Small Island (Andrea Levy)

Merci pour le site Emjy !

J'ai regardé un bout de ce premier épisode, mais j'ai été trop fatigué par ma journée en raquettes à neige pour tenir jusqu'au bout. Il est bien au chaud sur l'enregistreur et je le visionnerai tranquillement ce week-end.

Bref, c'était le post inutile du jour

J'ai vu le premier épisode hier soir et sans être transportée par l'histoire, j'ai beaucoup aimé. Je suis un peu restée sur ma faim car j'ai eu l'impression de ne me trouver que face à une longue mise en place mais peut-être que cela est simplement dû au fait que l'histoire est difficile à traiter en seulement deux épisodes (difficile de me faire une opinion puisque je n'ai pas lu le livre) ou alors à un usage trop intensif des flash backs et de la voix off (qui ne m'ont pourtant pas gênée ni l'un ni l'autre).

Après un début un peu mélodramatique, le ton devient plus calme et on fait peu à peu connaissance des personnages, tant en Jamaïque qu'en Angleterre. J'ai apprécié les contraste entre les scènes anglaises et les scènes jamaïcaines, ces changements de décors sont finalement assez rares dans ce type d'adaptation.

C'est drôle, mais je n'ai pas pu m'empêcher de penser au Voile des illusions en voyant la demande en mariage (même si Bernard est loin d'avoir la classe de Walter et que Benedict Cumberbatch joue cette scène de manière nettement moins retenue qu'Edward Norton) et plus tard, j'ai encore pensé à Atonement en voyant Bernard grimper dans son bus.

Cela fait deux fois en moins d'une semaine que j'entends la déclaration de guerre à l'Allemagne (j'ai regardé Gracie avec Tom Hollander l'autre jour sur BBC4), j'étais donc bien dans l'ambiance de la Seconde Guerre mondiale. Atmosphère que j'ai d'ailleurs trouvée bien traitée même si tout cela passe très rapidement. Très touchante, la façon dont Queenie s'occupe de son beau-père, ça rend vraiment le personnage très attachant.

Ce qui m'a le plus marquée dans cette première partie, c'est l'interprétation prodigieuse de Ruth Wilson. Je suis remplie d'admiration devant cette actrice, qui sait faire passer mille sentiments sans jamais en faire des tonnes. Impressionnant.

En ce qui concerne l'intrigue proprement dite, je réserve mon jugement. D'après le preview, le prochain épisode a l'air d'être très intense, j'espère que ce ne sera pas trop précipité.

Désolée, tout cela est un peu décousu mais c'est tout ce qui me vient à l'esprit pour l'instant.

J'ai enfin pu voir le premier épisode et tout comme Cat, j'ai beaucoup aimé même si je ne suis pas non plus extraordinairement enthousiaste.

Je me dis que c'est une bonne chose qu'on ait droit à une adaptation de 2 épisodes d'1h30 parce que je ne suis pas sûre qu'un format plus court m'aurait convenue Enfin, j'imagine que si le scénario avait été à la hauteur, je n'aurais pas vu d'un si mauvais oeil les nombreuses coupes.

Ce premier épisode prend un peu de temps à tout mettre en place. Il faut dire que l'histoire se passe sur plusieurs années et qu'il est finalement assez difficile de montrer, avec cohérence et fluidité, à quel point le passé des personnages se repercute sur leur présent. On a à faire à des histoires véritablement personnelles et intimes, rien ne doit être laissé au hasard, au risque de chambouler la construction même du récit. L'utilisation des flash backs ne m'a pas parue mauvaise mais, sans savoir vraiment pourquoi, elle ne m'a pas non plus enthousiasmée Il faut dire que l'utilisation de la voix off ne doit pas non plus aider ... J'ai l'impression que c'est trop de l'ordre du déjà vu ou plutôt du déjà entendu pour moi...
Et puis, j'ai été déçue de constater qu'une de mes scènes préférées du roman, à savoir celle où Queenie, enfant, se rend avec sa famille à la British Empire exhibition n'a pas été tournée. Certes, Queenie raconte ce beau souvenir d'enfance à Michael mais ce n'est tout de même pas la même chose ! Il a beaucoup compté pour elle et est finalement assez significatif du personnage, alors j'aurais préféré la voir en images !
J'aurais également aimé que la scène du cinéma soit un peu moins vite expédiée. C'est une scène-clef, elle aurait mérité d'être traîtée un peu plus longuement, à mon sens. Ceci dit, la bousculade à l'entrée m'a parue plutôt bien mise en scène et la mort d'Arthur tout aussi terriblement injuste et brutale que dans le roman
Autre petit bémol qui me vient à l'esprit et pour lequel j'aurais tendance à ne pas être tolérante : le côté légèrement mélodramatique de certaines scènes. Les envolées lyriques de la musique m'ont déplû, je les ai même trouvées pompeuses par moments.
Je n'avais pas ressenti ça en lisant le roman

