Sarah Waters : "Fingersmith" et autres oeuvres

Je viens de terminer, à l'instant, L'indésirable. Ce livre m'a scotchée du début à la fin. Sauf que, sauf que ... ben je ne suis pas sûre d'avoir bien compris qui était à l'origine des phénomènes "surnaturels"

J'ai un sérieux doute cependant mais je n'arrive pas à faire coïncider le nom de la personne avec ce qui s'est réellement passé

Qui d'entre vous me donnera la solution, par MP de préférence afin de ne pas dévoiler le mystère pour toutes celles qui n'ont pas encore lu ce bouquin ?

Merci d'avance à vous.

Je le met en spoiler:

Spoiler:

Merci pour ta réponse, c'est ce que la dernière phrase m'a fait penser.

Mais

Spoiler:

C'est l'aspect fantastique du bouquin:

Spoiler:

Merci à toi, je comprends mieux.

Spoiler:

Susan a écrit:

La maitrise de Sarah Waters dans la description de la psychologie des personnages est impressionnante... comme le jeu de tiroirs qu'elle met en place à l'insu du lecteur (...) c'est très déroutant...

Même avis, Fingersmith est une vraie réussite. Fond et forme. Un propos intelligent, une intrigue excellemment menée...
Brillant!

Je viens de refermer l'Indésirable (je plussoie, le titre français est plutôt bien choisi!!) donc je suis encore sous le choc. Je voudrais remercier Nephtis de me l'avoir offert, il y avait bien longtemps que je n'avais pas autant apprécié un roman (c'est devenu tellement rare ). J'ai lu toute l'après-midi sans le lâcher, me suis résolue à aller chercher une bouteille d'eau au bout de deux heures parce que quand même, j'avais soif

J'avais déjà lu du Bout des Doigts et Affinités. J'avais beaucoup aimé. Là, j'ai a-do-ré. Dès les premières pages et la description d'Hundreds Hall, j'étais grillée. Il se dégage une atmosphère incroyable! Les descriptions de la maison, mais aussi du passage des saisons, du froid et de l'humidité, de chaque petit détail sur la décrépitude quotidienne...
Je ne m'attendais pas non plus à avoir peur j'avoue que par moments, je ne faisais pas du tout la maline. Pourtant, il faisait grand jour, tout ça, tout ça

Je ne peux que plussoire sur l'avis de Zakath Nath

Spoiler:

J'ai trouvé que la construction était extrêmement bien tournée (français? clair? jamais )et l'élément central de la maison tout à fait fascinant. J'étais aussi fascinée que le narrateur par cette maison qui tombe en ruine, les pièces humides et vidées de leur contenu au fur et à mesure... et puis par cette famille qui fait ce qu'elle peut pour conserver la tête haute mais a bien du mal à faire face aux changements...

Bref, un vrai régal que je compte offrir à tout le monde autour de moi

Et bien clairement tu sais donner envie. Il est sur ma PàL et j'avais déjà très envie de l'en déloger mais là, je pense que c'est le prochain livre que je vais lire. Tant pis pour le reste. J'avais bien aimé Du bout des doigts malgré quelques longueurs.

Galy, tu m'as donné envie de lire "l'indésirable", je viens de le commencer .

Je viens par ailleurs de finir "caresser le velours" et je n'ai pas tant aimé que ça, j'avais largement préféré Fingersmith et Affinités. L'histoire de cette petite écailleuse d'huitres qui se lance dans le spectacle et découvre l'amour était intéressante au départ, mais j'ai décroché au moment de sa relation avec Diana. J'ai trouvé leur relation assez violente, personnellement ça m'a dérangé même si je ne suis absolument pas contre les romans qui narrent des amours lesbiennes.

Il n'y a pas non plus de rebondissements spectaculaires comme dans affinités et Fingersmith alors que j'en attendais un, le personnage principal est beaucoup moins intéressant que dans les autres romans de Sarah Waters, bref, je l'ai lu jusqu'au bout mais sans passion.

