Livre - "Le fantôme de l'opéra" de Gaston Leroux

Gaston Leroux ne le précise pas. Il indique juste qu'Erik est né défiguré, mais sans en expliquer la cause.

Effectivement. Je viens de finir le livre et il ne s'agit visiblement pas d'une maladie. On ne sait pas non plus de quoi il meurt.

J'ai écouté le livre passionnément, mais j'avoue que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages plus que ça. Par contre la narration est superbe (à écouter, toujours, je préfère de loin écouter Leroux que le lire, comme je l'ai signalé ailleurs).

L'aspect troublant d'Erik doit vraiment venir des réalisations postérieures (films et opéras, fanfinctions d'April ), car si on connaît juste le texte, comme moi, je trouve qu'avec son odeur de mort et ses délires parfois très mesquins, même quand il fait pitié je ne vois pas comment être autre chose que dégoutée par le personnage.
J'attribue vraiment plus la délicatesse de Christine à son égard à l'angélisme, à la bonté, et à la charité de cette héroïne qu'au moindre trouble amoureux ou érotique.

Selenh a écrit:

Effectivement. Je viens de finir le livre et il ne s'agit visiblement pas d'une maladie. On ne sait pas non plus de quoi il meurt.

Pour moi, il meure tout simplement de chagrin, je pense qu'il se laisse mourir. Il est rejeté par ses pairs, la femme qu'il aime ne partage pas son amour... à quoi bon vivre ?

Contrairement à toi Selenh, le personnage d'Erik m'a beaucoup touché... même si certaines de ses actions sont assez discutables, on va dire.

Tuer son prochain, c'est paaaas bien, kidnapper une fille, c'est paaaas bien non plus.

Je parlais davantage de l'attraction qu'il pouvait exercer que de sa moralité.

Il ne me touche que par la pitié, je ne lui trouve aucun attrait "masculin" comme cela a été le cas pour d'autres me semble-t-il (je me souviens d'une certaine discussion sur une fermeture éclair, si tu vois ce que je veux dire). Eh bien le Erik du livre ne m'inspirerait certainement pas la scène que tu as écrite!

À toucher, dans le livre, il est perçu comme dégoutant, et c'est vraiment la charité qui semble donner à Christine le courage de supporter son odeur et son contact, de façon très fugitive il est vrai.

Je parlais aussi de sa moralité.

Du point de vue physique, je n'ai aucune "attraction" pour le personnage, c'est tout le reste qui "m'attire". Son histoire, ce qu'il vit, sa relation avec Christine, etc, voilà ce qui me touche chez ce personnage.

Pour Christine, je suis d'accord avec toi, elle a pitié de lui, c'est ce qui lui donne le courage de lui prodiguer le seul geste tendre qu'il aura reçu dans sa vie.

Ah, c'est donc par pitié pour le personnage que tu as imaginé la scène à la fermeture éclair! C'est vrai qu'il y a de quoi consoler un brave homme...
Gare, April, la pitié peut-être dangereuse!

Ne mélangeons pas les écrits du grand auteur qu'est Gaston Leroux avec les gribouillis écrits suite à un pari une amie.


Pour revenir au sujet : Oui, j'ai pitié de ce personnage, et non, je ne pense pas que la pitié peut être "dangereuse". En tout cas, je ne vois pas comment elle pourrait l'être dans le récit de Leroux.

De la pitié, ce n'est peut-être pas ce qu'attendait Erik, mais au moins, grâce à ce sentiment, il a reçu une fois dans sa vie autre chose que du mépris ou du rejet.

Quoique, je pense que Madame Giry avait aussi eu de la pitié envers l'Ange de musique. Mais c'est à vérifier, je ne me souviens plus vraiment de ses sentiments à son égard...

Mais tes gribouillis, comme tu dis, m'ont encouragée à lire ce roman...

En ce qui concerne la pitié dangereuse, c'était une allusion littéraire *. et je parlais de façon plus générale, mais aussi du fait qu'Erik m'a l'air bien cinglé et que personnellement je n'aurais pas vraiment envie d'aller y faire des câlins.

Dans le roman au contraire c'est la pitié, réelle, de Christine qui désamorce complètement la bombe ambulante qu'est Erik.
D'autant que ce sentiment positif, enfin, a paradoxalement pour vertu de lui faire accepter la réalité: qu'il ne peut être aimé pour lui-même, que cette pitié est le summum de ce qu'il pourra jamais réellement obtenir.
À partir de là il s'effondre et s'abandonne à sa propre disparition, ce qui est toujours mieux que de vouloir faire disparaître tout le quartier de l'Opéra!

