Georges Simenon

On est d’accord C’est vrai j’ai pensé aux réseaux sociaux aujourd’hui mais c’est sans doute plus pour réagir à leur œuvre, pas pour les utiliser comme psy (je ne veux pas continuer trop dans le HS mais à y réfléchir ce n’est pas la première fois que j’entends des écrivains de cette époque (je n’ai plus les noms en tête) dire recevoir le même genre de courrier que Simenon. Mystère…

Double post pour un bref message car j'ai lu Le fond de la bouteille qui date de 1949.

C'est un de ses romans qui se passent aux Etats-Unis (j'ignore combien il en existe), plus précisément en Arizona, à la frontière avec le Mexique.
C'est l'histoire de deux frères, l'un plutôt bien établi dans la vie et l'autre évadé de prison qui vient lui demander son aide.

Simenon retranscrit bien l'ambiance du lieu, le désert, la crue de la rivière qui empêche tout déplacement. Et aussi cette petite communauté de ranchers et leurs épouses, l'alcool bu en abondance, les tensions sous-jacentes.

Bonne lecture

J'ai lu Les noces de Poitiers et j'ai énormément aimé ce roman

Gérard Auvinet épouse Linette qui est enceinte. Cette grossesse est ignorée de la famille, et le mariage, désapprouvé par la mère de Gérard, veuve sans ressources qui geint à l'idée de voir compromise l'aide financière de son fils. Le couple quitte Poitiers pour Paris afin de dissimuler la grossesse et aussi pour tenter d'y faire fortune.



Le roman est assez court. La description de la vie médiocre des protagonistes à Paris, entre ambitions et tentations, est excellente.

J'ai lu aussi Trois chambres à Manhattan et je suis plus réservée


François Combe, acteur naguère célèbre en France, vit depuis six mois à New York, où il est venu chercher un second souffle et surtout étouffer le scandale provoqué par une liaison de sa femme, qui l'a quitté pour un homme très jeune.
Fuyant sa solitude, il rencontre Kay, au milieu de la nuit, dans un bar. Ils lient connaissance : Kay apprend à François qu'elle n'a plus d'endroit où loger. François se sent pris d'attirance pour elle


Simenon tente ici le roman d'amour   Si les dernières pages sont très belles, j'ai trouvé que les 3/4 du roman, où il ne se passe pas grand chose il faut le dire (les deux héros ne font que errer dans les rues), trainaient en longueur. Mais la fin est vraiment jolie

Marganne a écrit:

J'ai lu Les noces de Poitiers et j'ai énormément aimé ce roman

Je me note ce roman, merci pour ton retour

Merci pour tes avis

Toujours bon de mettre en commun nos impressions pour défricher l'oeuvre de Simenon !

Merci Marganne. Un roman dont je ne me souviens pas. Je viens de le trouver dans notre collection. Je le mets dur ma Pal. La couverture est illustrée par Marc Berthier, le célèbre peintre de la voile. Je ne lui connais pas ce type d'illustrations

Dulcie a écrit:

Toujours bon de mettre en commun nos impressions pour défricher l'oeuvre de Simenon !

. Son oeuvre est tellement vaste qu'en sortant des sentiers battus (les Maigret) on tombe sur des titres dont on n'avait jamais entendu parler. C'est mon cas pour les deux romans que tu mentionnes Marganne, merci pour ton retour.

Patrice Leconte a réalisé et co-écrit une adaptation de Maigret et la jeune morte sobrement intitulée... Maigret . Le rôle du détective est détenu par Gérard Depardieu. Je le découvrirai avec curiosité. Sortie française fin février.

La bande annonce:

Merci pour l'info, Tatiana ! Je suis également intéressée

Il sera question du film et de Simenon ce soir dans la Grande Librairie dont l'unique invité est Gérard Depardieu

Oui j'ai regardé cette émission qui m'a intéressée. L'as-tu aussi visionnée serendipity ?