Galy Bienvenue au club des fans Je te l'avais dit tu vas enrichir Sarah Waters après avoir lu son livre , c'est une bonne maladie bien contagieuse ....

Je l'ai dit quelque part ce bouquin est "venimeux" : tout au long de sa découverte un "poison" s'insinue en vous doucement , lentement, vous le sentez bien à la difficulté de lâcher votre lecture, vous avez besoin de votre dose... et une fois la dernière page lue, là c'est le flash, impossible de vous sortir de l'esprit cette histoire, ces personnages et surtout une révélation qui se fait dans votre esprit petit à petit ... Et vous voilà à vous creuser les ménages , à relire des pages, des passages pour situer les faits de cette délicieuse manipulation... Le poison fait son oeuvre
J'ai lu ce livre il y a bien 2 ans et à chaque fois que quelqu'un le découvre : c'est parti pour de longs échanges sur le comment , sur les motivations, les explications... Bref l'enthousiasme pour ce livre ne m'a pas lâché et j'adore ça !

Je suis tout à fait d'accord avec Galy et Zakath Nath

Spoiler:

nephtis a écrit:

Galy Bienvenue au club des fans Je te l'avais dit tu vas enrichir Sarah Waters après avoir lu son livre , c'est une bonne maladie bien contagieuse ....

Je me rajoute un peu à la traîne des fans de Sarah Waters, bien que je n'ai pas lu ses deux derniers, car c'est justement l'aspect lesbien qui m'avait attiré dans les précédents ouvrages. Mais au vu de ce forum je vais sans doute rattraper mon retard car vos commentaires m'ont donné envie de poursuivre cette lecture.
J'en profite d'ailleurs pour demander si quelqu'un a lu "Régiment de femmes" de Clemence Dane (1938) dont j'avais fait la découverte avant Sarah Waters, où l'on peut voir une parenté entre les deux auteures (les relations assez pernicieuses dans un pensionnat de jeunes filles entre les élèves et leur professeure) et que certaines études universitaires anglaises mettent en rapport.

Une bonne nouvelle pour les fans de Sarah Waters !!  (même s'il va falloir attendre un peu) : c'est par ICI

Le pitch de VIRAGO :
"It is 1922, and London is tense. Ex-servicemen are disillusioned, the out-of-work and the hungry are demanding change. And in South London, in a genteel Camberwell villa, a large silent house now bereft of brothers, husband and even servants, life is about to be transformed, as impoverished widow Mrs Wray and her spinster daughter, Frances, are obliged to take in lodgers. For with the arrival of Lilian and Leonard Barber, a modern young couple of the 'clerk class', the routines of the house will be shaken up in unexpected ways. And as passions mount and frustration gathers, no one can foresee just how far, and how devastatingly, the disturbances will reach…"

 

Susan

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Bonjour aux fans de Sarah Waters !!

Je viens de terminer "the paying guests" (je n'ai pas pu résister et l'ai lu en anglais, la sortie française est prévue le mois prochain)
Quelqu'un l'a-t-il lu ?

Je ne veux spoiler personne et j'attendrai vos commentaires, même si c'est un peu frustrant je l'avoue  
Tout ce que je peux dire c'est que "l'ensorceleuse" Waters a encore frappé.. elle arrive là ou on ne l'attend pas, comme toujours, et comme toujours elle nous emporte et nous immerge dans une période de l'Histoire (anglaise) méconnue, au coeur du quotidien de gens ordinaires.
L'écriture est toujours aussi puissante à exacerber nos sensations, nos émotions, à nous mettre sous perfusion, totalement..
Un des personnage de l'histoire est encore une maison..

C'est du Sarah Waters pur jus, mais c'est une autre Sarah Waters..
Je n'en dit pas plus.

Le titre français "derrière la porte" (no comment.. )

A très vite pour en parler ?

