- Spoiler:
Il était une fois une œuvre écrite
sous le signe du chiffre 7,
par un
Trésor National vivant du Japon,
et la décision de bâtir une salle de spectacle grandiose en l'honneur des Jeux Olympiques...
C'est l'histoire de la rencontre des deux !
J’ai regardé, par amour pour l’acteur japonais
Oguri Shun, quelque chose d’assez spécial sur Netflix :
Seven souls in the Skull Castle Sept âmes dans le château du Crâne Je me suis trouvée devant un spectacle de plus de 3 heures, qui n’était ni une captation de simple théâtre filmé ,
ni un vrai film, mais un adroit mélange des deux
qui m’a beaucoup plu et qui m’a donné envie d’en savoir un peu plus !
Du coup, j'ai découvert une société de production théâtrale, japonaise,
Gekidan Shinkansen (oui, le fameux train à grande vitesse japonais !) Leur but était de mêler théâtre, musique(rock ou pop) danse,
en reprenant les traditions du théâtre japonais.
Le nom« Shinkansen » a été choisi parce que les membres de la première troupe le prenaient pour rentrer chez eux.
En
novembre 1980, des membres composés principalement d’anciens (
Shu Kogure, Hidenori Inoue, etc.) du Département des arts théâtraux de l’Université des arts d’Osaka lancent la troupe en produisant «
The Atami Murder Case » de
Kohei Tsuka.
- Spoiler:
La troupe est alors devenue populaire et a créé un boom du théâtre parmi les étudiants d'université dans la région du
Kansai.(le Kansaï, c’est la vie !
)
L’œuvre de
Tsuka est alors métamorphosée en un divertissement original plein de comédie, de rock et d’action. On a même parlé de
Shinkansen-isme » pour cet esprit très particulier !
Lors de la
dernière Japan Expo, cette société de production,
Gekidan-Shinkansen, était justement à l’honneur
et voici le lien du blog
ONIRIK et de son excellente présentation de la conférence !
lien d’Onirikhttp://www.onirik.net/Conference-Qu-est-ce-que-le Il en ressort que
Gekidan Shinkansen, a
trois axes principaux :
Hidenori Inoue présente
Gekidan*Shinkansen- Spoiler:
«
extrait de Onorik »
"Je suis Hidenori Inoue de Gekidan Shinkansen. Nous sommes une société de production théâtrale. Nous produisons des spectacles avec de l’action, des combats de samouraïs et de sabre. (…) Kazuki Nakashima, notre scénariste, se fonde sur certaines histoires de Shakespeare. Il utilise également beaucoup d’extraits d’événements historiques qu’il intègre dans la création de son œuvre originale. Il prend ensuite des libertés en racontant des histoires,(…) Diverses scènes (…)d’humour japonais sont aussi intégrées. »Le scénariste
Kazuki Nakashima- Spoiler:
citation Onirik« Ce que nous voulions faire, c’est se baser sur des œuvres théâtrales, classiques ou plus abstraites, et les retravailler pour les rendre compréhensibles et divertissantes dans un esprit manga. Nous voulions y intégrer du storytelling(…) et surtout de l’action. (…)Nous avons aussi créé des œuvres musicales originales, (…) Nous avons donc notre série d’action « Inoue Kabuki », notre série musicale, le reste étant nos séries plus comiques. Ces 3 piliers principaux représentent Gekidan Shinkansen à ce jour. »
Dans cet esprit,
Gekidan*Shinkansen ne pouvait que s’intéresser à la pièce «
seven souls in the skull castle » de
Kazuki Nakashima,
Trésor National vivant du Japon.
- Spoiler:
La pièce fut créée à
Ikebukuro West Gate Park (Tokyo)en
1990, est retravaillée et représentée
tous les sept ans.
En effet, la pièce est sous l’emblème du nombre
7 aux influences magiques,
et «
elle a été comparée aux Sept samouraïs d’Akira Kurosawa, par Japan Foundation, au cours d’une interview avec Nakashima. »Synopsis (
traduction d'un texte anglais -citation)Nous sommes en 1590 (année 18 de l'ère Tensho japonaise), 8 ans après la disparition du chef de guerre Nobunaga ODA.Le Japon était sur le point d’être unifié par Hideyoshi TOYOTOMI, sauf pour la région du Kanto.Il s'y trouvait un tyran brutal portant un masque, nommé Tenmao, chef du KANTO DOKURO-TO, un groupe armé se cachant dans le DOKURO-JO (château du crâne). Dans la plaine du Kanto, qui était sous leur domination, certaines personnes se sont rassemblées pour lutter, comme poussées par un destin magique.
L’histoire, où, se mêlent samouraïs, bandits, prostituées, artisans, paysans, etc… dans une ambiance picaresque, flamboyante, truculente et drôle dans un magnifique mélange de genres, ne perd jamais de vue la réalité historique dans une atmosphère de magie.
- Spoiler:
La pièce est donc présentée
tous les sept ans depuis
1990, avec à chaque fois des acteurs nouveaux, et de nouvelles adaptations scénaristiques.
Il se trouve que, dans l’optique des
Jeux Olympiques de 2020,
Tokyo s'est dotée d’une salle de spectacle incroyable,
au plateau en anneau tournant, pouvant recevoir 1300 spectateurs et à la machinerie ultra-moderne : L’IHI Stage Around Tokyo.