Quand à Madame Giry, elle ne connaît pas d'Ange de la Musique, uniquement le Fantôme, qu'elle traite avec le respect dû à un Monsieur, bien aimable avec elle qui plus est. Elle n'a pas de raison de ressentir de pitié.
---------------------------------------------------------------------------------------------------
* La pitié dangereuse de Stefan Zweig

Ah, je n'avais pas compris l'allusion. A ma décharge, c'est un vrai four dans mon bureau, toutes mes neurones ont fondu.


Merci pour tes précisions sur les sentiments de Madame Giry à l'encontre d'Erik.

Et je ne peux que plussoyer sur le choix d'Erik pour sa fin. Il a finit en beauté, si je puis dire, et donnée une belle preuve d'amour à la femme qu'il aimait en la laissant choisir de retourner vers celui qu'elle aime vraiment.

J'ai fini ce livre il y a quelques jours, plutôt semaines et je n’arrivais pas à poster mon avis tant l'impression qu'il m'a laissée était ambiguë.
J'ai laissé un peu de recul afin de pouvoir donner un avis précis; je ne suis pas plus avancée! Je vais tout de même essayer.
Il y a des années, j'ai vu à la télé une série dont je ne me rappelle plus de grand chose, sinon qu'elle m'a marquée, et la musique du générique qui était sublime!
Le roman, je l'ai dévoré car j'ai bien apprécié le style, désuet mais toujours efficace puisque on a pas envie de le lâcher jusqu'à la fin.
Les personnages sont très attachants, et l'humour était présent en dépit du drame, des drames qui s'y tissaient tout au long de l'histoire.
Vous allez me trouver bizarre car Erik, dites vous est loin d'être un personnage attachant et vous avez bien raison. Son côté attachant ou attirant, vient du fait de la musique. J'ai imaginé un être capable par le seul fait de la musique de créer des miracles. C'est très difficile de décrire ce que l'on ressent face à un tel personnage. Un mélange de pitié, d'admiration pour son génie, de révolte face à la nature qui l'a doté d'une telle laideur,...
J'ai été marquée par un fait qui a été relaté brièvement mais qui reste très pesant dans l'histoire: La mère d'Eric l'a repoussé?!! Aux yeux d'une mère un enfant n'est-il pas toujours beau et quand le monde entier vous tourne le dos, votre mère, elle, sera le seul être capable de rester toujours à vos côtés! J'imagine qu'après un tel rejet, plus rien ne comptait pour Erik.
Les autres personnages:
me suis beaucoup amusée des déboires des deux directeurs de l'opéra.
Raoul, je ne sais quoi dire à son sujet? C'est vrai qu'il manque de charisme et je trouve que Christine avait plus de caractère que lui. Son caractère correspond bien au descriptif donné à son physique "féminin". Mais, au fil des chapitres, j'ai fini par l'apprécier.
Christine, j'ai beaucoup aimé son personnage et son histoire avec son père, leur complicité, la vie bohème qu'il avaient menés, leur amour de la musique,... C'est comme si tout s’était arrêté à la mort de son père et elle n'arrivait plus à trouver la motivation nécessaire pour exprimer tout la beauté de son don. Elle était aussi comme un fantôme. Sa rencontre avec Erik va la sortir de sa solitude, faire jaillir toute la beauté de son talent. N'est-il pas l'ange de la musique?
L'opéra: La ballade dans les dédales de l'opéra était fantastique! Tantôt des plus angoissantes, tantôt des plus belles. On passe des décors féeriques des scènes au coins les plus obscures jusqu'à atterrir dans la chambre des supplices en passant par le Lac aux sirènes,...
La fin je ne trouve pas meilleure idée que d'avoir laissé à Erik un semblant de noblesse d'âme, une note d'humanisme en lui faisant prendre la décision qu'il a prise. Pauvre Erik, quelle solitude!
Bref, ce livre m'a beaucoup plu. Merci April. Maintenant, j'ai très envie de revoir à la fois l'adaptation que j'a vu il y a longtemps et aussi les autres.

Merci pour ton avis Ysabelle.

Je suis contente que tu aies aimé cette magnifique histoire de Leroux.

Quant à l'adaptation dont tu parles, cela doit être la version de 1990 avec Charles Dance. Une pure merveille...

Merci pour l'info April. Je vais donc commencer par cette adaptation dès que possible. As-tu ouvert un topic à part pour les adaptations?

Oui, certaines adaptations ont déjà leur topic.

Celui de la version dont on parle est ici :

Si tu as d'autres questions, n'hésite pas.

April a écrit:

Oui, certaines adaptations ont déjà leur topic.

Celui de la version dont on parle est ici :

Si tu as d'autres questions, n'hésite pas.

Merci April
Je ne manquerai pas de poster mes humbles avis au fur et à mesure de mon visionnage