Susan

Merci pour cet avis et pour ton enthousiasme Susan. Je n'ai encore jamais lu cet auteur mais j'ai "Ronde de nuit" dans ma PAL.
J'espère que ce roman est un bon début (sinon lequel conseilleriez-vous pour commencer ?)

serendipity a écrit:

Merci pour cet avis et pour ton enthousiasme Susan.
J'espère que ce roman est un bon début (sinon lequel conseilleriez-vous pour commencer ?)

Moi grande fan de Sarah Waters..

J'ai récemment prêté "Caresser le velours" à une copine qui n'a pas vraiment aimé.. c'est la première fois que ça m'arrive..   que quelqu'un "n'accroche pas" avec SW. Bon il est vrai que Caresser le velours est sulfureux et qu'il bouscule certains préjugés mais l'époque et l'histoire sont passionnantes, sans parler de l'écriture de SW..

Du coup, pour commencer avec Sarah Waters, je conseillerais plutôt "du bout des doigts" (Fingersmith) ou L'indésirable (The Little Stranger) éventuellement, si tu aimes bien le genre "gothique"(il y a des avis dans ce topic).

Bonne lecture

Susan

Merci pour ton conseil Susan, j'avoue que je ne raffole pas du gothique, alors peut-être devrais-je plutôt commencer par "Ronde de nuit" qui semble avoir de bons avis sur ce topic et que je possède déjà

Je suis tres curieuse de découvrir l adaptation Du bout des doigts par le realisateur Park Chan-wook....

Voici la bande annonce de Mademoiselle, adaptation du roman Du bout des doigts, par Park Chan-wook

Il sort le 1er novembre

Merci pour la bande-annonce, Ludi Le livre me tente plus, mais je lirai tout de même les avis avec intérêt

J'ai donc vu Mademoiselle.

C'est un film sublime, visuellement magnifique, avec une histoire très prenante, même si elle reste classique. L'intrigue se découpe en trois parties, chacune changeant de point de vue pour ajouter des éléments à l'arnaque initiale. L'érotisme est présent, un peu trop sur le second partie, car çà n'apporte plus vraiment grand chose à l'intrigue.

Mais ce dont le film parle surtout, c'est de 2 femmes qui cherchent à tout pris à conquérir leur liberté, dans un monde où les hommes ont tout pouvoir sur elles.

Quelqu'un d'autre l'a vu ?

Merci beaucoup pour ton avis, Ludi. J'hésite à y aller. Les images ont l'air superbes, et le côté suspense m'intrigue... mais l'érotisme pour l'érotisme, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Me conseillerais-tu d'y aller quand même ? Ou la seconde partie sera-t-elle vraiment rédhibitoire ?

Coté suspense, tu seras gâtée. Çà n'est pas un suspense haletant à l'américaine, mais quelque chose de beaucoup plus subtil, qui se distille minute après minute.

Coté érotisme, la première scène me parait justifiée par rapport à l'intrigue, la seconde est redondante, mais l'érotisme n'est qu'une donné secondaire du film. Donc ne t'arrête pas à çà, car c'est loin de prendre tout le film, la dimension érotique est le plus souvent sous-jacente. En fait, la seconde scène est la même que la première, mais filmée d'un autre point de vue. Ce qui m'a embêtée, c'est que la seconde fois, c'est un peu longuet.

La seconde partie du film n'est pas du tout rédhibitoire. Au début du second chapitre, le réalisateur reprend la première partie, çà surprend (voire contrarie), parce qu'on se dit qu'on va juste nous raconter la même histoire, mais c'est pour mieux nous perdre.

Je ne veux pas trop t'en dévoiler, parce que, oui, je te conseille d'y aller

Merci Ludi ! moi je m'étais déjà noté ce film à voir, mais ton retour me donne vraiment envie

Allez, adjugé vendu ! Ludi m'a déjà envoyé voir un film coréen de zombies (ce que je n'ai pas du tout regretté) donc je crois que je vais me laisser tenter par Mademoiselle ! J'espère trouver un moment pour le voir, avant qu'il ne soit trop tard (d'autant que demain sort Les Animaux fantastiques que je ne manquerais sous aucun prétexte ! ).