J'ai bien apprécié ce nouveau Maigret de Patrice Leconte. Si je devais retenir deux adjectifs, je dirais sobre et efficace.
Le commissaire est fatigué au début du film, n'a plus goût à grand chose. On le découvre pendant une visite médicale, face à un médecin incarné (très bien, comme toujours) par Hervé Pierre. Puis démarre l'enquête sur l'assassinat d'une jeune fille inconnue, qui lui redonne de l'énergie. Il s'agit de chercher la vérité sur sa mort, mais aussi de découvrir qui elle est. Ce travail fait ressortir une blessure intime, dont on sent qu'il ne s'est jamais remis.

Une sobriété et une économie qui caractérisent toute la distribution, notamment lors d'une unique scène avec le trop rare André Wilms, et avant tout le Maigret de Gérard Depardieu (qui signe ici sa première collaboration avec Patrice Leconte). Son commissaire est massif, taiseux, observateur, bref proche (il me semble, mais je ne suis pas du tout spécialiste) du héros de Simenon. S'il n'a pas le charisme de Bruno Cremer qui apportait un côté débonnaire très attachant au personnage, il se défend très bien dans ce rôle monumental.

Le reconstitution du Paris des années 1950 est soignée, sombre aussi, avec un vrai souci du détail. L'ambiance des cafés et du commissariat, le standard téléphonique, les chambres de bonnes, tout le cadre contribue à ce qu'on plonge dans le film avec plaisir. Et puis on a l'occasion de voir la sympathique Mme Maigret .

Merci pour ton retour, Tatiana !!

Merci pour ton retour Tatiana

Oui j'ai visionné La Grande Librairie;) L'émission était assez inégale, j'ai senti François Busnel parfois un peu trop impressionné par son invité et le laissant parler sans trop maîtriser son interview (tout n'était pas intéressant dans le flot de paroles du Gégé national, surtout au début...).

Le film a effectivement l'air très bien, et Depardieu semble y campe un Maigret plus proche du personnage de Simenon (je n'en ai jamais lu mais j'ai trouvé intéressants les échanges sur ce sujet dans la Grande Librairie). Dans l'attente, j'ai revu des extraits des films avec Jean Gabin actuellement diffusés sur Paris Première pour le coup, il semble faire plus du Gabin que du Maigret, mais je suis très cliente, donc pas du tout objective

J'ai eu un ressenti similaire sur l'émission. Tout n'avait pas le même intérêt, et en effet François Busnel avait l'air un peu moins à l'aise que d'habitude.

Concernant l'interprétation de Depardieu, j'ai trouvé qu'on a tendance à voir l'acteur plus que le personnage, contrairement là aussi à Cremer (à la décharge du premier, il l'a joué dans une cinquantaine d'épisodes, ce qui aide à construire un personnage sur la durée ). J'aimerais bien voir d'autres adaptations avec Jean Gabin, je garde un bon souvenir de son Maigret.

Merci Tatiana pour ton retour sur ce film. Je n'envisageais pas de le voir. J'avoue que Gérard Depardieu ne me motivE pas particulièrement
D'ailleurs, comme je l'ai très souvent répété, mon Maigret préféré reste Bruno Cremer J'ai apprécié Gabin et Jean Richard, mais juste pour les acteurs qu'ils étaient, non pour le Maigret qu'ils essayaient d'incarner.
Ce que tu décris Tatiana me laisse croire que je regarderais probablement ce film lorsqu'il viendra à moi (Télé, DVD, ...), mais je ne pense pas aller le voir en salle de ciné. Après, il ne faut jamais dire fontaine,... Il m'est arrivé d'aller voir un film, juste parce que je me trouvais avec quelqu'un qui voulait le voir

Concernant La Grande Librairie consacrée à G.D, je ne l'ai pas regardée.   J'ai néanmoins vu une émission que j'ai trouvée très intéressante. 50 nuances de flics, diffusée le vendredi 25 sur la 5. . Maigret y a la part du lion.
Je viens de voir qu'elle reste disponible jusqu'au 27 mars.