Bon, je vais maintenant passer aux points positifs, car il y en a quand même un bon nombre ! Les décors, tout d'abord. Comme Cat, j'ai trouvé le contraste entre la Grande-Bretagne et la Jamaïque plutôt bien rendu. Ce n'est en effet pas si souvent qu'on a droit à un décor aussi exotique dans les adaptations BBC et je ne vais pas bouder mon plaisir !
Les acteurs m'ont semblée tous très justes. Mention spéciale à la magnifique Ruth Wilson qui n'a décidément pas fini de m'éblouir. Elle a un jeu très sobre et je dirais même très fin. Elle sait faire passer une foule de sentiments, on ne peut qu'être touchée par son personnage, à fortiori lorsque, comme moi, on est déjà très admiratif du personnage du roman ! Je trouve que le talent de l'actrice est à la mesure de ce beau personnage. Le spectateur parvient à déceler sans mal la générosité, la fougue et la sensibilité de cette jeune femme. J'ai particulièrement apprécié les scènes entre Queenie et son beau-père, lesquelles faisaient déjà parti de mes préférées dans le livre.
Hortense m'a parue aussi agaçante que dans le roman. L'actrice doit être très douée Les acteurs masculins ne sont pas non plus en reste, même si je réserve mon jugement sur Benedikt Cumberbatch parce que les scènes les plus importantes pour son personnage sont dans le 2nd épisode.

Bref, un épisode plus qu'honorable. J'espère voir la suite et fin aussi vite que possible.

Je suis contente d'avoir l'avis de quelqu'un qui a lu le roman, et je vois que nos impressions sont assez semblables pour ce premier épisode, intéressant mais pas époustouflant.

Quant au deuxième épisode, eh bien je dois dire qu'il a totalement rempli mes attentes et même plus. Sur la base un peu hachée de la première partie se construit un suite de scènes parfaitement imbriquées, qui forment un crescendo pour se terminer sur une fin poignante et tout à fait satisfaisante. Je crois que j'ai tout aimé dans cet épisode : les acteurs, tous excellents dans des registres pourtant assez divers, les variations de ton, passant de l'ironie caustique (ah le numéro de Gilbert après les "l'entretien d'embauche" d'Hortense ) ou tendre (les petites moqueries sur le vocabulaire alambiqué d'Hortense, je ris encore sur le perishing et le extinguish the light, ou l'accent de Gilbert, un vrai poème) au drame tout en délicatesse, les dialogues et les non-dit, la mise en lumière d'un racisme qui n'a rien à voir avec celui que nous pouvons observer de nos jours car en quelque sorte moins hypocrite (quand on voit le Londres bigarré de nos jours, ça fait tout de même un choc de penser qu'on vivait des situations semblables il y a à peine quelques dizaines d'années).

Difficile de ressortir indemne devant des moments aussi prenants mais il ressort de tout cela une sorte d'optimisme, dû je pense au fait que tous les personnages, même Bernard, sont positifs, et ça fait du bien de penser que tous sont prêts à donner une part d'eux-mêmes par amour. Et malgré cela, cet épisode a su éviter le piège du sentimentalisme. Les acteurs y sont pour beaucoup, grâce à la sobriété et à la finesse de leur jeu. Bref, ce deuxième épisode était un beau moment de télévision, qui m'a confortée dans mon envie de lire le livre.

EDIT :
Seul bémol dans ce deuxième épisode, une gestion du temps encore une fois un peu chaotique. Je ne sais pas si c'est dû à la structure du roman et qu'on a souhaité ainsi rendre la polyphonie dont vous avez parlé dans vos commentaires sur le livre, mais je ne suis pas convaincue que les nombreux retours en arrière soient un plus pour l'histoire.

Ca y est, j'ai enfin vu le deuxième épisode !
Verdict : j'ai beaucoup aimé ! Il y a quelques coupes (notament dans l'histoire de Bernard) mais l'essentiel est conservé !