Double post, parce que j'ai vu Mademoiselle hier soir. Je serais très curieuse de lire le livre à présent, au moins pour voir ce que l'histoire donne dans un univers anglo-saxon. J'ai passé un excellent moment, la salle (certes pas la plus grande) était comble, et le public avait l'air plutôt réjoui.

C'est sur son esthétique que le film est le plus réussi. Les images et les décors sont splendides. En particulier, j'ai adoré la maison, mélange fascinant et dérangeant des architectures anglo-saxonne et japonaise, à l'image de son propriétaire (quelle horreur ce type !   ). Les scènes en extérieur, l'arbre, le jardin, sont superbes. Les jeux sur les panneaux coulissants sont magnifiques. Impossible de tout décrire, chaque scène du film est un tableau à elle-seule.

J'ai trouvé l'histoire intéressante également. Fascinante, très habile (le renversement de perspective de la seconde partie m'a complètement prise au dépourvu ). Et puis c'est intéressant de voir cette cohabitation des japonais et coréens sous un même toit, ce passage incessant d'une langue à l'autre, cette confusion entre les deux, alors qu'on est dans la période d'occupation par les japonais. D'ailleurs, le film se conclut sur une alliance Japon/Corée, ce qui représente un certain symbole.

J'ai trouvé aussi que les personnages étaient bien écrits, et assez forts, en particulier les personnages féminins (je ne dis pas que je les ai trouvés sympathiques ). Pour moi, c'est un des gros points forts du film : l'intelligence, la supériorité même, des personnages féminins sur les personnages masculins, que ce soit l'oncle coréen-qui-se-fait-passer-pour-un-japonais, ou le "comte Fujiwara" (qui reste un escroc médiocre). D'un côté l'impertinence, le naturel de Sookee (assez drôle parfois, à défaut d'être attachante), la distinction de Mademoiselle, de l'autre, simplement la médiocrité (et encore, je suis gentille  ). Le point de vue semble très féminin, c'est amusant lorsqu'on sait que c'est un réalisateur masculin qui est aux commandes.

Quelques défauts manifestes, cependant, comme si le film s'était reposé sur ses lauriers par moments. J'ai trouvé la première partie intrigante (avec de gros trous sur la fin, c'est fait exprès, mais j'ai trouvé les flashs à grande vitesse un peu maladroits, comme si le réalisateur s'était rendu compte qu'il allait manquer de temps). La deuxième partie brillante, puisqu'on renverse complètement la perspective. Mais alors, la troisième partie... à quoi sert-elle ? Elle est trop longue, j'ai attendu jusqu'au bout un nouveau renversement du point de vue, mais non... Du coup, je n'ai absolument pas compris l'intérêt. Un simple épilogue aurait suffit à mon avis !

Et l'érotisme... Bon, heureusement que les textes (imitation Sade donc) sont lus en japonais, la beauté de la langue vient corriger la vulgarité des paroles. Ces scènes sont un peu too much parfois, mais elles collent bien à l'ensemble (dans cette demeure austère et bizarre, on voit bien des choses occultes ou pas très nettes se produire). En revanche, les scènes d'amour entre les deux femmes sont un peu longues à mon goût, et au bout d'un moment, esthétique ou pas, j'ai fini par me demander si ce n'était pas pour se rincer un peu l'oeil. Ce qui est sûr, c'est que le public a plutôt ri, alors qu'à mon avis ce n'était pas le but.

Alors voilà, je ne suis pas sûre que je reverrai ce film, parce que je lui ai trouvé des longueurs et des défauts. Mais je reconnais son esthétique sublime, son propos presque féministe, et un côté franchement subversif avec ce renversement de perspective et ses personnages tous plus ou moins fous et tortueux (hommes comme femmes, chacun à leur manière), aucun n'étant au fond ce qu'il paraît être. Le tout dans une ambiance que je qualifierais de "classieuse".