Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
| | Les relations filiales chez Gaskell | |
|
+7Ashley Natacha Rostov Nelly8 cat47 Cécile Muezza Kitty 11 participants | |
Auteur | Message |
---|
dborah1054 Intendante de Pemberley
Nombre de messages : 590 Age : 53 Date d'inscription : 18/02/2006
| Sujet: Re: Les relations filiales chez Gaskell Mer 3 Mai 2006 - 10:24 | |
| Je suis une passionnée de l'Histoire de la littérature mais j'ai un cursus de scientifique ... En plus au lycée c'est la littérature française que l'on étudie en tout cas à 90% . Je ne connaissais rien aux écrivains britanniques d'ou mon plaisir de pouvoir unir deux passions le cinéma et la littérature sur ce forum! |
| | | emmaD Romancière anglaise
Nombre de messages : 2639 Age : 42 Localisation : Lutèce Date d'inscription : 26/03/2009
| Sujet: Re: Les relations filiales chez Gaskell Jeu 7 Mai 2009 - 11:56 | |
| Je fais remonter ce topic, parce que c'est un thème très intéressant... Les situations, dans les deux seuls romans que je connaisse de Mrs Gaskell (N&S et W&D), son très variées et très riches. La complexité des relations filiales est un des points essentiels de la trame à chaque fois.
Gaskell traduit les sentiments qui lient enfants et parents avec un grand sens de l'observation. Dans North and South, le traitement différent que Mrs Thornton réserve à ses deux enfants est bien analysé : elle entoure Fanny de manifestations de tendresse parce qu'elle la trouve faible, déficiente, et qu'elle se sent coupable de ce jugement sévère envers sa propre fille, alors qu'avec John, le courant passe si bien qu'ils se comprennent à demi-mots. Cette tendresse profonde entre une mère et son fils est assez rare, je crois, dans la littérature. On lit quelque chose d'équivalent dans les souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol (vous savez, La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, Le Temps des secrets), et cette similitude n'est pas forcément un hasard : Pagnol a perdu sa mère à 15 ans et a très mal vécu le remariage ultérieur de son père. D'ailleurs, c'est cette relation si belle entre Thornton et sa mère (et si bien rendue dans l'adaptation) qui me plaît particulièrement et fait de ce roman un de mes livres préférés.
Dans Wives and Daughters, le petit nom que le Dr Gibson donne à Molly, Goosey (je ne sais pas comment ce diminutif dérivé de goose, l'oie, est traduit en V.F.) est un de ces petits signes d'affection tout mimi, de même que le rituel du cheese and bread.
Mais je ne trouve pas que ce soit une vision idéalisée. John Thornton n'est pas toujours d'accord avec sa mère, ni Molly avec son père. Margaret souffre de la relation privilégiée de sa mère avec Dixon, Mrs Thornton a bien du mal à s'entendre avec Fanny, Mrs Gibson a royalement raté l'éducation de Cynthia qui n'a guère d'affection pour elle (et ça se comprend). La relation entre les Hamley et leurs fils n'est pas simple et n'est pas particulièrement heureuse. Higgins adore sa petite Bessy, mais ils s'opposent nettement sur leur conception de la vie et de la mort.
Bref, Gaskell met rarement en scène des parents avec leurs enfants sans approfondir la nature de leurs liens. Il en découle une grande variété de situations et un vrai plaisir pour le lecteur, car ce n'est pas si fréquent de trouver des romans abordant ce sujet avec une telle richesse. |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26296 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| | | | emmaD Romancière anglaise
Nombre de messages : 2639 Age : 42 Localisation : Lutèce Date d'inscription : 26/03/2009
| Sujet: Re: Les relations filiales chez Gaskell Jeu 7 Mai 2009 - 19:03 | |
| C'est vrai... mais comme dans mon esprit francophone, l'oie est associée à la bêtise (plus que le poussin, alors que franchement, je crois qu'aucun de ces deux animaux ne se distingue par son intelligence), je me demandais si c'était la même chose en anglais. Dit-on aussi "bête comme une oie", en anglais ? Si c'est le cas, "poussin" laisse de côté la connotation négative, ce qui un peu dommage. |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24245 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Les relations filiales chez Gaskell Jeu 7 Mai 2009 - 19:57 | |
| Je crois qu'en anglais "goose" a aussi une connotation négative. Mais je dois dire qu'en lisant W&D en VO, je n'avais pensé qu'à l'aspect tendre du surnom, pas à son sens péjoratif. Je n'y voyais tout au plus que le reflet de son côté très directif, il se considère comme la personne qui détient la sagesse. Et puis n'oublions pas que les oies ne sont en fait pas si bêtes que cela. _________________ |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 71345 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: Les relations filiales chez Gaskell Jeu 7 Mai 2009 - 20:17 | |
| Dans le livre il lui arrive d'appeler sa fille "ma petite oie", et c'est plutôt quand ils sont proches, par exemple lorsqu'ils se réconcilient après que l'annonce du remariage ait bouleversé Molly. |
| | | emmaD Romancière anglaise
Nombre de messages : 2639 Age : 42 Localisation : Lutèce Date d'inscription : 26/03/2009
| Sujet: Re: Les relations filiales chez Gaskell Jeu 7 Mai 2009 - 20:42 | |
| "Ma petite oie" doit donc être la traduction "officielle" de Goosey. Dans la bouche du docteur Gibson, le surnom est évidemment affectueux avant tout. Mais l'animal choisi n'est pas très flatteur (là encore, ça me rappelle le petit Pagnol que son père appelait "crapaud"). |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Les relations filiales chez Gaskell | |
| |
| | | | Les relations filiales chez Gaskell | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|