- Spoiler:
La salle est située dans le quartier
Toyosu de
Koto sur la
baie de Tokyo et proche du
marché de Toyosu dans cette partie de la ville parcourue de canaux, car bâtie sur des piliers de bétons posés au fond de la baie.[/center]
- Spoiler:
Une question se posa alors : quel serait le spectacle qui inaugurerait ce vaste théâtre, trois ans avant les Jeux ?
On ignorait l’arrivée du COVID et le report des jeux, et une ouverture grandiose fut préparée dans l'espoir d'un public international.
Dans un esprit toujours plus audacieux,
le choix se porta, non sur une comédie musicale occidentale déjà réputée et sûre de son succès, mais sur ce drame samouraï épique,
Seven souls in the Skull castle, prévu pour tenir l’affiche pendant 15 mois.[/center]
- Spoiler:
Cette audace fut largement récompensée, car la saison inaugurale connut un succès dépassant toutes les espérances,
dû avant tout au choix hardi de la pièce, mais il a fallu plus que le nombre porte-bonheur de 7 pour attirer
les foules indispensables au soutien d’un
engagement de 15 mois.
Pour cela, les réalisateurs malins se sont tournés vers les talents les plus en vogue au Japon, pas seulement pour un ou deux rôles principaux, mais dans une distribution tournante de
cinq "Saisons" différentes, chacune adaptée pour convenir aux interprètes principaux.
Faire appel à la
culture pop du Japon était très futé,
les fans dévoués à la carrière de leurs «
idols » revenant plusieurs fois soutenir leurs artistes préférés.
Oguri Shun :
- Spoiler:
La scène circulaire permet à quatre décors complets différents d’exister simultanément,
parfois complétés par de magnifiques projections numériques, l’intérieur humide de
Skull Castle par exemple,
ou les
bordels animés de Mukai, ainsi que les plaines arides où ont lieu les batailles.
(les images qui suivent sont de la
saison "Flower" mais les décors sont repensés et adaptés à chaque saison !)
- Spoiler:
La plaine et la rivière...
Les panneaux circulaire s'écartent et on découvre
Le village/bordel MukaïLa forêtle jardinLe château du Crâne
La grotte du forgeron
Mais
Seven Souls in the Skull Castle n’est pas que mort et drame.
L’écriture de
Nakashima est toujours empreinte d’une espièglerie qui se moque allègrement des stéréotypes japonais
et fait des clins d’œil aux références littéraires et historiques à la culture pop.
Devant le succès, l’idée d’en faire une œuvre cinématographique germa et
GEKI*CINE fut créé.
Cette filiale se consacre maintenant exclusivement au transfert des spectacles
Gekidan Shinkansen en films distribués dans le Japon et grâce à
Netflix, à notre portée.
La première captation filmée et sortie en salle au Japon est «
Banyuki »,
adaptation libre du
Comte de Monte-Cristo ! Ce n’est pas sorti en France mais c’est sur
Netflix, j’y jetterai un coup d’œil curieux !
- Spoiler:
INOUE Hidenori mit en scène la version filmée de la
saison « Fleur » dont la vedette est
OGURI Shun.
Les saisons de
Seven souls in the skull castle se nomment
Fleur,
Vent,
Oiseau,
Lune croissante ou
Lune déclinante, plus une sans titre, avec
Oguri Shun aussi..
Chaque œuvre a son propre réalisateur, elles ont été ré-éditées récemment avec un son remixé pour les salles de cinéma.
L’intérêt serait de visionner toutes les versions, mais il faut s’accrocher, elles font toutes plus de trois heures !
J’ai vu d’abord
Fleur puis celle de
La Lune décroissante, qui en était bien différente ! l'ambiance y était beaucoup plus "
comédie musicale" avec des séquences dansées et chantées, beaucoup plus colorée aussi !
La lune décroissante.- Spoiler:
Fleur- Spoiler:
Le vent- Spoiler:
L'oiseau
- Spoiler:
Lune croissante- Spoiler:
Je les ai vues les 5, et même 6 puisque
Oguri Shun en a interprété 2, "
fleur", la plus grandiose, et celle qui n'a pas de nom de saison, la plus belle interprétation.
On ne peut qu'essayer d'imaginer le spectacle extraordinaire de cette scène tournante,
"en vrai" avec musique, son, lumière et l'époustouflante chorégraphie des combats ! Merci à
Netflix de nous permettre d'en profiter sur nos écrans !!
Et ne serait-ce que pour le grandiose final avec la cérémonie des saluts,
ça vaut le coup de tenir trois heures !
- Spoiler:
Si vous avez 3 h et quelques à passer, et le goût de la découverte,
c’est une bonne porte d’entrée pour néophyte sur une certaine forme de la culture traditionnelle japonaise, une certaine forme d'humour "gaulois" si on peut dire ça
, typiquement japonais, et ce n'est pas nécessaire d'être érudit sur l'époque
Sengoku, on suit très bien quand même !
[/center]
J'espère que des courageuses iront au bout du pavé et que ça leur donnera envie de découvrir cette œuvre assez inclassable mais si typiquement japonaise, même et surtout par sa modernité !
J'essaierai de venir parler du Nô et du Kabuki ... plus tard...