Lu La fenêtre des Rouet de 1945 mais une date en fin d’ouvrage situe la rédaction en 1942.
C’est mon 10e Simenon et pour le moment l’un des meilleurs

L’histoire est complètement déprimante de la première à la dernière page mais c’est fait avec un talent stupéfiant. On y rencontre Dominique, une « vieille fille » de bientôt 40 ans, qui n’a jamais connu aucune vie sentimentale ou sexuelle. Fille désargentée d’un général, elle subsiste chichement dans son appartement parisien, est obligée de prendre des locataires et s’occupe en épiant la vie de ces derniers ainsi que celle de ses voisins dans l’immeuble d’en face où elle assistera un jour à un événement dramatique.

Ce n’est pas un roman policier, on est ici dans la veine entièrement psychologique du romancier. Il montre la pauvreté matérielle et l’étouffement des corps et des esprits, l’emprise familiale, les vies ratées (avec toujours ces « phrases choc » qui frappent comme un coup de poing). L’atmosphère est poisseuse, puante (nombreuses références aux odeurs). Il décrit la solitude infernale qui rend fou, l’indifférence et la cruauté des « autres », la soif de vie étranglée.

Lu Marie qui louche, un Simenon pas du tout connu (me semble-t-il). Pas mal. C'est un roman psychologique qui montre la relation assez étrange entre deux femmes qui se connaissent depuis l'enfance et sont parties en même temps vivre à Paris. L'une est belle et prête à utiliser les hommes pour devenir riche, l'autre se laisse beaucoup plus faire par les événements mais les apparences s'avéreront trompeuses...

Lu un Maigret : Signé Picpus


L'enquête elle-même démarre bien grâce à plusieurs points originaux, improbables et même amusants (l'annonce de l'assassinat avec la signature mystérieuse, le buvard, le vieux retrouvé dans la cuisine).

Cependant l'histoire part ensuite dans trop de directions différentes, même si Simenon rend le tout cohérent à la fin.

L'atmosphère estivale à Paris est bien décrite en quelques traits.


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J'en ai profité pour revoir l'adaptation avec Cremer, sympathique à regarder grâce à plusieurs petites répliques amusantes entre le commissaire et ses collègues. Le scénario a tempéré le caractère d'un personnage pour le rendre moins malfaisant mais le téléfilm suit bien le roman.

Merci pour tes retours sur ces livres et adaptation, Dulcie . Signé Picpus est un de mes préférés.

Ysabelle a écrit:

Signé Picpus est un de mes préférés.

Cool

Je ne crois pas qu'il fera parti de mes préférés, ceci dit j'aime beaucoup

Spoiler:

J'ai eu envie de le lire à cause du titre !

Dulcie a écrit:

Lu La fenêtre des Rouet de 1945 mais une date en fin d’ouvrage situe la rédaction en 1942.
C’est mon 10e Simenon et pour le moment l’un des meilleurs

Je l'ai lu il y a quelques années, j'en garde une forte impression

ça me fait penser qu'il faudrait que j'intercale quelques romans durs de Simenon entre deux lectures, je le délaisse

Je viens de me régaler avec Les scrupules de Maigret (1958). Cela faisait bien trop longtemps que je n'avais pas lu de Simenon, et j'ai d'emblée été séduite par le cadre (le commissariat, l'ambiance café/restaurent aussi), les dialogues ciselés. Le crime en soi intervient très tardivement, tout se joue dans les échanges entre Maigret, un vendeur qui croit que sa femme cherche à l'assassiner, et celle-ci. Une pseudo-enquête qui captive rapidement le commissaire par l'originalité de l'affaire. L'ensemble m'a paru à la fois très simple, et très maîtrisé. Maigret apparaît aussi un peu plus dans son privé, car le récit révèle de petits soucis de santé auxquels son épouse et lui sont confrontés. Rien de grave, l'effet de l'âge. Cela le rend plus humain.