle se donne, prendre soin de son père et être la reine de la bonne société de Carlington, sont réalisés en toute sincérité. C’est une jeune fille à la vie confortable, énergique et dotée d’un grand optimisme et d’une foi inébranlable en ses propres capacités. Elle se met réellement au service de sa communauté, ce qui apparaît avec plus de clarté dans la dernière partie du livre.

Autour d’elle gravitent des personnages savoureux, mais pas très attachants. Les hommes n’ont pas le beau rôle, à commencer par son père qui regrette de n’avoir pas eu de fils susceptible de reprendre sa pratique médicale et suit les menées de sa fille avec une distance ironique. Les prétendants qui se succèdent auprès de Lucilla n’ont pas beaucoup d’étoffe, et elle ne s’attache pas facilement. Les femmes sont plus soignées sous la plume de Margaret Oliphant, depuis son amie chère qui a l’âge d’être sa grand-mère Mrs Chiley jusqu’à Barbara Lake et sa soeur Rose, les filles ambitieuses d’un artiste qui n’a pas le train de vie du docteur Marjoribanks.

A une belle galerie de personnages s’ajoutent des thématiques intéressantes. La romancière explore avant tout la condition féminine, en l’occurence l’existence d’une toute jeune fille qui peut se permettre de ne pas se marier pour régner en reine incontestée d’une petite ville de province. D’autres n’ont pas cette chance, les filles Lake mais aussi les nièces de Mrs Chiley. La politique s’invite aussi dans le récit avec la bataille pour un siège parlementaire, dans laquelle les femmes s’investissent pleinement. Elles ne peuvent pas voter, comme Lucilla le répète (on peut y avoir une critique de la part de sa créatrice, est-ce qu’elle soutenait un élargissement du vote ? C’était peut-être prématuré en 1864-1866) mais se mobilise en faveur d’un candidat en utilisant son réseau. Avec son assise sociale, Lucilla est un atout de taille.

Ce livre m’a fait découvrir une romancière de l'époque victorienne beaucoup moins connue que ses plus illustres collègues, ce dont je ne suis pas mécontente car à l’instar d’un Anthony Trollope (ou d’un George Eliot dont il est aussi question dans l’introduction de mon édition) elle maîtrise son sujet, dans un style très séduisant qui plonge le lecteur dans la société provinciale victorienne. Mais l’héroïne et la longueur de l’histoire ont rendu cette lecture assez difficile.

Merci pour ton avis très intéressant, Tatiana Je suis contente de voir que ton impression globale est plutôt positive, c'est encourageant !

Merci pour ces derniers commentaires Tatiana, la seconde partie me paraît en effet plus alléchante

J'ai lu The Marriage of Elinor, publié en 1890 mais qui n'existe pas en français je crois. L'intrigue de base est simple, et le nombre de personnages réduit, autour d'une cellule familiale : contre l'avis de ses proches, une jeune fille se fiance avec un homme doté d'une mauvaise réputation. L'histoire couvre une vingtaine d'années, l'héroïne prend de l'âge et de la maturité. Je lui ai préféré son cousin, le sérieux  avocat John Tatham, témoin des péripéties de l'existence d'Elinor. Le récit autour de l'exploration de relations familiales se révèle prenant, plus que celui de Miss Marjoribanks, qui restait jusqu'à présent ma seule lecture de la romancière. J'ai bien aimé les dialogues, la vivacité de la narration. Margaret Oliphant introduit de temps à autre des expressions françaises accompagnées du commentaire "as the French say", et quelques mots ou expressions en français dans le texte. Elle devait avoir une très bonne maîtrise du français, et était certainement francophile.

J'aimerais maintenant reprendre les "Chroniques de Carlingford" dans l'ordre, jusqu'au sixième et dernier roman. Peut-être un projet pour l'an prochain.

Merci pour ton avis Tatiana !
Pas sûre de vouloir découvrir cette romancière alors c’est agréable d’avoir quelques opinions sur son oeuvre.

Merci pour ton retour, Tatiana Je regrette qu'aucun de ses romans n'ait été traduit en français, j'aimerais découvrir cette romancière

Merci pour ton retour Tatiana. Je me suis laissée tenter par un achat de Miss Marjoribanks cet été ... un achat totalement inconséquent de ma part au regard de la taille du roman et de la taille de ma PAL qui augmente terriblement, alors même que mon rythme de lecture diminue affreusement aussi

Contente de vous donner envie de découvrir cette romancière . Je me réjouis que tu as désormais ce roman sur ta PàL serendipity, même si sa lecture reste lointaine.