Les acteurs sont tous excellents, ça aide beaucoup à apprécier ! J'ai trouvé le rendu du racisme de l'époque vraiment juste, tout comme dans le roman, par contre, j'aurais aimé un peu plus de "mélodrame" au niveau de Michael Roberts ! J'aurai aimé que Queenie et Hortense se rendent compte qu'elles connaissaient le même homme, observer leurs réactions ... Ici, Michael Roberts est un simple moteur pour Hortense et Queenie.

La fin est assez émouvante, on rajoute juste une vision de l'avenir (heureux) avec Michael junior qui parle à ses enfants/petits-enfants de l'histoire familiale ! J'ai bien aimé !

C'est donc une bonne adaptation, même si on perd les différents styles de narration d'Hortense, Queenie, Gilbert et Bernard !
On se rend compte encore davantage des épreuves subies par Gilbert dans le livre et on a un aperçu plus complet de ses mécanismes de défense (tenter d'en rire) et de sa lucidité (on le voit interagir avec des soldats américains par exemple).

Bref, une adaptation à voir mais le livre est à lire, il apporte un plus !

J'ai moi aussi beaucoup aimé ce 2ème épisode, que j'ai préféré au premier. Il est très bien rythmé et m'a semblée moins mélo. L'utilisation de la voix-off ne m'a pas dérangée outre mesure mais je continue de penser que c'est une solution de facilité. Selon moi, la mini-série aurait gagnée à être un moins mélodramatique sans cet usage que j'aurais tendance à qualifier de légèrement intempestif.
J'ai davantage apprécié la musique dans cet épisode, le thème principal tout particulièrement.
Pour ce qui est des acteurs, je les trouve toujours aussi bons. Ruth Wilson est déchirante dans la scène où

Spoiler:

Son jeu est toujours plein de sensibilité. La scène de l'accouchement m'a parue un petit peu maladroite par contre. Je ne sais pas trop à quoi ça tient mais elle m'a semblée un peu ridicule sur les bords alors que dans le livre, c'est une scène très émouvante.

Les coupes sont en effet assez nombreuses mais elles ne m'ont pas dérangée. Il faut dire que c'est surtout l'histoire personnelle de Bernard qui est mise de côté et comme ce n'est pas celle qui m'a le plus intéressée à la lecture du roman, je ne m'en suis pas plus formalisée que ça.

A noter que la scène finale a été ajoutée. Je ne suis d'ordinaire pas très friande de ce type d'ajouts surtout que je n'ai pas vraiment l'impression qu'elle apporte grand chose à l'histoire. Mais je l'ai trouvée jolie, elle passe très bien chez moi.

Pour conclure, je dirais que même si cette mini-série ne m'a pas fait bondir d'enthousiasme, elle a tout de même des qualités non négligeables (sa mise en scène, ses dialogues, et surtout ses acteurs). Ceci dit - et c'est, je crois, le principal bémol que j'aurais à formuler - elle m'a semblée un peu plus mélodramatique que le roman qui jouait davantage la carte de la sobriété. Néanmoins, sur ce point, le 2nd épisode m'a parue plus réussi que le premier.

J'ai finalement vu les deux épisodes, même si ça a été plus tard que prévu

En général, j'ai beaucoup aimé, et même si Small Island ne fera pas partie de mes téléfilms préférés, j'achèterai le DVD sans hésiter et le revisionnerai avec plaisir .

Comme vous, j'ai préféré la deuxième partie à la première, mais pas forcément pour les mêmes raisons. J'ai trouvé que l'humour, un des points forts du livre pour moi, était nettement plus présent dans le deuxième épisode que dans le premier. De plus, on voit beaucoup plus les côtés négatifs des personnages dans la première partie. Je suis conscient que ce n'est pas du tout la faute de l'équipe du téléfilm, mais ça rend les personnages nettement moins attachants au premier abord.

Concernant les acteurs, ils sont tous excellents, que ce soit Ruth Wilson, Naomie Harris ou David Oyelowo. Ils jouent tous juste, sans jamais en faire trop. Concernant Benedict Cumberbatch, je suis un peu plus réservé, mais son personnage est à mon avis le moins intéressant dès le départ, et les coupes effectuées ne l'ont pas aidé. Par contre, il était très touchant quand il manifestait son amour pour Queenie vers la fin.

Les décors sont également parfaits; le contraste entre Londres (ou plutôt Belfast qui s'y est substitué pour les besoins du téléfilm ) et la Jamaîque (j'ai apprécié le fait qu'ils aient filmé sur place) est très bien mis en valeur. J'ai également bien aimé la musique de Martin Phipps qui reste très sobre tout le long du téléfilm.

Concernant les points négatifs qui ont été relevés, je ne suis également pas fan de la voix-off, surtout que je n'ai pas eu l'impression qu'elle apportait grand-chose. Pour les sauts dans le temps, Andrea Levy a utilisé la même procédure dans son livre. Quand je l'ai lu, j'étais parfois un peu perdu dans la chronologie.

JainaXF a écrit:

J'aurai aimé que Queenie et Hortense se rendent compte qu'elles connaissaient le même homme, observer leurs réactions ... Ici, Michael Roberts est un simple moteur pour Hortense et Queenie.

C'est plutôt le contraire pour moi ^^. C'est une des rares choses qui m'a gêné dans la trame du téléfilm. J'ai trouvé les références à Michael un peu trop nombreuses. Après tout, dans le livre, elles ne se sont jamais rendues compte qu'elles ont "partagé" le même homme.

Un autre (petit) point négatif concerne l'histoire de Bernard. Je comprends parfaitement le choix de la scénariste d'avoir coupé les scènes en Inde; c'est un bloc dans l'histoire originale qui n'a pas grand-chose à voir avec le reste. Mais du coup, ça rend les raisons qui ont poussé Bernard à ne pas rentrer tout de suite de la guerre très triviales. Ils auraient pu expliquer un peu mieux ses raisons.

En somme, un téléfilm de qualité qui vous fera passer un bon moment, et malgré la gravité du thème, on en sort optimiste et de bonne humeur .

J'aurai juste un service à demander à celles qui ont vu le téléfilm: qu'est-ce qu'il passe dans les 5(?) dernières minutes

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Je n'ai pas prévu que l'émission précédente allait déborder sur l'horaire de Small Island, du coup il me manque la toute fin . Je vous remercie d'avance

Pour Michael, je sais que c'est la même chose dans le livre, j'aurais juste aimé voir ce développement plus dramatique, c'est mon côté Catherine Morland peut-être !

Quant aux 5 dernières minutes :

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Merci beaucoup pour ton résumé des dernières minutes !

Je n'ai peut-être pas manqué grand-chose, mais c'est quand même très frustrant de voir l'enregistrement coupé tout d'un coup ^^

Je ne savais même pas qu'il existait un topic pour cette adaptation, merci à Cat surtout que j'ai vu Small Island et lu Hortense et Queenie, j'ai juste besoin d'un petit rappel ça date de l'année dernière et depuis j'ai lu et vu pas mal de chose. Bref, je vais relire (pas ce soir ) les commentaires et vous donnerai mon avis.

je surveille le topic depuis j'ai lu dévoré le livre. Tu me fais penser que je n'ai rien poster pour même au moins le signaler. C'est une histoire très bien écrite et très prenante.
J'ai été très émue par la dernière scène et surprise

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Certaines scènes sont choquantes pour les âmes sensibles mis à part cela je conseille sa lecture.

Je dois voir la série, mais je n'en ai pas encore eu l'occasion et pourtant, il y a Benedict. Je sais pourtant qu'il n'aura pas le beau rôle.

Je viens de voir la très bonne adaptation. Le dénouement est aussi émouvant que dans le livre avec en supplément un aperçu de

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C'est une très bonne idée de l'avoir rajouté.
Quatre des personnages sont très bien brossés, des portraits fidèles au roman; mais l'impasse est faite pour Bernard sur la guerre à l'étranger et ses itinérances à son retour. C'est dommage.

J'ai commencé à le regarder il y a longtemps, je vais m'y remettre !

Une info passée inaperçue en France, la mort d'Andrea Levy le 14 février dernier à l'âge de 62 ans

Je n'ai toujours rien lu de son oeuvre, ni vu les adaptations, mais c'est une autrice (j'ose le terme) qui m'intéresse

Si vous voulez mieux la connaître, je recommande l'émission "Desert Island Discs" diffusée sur la BBC en 2011

Comme c'est la BBC, les intervenantes font l'effort de conserver un rythme de parole accessible... Andrea Levy y parle de son enfance en HLM, dans une famille d'immigrés jamaïcains, au sein d'une fratrie de 6 enfants et avoue n'avoir pas lu un seul roman avant l'âge de 23 ans

Merci de l'information, je n'étais pas au courant.

Je suis dans le même cas, jamais lu mais éventuellement intéressée.
J'aimerais lire son roman "Hortense et Queenie" et regarder l'adaptation.

Merci pour cette information serendipity.
Je découvre moi aussi cette auteure, qui a l'air très intéressante ; je me note un de ses titres, en anglais ou en français.

Merci pour l'info.

À vérifier mais il me semble que le National Theatre de Londres en propose une adaptation dans sa nouvelle saison.

Merci pour l'info, Serendipity, je l'ignorais également

Comme vous, j'ai très envie de découvrir cette auteure, ainsi que l'adaptation de Small Island

Je ne connaissais pas Andrea Levy, c'est bien triste que ce soit l'annonce de son décès qui m'attire sur son topic

J'ai repéré à ma médiathèque Une si longue histoire. Egalement Small Island mais en VO seulement.

C'est malheureusement ce genre d'annonce qui permet un regain de notoriété à certains auteurs mais je trouve super de les garder vivants par une lecture hommage comme tu le fais Petit Faucon. Je me souviens que nous avions fait de même pour André Brink

Oui absolument, c'est vraiment dommage ... pour l'instant Small Island me plait bien

Un petit retour très enthousiaste sur Small Island / Hortense et Queenie

C'est vraiment un grand coup de coeur que ce livre à plusieurs voix et raconté à plusieurs époques, entre Jamaïque et Angleterre, sur une soixantaine de chapitres courts.
Il y a 4 personnages dans ce livre : Gilbert et Hortense venus de la Jamaïque, et les indigènes Queenie et Bernard.
Chaque personnage parle à la première personne dans le chapitre qui porte son nom, et raconte sa vie à différents moments clés.
On rencontre d'abord Hortense, enfant bâtarde du gouverneur de la Jamaïque, à la peau de miel bien plus claire que celle de sa famille maternelle, et qu'on élève comme quelqu'un de "spécial" dans la famille de son cousin germain Michael ; elle devient institutrice sans rien connaître à la vie, croit à la supériorité du savoir sur le reste, et est à la fois d'une grande naïveté et d'un snobisme pas possible à cause de sa peau claire. Elle est amoureuse de son cousin Michael, qui, lui, préfère les femmes mariées à la peau blanche et aux cheveux blonds.
Puis on rencontre Gilbert, qui ressemble tellement à Michael, mais avec du bon sens, du pragmatisme et de la gentillesse.
Hortense comme Gilbert rêvent, à la veille de la guerre de 40, de quitter la Jamaïque pour connaître la "mère patrie", l'Angleterre dont ils se sentent les enfants, et pour laquelle Gilbert entre dans la Royal Air Force, pour lutter contre Hitler.
En face, en Angleterre, il y a Victoria dite Queenie, fille de bouchers-fermiers, qui rêve de porter une robe propre, des bas, et un chapeau élégant, plutôt que de fabriquer des pâtés à la viande toute la journée, qui seront vendus dans la boucherie de ses parents ; là où elle vit, dans les années 30, tous les enfants ne mangent pas à leur faim, même si elle et ses frères ne manquent pas.
Grâce à sa tante veuve et londonienne, elle devient vendeuse dans le magasin de confiserie de sa tante à Londres, et elle rencontre Bernard.
Bernard est effacé, timide, employé de banque, maigre, laid, l'air d'être déjà vieux. Son père est revenu en état de stress post-traumatique de la guerre de 14, il bondit au moindre bruit rappelant les bombardements.
A la suite d'un évenement inopiné, Bernard épouse Queenie ; Queenie est contente de quitter sa famille et d'emménager dans l'immense maison familiale de Bernard, à plusieurs étages ; mais elle n'a rien en commun avec Bernard.

Ces 4 personnages vont se rencontrer, pendant la guerre de 40 et surtout en 1948. Les évenements de l'histoire vont montrer leur vrai visage, ils vont rencontrer le racisme, la misogynie, ils devront faire face ou courber la tête pour survivre. Quatre beaux personnages.
C'est un livre dur mais plein de vie, pas désespéré ni désespérant, et la fin est magnifique .

Merci pour ce retour si enthousiaste Petit Faucon Ravie que ton premier contact avec Andrea Levy soit aussi positif

Merci Petit Faucon. Ce une belle histoire. Ce roman est tentant. ❤ J'espère juste que je ne me suis pas spoilée en lisant ton commentaire. Ce serait dommage. Je le mets sur ma Pal.

Merci pour cet avis détaillé qui renforce mon envie de le découvrir un jour !